Nous embarquons. Je me retrouve assise Ă cĂŽtĂ© dâune passagĂšre dont on dirait quâelle agonise. ProfondĂ©ment endormie, elle a le teint dâun spectre, que la lumiĂšre crue dĂ©range. Face au stewart, loin du hublot, nous dĂ©collons mer de nuages, bleu dĂ©sertique le paradis est assez inquiĂ©tant. 9h00 heure locale. PremiĂšres pertes de soi. Je me rĂ©veille, enfin, dans une autre contrĂ©e. Jâouvre pour la premiĂšre fois les guides et cartes qui jalonneront mon sĂ©jour, car il faut dĂ©cider dâun quartier oĂč rĂ©sider. Je prends le temps, accapare un espace aux abords de lâaĂ©roport, trĂšs calme, mais mes papiers sâenvolent. Je ne sais comment rejoindre la ville ; mon guide nâest pas trĂšs clair, et au fond il ne sert a rien. Renseignements pris, je finis par attendre un bus. Il fait beau. Ne restent plus du temps dâavant que quelques vagues souvenirs, car dĂ©jĂ je plonge dans ce bain de soleil Ă©rotique qui embrase les alentours. Lisbonne sensuelle, je tâai enfin trouvĂ©e ! Premiers mots incompris, premiĂšres phrases indĂ©cises, en portugais. Mais jâapprends que ce peuple est rĂ©putĂ© pour sa gentillesse ; ils me pardonneront. Des Anglais, des Allemands personne encore nâa perdu sa nationalitĂ©, mais dĂ©jĂ je ne parle plus français, tachant de me fondre parmi la petite foule. Le bus, enfin, nous emmĂšne en plein cĆur, Ă travers une banlieue exotique, plantĂ©e de palmiers. Je ne sais oĂč descendre, car jâai finalement dĂ©cidĂ© dâaller au hasard. Alors je glisse de maisons en maisons, de places en avenues larges et feuillues, jusquâĂ ce que quelque chose mâarrĂȘte. AbsorbĂ©e par ce que je vois, je mâaperçois tout Ă coup que jâai Ă©tĂ© jusquâau terminus, le Cais do SodrĂ©, câest-Ă -dire la gare ferroviaire jâai traversĂ© la ville, assez voyagĂ©, je peux dĂšs Ă prĂ©sent repartir ! Une jeune femme, me voyant paniquĂ©e, mâoffre un plan. Tout nâest pas perdu. FlanquĂ©e de mes bagages, au bord du Tejo, la Mer de Paille, comme on lâappelle ici, le fleuve nourricier qui jadis inspirait tant les poĂštes, et forme comme une mer intĂ©rieure aux reflets verts et jaunes, jâapprĂ©hende la gare dĂ©corĂ©e dâazulejos ces carreaux de faĂŻence colorĂ©s qui dessinent, souvent en bleu, des trompe-lâĆil et des motifs gĂ©omĂ©triques, qui vous emporte vers lâocĂ©an, Ă qui Lisbonne tourne presque le dos. Je commence Ă errer, le long des quais en travaux, au hasard sinon vers lâouest. DĂ©jĂ Lisbonne mâa engloutie. Couleur de sable, couleur de sang, jamais les murs ne sont criards. Lisbonne, surnommĂ©e la ville blanche et pourtant sa pierre est plutĂŽt ocre, terreuse, ses nuances infinies, un peu sales, mĂȘme. Rien nâest tranchĂ©, mais toujours en suspens, et se dĂ©place en dâinfinies nuances que lâon ne peut dĂ©crire, sous un soleil dorĂ© qui rehausse les contrastes. Je pressens quelque chose comme un recommencement qui ne serait pas dĂ©finitif, une nouvelle vie sans absolu, sans illusion, mais la belle illusion de la vie, offerte lĂ , devant moi, qui sâĂ©chappe des sensations, indĂ©pendante et magnifique comme une lune quâon ne saurait attraper. Jâatteins ma premiĂšre destination, la Praça do ComĂ©rcio, vide et trop spacieuse, mais pas de taille inhumaine. Elle accueille la lumiĂšre et les voyageurs dans un vrai jaune terrien ; une statue en son centre lâhabille, seule. Un marchand de glace improbable - il nây a personne en ce lieu touristique sans ombre, sous la canicule - attend. Pour ma part je prĂ©fĂšre suivre les voies des trolleys, sĂ»re quâalors elles me mĂšneront quelque part, lĂ ou je sais quâil y a des pensĂŁos, dans le quartier Alfama, quand soudain, rua Bacalhoeiros, un homme me hĂšle et, sans que je lui ai rien demandĂ©, me dit quâil y en a une lĂ , tout prĂšs ; n° 8 - 1er Ă©tage de la Casa dos Bicos, curieuse bĂątisse dont la façade est couverte de pointes en pierre. Je prĂ©fĂšre, assez fiĂšre, monter au second, oĂč je sais que sâen trouve une autre. Mais la sonnerie est si discrĂšte que je me demande si câest bien la bonne porte. La logeuse, petite dame Ă lunettes, a lâallure internationale dâune concierge, et ne parle pas un mot dâanglais, ni de français, ni dâespagnol ; le contact est pourtant passĂ©. Elle insiste pour me demander si je suis seule - jâinsiste aussi. Pour moi ce sera la chambre n° 9, une chambre pour deux qui reviendrait moins cher. Quatre nuits prĂ©vues. Je mâinstalle, me dĂ©fait de la France. Il est temps de me reposer. 15h00. Ai-je dit que la chambre nâavait pas de fenĂȘtres ? Une penderie, dont le miroir est dĂ©formant, un lavabo surplombĂ© par un miroir penchĂ©, une coiffeuse et sa psychĂ© trouble, deux tables de nuit, deux chaises, constitueront tout mon mobilier - plus une tĂ©lĂ©vision, accrochĂ©e au-dessus de la penderie, que je nâavais pas vue de prime abord. Le plafond est dâune hauteur Ă©trange ni assez haut pour y loger une mezzanine, ni assez bas pour satisfaire aux normes. Impossible de se retrouver dans aucun des miroirs ; on ne peut sây voir en vĂ©ritĂ©. Cela vaut mieux probablement⊠AprĂšs une sieste, une douche, jâausculte les plans. Je suis la voie que je mâĂ©tais tracĂ©e. Pour oĂč dĂ©jĂ ? Je sors. Quartier Baixa. Jâopte pour la droite ; tout est fonction de la lumiĂšre, de la rĂ©sistance du sol sous mes pas, des murs recouverts dâazulejos. De larges rues rectilignes dessinent des perspectives inattendues, et recueillent sur le sol pavĂ© lâombre des immeubles aux balcons forgĂ©s. Jâaperçois la silhouette de Bernardo Soares, et celles de toutes les petites gens laborieuses, enfants de lâombre et de lâennui au dos courbe, qui glissent sur le sol lisse et tendre de ce quartier calme et bourgeois, et commercent. Je nâai pas encore mangĂ©, aussi je mâarrĂȘte au restaurant rapide O Brasileira, populaire et vĂ©tuste une touche dâexotisme dans lâexotisme. JâachĂšte un appareil photo jetable, et dĂ©jĂ jâatteins la Praça Pedro IV, qui me semblait pourtant beaucoup plus lointaine, sur mon plan, lorsque je rĂ©alise que câest le jour anniversaire de la RĂ©volution des Ćillets. Comment cela a-t-il pu mâĂ©chapper ? Nouvel arrĂȘt. Manifestement tout est allĂ© trop vite ; je suis passĂ©e sans rien voir. Les manifestants ont une joyeuse indiffĂ©rence ; ils sont peu nombreux en fait. Peut-ĂȘtre est-ce dĂ©jĂ fini, et la foule se disperse. Maintenant je remarque les fleurs rouges Ă la boutonniĂšre, les habits du dimanche que portent les petites filles. Sur la place, un vieux char bariolĂ© Ă la peinture en bombe, une profusion de fleurs et de slogans pacifiques. Je ne peux mâempĂȘcher de penser Ă la RĂ©volution Française, qui jamais nâautoriserait ces tags sur un appareil militaire. Mais ici tout est limpide, et il suffit de sây plonger, sans avoir peur de se noyer au pire, quelque accident de surface accroche nos sensations, et ce sont autant de coquillages pour la pensĂ©e. Je ne sais trop quelle direction prendre, maintenant, sauf celle de revenir en arriĂšre. Allons Ă lâouest quartier Socorro, en hauteur. Mais pour sortir du terre-plein il faut aller Ă lâest - je renonce pour un temps Ă mes rĂ©flexes parisiens de traverser nâimporte ou nâimporte quand -. Du coup un bĂątiment Ă gauche mâintrigue et mâattire, tout en arabesques. Adieu Socorro, jây entre comme je vois que personne ne surveille, monte les escaliers, sans toujours savoir oĂč je suis, et finis par rejoindre la lumiĂšre - la sortie, de ce qui nâĂ©tait en fait quâune gare - autre ville, autre ambiance, qui ressemble un peu aux escaliers de Montmartre, mĂȘme sâils ne sont pas si raides. Je monte, longeant les librairies dâoccasion et les petits hĂŽtels, sur les pavĂ©s envahis de mousse et de petites plantes - avec lâintention dâarriver au point le plus haut - peine perdue. Je mâarrĂȘte Ă un croisement pour savoir enfin oĂč je suis ; du coup je pars Ă gauche. Petites ruelles merveilleuses et sordides, le linge pantelant ; les balcons des maisons Ă deux Ă©tages sont fleuris. Je voudrais prendre des clichĂ©s de ce quartier populaire, mais il faudrait tout photographier, alors je renonce mon souvenir en sera dâautant plus vivant. Je redescends, remonte, me perds dans ce dĂ©dale de rues, jusquâĂ dĂ©boucher sur la Praça CamĂ”es, qui me déçoit. Jâaurais aimĂ© quelque chose de plus grand, de plus Ă©pique, Ă la hauteur de cet Ă©crivain national, et je nây vois quâun chien, dans lâaxe de la statue, qui fixe le sol, tandis quâun touriste se protĂ©geant les yeux regarde la statue qui elle est tournĂ©e vers le ciel. Le ciel est encadrĂ© de fils. Nouvel arrĂȘt. Jâai dĂ» encore une fois ne rien voir. Je prends une photo ; peut-ĂȘtre sa lumiĂšre mâapparaĂźtra plus tard, et câest un lieu balise dont on peut sans scrupules capter lâĂąme. Une place en contrebas, aprĂšs les deux Ă©glises qui se regardent en face, semble animĂ©e. Je lâignore, car tout ce temps une musique accompagnĂ©e de voix, crachotĂ©e dâun haut-parleur, mâintrigue. DâoĂč vient-elle ? Je dĂ©cide de ne pas aller voir directement, mais contourne. Du coup je passe devant le Teatro da Trindade - dans son sobre habit pourpre ; je regrette de ne pas avoir de camĂ©ra, Ă tout le moins dâappareil photo panoramique, quand sur une façade dâun autre théùtre, celui-lĂ jaune et richement dĂ©corĂ© en trompe-lâĆil, je remarque que les symboles de lâair et de la terre ne sont pas accompagnĂ©s du feu⊠Je termine de contourner le quartier, atteint la source du vacarme Ă©trange câest le char de la Praça Pedro IV, seul, immobile, qui proclame des airs et des mots pour moi incomprĂ©hensibles. La musique sâarrĂȘte alors quâun couple passe Ă cĂŽtĂ©, qui rend la scĂšne plus irrĂ©elle encore, sâil Ă©tait besoin. InterloquĂ©s, ils poursuivent cependant, comme moi, qui rejoint - comment ? - la place animĂ©e. Je passe entre les tables des cafĂ©s, sans apercevoir la statue assise de Pessoa, car quelque chose me pousse Ă aller vers la gauche, tout de suite aprĂšs la librairie ce sont des dĂ©bris dâazulejos, des papiers dĂ©chirĂ©s et ternis, rongĂ©s par endroit, dâun livre - Uma princesa -, et des reliques de jouets, petites figurines de soldats Ă lâĂ©pĂ©e levĂ©e, prĂȘts au combat. Il semble que personne nâait rien vu. Heureuse de mes trouvailles, que je regarde comme des reliques, je repars en descendant, retrouve hĂ©las la France au travers dâune librairie Fnac, entre pour voir la diffĂ©rence aucune, sinon que les titres sont en portugais. Y est projetĂ© un film, que je reconnais vite pour ĂȘtre " CapitĂŁes de Abril ", de Maria de Meideros. 18h30. Je ne comprends pas grand-chose, mais reste fascinĂ©e. Câest un film dâapparence romantique sur la RĂ©volution des Oeillets - je pense Ă ce que dit Godard des films de guerre - je pense que je ne mâen souviens plus trĂšs bien - seulement que la critique française fĂ»t mauvaise. Je pense que sur le seul mot de RĂ©volution, on ne se comprend dĂ©jĂ plus ; il nây eut pas des morts par dizaines, ni de blessĂ©s. CâĂ©tait une rĂ©volution en douceur. Je pense au pouvoir des images, que lâon comprend sans avoir le sous-titrage⊠Le film terminĂ©, jâaimerais avoir lâavis dâun Portugais. Un jeune homme sâapproche, je lâaccoste. Ce sera Ze, qui tout de suite me prĂ©sentera Ă Emir, Ăąge dâune soixantaine dâannĂ©es et sociologue, Debora, jeune mĂ©decin lĂ©giste fan de Death Metal, et Miguel, Ă©tudiant, plus timide. Ze est Ă©tudiant en philosophie. Ze ne sait pas regarder sans toucher - lobe de lâoreille, tempes, nuque, mains -. Ses yeux clignent rapidement, il a plein de tics de visage assez curieux, et il mâagace, tandis quâEmir mâintrigue, avec une plaquette Ă©crite en lettres grecques sous le bras " LâĂ©loignement du monde ". DĂ©jĂ je fais partie dâune bande trĂšs accueillante. La discussion sâengage, on en dĂ©place lĂ©gĂšrement lâaccent - elle portera dâailleurs sur les accents brĂ©silien et portugais. Les heures passent ; la langueur portugaise me gagne. Nous parlons aussi de lâĂąme aprĂšs la mort, si elle existe, et se survit. Debora " Il nây a pas dâĂąme ; quand nous mourons, tout de nous disparaĂźt " ; Emir " Je vis comme en un rĂȘve ; je nâexiste pas vraiment, je ne suis rien, je suis une ombre, mais jâai une Ăąme qui embrasse le monde, ou plutĂŽt, le monde, câest moi, et quand je mourrai le monde, mon Ăąme, me survivra ". Ze et Miguel restent au bord de la discussion, envahis par la nuit. Malheureusement, ils ne connaissent pas JoĂŁo CĂ©sar Monteiro, et le cafĂ© Snob ne leur dit rien, mais personne ne renonce Ă les trouver. Ăparpillement de mots français, anglais, italiens, espagnols. Lisbonne, ou Olisipo, ainsi nommĂ©e par les Romains en hommage Ă Ulysse, qui y aurait sĂ©journĂ©, sâaccorde parfaitement avec la diversitĂ© des langues et des cultures, les accueillant toutes sans sourciller, au risque de ne mĂȘme pas connaĂźtre un cinĂ©aste national⊠23h30. Nous nous quittons, aprĂšs Ă©change dâadresses et rendez-vous pris pour les jours Ă venir, mais je nâai pas envie de rentrer tout de suite. Jâaimerais Ă©couter du fado, boire du Porto. Je tourne un peu dans le Baixa ; Ă©glise de SĂ© dans lâAlfama, Ă cĂŽtĂ© de la pensĂŁo. En dĂ©sespoir de cause je rentre⊠et mâĂ©puise Ă jeter ces premiĂšres notes dont je sais dâavance que malgrĂ© leur prĂ©cision, elles restent lacunaires. Jâaurais attendu demain cela aurait Ă©tĂ© pire. Je me sens bien, ici. Câest une solitude toute tournĂ©e vers les autres, vers un dialogue naissant et trĂšs ouvert. Peut-ĂȘtre parce que Lisbonne mâĂ©chappe, ne se laisse pas cerner, ni figer en mots. Vendredi 26 avril 12h00. Je me suis rĂ©veillĂ©e au son des sirĂšnes de police, fatiguĂ©e de ma longue journĂ©e de la veille, et me prĂ©pare rapidement. Aujourdâhui jâai dĂ©cide dâaller Ă proximitĂ© de la pensĂŁo, au Castelo de SĂŁo Jorge, dont on peut apercevoir de loin les crĂ©neaux moyenĂągeux. Lâascension nâest pas trop difficile, et je suis accompagnĂ©e par le chant des oiseaux. Parfois aussi le vent marin siffle dans mes oreilles. Serait-ce une journĂ©e sous le signe de la musique ? Mes pas sont amortis par le sable et les dalles de pierre inĂ©gales qui jalonnent mon chemin. Ici pas de chaussures Ă talons, ce serait trop dangereux, et pour tout dire trop bruyant. Les terrasses dominent discrĂštement la ville, certaines en pierre blanche, avec ce charme des sites anciens dĂ©nudĂ©s, dâautres couvertes de tomettes rouges, renvoyant durement le soleil Ă sa place de midi. On y bavarde Ă lâombre dâoliviers, de chĂȘnes centenaires, de canons inutilisĂ©s, qui rouillent tranquillement. Le sol inĂ©gal, creuse, accidente, crisse sous les pas de lâagent Peirera, assez bonhomme, qui surveille et guide tous les badauds qui comme moi errent parmi les traces dâun passĂ© glorieux, pour qui on fait encore des fouilles. Curieusement une carcasse de bateau en bois a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e dans une des ailes extĂ©rieures. Vaisseau de parade, naviguant sur les pierres ancestrales, il me mĂšne plus sĂ»rement encore vers des rĂȘveries inĂ©dites, sans quâaucun pirate ne vienne me dĂ©ranger. Tout Ă lâheure lâappareil photo sâest coincĂ©. La pensĂ©e quâaucune photo nâen sortirait mâa remplie dâune certaine tristesse, mais au fond cela nâa pas dâimportance, et mĂȘme je prĂ©fĂ©rerais quâelles soient toutes ratĂ©es⊠Je cherche la rature parfaite, le trait saillant qui fasse vivre lâimage, au lieu de sâajouter indiffĂ©remment aux cartes postales lisses et sans saveurs qui abreuvent le marchĂ©. Une image qui ne soit pas simplement possible, mais nĂ©cessaire, de celles que lâon regarde, au lieu de simplement les voir. Je vais pour partir, mais lâagent Pereira me guide vers une curiositĂ© de la tourelle Ulysse la camera obscura, selon un principe de LĂ©onard de Vinci. On se presse autour de ce qui pourrait ĂȘtre une vaste vasque de pierre claire, comme Ă une rĂ©union de sorciĂšres, qui officieraient tout en surveillant la ville, car lâimage Ă 360 degrĂ©s de Lisbonne sây projette, grĂące Ă un miroir placĂ© au sommet de la tourelle. Lâimage est floue, fuyante, emportĂ©e par le vent qui dĂ©rĂšgle son mĂ©canisme. Miroir une fois de plus lĂ©gĂšrement dĂ©formant. Je mâen vais, repue dâeffluves touristiques. Je prends les minuscules ruelles blanches qui partent du chĂąteau, certaine que personne nâosera entrer dans ce labyrinthe de petites maisons, pour suivre mon ombre Ă la trace, et Ă©couter secrĂštement les conversations des oiseaux, mĂȘlĂ©es de sons tĂ©lĂ©visĂ©s. Je remarque, Largo do contador, ce tag Without truth you are the looser. Au Miradouro de Santa Luzia, petit jardin mauresque offrant un superbe point de vue, et qui nâa pas pu mâĂ©chapper, jâĂ©vite soigneusement une famille française. Mais Ă force dâĂ©viter et de contourner, dâaller lĂ oĂč mes pas me mĂšnent, je me suis perdue dans lâAlfama, et passe sans mâen rendre compte dans le Mouraria. Je ne suis pas la bienvenue, ici, dans ce quartier pauvre et mĂ©tisse ; alors je tĂąche de me confondre avec les ombres, je tĂąche de faire comme si dâores et dĂ©jĂ jâĂ©tais dâici, de ces ruelles inquiĂ©tantes oĂč chaque pas de porte est habitĂ© de faire comme si je connaissais parfaitement mon chemin, au lieu de sauter de pavĂ© en pavĂ©. Je rentre, dĂ©pitĂ©e. 20h00. Suivant les recommandations du guide, je me dirige vers le restaurant O Pereira, qui propose des concerts de fado. Jâai peine Ă le trouver dans un dĂ©dale de ruelles sombres, demande mon chemin ; jây suis. Mais je suis seule. Jâattends, comme les restaurateurs, que quelquâun dâautre vienne. Une grand-mĂšre en robe verte pailletĂ©e et chĂąle noir classique, Ă la mode dâAmalia Rodrigues, un serre-tĂȘte en faux diamants dans ses cheveux blancs, va enfin pour chanter, mais tousse fortement. Sans doute trop de cigarettes. Suave. Toujours seule. Je prends des photos de ce lieu drĂŽlement dĂ©corĂ© pour passer le temps, et me sortir de ma torpeur angoissĂ©e, mais jâai la dĂ©sagrĂ©able impression depuis ma dĂ©convenue de tout Ă lâheure, dâun franc retour Ă ma condition de touriste, voire mĂȘme de touriste arnaquĂ©e. MalgrĂ© tout chacun joue la comĂ©die, donne le change. Câest un jeu de faux-semblants absurde, ou abstrait. Jâaccepte, Ă vrai dire contrainte et forcĂ©e, dâĂȘtre prise en photo avec une guitarra dans les bras par un des musiciens, qui estime que certainement cela me fera plaisir de revenir avec ce souvenir du coup la scĂšne en devient ridicule. Je me perds en rires gĂȘnĂ©s ; il ne sait comment faire pour dissiper mon ennui. Un peu plus tard il viendra Ă ma table discuter en français, car il est passĂ© par la Belgique, puis le second musicien, Manoel, sâapprochera. Ils chanteront uniquement pour moi une chanson dâEdith Piaf dans le style du fado. Et mâavoueront que ce quâils jouent habituellement est du fado pour touristes. Un voisin arrive, vieil homme au visage burinĂ©, sec comme du bois dâolivier. Il chantera un fado convulsif, Ă©nergique, en grimaçant, tirant la langue, survoltĂ© mais contrĂŽlĂ©. Ses gestes sont violents, agressifs. Je nâarrive pas Ă discerner lâamour quâil est censĂ© chanter dans ses gestes, ne sais jamais sâil mâinsulte, ou vibre dâĂ©motion, de sorte quâil me donne envie de fuir ce lieu oĂč je suis dĂ©cidĂ©ment dĂ©calĂ©e. Lâaddition, poivrĂ©e, mâoblige Ă sortir avec Manoel chercher une banque, lorsque jâaperçois la Casa do Fado, lieu officiel du genre, un peu froid peut-ĂȘtre, mais oĂč lâon peut certainement en apprĂ©cier toutes les saveurs. Quelle ironie ! Si dâun cĂŽtĂ© jâai le goĂ»t authentique dâune adresse de quartier, de lâautre me manque la qualitĂ© de la musique. Manoel me raccompagne. Sa voix de jeune homme dans un corps dĂ©jĂ vieux mâintrigue. Rendez-vous demain, au Miradouro de Santa Luzia que tout Ă lâheure jâai vu en plein soleil, pour aller Ă la Feria de Ladre, et BelĂ©m. Puis je file, car le quartier, semble-t-il, nâest pas toujours bien frĂ©quentĂ©. Je file mais je ne rentre pas. AttirĂ©e par des sons de concert, jâentre dans un cafĂ© afro. Tout de suite Nela, habituĂ©e du lieu, mâaborde, avec sa voix rocailleuse, et mâadopte. Elle est mĂ©tissĂ©e anglo-brĂ©silien-africain. Elle a 40 ans environ, une fille en Angleterre, et se saoule sur un air dâafrican saudade, pour Ă©chapper Ă je ne sais quel Ă©chec. Nous convenons de nous revoir demain soir. De Manoel ou de Nela , jâai les numĂ©ros de tĂ©lĂ©phone aussi simplement que jâai leur nom et leur adresse. Chaleur de vivre, sourires tendres. Il me semble quâici, Ă Lisbonne, la solitude est moins oppressante. Pas de Porto, denrĂ©e finie, pas de Ginja, autre boisson locale, mais du Kamasutra, doux et amer, Ă lâamande verte. De plus en plus sâimpose cette idĂ©e que non seulement je dois revenir ici, mais y habiter. La langue portugaise est merveilleuse, magique et poĂ©tique. Elle avale les mots pour nâen ressortir que la douceur. Je pensais Ă Tabucchi, qui apprit le portugais par amour pour Pessoa. Je pensais Ă Ulysse, au mĂ©tissage parfait des cultures. Nela a ses attaches Ă Lyon, Toulouse, Londres. Elle est venue Ă Paris plusieurs fois. Aux confins de lâEurope, le Portugal se rĂ©gale de rencontres contrastĂ©es. Un peu Ă©mĂ©chĂ©e, ivre de Lisbonne, je tĂąche de rassembler quelques Ă©lĂ©ments de cette journĂ©e. Jâentends dans lâAlfama des tĂ©lĂ©viseurs allumĂ©s, un fado lointain, une bande en train de discuter. La Casa do Fado Ă©tait trop froide, certainement, tandis quâO Pereira mâa servi du rĂ©chauffĂ©. Et puis finalement jâentends un voisin de chambrĂ©e ronfler bruyamment. La saudade, ce sentiment intraduisible qui ressemble un peu Ă de la nostalgie, se vit. Elle nâest ni triste ni gaie. MĂ©lancolique, douce et Ăąpre, violente et sincĂšre, le fado lâexprime par son souffle et son Ăąme. Je mâoublie dans la musique. Il faut venir Ă Lisbonne seul, pour ne lâĂȘtre plus jamais, et agrandir son Ăąme. Samedi 27 avril 11h00. Je rejoins Manoel, comme prĂ©vu, mais lĂ©gĂšrement en retard. Il mâattend dans un cafĂ©, pour me montrer la Feria de ladre, du cĂŽtĂ© de Graça, câest-Ă -dire la foire aux voleurs. Partout par terre, des particuliers ont installĂ© leurs marchandises, comme un immense vide-grenier, en plein air. On trouve de tout ici, et des cartes religieuses et autres bibelots de priĂšre cĂŽtoient sans jurer un nombre impressionnant de revues pornographiques, le tout vendu Ă des prix dĂ©risoires, quâil convient cependant de contester. On se promĂšne dans des allĂ©es bordĂ©es de fils Ă©lectriques et de matĂ©riel de bricolage, de disques anciens et de livres, de bijoux simples mais rutilants. Jây achĂšte ce qui sera mes souvenirs de voyage, selon la tradition, Ă disperser Ă mon retour, mĂȘme si jâaimerais y Ă©chapper, et cela mâoblige Ă rĂ©flĂ©chir au plus typique, et donc au plus diffĂ©rent de moi, et de la France au fond une simple nuance, parfois tĂ©nue, parfois criante, mais de ce cri qui appelle Ă rester. BientĂŽt mon guide et interprĂšte me laisse, pour rejoindre son pĂšre, mais nous devons nous retrouver a 15h00 pour visiter BelĂ©m, autre joyau de Lisbonne. Je privilĂ©gie une adresse de quartier pour dĂ©jeuner Ă part la barriĂšre de la langue, je me sens Ă nouveau confondue parmi les autochtones, et me laisse aller Ă rĂȘver de nâen plus repartir. Jâai dĂ©jĂ pris quelques habitudes, et me suis dĂ©faite de celles françaises, ce qui finalement nâest pas si difficile, mais une invite au vĂ©ritable voyage, celui oĂč lâon part de soi pour se retrouver autre. La couleur locale a dĂ©jĂ dĂ©teint sur moi, et je nâai quâun lĂ©ger effort a faire pour aller de lâavant. 15h00 Rendez-vous manquĂ© pour aller Ă BelĂ©m avec Manoel, et je nâarrive pas Ă le joindre par tĂ©lĂ©phone. Du coup jây vais seule, certaine de pouvoir me dĂ©brouiller, comme au premier jour. Un trolley moderne mây emmĂšne, passant sous le pont imposant 25 de Abril. De lĂ on aperçoit bien, sur lâautre rive du Tejo, la statue du Christ en rĂ©plique Ă celle de Rio de Janeiro - Cristo Rei, bras ouverts a tous les voyageurs -. Malheureusement je ne pourrai aller la voir de plus prĂšs, car dĂ©jĂ sâannonce le compte Ă rebours. Je reste sur la rive droite de la Mer de Paille. Une autre fois sĂ»rement je goĂ»terai lâair marin et les poissons des Ăźles⊠ArrivĂ©e Ă BelĂ©m, jâopte pour le port, ne sachant trop quoi voir de ce quartier cĂ©lĂšbre. Le temps de mâapercevoir que le Jardim de Ultramar se trouve de lâautre cĂŽtĂ© de lâavenue principale, je ne peux mây promener et aller sur les traces de Pessoa quâune demi-heure avant la fermeture. On y trouve de longues allĂ©es bordĂ©es de palmiers, un jardin japonais, des oies en libertĂ©, et surtout des statues de visages africains sculptĂ©s dans une pierre noire de jais, Ă lâeffigie de diffĂ©rentes tribus, qui rappelle lâhistoire coloniale du Portugal, dans sa version pacifiĂ©e et reposĂ©e. Je dĂ©cide de revenir demain et vais grignoter dans la fameuse Pasteleria de BelĂ©m je ne me refuse pas un petit plaisir touristique, et je fais bien, car leurs produits sont vĂ©ritablement dĂ©licieux, de ceux dont les papilles gardent le souvenir longtemps aprĂšs. 18h00 Je rejoins au cafĂ© Vyrus, trĂšs moderne, le groupe dâamis du premier jour. Nous nâabandonnons pas les recherches du cafĂ© Snob et de JoĂŁo Cesar Monteiro, mais dans le Bairro Alto, quartier des sorties nocturnes, une vieille dame nous dit quâil a disparu. Nous gagnons alors le Meia Note, lieu de rendez-vous ce soir des aficionados de Moon Spell, un groupe de hard rock dont je nâai jamais entendu parler un point partout. Au milieu du vacarme et de la foule, quelques figures Ă©mergent, maquillĂ©es de noir et arborant des bracelets cloutĂ©s, aux coiffures punk ou gothiques. Debora sây sent Ă lâaise ; pour ma part, jâai envie de fuir, mais des membres de sa famille nous rejoignent. Je suis invitĂ©e Ă revenir en Ă©tĂ©, les rejoindre au bord de lâocĂ©an qui nâest quâĂ quelques kilomĂštres de lâagglomĂ©ration. Qui sait⊠23h00 Changement de cap ; nous optons pour un nouveau cafĂ© dont la dĂ©coration est rouge, ce qui a le don dâattirer les prostituĂ©es du quartier. Kindala, la serveuse, connaĂźt Debora, et toutes les deux parlent de leur BrĂ©sil natal, de la difficultĂ© de se faire comprendre ici, au Portugal. Nous partirons, tous Ă©mĂ©chĂ©s, faire une promenade prĂšs du Tejo, puis irons petit-dĂ©jeuner sur le port tous les samedis soirs, quâon soit dâici ou dâailleurs, se ressemblent. Le rendez-vous avec Nela est ratĂ© ; jâespĂšre quâelle ne mâen voudra pas. Il est temps de tout reconstituer, mais je suis trop Ă©puisĂ©e. Dimanche 28 avril 15h00. Les levers sont de plus en plus difficiles, et les journĂ©es sont trop courtes. Remise Ă peine de ma soirĂ©e dâhier, je mâengage sur la Praça do Comercio inondĂ©e de soleil, dâoĂč lâon prend le bus pour BelĂ©m. Cette fois-ci jâai dĂ©cidĂ© de descendre plus loin, pour visiter la Torre de BelĂ©m. Depuis le tremblement de terre de 1755, celle-ci est proche du rivage, et il suffit de marcher sur une passerelle pour lâatteindre. Est-ce la fatigue ; est-ce lâagacement de mes sens ? Je suis incapable dâen saisir la beautĂ©, et pourtant les visages sculptĂ©s me font de lâoeil. Il me semble quâil sây passe quelque chose comme une domination facile, et une envie de partir qui reste au port. Pessoa est partout, rĂ©gnant en maĂźtre le long des quais, insufflant sa rĂ©signation Ă ceux qui seraient tentĂ©s de sâen aller. Heureusement nous sommes encore en hors saison lâafflux des touristes ne gĂȘne pas trop la contemplation. 18h00 Je rejoins Emir au mĂ©tro Baixa-Chiado pour aller visiter un ensemble moderne assez Ă©loignĂ© du centre de Lisbonne. Entre Exposition Universelle et centre commercial, ce quartier offre un cadre de vie agrĂ©able et humain, Ă lâarchitecture novatrice et rĂ©ussie, trĂšs colorĂ©e. On y trouve encore les constructions dâAsie et dâOrient, des pyramides de verre bleu formant des volcans dâeau, et surtout un curieux tĂ©lĂ©phĂ©rique, qui ne mĂšne pourtant Ă nulle station de ski. Le quartier Ă©tant construit sous le signe de la mer, le toit en verre et acier du bĂątiment principal dĂ©verse en continu de lâeau, faisant ainsi jouer les rais de lumiĂšre sur le sol carrelĂ© et nos visages tournĂ©s vers les cieux. Il y fait bon vivre, et nous nous attablons autour de spĂ©cialitĂ©s portugaises comme le leiton, viande de petit cochon, dissertant Ă loisir sur la sensualitĂ© de Lisbonne, son ouverture au monde, son mĂ©tissage ancestral. 21h00 Retour au centre. Nous dĂ©couvrons un petit jardin magique par cette nuit de pleine lune, que lui-mĂȘme ne connaĂźt pas. Des statues fantomatiques de grands voyageurs, comme Vasco de Gama, et dâautres figures inconnues, sont enlacĂ©es par le lierre, reposant tranquillement Ă lâabri de regards trop curieux. Le quartier de sortie Bairro Alto nous offre un dernier verre de Ginja, puis je quitte Emir. A vrai dire, je ne rentre pas de suite, car divers bruits comme des klaxons mâont avertis quâil se prĂ©parait une grande fĂȘte et en effet les supporters de lâĂ©quipe de foot Sporting sont en liesse, et envahissent les abords de la Praça do Municipe. Partout ce nâest que fanfaronnades. Je me faufile parmi la foule aux couleurs vertes du club pour tenter de les photographier, en me faisant passer pour un reporter professionnel. Je rentre cette fois-ci un brin de gaietĂ© mâanime, et je mâendors apaisĂ©e. Lundi 29 avril 12h00 Nâayant rĂ©servĂ© que pour quatre nuits, je me vois contrainte de dĂ©mĂ©nager. Fort heureusement, la chambre n° 1 de la mĂȘme pensĂŁo est libre retour Ă la case dĂ©part ; je refais puis dĂ©fais rapidement mes bagages, ce qui me donne un avant-goĂ»t du lendemain... Le Jardin de BelĂ©m est fermĂ© le lundi ma derniĂšre tentative pour y aller est ratĂ©e. Pendant ce temps la garde nationale change la relĂšve. Je choisis quelques cartes postales, qui me permettent de contempler tout ce que je nâaurais pas pu voir. Sur le chemin du retour, je mâarrĂȘte Cais de Rocha, et me perds au milieu du quartier des ambassades, loin des quartiers rĂ©putĂ©s, mais plus proche du Lisbonne des Lisboetes. Quelques perles dâarchitecture et de dĂ©coration baroque ; la vie paisible, calme et dĂ©sintĂ©ressĂ©e. Quelques fissures, aussi, et des boutiques dĂ©finitivement fermĂ©es, me rappellent que le Portugal est victime de la crise, comme partout en Europe. Retour au Baixa-Chiado, vers le Teatro da Trindade, pour prendre les photos que je mâĂ©tais promises de refaire. Car jâai voulu que ce dernier jour soit libre de toute contrainte de parcours, afin de revenir sur les jours prĂ©cĂ©dents. Un peu plus loin la Torre de Santa Justa sâoffre Ă moi. AngoissĂ©e de nâavoir pas tout vu, je grimpe dans cette construction toute mĂ©tallique de Gustave Eiffel, qui nâen vaut pas forcement la peine, et me confirme dans mon Ă©trangetĂ©. Je ne partirai pas sans aller au cinĂ©ma. Je me mets a la recherche de la cinĂ©mathĂšque portugaise, qui a dĂ©mĂ©nagĂ© depuis peu. AprĂšs de longues pĂ©ripĂ©ties, je finis par dĂ©couvrir quâelle Ă©tait Ă cĂŽtĂ© de mon point de dĂ©part. Ce soir on joue " O homem desaparecido ", de Imamura. La version originale japonaise est sous-titrĂ©e en anglais. 22h00 Je me perds complĂštement dans le Bairro Alto, Ă la recherche du cafĂ© rouge oĂč mes amis et moi Ă©tions lâautre jour, mais impossible de le retrouver ; il semble sâĂȘtre envolĂ©. Je ne rĂ©ussis quâĂ rencontrer un groupe de jeunes marginaux qui vont aux catacombes, et mâinvitent Ă les suivre, mais je dĂ©cline la proposition. DerniĂšre recherche du cafĂ© Snob dans une quatriĂšme rue Ă gauche, qui nâexiste pas. Au Brasiliera, le cafĂ© oĂč allait Pessoa, je prends un dernier verre de Porto ; je suis leur derniĂšre cliente, et demain je dois disparaĂźtre de cette Lisbonne si enchanteresse, oĂč je me sens uma pessoa. 30 avril Eu sou. Fica.
Apaiseton cĆur et fleuris ton Ăąme. âŹ9,97. Taxes incluses. Frais d'expĂ©dition calculĂ©s lors du paiement. Ajouter au panier. Ă travers ce livre, lâobjectif est dâapporter une lueur dâespoir, de rĂ©confort et dâapaisement. Tu y trouveras de la bienveillance, de la douceur, de la tendresse, mais surtout beaucoup dâamour.
A ce Printemps perduoĂč nous nous sommes aimĂ©sau bord de la riviĂšreun continuer... PrĂšs des ruisseaux, prĂšs des cascades,Dans les champs d'oliviers fleuris,Sur continuer... Reprends de ce bouquet les trompeuses couleurs,Ces lettres qui font mon supplice,Ce continuer... Tes mains ont saccagĂ© mes trĂ©sors les plus rares,Et mon cĆur est captif entre continuer... AmourRĂȘve avec moiCar je crĂšve sans toiQuand disparaissent tes atoursSâĂ©lĂšvent continuer... Quand ton esprit ravagĂ©reverdiraet que ton regard troublĂ©par l'Ă©garementretrouvera continuer... Madame, croyez-moi ; bien qu'une autre patrieVous ait ravie Ă ceux qui vous ont continuer... Si ta bouche ne doit rien direDe ces vers dĂ©sormais sans prix ;Si je n'ai, continuer... Tu sais lâamour et son ivresseTu sais lâamour et ses combats ;Tu sais une continuer... A travers les soupirs, les plaintes et le rĂąlePoursuivons jusqu'au bout la funĂšbre continuer... Ulric, nul oeil des mers n'a mesurĂ© l'abĂźme,Ni les hĂ©rons plongeurs, ni les continuer... Ă bruit doux de la pluiepar terre et sur les toitsCe poĂšte-citadinne connaissait continuer... Voici la corde d'un penduQue je mets Ă vos pieds, Madame,C'est, pour une charmante continuer... A vous ces vers de par la grĂące consolanteDe vos grands yeux oĂč rit et pleure continuer... Aujourdâhui, je me suis levĂ©e,Et jâai vu le dĂ©sordre de ma vie ;Toi, continuer... Ă Femme au cĆur de qui mon triste cĆur a cru,Je te convoite, ainsi quâun continuer... IAccourez au secours Ă ma mort violente,Amans, nochers experts en la peine continuer... Adieu ! je crois qu'en cette vieJe ne te reverrai passe, il t'appelle continuer... Adieu Madeleine ChĂ©rie,Qui te rĂ©flĂ©chis dans les eaux,Comme une fleur de continuer... Mes pleurs sont Ă moi, nul au mondeNe les a comptĂ©s ni reçus,Pas un oeil continuer... Allons, ange dĂ©chu, ferme ton aile rose ;Ăte ta robe blanche et tes beaux rayons continuer... De toi je connais le regard quâavait ta mĂšre quand elle te portaitHeureux et continuer... Est-ce moi qui pleurais ainsi- Ou des veaux qu'on empoigne -D'Ă©couter ton continuer... Tu nâas pas bougĂ© dâun cilNi soumise, ni facileLe mĂȘme trait de ricilComme continuer... ITapi dans les rochers qui regardent la plage,Au pied de la falaise est le continuer... il dĂ©boule dans ses pensĂ©esdĂ©sir somptueuxmĂ©moire physiqueelle entre continuer... Angoisse Ă hue et Ă diaRĂ©veil martyrisĂ©PensĂ©es ombragĂ©es d'une mort qui continuer... La lune s'attristait. Des sĂ©raphins en pleursRĂȘvant, l'archet aux doigts, dans continuer... Cris d'enfantstransperçant le silencedes cerisiers en fleurDe loin une continuer... Civilisation scarifiĂ©eGĂ©ographie de l'intolĂ©rableImpression de mortNotre continuer... Cette graine que je tiensdans le creux de ma main,qu'en naĂźtra-t-il demain continuer... Au nom d'un malaise,La peine m'a assaillie,Et s'en est allĂ©e la continuer... Au temps de la Toussaint, lorsque les cimetiĂšresSâornent de cyclamens, de buis continuer... Je ne voulais pas fragmenter ton soupirJe l'ai faitJe fais tout ce que je veuxInsouciante continuer... Une clairiĂšrefiĂšre de sa lumiĂšrela meute des regretsdĂ©sorientĂ©edes continuer... Je te mĂ©prise enfin, souffrance passagĂšre !Jâai relevĂ© le front. Jâai fini continuer... Dans le brouillard s'en vont un paysan cagneuxEt son boeuf lentement dans le brouillard continuer... Toi que le ciel jaloux ravit dans son printemps,Toi de qui je conserve un souvenir continuer... Ils dĂ©ambulent lâavenir en berneVĂȘtus de notre enfance morte-VivanteZombiEsclave continuer... Lorsqu'un homme n'a pas d'amour,Rien du printemps ne l'intĂ©resse ;Il voit continuer... Ils attendent Ă la surfaceces hĂ©ros au cĆur de glaceque sous l'immense usineau continuer... Oyez la triste histoire d'un pleurez en vie durant continuer... Que pouvez-vousmĂąnes de nos ancĂȘtresPhĂ©niciens inventeursde l'alphabet continuer... La chair est triste, hĂ©las ! et j'ai lu tous les ! lĂ -bas fuir! continuer... ILorsque le jeune Edgard, aprĂšs bien des annĂ©es,Au seuil de son chĂąteau continuer... RenaissanceDe nouveau tu te prĂ©sentesJardin juxtaposĂ©, trouble de la sĂšveT'emparer continuer... Ce printempsLe ciel est bleuIl ne pleut pas beaucoupDans les champsLes continuer... "nous avons pleurĂ© l'un dans l'autre tous les instants Ă©phĂ©mĂšres de l'union"Forough continuer... Le printemps n'a point tant de fleurs,L'autonne tant de raisins meurs,L'estĂ© continuer... Quand vous aurez prouvĂ©, messieurs du journalisme,Que Chatterton eut tort de continuer... Jâai dĂ©jĂ vu plus dâune annĂ©e,Belle fille aux fraĂźches couleurs,Mourir continuer... La lune Ă©tait sereine et jouait sur les flots. âLa fenĂȘtre enfin libre est continuer... Sur sportifs millionnaires,Acteurs oscarisĂ©sOu stars siliconĂ©es,Ă combien continuer... Quoi donc ! la vĂŽtre aussi ! la vĂŽtre suit la mienne !O mĂšre au coeur profond, continuer... L'anĂ©mone et l'ancolieOnt poussĂ© dans le jardinOĂč dort la mĂ©lancolieEntre continuer... Quand le Dieu qui me frappe, attendri par mes larmes,De mon coeur oppressĂ© soulĂšve continuer... Notre histoire est noble et tragiqueComme le masque dâun tyranNul drame hasardeux continuer... Plus de fleurs mais dâĂ©tranges signesGesticulant dans les nuits bleuesDans continuer... Dans l'ombre de ce vallonPointent les formes lĂ©gĂšresDu RĂȘve. Entre les bourgeonsEt continuer... Dans la fiĂšvre du ciel nocturne, lâaube passe,Les mains fraĂźches, riant dans continuer... Demain, dĂšs l'aube, Ă l'heure oĂč blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, continuer... Eclatement de la tĂȘteAujourd'hui la chaleur ne peut plus s'y engouffrerTorpeur, continuer... Il fallait la quitter, et pour ne plus me voirElle partait, mon Dieu, c'Ă©tait continuer... De gaietĂ© en gaietĂ©J'ai contrefait ma joieDe tristesse en tristesseJ'ai continuer... Presque cinq ansLa voile de ton Ăąme a reçu le dernier souffleDevant mes yeuxJ'en continuer... Ils me disent, tandis que je sanglote encore Dans lâombre du sĂ©pulcre oĂč continuer... Quand tant d'autres continuentd'offrir des fleurstes larmespĂ©tales de l'Ăąmeont continuer... IDans les promenades publiques,Les beaux dimanches, on peut voirPasser, continuer... Elle vrombitLa viePar ici, par de-lĂ les silences me continuer... ChĂšre Ăąme, si l'on voit que vous plaignez tout basLe chagrin du poĂ«te exilĂ© continuer... Sous lâĂ©clat blanc du jour, sous la fraĂźcheur des cĂšdres,Sous la nuit oĂč continuer... Et tout au fond du domaine loin,OĂč sont celles que l'on aime bien,La plus continuer... Dans les nuits d'automne, errant par la ville,Je regarde au ciel avec mon dĂ©sir,Car continuer... Oh ! qu'une, d'Elle-mĂȘme, un beau soir, sĂ»t venir,Ne voyant que boire Ă Mes continuer... Le gai soleil chauffait les plaines caresses flottaient sous continuer... Elles ont des cheveux pĂąles comme la lune,Et leurs yeux sans amour sâouvrent continuer... Sors de ta chrysalide, ĂŽ mon Ăąme, voiciL'Automne. Un long baiser du soleil a continuer... Glaciers des temps anciens qui veillez sur les plainesVerdissants dĂ©versoirs continuer... De ma fenĂȘtre le ciel est grisDes gens se pressent je ne sais pourquoiLa rue continuer... Ă la Maison d'ArrĂȘt de G...courent des rats en semi-libertĂ©partoutoĂč continuer... Tout cela me fait rĂȘver du pays. Les eaux vertes bouillonnantes de la riviĂšre, continuer... Rayures d'eau, longues feuilles couleur de brique,Par mes plaines d'Ă©ternitĂ© continuer... Il pleut doucement sur la villeArthur RimbaudIl pleure dans mon coeurComme continuer... IJ'aime Ă changer de cieux, de climat, de d'une saison, je continuer... Vieille comme la hainela division rongela terre de FranceoĂč la chasse Ă continuer... Ă EugĂšne le matin ridiculeQui vient dĂ©colorer la nuit,RĂ©veillant continuer... IAfin de louer mieux vos charmes endormeurs,Souvenirs que jâadore, hĂ©las continuer... Je ne peux rien retenir,Ni la lune ni la brise,Ni la couleur rose et griseDâun continuer... Je suis nĂ©e au milieu du jour,La chair tremblante et l'Ăąme pure,Mais ni l'homme continuer... Dans cette vie ou nous ne sommesQue pour un temps si tĂŽt fini,L'instinct des continuer... Mon Ăąme a son secret, ma vie a son mystĂšre,Un amour Ă©ternel en un moment conçu continuer... Le vent de lâautre nuit a jetĂ© bas lâAmourQui, dans le coin le plus mystĂ©rieux continuer... C'est la triste feuille morteQue le vent d'octobre emporte,C'est la lune, au continuer... Je suis nĂ© d'une graine de Ficus AurĂ©a,Ă combien mortel,Le figuier continuer... Une Flamme si belleDans le ciel est montĂ©e...Un oiseau irrĂ©el,Aux ailes continuer... Dans vos viviers, dans vos Ă©tangs,Carpes, que vous vivez longtemps !Est-ce continuer... Ă Paul LĂ©autaudEt je chantais cette romanceEn 1903 sans savoirQue mon continuer... Aujourd'hui le temps est Ă©pouvantable Il pleut et mon coeur s'embĂȘte Ă continuer... Oh ! quand cette humble cloche Ă la lente volĂ©eĂpand comme un soupir sa voix continuer...
Cest si beau que je ne veux rien de nouveau. Jamais je n'aurai l'habitude de ton amour, de la douceur de l'abandon Ă Ta GrĂące, Seigneur. Je n'ai rien Ă demander, Seigneur, car je sais bien que tu te soucies de moi plus que moi dePoĂšmes choisis Desbordes-Valmore 1786-1859 Alphonse de Lamartine 1790-1869 Victor Hugo 1802-1885 George Sand 1804-1876 GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Alfred de Musset 1810-1857 ThĂ©ophile Gautier 1811-1872 Charles Baudelaire 1821-1867 Ondine Valmore 1821-1853 ThĂ©odore de Banville 1823-1891 Sully Prudhomme 1839-1907 StĂ©phane MallarmĂ© 1842-1898 François CoppĂ©e 1842-1908 Charles Cros 1842-1888 JosĂ©-Maria de Heredia 1842-1905 Paul Verlaine 1844-1896 NĂ©rĂ©e Beauchemin 1850-1931 Arthur Rimbaud 1854-1891 Alphonse Allais 1854-1905 Jean MorĂ©as 1856-1910 Jules Laforgue 1860-1887 Max Elskamp 1862-1931 Rudyard Kipling 1865-1936 Francis Jammes 1868-1938 Droit d'utiliser Ă des fins non commerciales, de partager ou d'adapter l'Ćuvre. Pour cela, vous devez la crĂ©diter, intĂ©grer un lien vers cette page du site et indiquer si des modifications ont Ă©tĂ© effectuĂ©es. Les nouvelles Ćuvres créées Ă partir de celle-ci seront sous les mĂȘmes conditions. La couronne effeuillĂ©e Au jardin de mon pĂšre oĂč revit toute fleur ; J'y rĂ©pandrai longtemps mon Ăąme agenouillĂ©e Mon pĂšre a des secrets pour vaincre la douleur. J'irai, j'irai lui dire, au moins avec mes larmes Regardez, j'ai souffert ... » il me regardera, Et sous mes jours changĂ©s, sous mes pĂąleurs sans charmes, Parce qu'il est mon pĂšre il me reconnaĂźtra. Il dira C'est donc vous, chĂšre Ăąme dĂ©solĂ©e La terre manque-t-elle Ă vos pas Ă©garĂ©s ? ChĂšre Ăąme, je suis Dieu ne soyez plus troublĂ©e ; Voici votre maison, voici mon coeur, entrez ! » Ă clĂ©mence ! ĂŽ douceur ! ĂŽ saint refuge ! ĂŽ pĂšre ! Votre enfant qui pleurait vous l'avez entendu ! Je vous obtiens dĂ©jĂ puisque je vous espĂšre Et que vous possĂ©dez tout ce que j'ai perdu. Vous ne rejetez pas la fleur qui n'est plus belle ; Ce crime de la terre au ciel est pardonnĂ©. Vous ne maudirez pas votre enfant infidĂšle, Non d'avoir rien vendu, mais d'avoir tout donnĂ©. â Marceline Desbordes-Valmore 1786-1859 PoĂ©sies inĂ©dites Le Papillon NaĂźtre avec le printemps, mourir avec les roses, Sur l'aile du zĂ©phyr nager dans un ciel pur, BalancĂ© sur le sein des fleurs Ă peine Ă©closes S'enivrer de parfums, de lumiĂšres et d'azur, Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes, S'envoler comme un souffle aux voĂ»tes Ă©ternelles VoilĂ du papillon le destin enchantĂ© ! Il ressemble au dĂ©sir, qui jamais ne se pose, Et sans se satisfaire, effleurant toute chose, Retourne enfin au ciel chercher la voluptĂ© ! â Alphonse de Lamartine 1790-1869 Les roses Cent mille hommes Cent mille hommes, criblĂ©s d'obus et de mitraille, Cent mille hommes, couchĂ©s sur un champ de bataille, TombĂ©s pour leur pays par leur mort agrandi, Comme on tombe Ă Fleurus, comme on tombe Ă Lodi, Cent mille ardents soldats, hĂ©ros et non victimes, Morts dans un tourbillon d'Ă©vĂšnements sublimes, D'oĂč prend son vol la fiĂšre et blanche LibertĂ©, Sont un malheur moins grand pour la sociĂ©tĂ©, Sont pour l'humanitĂ©, qui sur le vrai se fonde, Une calamitĂ© moins haute et moins profonde, Un coup moins lamentable et moins infortunĂ© Qu'un innocent, - un seul innocent condamnĂ©, - Dont le sang, ruisselant sous un infĂąme glaive, Fume entre les pavĂ©s de la place de GrĂšve, Qu'un juste assassinĂ© dans la forĂȘt des lois, Et dont l'Ăąme a le droit d'aller dire Ă Dieu Vois ! â Victor Hugo 1802-1885 Les quatre vents de l'esprit On vit, on parle ... On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une sĆur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort ... Puis, le vaste et profond silence de la mort ! â Victor Hugo 1802-1885 Les contemplations Vivants Oui. Je comprends qu'on aille aux fĂȘtes, Qu'on soit foule, qu'on brille aux yeux, Qu'on fasse, amis, ce que vous faites, Et qu'on trouve cela joyeux ; Mais vivre seul sous les Ă©toiles, Aller et venir sous les voiles Du dĂ©sert oĂč nous oublions, Respirer l'immense atmosphĂšre ; C'est Ăąpre et triste, et je prĂ©fĂšre Cette habitude des lions. â Victor Hugo 1802-1885 OcĂ©an vers Ă Aurore La nature est tout ce quâon voit, Tout ce quâon veut, tout ce quâon aime. Tout ce quâon sait, tout ce quâon croit, Tout ce que lâon sent en soi-mĂȘme. Elle est belle pour qui la voit, Elle est bonne Ă celui qui lâaime, Elle est juste quand on y croit Et quâon la respecte en soi-mĂȘme. Regarde le ciel, il te voit, Embrasse la terre, elle tâaime. La vĂ©ritĂ© câest ce quâon croit En la nature câest toi-mĂȘme. â George Sand 1804-1876 Contes dâune grandâmĂšre vol. 1 1873 Correspondance Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j'ai bien compris l'autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir ainsi vous dĂ©voiler, sans artifice, mon Ăąme toute nue, daignez me faire visite, nous causerons et en amis franchement je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l'affection la plus profonde, comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure Ă©pouse dont vous puissiez rĂȘver. Puisque votre Ăąme est libre, pensez que l'abandon oĂč je vis est bien long, bien dur et souvent bien insupportable. Mon chagrin est trop gros. Accourez bien vite et venez me le faire oublier. Ă vous je veux me sou- mettre entiĂšrement. Votre poupĂ©e Correspondance de George Sand Ă Alfred de Musset. Conseil de lecture Lire une ligne sur deux * * * D'Alfred de Musset Ă George Sand. Quand je mets Ă vos pieds un Ă©ternel hommage, Voulez-vous qu'un instant je change de visage ? Vous avez capturĂ© les sentiments d'un coeur Que pour vous adorer forma le crĂ©ateur. Je vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin de mes vers lisez les premiers mots, Vous saurez quel remĂšde apporter Ă mes maux. * * * De George Sand Ă Alfred de Musset. Cette insigne faveur que votre coeur rĂ©clame Nuit Ă ma renommĂ©e et rĂ©pugne Ă mon Ăąme. âGeorge Sand 1804-1876 Alfred de Musset 1810-1857 Correspondance Caligula - I er chant L'hiver s'enfuit ; le printemps embaumĂ© Revient suivi des Amours et de Flore ; Aime demain qui n'a jamais aimĂ©, Qui fut amant, demain le soit encore ! Hiver Ă©tait le seul maĂźtre des temps, Lorsque VĂ©nus sortit du sein de l'onde ; Son premier souffle enfanta le printemps, Et le printemps fit Ă©clore le monde. L'Ă©tĂ© brĂ»lant a ses grasses moissons, Le riche automne a ses treilles encloses, L'hiver frileux son manteau de glaçons, Mais le printemps a l'amour et les roses. L'hiver s'enfuit, le printemps embaumĂ© Revient suivi des Amours et de Flore ; Aime demain qui n'a jamais aimĂ©, Qui fut amant, demain le soit encore ! â GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Odelettes Chanson gothique Belle Ă©pousĂ©e, J'aime tes pleurs ! C'est la rosĂ©e Qui sied aux fleurs. Les belles choses N'ont qu'un printemps, Semons de roses Les pas du Temps ! Soit brune ou blonde Faut-il choisir ? Le Dieu du monde, C'est le Plaisir. â GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Odelettes Ă George Sand VI Porte ta vie ailleurs, ĂŽ toi qui fus ma vie ; Verse ailleurs ce trĂ©sor que j'avais pour tout bien. Va chercher d'autres lieux, toi qui fus ma patrie, Va fleurir, ĂŽ soleil, ĂŽ ma belle chĂ©rie, Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien. Laisse mon souvenir te suivre loin de France ; Qu'il parte sur ton coeur, pauvre bouquet fanĂ©, Lorsque tu l'as cueilli, j'ai connu l'EspĂ©rance, Je croyais au bonheur, et toute ma souffrance Est de l'avoir perdu sans te l'avoir donnĂ©. â Alfred de Musset 1810-1857 PoĂ©sies posthumes Tristesse J'ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaietĂ© ; J'ai perdu jusqu'Ă la fiertĂ© Qui faisait croire Ă mon gĂ©nie. Quand j'ai connu la vĂ©ritĂ©, J'ai cru que c'Ă©tait une amie ; Quand je l'ai comprise et sentie, J'en ai Ă©tĂ© dĂ©goĂ»tĂ©. Et pourtant elle est Ă©ternelle Et ceux qui se sont passĂ©s d'elle Ici bas ont tout ignorĂ©. Dieu parle, il faut qu'on lui rĂ©ponde. Le seul bien qui me reste au monde Est d'avoir quelques fois pleurĂ©. â Alfred de Musset 1810-1857 PoĂ©sies nouvelles Far niente Quand je n'ai rien Ă faire, et qu'Ă peine un nuage Dans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage, J'aime Ă m'Ă©couter vivre, et, libre de soucis, Loin des chemins poudreux, Ă demeurer assis Sur un moelleux tapis de fougĂšre et de mousse, Au bord des bois touffus oĂč la chaleur s'Ă©mousse. LĂ , pour tuer le temps, j'observe la fourmi Qui, pensant au retour de l'hiver ennemi, Pour son grenier dĂ©robe un grain d'orge Ă la gerbe, Le puceron qui grimpe et se pende au brin d'herbe, La chenille traĂźnant ses anneaux veloutĂ©s, La limace baveuse aux sillons argentĂ©s, Et le frais papillon qui de fleurs en fleurs vole. Ensuite je regarde, amusement frivole, La lumiĂšre brisant dans chacun de mes cils, Palissade opposĂ©e Ă ses rayons subtils, Les sept couleurs du prisme, ou le duvet qui flotte En l'air, comme sur l'onde un vaisseau sans pilote ; Et lorsque je suis las je me laisse endormir, Au murmure de l'eau qu'un caillou fait gĂ©mir, Ou j'Ă©coute chanter prĂšs de moi la fauvette, Et lĂ -haut dans l'azur gazouiller l'alouette. â ThĂ©ophile Gautier 1811-1872 PoĂ©sie 1830 LâAlbatros Souvent, pour sâamuser, les hommes dâĂ©quipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. Ă peine les ont-ils dĂ©posĂ©s sur les planches, Que ces rois de lâazur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traĂźner Ă cĂŽtĂ© dâeux. Ce voyageur ailĂ©, comme il est gauche et veule ! Lui, naguĂšre si beau, quâil est comique et laid ! Lâun agace son bec avec un brĂ»le-gueule, Lâautre mime, en boitant, lâinfirme qui volait ! Le PoĂ«te est semblable au prince des nuĂ©es Qui hante la tempĂȘte et se rit de lâarcher ; ExilĂ© sur le sol au milieu des huĂ©es, Ses ailes de gĂ©ant lâempĂȘchent de marcher. â Charles Baudelaire 1821-1867 Les Fleurs du Mal LâHomme et la Mer Homme libre, toujours tu chĂ©riras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton Ăąme Dans le dĂ©roulement infini de sa lame, Et ton esprit nâest pas un gouffre moins amer. Tu te plais Ă plonger au sein de ton image ; Tu lâembrasses des yeux et des bras, et ton cĆur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous ĂȘtes tous les deux tĂ©nĂ©breux et discrets Homme, nul nâa sondĂ© le fond de tes abĂźmes ; Ă mer, nul ne connaĂźt tes richesses intimes, Tant vous ĂȘtes jaloux de garder vos secrets ! Et cependant voilĂ des siĂšcles innombrables Que vous vous combattez sans pitiĂ© ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, Ă lutteurs Ă©ternels, ĂŽ frĂšres implacables ! â Charles Baudelaire 1821-1867 Les Fleurs du Mal LâInvitation au Voyage Mon enfant, ma sĆur, Songe Ă la douceur Dâaller lĂ -bas vivre ensemble ! Aimer Ă loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillĂ©s De ces ciels brouillĂ©s Pour mon esprit ont les charmes Si mystĂ©rieux De tes traĂźtres yeux, Brillant Ă travers leurs larmes. LĂ , tout nâest quâordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. Des meubles luisants, Polis par les ans, DĂ©coreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs MĂȘlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de lâambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait Ă lâĂąme en secret Sa douce langue natale. LĂ , tout nâest quâordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont lâhumeur est vagabonde ; Câest pour assouvir Ton moindre dĂ©sir Quâils viennent du bout du monde. - Les soleils couchants RevĂȘtent les champs, Les canaux, la ville entiĂšre, Dâhyacinthe et dâor ; Le monde sâendort Dans une chaude lumiĂšre. LĂ , tout nâest quâordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. â Charles Baudelaire 1821-1867 Les Fleurs du Mal La voix La neige au loin couvre la terre nue ; Les bois dĂ©serts Ă©tendent vers la nue Leurs grands rameaux qui, noirs et sĂ©parĂ©s, D'aucune feuille encor ne sont parĂ©s ; La sĂšve dort et le bourgeon sans force Est pour longtemps engourdi sous l'Ă©corce ; L'ouragan souffle en proclamant l'hiver Qui vient glacer l'horizon dĂ©couvert. Mais j'ai frĂ©mi sous d'invisibles flammes Voix du printemps qui remuez les Ăąmes, Quand tout est froid et mort autour de nous, Voix du printemps, ĂŽ voix, d'oĂč venez-vous ?... â Ondine Valmore 1821-1853 Non communiquĂ© La Lune Avec ses caprices, la Lune Est comme une frivole amante ; Elle sourit et se lamente, Et vous fuit et vous importune. La nuit, suivez-la sur la dune, Elle vous raille et vous tourmente ; Avec ses caprices, la Lune Est comme une frivole amante. Et souvent elle se met une NuĂ©e en maniĂšre de mante ; Elle est absurde, elle est charmante ; Il faut adorer sans rancune, Avec ses caprices, la Lune. â ThĂ©odore de Banville 1823-1891 Rondels Ce qui dure Le prĂ©sent se fait vide et triste, Ă mon amie, autour de nous ; Combien peu de passĂ© subsiste ! Et ceux qui restent changent tous. Nous ne voyons plus sans envie Les yeux de vingt ans resplendir, Et combien sont dĂ©jĂ sans vie Des yeux qui nous ont vus grandir ! Que de jeunesse emporte lâheure, Qui nâen rapporte jamais rien ! Pourtant quelque chose demeure Je tâaime avec mon coeur ancien, Mon vrai coeur, celui qui sâattache Et souffre depuis quâil est nĂ©, Mon coeur dâenfant, le coeur sans tache Que ma mĂšre mâavait donnĂ© ; Ce coeur oĂč plus rien ne pĂ©nĂštre, DâoĂč plus rien dĂ©sormais ne sort ; Je tâaime avec ce que mon ĂȘtre A de plus fort contre la mort ; Et, sâil peut braver la mort mĂȘme, Si le meilleur de lâhomme est tel Que rien nâen pĂ©risse, je tâaime Avec ce que jâai dâimmortel. â Sully Prudhomme 1839-1907 Les vaines tendresses LâHabitude Lâhabitude est une Ă©trangĂšre Qui supplante en nous la raison Câest une ancienne mĂ©nagĂšre Qui sâinstalle dans la maison. Elle est discrĂšte, humble, fidĂšle, FamiliĂšre avec tous les coins ; On ne s'occupe jamais dâelle, Car elle a dâinvisibles soins Elle conduit les pieds de lâhomme, Sait le chemin quâil eĂ»t choisi, ConnaĂźt son but sans quâil le nomme, Et lui dit tout bas Par ici. » Travaillant pour nous en silence, Dâun geste sĂ»r, toujours pareil, Elle a lâoeil de la vigilance, Les lĂšvres douces du sommeil. Mais imprudent qui sâabandonne Ă son joug une fois portĂ© ! Cette vieille au pas monotone Endort la jeune libertĂ© ; Et tous ceux que sa force obscure A gagnĂ©s insensiblement Sont des hommes par la figure, Des choses par le mouvement. â Sully Prudhomme 1839-1907 Stances Et PoĂšmes Brise marine La chair est triste, hĂ©las ! et j'ai lu tous les livres. Fuir ! lĂ -bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres D'ĂȘtre parmi l'Ă©cume inconnue et les cieux ! Rien, ni les vieux jardins reflĂ©tĂ©s par les yeux Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe Ă nuits ! ni la clartĂ© dĂ©serte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur dĂ©fend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai ! Steamer balançant ta mĂąture, LĂšve l'ancre pour une exotique nature ! Un Ennui, dĂ©solĂ© par les cruels espoirs, Croit encore Ă l'adieu suprĂȘme des mouchoirs ! Et, peut-ĂȘtre, les mĂąts, invitant les orages Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mĂąts, sans mĂąts, ni fertiles Ăźlots ... Mais, ĂŽ mon coeur, entends le chant des matelots ! â StĂ©phane MallarmĂ© 1842-1898 Oeuvres PoĂ©tiques I Ătoiles filantes Dans les nuits dâautomne, errant par la ville, Je regarde au ciel avec mon dĂ©sir, Car si, dans le temps quâune Ă©toile file, On forme un souhait, il doit sâaccomplir. Enfant, mes souhaits sont toujours les mĂȘmes Quand un astre tombe, alors, plein dâĂ©moi, Je fais de grands voeux afin que tu mâaimes Et quâen ton exil tu penses Ă moi. A cette chimĂšre, hĂ©las ! je veux croire, Nâayant que cela pour me consoler. Mais voici lâhiver, la nuit devient noire, Et je ne vois plus dâĂ©toiles filer. â François CoppĂ©e 1842-1908 LâĂxilĂ©e 1877 Ă la plus belle Nul ne l'a vue et, dans mon coeur, Je garde sa beautĂ© suprĂȘme ; ArriĂšre tout rire moqueur ! Et morte, je l'aime, je l'aime. J'ai consultĂ© tous les devins, Ils m'ont tous dit C'est la plus belle ! Et depuis j'ai bu tous les vins Contre la mĂ©moire rebelle. Oh ! ses cheveux livrĂ©s au vent ! Ses yeux, crĂ©puscule d'automne ! Sa parole qu'encor souvent J'entends dans la nuit monotone. C'Ă©tait la plus belle, Ă jamais, Parmi les filles de la terre... Et je l'aimais, oh ! je l'aimais Tant, que ma bouche doit se taire. J'ai honte de ce que je dis ; Car nul ne saura ni la femme, Ni l'amour, ni le paradis Que je garde au fond de mon Ăąme. Que ces mots restent enfouis, OubliĂ©s, l'oubliance est douce Comme un coffret plein de louis Au pied du mur couvert de mousse. â Charles Cros 1842-1888 Le collier de griffes L'Ă©tĂ© C'est l'Ă©tĂ©. Le soleil darde Ses rayons intarissables Sur l'Ă©tranger qui s'attarde Au milieu des vastes sables. Comme une liqueur subtile Baignant l'horizon sans borne, L'air qui du sol chaud distille Fait trembloter le roc morne. Le bois des arbres Ă©clate. Le tigre rayĂ©, l'hyĂšne, Tirant leur langue Ă©carlate, Cherchent de l'eau dans la plaine. Les Ă©lĂ©phants vont en troupe, Broyant sous leurs pieds les haies Et soulevant de leur croupe Les branchages des futaies. Il n'est pas de grotte creuse OĂč la chaleur ne pĂ©nĂštre. Aucune vallĂ©e ombreuse OĂč de l'herbe puisse naĂźtre. Au jardin, sous un toit lisse De bambou, SitĂą sommeille Une moue effleure et plisse Parfois sa lĂšvre vermeille. Sous la gaze, d'or rayĂ©e, OĂč son beau corps s'enveloppe, En s'Ă©tirant, l'ennuyĂ©e Ouvre ses yeux d'antilope. Mais elle attend, sous ce voile Qui trahit sa beautĂ© nue, Qu'au ciel la premiĂšre Ă©toile Annonce la nuit venue. DĂ©jĂ le soleil s'incline Et dans la mer murmurante Va, derriĂšre la colline, Mirer sa splendeur mourante. Et la nature brĂ»lĂ©e Respire enfin. La nuit brune RevĂȘt sa robe Ă©toilĂ©e, Et, calme, apparaĂźt la lune. â Charles Cros 1842-1888 Le coffret de santal Fuite de centaures Ils fuient, ivres de meurtre et de rĂ©bellion, Vers le mont escarpĂ© qui garde leur retraite ; La peur les prĂ©cipite, ils sentent la mort prĂȘte Et flairent dans la nuit une odeur de lion. Ils franchissent, foulant l'hydre et le stellion, Ravins, torrents, halliers, sans que rien les arrĂȘte ; Et dĂ©jĂ , sur le ciel, se dresse au loin la crĂȘte De l'Ossa, de l'Olympe ou du noir PĂ©lion. Parfois, l'un des fuyards de la farouche harde Se cabre brusquement, se retourne, regarde, Et rejoint d'un seul bond le fraternel bĂ©tail ; Car il a vu la lune Ă©blouissante et pleine Allonger derriĂšre eux, suprĂȘme Ă©pouvantail, La gigantesque horreur de l'ombre HerculĂ©enne. â JosĂ©-Maria de Heredia 1842-1905 Les TrophĂ©es Chanson dâautomne Les sanglots longs Des violons De lâautomne Blessent mon cĆur Dâune langueur Monotone. Tout suffocant Et blĂȘme, quand Sonne lâheure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure ; Et je mâen vais Au vent mauvais Qui mâemporte Deçà , delĂ , Pareil Ă la Feuille morte. â Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens Mon rĂȘve familier Je fais souvent ce rĂȘve Ă©trange et pĂ©nĂ©trant Dâune femme inconnue, et que jâaime, et qui mâaime, Et qui nâest, chaque fois, ni tout Ă fait la mĂȘme Ni tout Ă fait une autre, et mâaime et me comprend. Car elle me comprend, et mon cĆur, transparent Pour elle seule, hĂ©las ! cesse dâĂȘtre un problĂšme Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blĂȘme, Elle seule les sait rafraĂźchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je lâignore. Son nom ? Je me souviens quâil est doux et sonore Comme ceux des aimĂ©s que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a Lâinflexion des voix chĂšres qui se sont tues. â Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens Soleils couchants Une aube affaiblie Verse par les champs La mĂ©lancolie Des soleils couchants. La mĂ©lancolie Berce de doux chants Mon cĆur qui sâoublie Aux soleils couchants. Et dâĂ©tranges rĂȘves, Comme des soleils Couchants sur les grĂšves, FantĂŽmes vermeils, DĂ©filent sans trĂȘves, DĂ©filent, pareils Ă des grands soleils Couchants sur les grĂšves. â Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens Ă celle que jâaime Dans ta mĂ©moire immortelle, Comme dans le reposoir D'une divine chapelle, Pour celui qui t'est fidĂšle, Garde l'amour et l'espoir. Garde l'amour qui m'enivre, L'amour qui nous fait rĂȘver ; Garde l'espoir qui fait vivre ; Garde la foi qui dĂ©livre, La foi qui doit nous sauver. L'espoir, c'est de la lumiĂšre, L'amour, c'est une liqueur, Et la foi, c'est la priĂšre. Mets ces trĂ©sors, ma trĂšs chĂšre, Au plus profond de ton coeur. â NĂ©rĂ©e Beauchemin 1850-1931 Les floraisons matutinales Chanson de la plus Haute Tour Oisive jeunesse Ă tout asservie, Par dĂ©licatesse Jâai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne OĂč les coeurs sâĂ©prennent. Je me suis dit laisse, Et quâon ne te voie Et sans la promesse De plus hautes joies. Que rien ne tâarrĂȘte, Auguste retraite. Jâai tant fait patience Quâa jamais jâoublie ; Craintes et souffrances Aux cieux sont parties. Et la soif malsaine Obscurcit mes veines. Ainsi la Prairie Ă lâoubli livrĂ©e, Grandie, et fleurie Dâencens et dâivraies Au bourdon farouche De cent sales mouches. Ah ! Mille veuvages De la si pauvre Ăąme Qui n'a que l'image De la Notre-Dame ! Est-ce que l'on prie La Vierge Marie ? Oisive jeunesse Ă tout asservie, Par dĂ©licatesse Jâai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne OĂč les coeurs sâĂ©prennent. â Arthur Rimbaud 1854-1891 Vers nouveaux LâĂternitĂ© Elle est retrouvĂ©e. Quoi ? - LâĂternitĂ©. Câest la mer allĂ©e Avec le soleil. Ame sentinelle, Murmurons lâaveu De la nuit si nulle Et du jour en feu. Des humains suffrages, Des communs Ă©lans LĂ tu te dĂ©gages Et voles selon. Puisque de vous seules, Braises de satin, Le Devoir sâexhale Sans quâon dise enfin. LĂ pas dâespĂ©rance, Nul orietur. Science avec patience, Le supplice est sĂ»r. Elle est retrouvĂ©e. Quoi ? - LâĂternitĂ©. Câest la mer allĂ©e Avec le soleil. â Arthur Rimbaud 1854-1891 Vers nouveaux Complainte amoureuse Oui dĂšs l'instant que je vous vis BeautĂ© fĂ©roce, vous me plĂ»tes De l'amour qu'en vos yeux je pris Sur-le-champ vous vous aperçûtes Ah ! Fallait-il que je vous visse Fallait-il que vous me plussiez Qu'ingĂ©nument je vous le disse Qu'avec orgueil vous vous tussiez Fallait-il que je vous aimasse Que vous me dĂ©sespĂ©rassiez Et qu'enfin je m'opiniĂątrasse Et que je vous idolĂątrasse Pour que vous m'assassinassiez. â Alphonse Allais 1854-1905 Non communiquĂ© Quand reviendra lâautomne Quand reviendra lâautomne avec les feuilles mortes Qui couvriront lâĂ©tang du moulin ruinĂ©, Quand le vent remplira le trou bĂ©ant des portes Et lâinutile espace oĂč la meule a tournĂ©, Je veux aller encor mâasseoir sur cette borne, Contre le mur tissĂ© dâun vieux lierre vermeil, Et regarder longtemps dans lâeau glacĂ©e et morne SâĂ©teindre mon image et le pĂąle soleil. â Jean MorĂ©as 1856-1910 Les Stances Arabesque de malheur Nous nous aimions comme deux fous ; On s'est quittĂ©s sans en parler. Un spleen me tenait exilĂ© Et ce spleen me venait de tout. Que ferons-nous, moi, de mon Ăąme, Elle de sa tendre jeunesse ! Ă vieillissante pĂ©cheresse, Oh ! que tu vas me rendre infĂąme ! Des ans vont passer lĂ -dessus ; On durcira chacun pour soi ; Et plus d'une fois, je m'y vois, On ragera Si j'avais su ! ... Oh ! comme on fait claquer les portes, Dans ce Grand HĂŽtel d'anonymes ! Touristes, couples lĂ©gitimes, Ma DestinĂ©e est demi-morte !.... - Ses yeux disaient Comprenez-vous ! Comment ne comprenez-vous pas ! Et nul n'a pu le premier pas ; On s'est sĂ©parĂ©s d'un air fou. Si on ne tombe pas d'un mĂȘme Ensemble Ă genoux, c'est factice, C'est du toc. VoilĂ la justice Selon moi, voilĂ comment j'aime. â Jules Laforgue 1860-1887 Des Fleurs de bonne volontĂ© Ătoile de la mer Et de vaisseaux, et de vaisseaux, Et de voiles, et tant de voiles, Mes pauvres yeux allez en eaux, Il en est plus qu'il n'est d'Ă©toiles ; Et cependant je sais, j'en sais Tant d'Ă©toiles et que j'ai vues Au-dessus des toits de mes rues, Et que j'ai sues et que je sais ; Mais des vaisseaux il en est plus, - Et j'en sais tant qui sont partis - Mais c'est mon testament ici, Que de vaisseaux il en est plus ; Et des vaisseaux voici les beaux Sur la mer, en robes de femmes, AllĂ©s suivant les oriflammes Au bout du ciel sombrĂ© dans l'eau, Et de vaisseaux tant sur les eaux La mer semble un pays en toile, Mes pauvres yeux allez en eaux, Il en est plus qu'il n'est d'Ă©toiles. â Max Elskamp 1862-1931 Salutations Si Si tu peux voir dĂ©truit l'ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te remettre Ă rebĂątir, Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir ; Si tu peux ĂȘtre amant sans ĂȘtre fou d'amour, Si tu peux ĂȘtre fort sans cesser d'ĂȘtre tendre Et, te sentant haĂŻ, sans haĂŻr Ă ton tour, Pourtant lutter et te dĂ©fendre ; Si tu peux supporter d'entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-mĂȘme d'un seul mot ; Si tu peux rester digne en Ă©tant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les rois Et si tu peux aimer tous tes amis en frĂšre sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ; Si tu sais mĂ©diter, observer et connaĂźtre Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ; RĂȘver, mais sans laisser ton rĂȘve ĂȘtre ton maĂźtre, Penser sans n'ĂȘtre qu'un penseur; Si tu peux ĂȘtre dur sans jamais ĂȘtre en rage, Si tu peux ĂȘtre brave et jamais imprudent, Si tu sais ĂȘtre bon, si tu sais ĂȘtre sage Sans ĂȘtre moral ni pĂ©dant ; Si tu peux rencontrer Triomphe aprĂšs DĂ©faite Et recevoir ces deux menteurs d'un mĂȘme front, Si tu peux conserver ton courage et ta tĂȘte Quand tous les autres les perdront, Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire Seront Ă tout jamais tes esclaves soumis Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire, Tu seras un homme, mon fils. â Rudyard Kipling 1865-1936 Ecrit en 1895, et publiĂ© en 1910 L'enfant lit l'almanach L'enfant lit l'almanach prĂšs de son panier d'oeufs. Et, en dehors des Saints et du temps qu'il fera, elle peut contempler les beaux signes des cieux ChĂšvre, Taureau, BĂ©lier, Poissons, et caetera. Ainsi peut-elle croire, petite paysanne, qu'au-dessus d'elle, dans les constellations, il y a des marchĂ©s pareils avec des Ăąnes, des taureaux, des bĂ©liers, des chĂšvres, des poissons. C'est le marchĂ© du ciel sans doute qu'elle lit. Et, quand la page tourne au signe des Balances, elle se dit qu'au ciel comme Ă l'Ă©picerie on pĂšse le cafĂ©, le sel et les consciences. â Francis Jammes 1868-1938 ClairiĂšres dans le Ciel
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438Likes, 0 Comments - Lilya B.F | Auteur (@douceurandsabr_) on Instagram: âLivre « Apaise ton coeur et fleuris ton Ăąme » â1 2 IGB MAG N°3 juillet 2021 lâĂ©dito Claire Izard, prĂ©sidente dâIGB ĂDITION Un an ! Douze mois dĂ©jĂ , mais douze mois seu- lement ! Le 9 juillet 2020, les titres de mes pre- miers auteurs â La FiancĂ©e du 11 septembre et Le projet Vanility â sortaient en librairie. Coups de cĆur de la FNAC, ils Ă©taient suivis par la pa- rution du tome 2 de Vanility et par LâĂditrice, coup de cĆur de la FNAC et de Cultura. Depuis, dix auteurs ayant rejoint IGB, le catalogue 2021- 2022 comprendra au minimum 32 rĂ©fĂ©rences. En mai, Folle de nuit a Ă©tĂ© coups de cĆur FNAC et CULTURA. Panique Ă lâĂvĂȘchĂ© rencontre ses lec- teurs. Le silence des Chartreux vient dâarriver en librairie. Dealer ou la valse des maudits et K-144 sont vivement attendus. Dâailleurs le 21 juillet, Philippe Will dĂ©dicacera Ă la librairie Albin Mi- chel du boulevard Saint-Germain Ă Paris. Enfin, jâai lancĂ© IGB MAG per- Un pas aprĂšs lâautre, car les arbres mettant de recevoir dix livres neufs Ă prix gratuit ! Comme ne montent pas jusquâau ciel ! vous le savez, prix gratuit ne signifie pas nul ». GrĂące Ă vous, les auteurs perçoivent des droits sur des ouvrages non commercialisĂ©s, et ils vous re- mercient chaleureusement de contribuer Ă augmenter leur au- dience. Pour ma part, je suis heureuse que cette dĂ©marche no- vatrice permette dâaccĂ©der Ă la littĂ©rature Ă moindre coĂ»t. Dâailleurs, je lancerai prochainement une carte cadeau, la pos- sibilitĂ© de rĂ©gler lâabonnement Ă IGB MAG en trois mensualitĂ©s et offrirai deux livres de poche pour un brochĂ©. Cela Ă©tant, jâavance avec prudence. SĂ©duits par un plan dâaf- faires pertinent, des partenaires mâont permis de mâadjoindre les services dâune agence de communication afin dâaccroĂźtre la notoriĂ©tĂ© de mes auteurs. Ă cet Ă©gard, chargĂ© du Business development, Marc Gervais dĂ©voile nos choix stratĂ©giques dans ce numĂ©ro de juillet consacrĂ© pour partie Ă Alexis Giaco- muzzi. Vous dĂ©couvrirez François Montjaret, un blogueur pas- sionnĂ© de thrillers, DaphnĂ© RĂ©a, une artiste internationale dâorigine italienne et Pierre Lajudie, interviewer dâauteurs. En- fin, la rubrique une_lectrice_a_paris donne lâoccasion de con- naĂźtre mes coups de cĆurs littĂ©raires. PAGE DE GAUCHE Je vous souhaite un magnifique Ă©tĂ© et vous donne rendez- vous en octobre pour la rentrĂ©e littĂ©raire, avant de vous dĂ©voi- Librairie FNAC PARIS TERNES ler nos pĂ©pites de lâannĂ©e 2022 grĂące Ă un numĂ©ro spĂ©cial qui Folle de nuit vous rĂ©servera de belles surprises pour NoĂ«l. Coup de cĆur des libraires Juin 2021 3 IGB MAG N°3 Ă©tĂ© 2021 le sommaire 58 FOCUS 8 PRESSBOOK Alexis Giacomuzzi Anna Liron et Emma Palissot 12 BOOKSMARKET Lâinterview de Marc Gervais par Sylvie Roussel 24 Sorties nationales Dealer, ou la valse des maudits K-144 La FiancĂ©e du 11 septembre LâAdieu 4 sommaire 44 RENCONTRE RUBIS par Marc Gervais 54 RENCONTRE SOLĂNE MELCHIOR par Pascal Tissier 56 Les coups de cĆur de lâĂ©ditrice Mon amie AdĂšle. Sarah Pinborough & Lâesclavage, un crime contre lâhumanitĂ© 5 sommaire 65 BOOKSTAGRAM Francois_and_the_books 70 BOOKSADDICT DaphnĂ© Rhea Pellissier 80 BOOKSMAKER Pierre Lajudie 6 sommaire 83 BOOKLIST 2021-2022 84 Frissons 94 Anticipation 97 VĂ©cu 112 Jeunesse 114 Poche 7 8 PRESSBOOK Anna et Emma ont vingt ans. Talentueuses, pleines dâenvies et pressĂ©es dâaffronter la vie rĂ©- elle, elles nâont pas attendu dâĂȘtre diplĂŽmĂ©es pour partir Ă la conquĂȘte de marchĂ©s. SĂ©duite par leur volontĂ© dâentreprendre, Claire Izard leur a confiĂ© le design de ses collections. CI-DESSUS 9 Emma Palissot, graphiste et designer PAGE DE GAUCHE Anna Liron, illustratrice PRESSBOOK Welcome on board, les Miss ! Anna et Emma ? Elles sont jeunes, il est vrai ! Mais aux Ăąmes CI-DESSUS bien nĂ©es, la valeur nâattend point le nombre des annĂ©es ! Souvent citĂ© Ă contre-emploi, ce vers de Pierre Corneille quali- Exemple de design de produit fie nĂ©anmoins parfaitement ces deux femmes de leur Ă©poque © 2021 Palissot qui font fi de leur jeunesse. En effet, alors quâelles nâont mĂȘme pas lâĂąge requis pour boire une biĂšre aux Ătats-Unis, elles ex- CI-DESSUS pĂ©rimentent lâentrepreneuriat depuis deux ans. Exemple de design web BacheliĂšres prĂ©coces, elles se sont rencontrĂ©es sur les bancs © 2021 Palissot de lâuniversitĂ© Gustave Eiffel, situĂ©e Ă Marne-la-VallĂ©e. Entre projets pour lâĂ©cole et services rendus aux copains, lâidĂ©e dâex- ploiter leur complĂ©mentaritĂ© a germĂ©, puis sâest structurĂ© le 1er juillet 2019. A cette Ă©poque, lâune et lâautre Ă©taient Ă peine majeures. Deux ans plus tard, ce binĂŽme fonctionne Ă merveille. Emma Palissot est passionnĂ©e par lâensemble des domaines artistiques et aime mettre en valeur sa crĂ©ativitĂ© sur tout type de mĂ©dias. Graphiste et notamment experte en identitĂ© vi- suelle, cette Toulonnaise dessine, photographie, encre et colo- rie depuis lâenfance. PersuadĂ©e que lâĂ©motion passe par lâimage que lâon se fait de lâimage », elle publie Ă lâĂąge de dix- sept ans, un recueil de pensĂ©es intitulĂ© Et AprĂšs ? » aux Ă©di- tions Saint-HonorĂ©. CI-CONTRE Exemple de graphisme de Letterbox © 2021 Palissot/Greneu 10 CI-DESSUS PRESSBOOK Portrait de Yeule, artiste Singapourienne Puis, elle en profite pour sâimmerger dans la communication © 2020 Liron interactive. Alors, elle en vient naturellement Ă crĂ©er un studio indĂ©pendant de jeux vidĂ©o dĂ©nommĂ© Maki Edition pour ex- ploiter Letterbox, un jeu immersif oĂč le choix stratĂ©gique dâun design Ă©purĂ© sublime une histoire complexe. InspirĂ© du roman Inconnu Ă cette adresse » de Kressmann Taylor, Emma et son conjoint Mathias Greneu ont conçu et codĂ© leur jeu en cinq semaines ! DĂ©veloppĂ©e pour Android et disponible exclu- sivement sur Playstore, cette application consiste Ă dĂ©couvrir la vie dâun inconnu via les lettres quâil reçoit quotidiennement. Une entrepreneuse est nĂ©e, la fondatrice dâIGB sait que le dy- namisme dâEmma amĂšnera Maki Edition et le studio EP vers les sommets. Anna Liron est illustratrice. Une pure dessinatrice. Parisienne, fille dâimprimeur et titulaire dâune licence dâArt NumĂ©riques, elle a la ferme intention de dĂ©crocher de nombreux contrats afin de pouvoir assumer les frais onĂ©reux dâune formation de concept art et ainsi faire le job de ses rĂȘves. En effet, tombĂ© amoureuse de Prince of Persia Ă lâĂąge de dix ans, Anna nâest jamais revenue de son voyage dans lâunivers des jeux vidĂ©o. Ainsi, elle se destine Ă ĂȘtre concept artist, câest- Ă -dire celle qui, sous la houlette dâun directeur artistique ou dâun rĂ©alisateur, transformera un concept en une crĂ©ation vi- suelle digitale. Pour ce faire, il faut visualiser une atmosphĂšre et la reproduire avec exactitude. BriefĂ©e sur les couvertures de Frousse dâenfer, Anna possĂšde cet instinct consistant Ă trans- former trois lignes en dessin rĂ©aliste. Aussi, dans quelques annĂ©es, Claire Izard ne doute pas quâelle apercevra le patronyme dâAnna au crĂ©dit de blockbusters pro- duits par les majors de Los Angeles ou de la Silicon Valley. CI-CONTRE Le SamouraĂŻ du Mont Fuji © 2021 IGB/ Liron 11 12 CI-DESSUS Sylvie Roussel et Marc Gervais © 2021 Claire Izard BOOKSMARKET PAGE DE GAUCHE Ă lâoccasion du premier anniversaire de la commercialisa- tion des titres dâIGB Ădition, Sylvie Roussel, animatrice de Marc Gervais. 62 ans. lâĂ©mission ça se discute » sur FM et prĂ©sidente de Cofondateur dâIGB Ădition. Radio VallĂ©e VĂ©zĂšre depuis sa crĂ©ation en 1981, interroge Ancien Ă©diteur. Marc Gervais. Retranscrite comme elle a Ă©tĂ© enregistrĂ©e, SpĂ©cialiste de la crĂ©ation dâentreprise cette interview menĂ©e sans complaisance, ni langue de © 2021 Claire Izard bois permet dâapprĂ©hender lâĂ©conomie du livre, de dĂ©cou- vrir la stratĂ©gie de dĂ©veloppement dâun Ă©diteur indĂ©pen- dant et de cerner les mĂ©canismes dâune levĂ©e de fonds. 13 BOOKSMARKET Marc Gervais⊠dâhabitude, quand vous arrivez Ă la station, CI-DESSOUS vous faites le clown⊠Mais aujourdâhui, je vous sens tendu⊠Chargement de pins. â ⊠Je suis fatigué⊠Avec Claire Izard, la prĂ©sidente dâIGB Ădi- Smurfit Kappa. Landes. tion, nous venons de vivre un trimestre intense oĂč nous avons bossĂ© non-stop dix-huit heures par jour⊠Mais le printemps a dĂ©butĂ© sous les meilleurs auspices⊠LâĂ©tĂ© sera beau et avec la sortie de MĂ©tacitĂ©s et probablement la commercialisation de deux autres pĂ©pites, lâautomne sera agrĂ©able⊠Sur notre antenne, vous avez dĂ©clarĂ© que votre oiseau prĂ©- fĂ©rĂ© est le faucon, car vous aviez rĂ©cemment croisĂ© deux vrais cons⊠Dois-je comprendre que lâhiver a Ă©tĂ© rude ? â ⊠Pfff⊠sourires⊠Je dirais quâil a Ă©té⊠disons⊠chahutĂ© ! Mais, ce nâest pas Ă©tonnant⊠câest le quotidien des entreprises en dĂ©marrage⊠Cela Ă©tant⊠vous ne mâavez quand mĂȘme pas fait lever aux aurores pour mâinterroger sur mes Ă©tats dâĂąme ! Pourquoi ? Vous en avez ? â Aucun ! Je suis au service dâIGB Ădition⊠on mâa ordonnĂ© de protĂ©ger sa fondatrice Claire Izard et son actionnariat⊠JusquâĂ ce que lâon mâintime dâinterrompre ma mission, je le ferai sans remord⊠et⊠naturellement sans regret ! Ăa tombe bien, car nous nâallons pas parler rĂ©cits, mais fi- nances ! Victoire passant son bac, je la remplace⊠Il nây aura pas dâinterview dĂ©calĂ©e, ni dâhumour au xiĂšme degrĂ©. Jâattends que vous vous exprimiez sans langue de bois afin que nos au- diteurs et les abonnĂ©s dâIGB MAG dĂ©couvrent vraiment les dessous de lâĂ©conomie du livre ! Vous ĂȘtes prĂȘt ? â Allons y ! Marc Gervais⊠Sommairement... quâest-ce que lâĂ©dition ? â Je sens que je vais ĂȘtre dĂ©testé⊠Euh⊠Comme vous ĂȘtes une ancienne de lâindustrie papetiĂšre, vous allez comprendre⊠Selon une rĂ©cente communication du syndicat des Ă©diteurs, lâĂ©dition⊠câest annuellement tonnes de livres adres- sĂ©es aux libraires⊠tonnes dâouvrages retournĂ©es aux Ă©diteurs et tonnes mises au pilon ! Ăa fait combien dâarbres ? â Beaucoup ! Sachant que 12 arbres sont nĂ©cessaires pour fabriquer une tonne de papier, je vous laisse faire le calcul⊠ça doit faire arbres et quelques qui ont Ă©tĂ© coupĂ©s en pure perte, car câest cela dont il sâagit... Vous utilisez du papier recyclĂ© ? â Non ! Je ne vois pas pourquoi nous payerons plus cher du papier que nous avons contribuĂ© Ă fabriquer en donnant nos invendus aux recycleurs⊠et ce dâautant plus que, selon une Ă©tude publiĂ©e en 2020 par lâuniversitĂ© de Yale, lâimpact envi- 14 CI-DESSUS BOOKSMARKET Impression dâun ouvrage IGB ronnemental du papier recyclĂ©, dont la production implique CPI BussiĂšre lâusage des Ă©nergies polluantes, induit une empreinte carbone trĂšs Ă©levĂ©e. Chez IGB, nous prĂ©fĂ©rons replanter les arbres que nous avons utilisĂ©s et surtout Ă©viter de dĂ©truire ce que nous avons imprimé⊠dâoĂč la crĂ©ation du Mag IGB dont lâabonne- ment permet de recevoir dix livres gratuits ! LĂ est la vĂ©ritable attitude Ă©co-responsable ! Il ne suffit pas de lĂ©gifĂ©rer pour pousser les industriels Ă utiliser des encres composĂ©es de 75% dâeau au lieu dâencres Ă base de solvant pour ĂȘtre Ă©co- friendly⊠Lâencre Ă lâeau Ă©tant hydrophile, elle nâest pas dissol- vable⊠et ne peut donc pas ĂȘtre recyclĂ©e⊠Vous avez une autre question sur le sujet ? Sourires Non ! Mais je voudrais revenir sur lâabonnement qui permet de recevoir dix livres... Comment cette idĂ©e de livres Ă prix gratuit a-t-elle Ă©tĂ© accueillie ? â ⊠Tout dâabord⊠des livres Ă prix gratuit » est un slogan ! Jeu de mot avec livres Ă prix rĂ©duit », prix gratuit » ne si- gnifie pas prix nul », puisque la rĂ©ception des ouvrages est subordonnĂ©e au paiement dâun abonnement. Ceci Ă©tant prĂ©ci- sĂ©, je vous confirme que mĂȘme les libraires nous fĂ©licitent⊠En effet, ils ont compris que nous renforcions le potentiel lecto- rat de nos auteurs avec des ouvrages dont ils nâont pas vou- lu⊠Ils devinent que dĂ©couvrir Ă moindre coĂ»t de nouveaux auteurs les servira Ă terme⊠et quâils sont en prĂ©sence dâun Ă©diteur intelligemment comptable de ses investissements⊠Comme vous lâimaginez, les lecteurs sont ravis de faire une bonne affaire, mĂȘme sâils reçoivent les ouvrages aprĂšs leur du- rĂ©e de vie en librairie⊠Je suppose que les auteurs IGB sont ravis ! â Ă vrai dire, ils auraient probablement prĂ©fĂ©rĂ© que nous nâayons pas eu Ă inventer ce systĂšme de diffusion⊠Chacun espĂšre vendre un maximum de livres en librairie afin de perce- voir 10% sur le prix public hors taxe⊠soit 1,80 euros pour un bouquin vendu 19,90 TTC. Cela Ă©tant, une majoritĂ© dâauteurs IGB ont Ă©tĂ© nos premiers abonnĂ©s, car ils ont compris lâavan- tage du systĂšme leur permettant de percevoir soixante-dix centimes par ouvrage diffusĂ© via le pass Mag. En fait, nous ap- pliquons Ă nos auteurs le pourcentage prĂ©vu pour la commer- cialisation en club⊠soit 15% du prix tarif Les auteurs se partagent sept euros⊠au prorata du nombre de leurs titres retenus Ă chaque abonnementâŠ. Oui⊠mais 70 centimes, câest moins quâ1,80 euros ! â ⊠Sourires⊠Je vous confirme mĂȘme que ça fait 1,10 euros de diffĂ©rence par ouvrage⊠mais câest mieux que zĂ©ro, car je vous rappelle que nous parlons dâinvendus ! Quel auteur sâen plaindrait ? ArrĂȘtons de dĂ©conner... il faudrait avoir la puis- sance de rĂ©flexion dâun mollusque pour dĂ©nigrer un systĂšme permettant de percevoir de lâargent sur un produit non com- mercialisé⊠Cette facultĂ© nâexiste nulle part... sauf chez IGB⊠Vous imaginez la SACEM versant des droits pour des disques non diffusĂ©s Ă lâantenne... Un restaurateur percevant de lâar- 15 BOOKSMARKET gent sur des plats non commandĂ©s... Un producteur de films touchant des droits dâentrĂ©e sur les siĂšges vides⊠ou tenez⊠un assureur vous indemnisant pour un sinistre qui nâa pas eu lieu ? En interprĂ©tant judicieusement le juridisme de la loi Lang, nous avons rĂ©ussi Ă modifier la chaĂźne traditionnelle du livre en plaçant le consommateur de part et dâautre du cycle de la vie dâun livre. Quâest-ce que votre organisation recouvre ? â En apprĂ©hendant les goĂ»ts littĂ©raires de nos abonnĂ©s dont la pierre angulaire est constituĂ© par les membres de notre co- mitĂ© de lecture, nous pouvons bĂątir un catalogue oĂč chaque titre est appelĂ© Ă devenir un classique⊠Alors que la durĂ©e de vie dâun livre en librairie est de trois mois et que les invendus sont systĂ©matiquement retournĂ© Ă lâĂ©diteur au bout de douze mois maximum afin dâĂȘtre dĂ©truit, nous distribuerons tout rĂ©- cit via lâabonnement tant quâil sera rĂ©servĂ© en quantitĂ© raison- nable⊠naturellement. Cela explique pourquoi les auteurs IGB font des envieux, Justement⊠câest quoi un auteur ? â Comptablement⊠un code-barre ! Une sortie de caisse ! Hahaha⊠vous allez vous faire des amis ! â SincĂšrement... vous connaissez un auteur dĂ©daignant le terme reddition des comptes » ? Celles et ceux qui parlent de leur rĂ©cit comme dâune Ćuvre, sont les premiers Ă rĂ©clamer le paiement de leur droit⊠Donc⊠pour vous⊠un livre se borne à ça ? â Je nâai pas inventĂ© le commerce ! Mais oui⊠le livre est un produit⊠un code ISBN⊠Pour les grands groupes Ă©ditoriaux, un livre⊠câest un patronyme⊠Musso⊠Levy⊠Nothomb⊠ou 16 CI-DESSUS BOOKSMARKET Jean-Pier Delaume-Myard un titre⊠Harry Potter⊠AstĂ©rix⊠Pour les Ă©diteurs indĂ©pen- DR La RĂ©publique du Centre dants, câest une couverture⊠un prix public et un rĂ©sumĂ© sur la quatriĂšme de couverture⊠On travaille trĂšs dur au quotidien pour quâun jour Tissier⊠Hage⊠Giacomuzzi⊠Will⊠Pecylak⊠Bigourie⊠Battista⊠Delaume⊠Dubat et dâautres comme Cy- rielle Menguy ou encore Julie Gaillard deviennent une marque incontournable⊠au mĂȘme titre que les Rolling Stones⊠ou les fraises Tagada⊠Et vous ? â Je ne mâexclue pas, car je nâĂ©chappe pas Ă la rĂšgle⊠Le jour oĂč je cesse de recevoir de bonnes critiques et que mes rĂ©cits ne rencontrent pas leurs lecteurs, jâarrĂȘte ! Mon statut de co- fondateur dâIGB ne me protĂšge pas⊠Pourquoi irais-je obĂ©rer les capacitĂ©s dâinvestissements dâIGB et par-delĂ sanctionner indirectement mes consĆurs et mes confrĂšre pour des rĂ©cits qui nâintĂ©ressent que mon conjoint ou ma belle-sĆur ? Quâest-ce quâun rĂ©cit ? â Câest une excellente question ! Un rĂ©cit est une espĂ©rance ! Un vecteur de fidĂ©lisation dâun lectorat⊠En fait, câest un Ă©ter- nel recommencement qui impose Ă lâauteur de se remettre en cause Ă chaque titre⊠Mais au prĂ©alable, câest une interroga- tion, une Ă©motion⊠ou une intuition ! Vous mâexpliquez ? â Chez tout Ă©diteur, lâintĂ©gration dâun titre au catalogue est forcement la conclusion dâune rĂ©flexion⊠Si les premiĂšres pages envoyĂ©es par le soumettant ne sont pas exception- nelles, le rĂ©cit doit ĂȘtre adoubĂ© par le comitĂ© de lecture⊠câest alors une interrogation⊠IGB nâĂ©chappe pas Ă la rĂšgle⊠Mais la souplesse de notre structure nous permet dây dĂ©roger⊠Quand un vendredi aprĂšs-midi, Claire se plonge dans le texte de Julie Gaillard⊠que je vois ses yeux briller... Et que je lâen- tend rire ou pleurer⊠je devine que nous inscrirons un nou- veau titre au catalogue⊠Enfin, lâintuition recouvre la percep- tion que nous pouvons avoir de la personnalitĂ© dâun auteur⊠IGB est une chance unique pour les primo-romanciers⊠En somme⊠un Ă©diteur est un dĂ©nicheur de talents ? â Restons humbles ! Câest dâabord une personne physique qui travaille avec le matĂ©riel littĂ©raire et le potentiel humain correspondant Ă sa taille. Ensuite, câest un passionnĂ© qui a la chance de se battre dans un marchĂ© Ă©chappant Ă la saisonna- litĂ©, mĂȘme si pour les formats de poche, certaines pĂ©riodes de lâannĂ©e sont plus favorables que dâautres. Dans le cas dâun Ă©diteur dĂ©butant... quand tout va bien, il une force de proposi- tion⊠Dans le cas contraire, Atlas porte le monde sur ses Ă©paules⊠Nous sommes dans le monde des affaires, pas dans celui des Bisounours⊠IGB nâĂ©dite pas pour flatter les egos, mais pour adresser le produit le plus parfait possible Ă la cible Ă laquelle il est destinĂ©. Ensuite, le marchĂ© dĂ©cide, mĂȘme si notre organisation et notre ligne Ă©ditoriale rĂ©duit les risques⊠17 BOOKSMARKET Pourquoi ? CI-DESSOUS â ⊠Nos livres peuvent se vendre toute lâannĂ©e⊠On peut MAXIBOUR$E inventĂ© par Marc Gervais acheter du Tissier de janvier Ă dĂ©cembre⊠Nous ne sommes 1er jeu de sociĂ©tĂ© occidental commercialisĂ© pas dans le scolaire ludique qui se vend en juillet et en aoĂ»t⊠ou dans le scolaire pur dont 90% du chiffre dâaffaires est rĂ©ali- sĂ© en septembre⊠MĂȘme si Frousse dâenfer permet dâap- prendre en sâamusant Ă lire, nous comptabiliserons des ventes tout au long de lâannĂ©e⊠Vous comptez pĂ©nĂ©trer les segments Ă©ducatifs ? â Certainement pas ! MĂȘme si les Frousse ont une forte con- notation Ă©ducative, vouloir pĂ©nĂ©trer un marchĂ© vĂ©rouillĂ© par Hachette, Belin, Magnard, Nathan et Playbac est suicidaire⊠à ce point ? â ⊠Je sais de quoi je parle pour avoir rĂ©flĂ©chi Ă ce type de diversification quand jâĂ©tais un crĂ©ateur de jeux de sociĂ©tĂ© en vogue Ă la fin des annĂ©es 80, puisque jâai Ă©tĂ© dĂ©signĂ© trois an- nĂ©es de suite crĂ©ateur de lâannĂ©e. La puissance et la capacitĂ© de lobbying de Nathan au sein de lâĂducation Nationale Ă©taient telles que les majors amĂ©ricaines qui me soutenaient comme Mattel ou Hasbro ont renoncĂ© Ă se lancer dans la ba- garre de lâĂ©ducatif ⊠En consĂ©quence, IGB restera dans la fic- tion et se fera une place au soleil avec une ligne Ă©ditoriale in- temporelle destinĂ©e Ă Ă©mouvoir, divertir et sensibiliser les en- fants de dix Ă quatre-vingt-dix ans ! Je rĂ©sume⊠Un Ă©diteur est une force de proposition qui place ses espoirs de gain dans un produit sans avoir la certi- tude quâil trouvera preneur et dont les auteurs constituent son ADN. Ai-je bien compris ? â ⊠Non ! LâADN dâune maison dâĂ©dition, câest une ligne Ă©di- toriale clairement dĂ©finie, portĂ©e par des rĂ©cits parfaitement aboutis enveloppĂ©s dans emballage le plus attrayant possible, proposĂ©s Ă un prix raisonnable et dont le succĂšs commercial dĂ©pend grandement dâune prĂ©sence assidue de lâauteur sur les rĂ©seaux sociaux. Enfin pour ĂȘtre complet⊠Hormis Philippe Will et Pascal Tissier qui disposent dâune base de quelques milliers de lecteurs, les auteur IGB sont des diamants bruts ap- pelĂ©s Ă devenir des littĂ©rateurs⊠câest-Ă -dire des auteurs, qui mis en confiance par les efforts promotionnels de leur Ă©diteur, prennent plaisir Ă produire Ă intervalle rĂ©gulier. En somme⊠les auteurs IGB sont heureux ! â Pourquoi ne le seraient-ils pas ? Tout dâabord, ĂȘtre Ă©ditĂ© Ă compte dâĂ©diteur est un privilĂšge de plus en plus rare⊠Cer- tains de nos auteurs ont connu des Ă©checs, ils connaissent donc leur chance... Ensuite, ils touchent du pognon sur les stocks morts ». Enfin, leurs rĂ©cits sont diffusĂ©s par une Ă©di- trice qui a prĂ©fĂ©rĂ© sâassurer les services dâune boĂźte de com de renom au lieu de privilĂ©gier les salaires ! Cette dĂ©marche est tellement rare que Claire Izard mĂ©rite dâen ĂȘtre remerciĂ©e. 18 BOOKSMARKET Qui est rĂ©ellement Claire Izard ? â ⊠Une folle ! ⊠Une gonzesse totalement cinglĂ©e⊠Une na- na qui a dĂ©cidĂ© de mettre entre parenthĂšse une vie profes- sionnelle oĂč rien de fĂącheux ne pouvait lui arriver et par-delĂ de se mettre en danger pour vivre son rĂȘve dâĂ©diter de bons rĂ©cits⊠Grande lectrice, elle raisonne en consommatrice⊠Elle mâĂ©pate, car alors quâelle dĂ©couvre les affres de la crĂ©ation dâentreprise, rien ne la dĂ©courage⊠Câest un monstre de vo- lontĂ© ! Dâun naturel rĂ©servĂ©, elle dĂ©teste se mettre en avant, mais elle apprend Ă une vitesse folle⊠Pour le succĂšs de ses auteurs, rien ne lui semble impossible⊠Cependant, elle a du caractĂšre et dĂ©teste ĂȘtre prise pour une imbĂ©cile ou quâon lui manque de respect elle attend de ses publiĂ©s quâils travaillent avec application et quâils soient les vecteurs constitutifs de la promotion de leurs ouvrages⊠Qui est Claire Izard ? Une Ă©di- trice moderne qui, contrairement Ă des confrĂšres Ă©tablis, nâac- cepte pas de subir des comportements de diva. Eu Ă©gard aux sacrifices quâelle sâimpose pour sortir de lâanonymat de par- faits inconnus, elle nâest pas prĂȘte Ă supporter les caprices. Câest difficile de porter un projet dâentreprise ? â ChĂšre Sylvie, vous avez fait votre carriĂšre chez un grand pa- petier et aujourdâhui vous Ćuvrez au dĂ©veloppement de votre radio⊠Donc, vous connaissez la diffĂ©rence entre une structure Ă©tablie et une crĂ©ation dâentreprise dont on pense Ă tort que câest un jeu dâenfant⊠Câest mĂȘme tout le contraire⊠Alors, la crĂ©ation dâune maison dâĂ©dition est un pensum... â Je ne dirais pas ça⊠Chez IGB, rien nâest rĂ©barbatif... Mais comme je lâai dĂ©jĂ dit sur votre antenne⊠lâĂ©chec peut ĂȘtre fi- nancier, mais lâerreur ne doit pas ĂȘtre humaine⊠Pour rĂ©- pondre Ă votre question⊠tout dĂ©pend qui on doit convaincre dâamender son texte pour quâil soit reçu par son cĆur de cible ou quel texte on corrige⊠Cela Ă©tant, notre quotidien est plu- tĂŽt plaisant, car les auteurs IGB sont intelligents⊠Ils ne sâac- crochent pas Ă leur texte initial comme une moule Ă son ro- cher⊠Ils comprennent les impĂ©ratifs du marchĂ©. Ce sont des gens Ă©quilibrĂ©s⊠Ils ont un boulot⊠des enfants⊠En rĂ©alitĂ©, mĂȘme sâils ont un autre job, il agissent en professionnels⊠Quand on voit avec quelle application Philippe Will a relu le texte de Dealer ou la valse des maudits alors quâil sâagit dâune réédition, on devine quâil Ă©crit par plaisir et non pour le plaisir. Câest difficile de vivre de sa plume ? â Oui⊠1% seulement des auteurs français perçoivent lâĂ©qui- valent de trois fois le SMIC... Cependant, je suis persuadĂ© que des auteurs IGB Ă©mergeront⊠Certains seront mĂȘme primĂ©s... Vraiment ? â ⊠Si on fait bien notre boulot, il nây a aucune raison de ne pas y arriver... Dâailleurs, on vient de faire une premiĂšre levĂ©e des fonds sur la base dâun business plan intelligible⊠19 BOOKSMARKET Ă quoi ressemble le plan dâaffaires dâun petit Ă©diteur ? â ⊠à une feuille de route oĂč lâon dĂ©montre quâavec des au- teurs dĂ©butants et un circuit commercial Ă©mergeant, on est capable de gĂ©nĂ©rer progressivement du cash⊠Quels sont les Ă©cueils Ă Ă©viter ? â Il y en a deux principaux⊠En premier lieu... Il faut Ă©viter de mentir et de se mentir⊠Il est indispensable de bĂątir un plan de dĂ©veloppement que lâon peut tenir aprĂšs avoir apprĂ©ciĂ© avec objectivitĂ© lâenvironnement dans lequel on se situe⊠Quand le secteur Ă©ditorial du premier groupe français reprĂ©- sente seulement 280 millions dâeuros de chiffre dâaffaires, prĂ©- senter des perspectives pharaoniques de retour sur investisse- ment nâest pas crĂ©dible⊠Il ne faut jamais oublier quâune li- brairie est le commerce de dĂ©tail de France le moins rentable. En second lieu, il faut se marier avec les bonnes personnes⊠ce qui nâest jamais facile... Vous avez lâexpĂ©rience de la crĂ©ation dâentreprise ? â ⊠Un peu⊠Jâai exercĂ© trois mĂ©tiers⊠CrĂ©ateur de jeux de sociĂ©tĂ© et de jouets⊠puis, Ă©diteur de livres de voyages⊠et crĂ©ateur dâalgorithmes de compression des donnĂ©es numĂ©- riques⊠Donc⊠jâai fondĂ© ma premiĂšre entreprise Ă 26 ans⊠la seconde Ă 33, la troisiĂšme Ă 44 ans et co-fondĂ© IGB Ă 61 ans⊠Quand jâai quittĂ© lâindustrie du jouet en 1992, Ernst &Young a estimĂ© que mes inventions avaient engendrĂ© un flux financier supĂ©rieur Ă 100 millions de dollars⊠Au cours de ma carriĂšre, jâai crĂ©e plus de 500 emplois⊠et avec mon labo de recherches sur la compression, jâai levĂ© 12 millions dâeuros auprĂšs des hĂ©- ritiers Dassault et Wendel⊠Le cabinet amĂ©ricain de propriĂ©tĂ© intellectuelle Dennemeyer avait estimĂ© Ă trois milliards de dol- lars la valeur potentielle des 101 brevets qui mâavaient Ă©tĂ© dĂ©- livrĂ©s dans 45 pays⊠je suis donc familiarisĂ© Ă la crĂ©ation dâen- treprise et Ă la crĂ©ation de richessesâŠ. 20 BOOKSMARKET Justement⊠quelle est la premiĂšre richesse dâIGB ? â Claire Izard ! Claire Izard et sa facultĂ© Ă repĂ©rer un rĂ©cit pro- metteur ! Ă cela rien dâĂ©tonnant, les grands Ă©diteurs comme JĂ©rome Lindon des Ăditions de Minuit ou Bernard de Fallois des Ăditions de Fallois avaient ce don que dâautres ne possĂš- dent pas. Câest ainsi que vous lâavez vendue aux actionnaires ? â Je nâai pas vendue Claire ! Je lâai louĂ©e ! LouĂ©e dans tous les sens du terme dâailleurs, puisque jâai vantĂ© son expĂ©rience de grande lectrice qui, ayant analysĂ© plus de bestsellers, sait distinguer les passages addictifs des paragraphes moins dynamiques et repĂ©rer les sections inutiles ou les parties sura- bondantes. Sachant que les investisseurs achĂštent le passĂ© afin de se prĂ©munir des risques de lâavenir, jâai pu convaincre ! Je ne les ai dâailleurs pas trompĂ©s dans la mesure oĂč les li- braires et les critiques soulignent actuellement la qualitĂ© des sorties IGB du printemps et de lâĂ©tĂ©. Dâailleurs, je ne doute pas un instant que les titres dâoctobre et de novembre reçoivent les mĂȘmes Ă©loges. Quel est le patrimoine dâune maison dâĂ©dition ? â Chez un Ă©diteur Ă©tabli, ce sont ses auteurs bankables et leur capacitĂ© Ă gĂ©nĂ©rer des revenus futurs. Cela Ă©tant, est-ce valorisable ? Si Guillaume Musso dĂ©cĂšde, Calmann-LĂ©vy vau- dra beaucoup moins, alors que chez IGB, si un auteur fait une chute de poney, ça nâaura aucune incidence ! Est-ce Ă dire quâIGB ne vaut rien ? Contrairement aux autres Ă©diteurs, IGB vaut par ses invendus puisquâelle les valorise auprĂšs de ses abonnĂ©s. IGB vaut Ă©galement par sa capacitĂ© Ă imaginer la monĂ©tisation des rĂ©cits dont elle a acquis les droits et y com- pris ceux qui peinent Ă sĂ©duire leur marchĂ©. Vous voulez que je vous explique comment ? Volontiers ! â Câest simple⊠AprĂšs sâĂȘtre adjoint les services dâune boĂźte de communication qui nous donnera plus de visibilitĂ©, puis aprĂšs avoir rĂ©solu le problĂšme des ouvrages non commerciali- sĂ©s en librairie et avoir créé une division Jeunesse en appelant Anna et Emma auprĂšs dâelle, quelle avant-derniĂšre brique de- vra poser Claire pour achever la consolidation de son Ă©difice ? Vous allez me le dire ! â Lâaudiovisuel, Sylvie ! Lâaudiovisuel ! Dans moins de six mois, IGB disposera dâune division chargĂ©e de scĂ©nariser et de transformer des histoires en crĂ©ations digitales. Nous possĂ©- dons la matiĂšre premiĂšre qui est constituĂ©e par les rĂ©cits dont nous avons les droits, mĂȘme si certains marchĂ©s comme celui du Young Adult est compliquĂ©. Ensuite sur la base dâun pre- mier Ă©pisode ou dâun pilote significatif, il suffira de monter des co-productions ou de cĂ©der les droits Ă des boĂźtes de prod ou Ă des diffuseurs. Ensuite, nous attendrons tranquillement la 21 BOOKSMARKET programmation tĂ©lĂ©visĂ©e pour relancer nos titres et en lancer dâautres dans des formats adaptĂ©s Ă nos cibles. Câest la raison pour laquelle, jâai reçu mission de bĂątir un nouveau plan dâaf- faires afin de lever des fonds plus consĂ©quents. Câest astucieux ! Quand cette idĂ©e est-elle nĂ©e ? â DĂšs la crĂ©ation de lâentreprise, en janvier 2020 ! Nous dĂ©ve- lopperons Ă©galement le merchandising quand il sera temps ! Quelle est la derniĂšre brique ? â ⊠Sâattacher les services dâun agent littĂ©raire pour per- mettre Ă nos auteurs de pĂ©nĂ©trer les marchĂ©s Ă©trangers. Combien de temps avez-vous mis pour lever les fonds et sous quel dĂ©lai pensez-vous boucler le second tour ? â Entre la rĂ©flexion stratĂ©gique ayant imposĂ© Ă Claire de rĂ©- flĂ©chir aux sacrifices quâelle devait sâimposer, lâĂ©criture du bu- siness plan et les nĂ©gociations⊠quatre mois ont Ă©tĂ© nĂ©ces- saires. Pour la nouvelle levĂ©e de fonds⊠douze mois seront indispensables pour lever un Ă deux millions dâeuros. Utiliser une plateforme de financement participatif ne serait pas plus rapide ? â Pfff⊠Depuis lâinvention de lâimprimerie, des Ă©diteurs ont recours Ă la souscription⊠RĂ©cemment un Ă©diteur de BD Ă©ro- tiques a utilisĂ© Ulule avec succĂšs... Chacun sursoit Ă ses pro- blĂšmes de trĂ©sorerie comme il le peut⊠Cela Ă©tant, si je ne nie pas lâutilitĂ© de cette forme de financement pour des projets humanitaire, je suis circonspect quand il sâagit de crĂ©ation dâentreprise⊠Un entrepreneur ne fait pas la manche ! Il met en jeu son patrimoine pour la rĂ©ussite de son projet... Ma- dame Izard se situe dans cette logique ! Elle parle de rĂ©tribu- tion de risques par dĂ©livrance dâactions et non de goodies en Ă©change de dix balles ! Cela Ă©tant⊠si ces plateformes peuvent dĂ©clencher le goĂ»t dâentreprendre⊠au fond⊠pourquoi pas... Combien de titres sortez-vous cette annĂ©e ? â Huit⊠soit deux fois plus quâen 2021. 25 titres sont dĂ©jĂ programmĂ©s en 2022. Ă la mi-novembre 2022, IGB comptera plus de 100 rĂ©fĂ©rences. IGB Edition avance trĂšs vite. En juin prochain, le lancement de la collection Frousse dâEnfer va faire mal⊠Pendant cinq ans, nous sortirons chaque annĂ©e six Ă huit titres accompagnĂ©s dâun prĂ©sentoir de 24 Ă 32 exemplaires⊠assortis de lâenvironnement promotionnel indispensable. Comment avez-vous recrutĂ© les auteurs Jeunesse ? â ⊠Le plus simplement du monde⊠Cherchant des auteurs irrĂ©prochables Ă tout point de vue, jâai sollicitĂ© Aude Hage et Pascal Tissier⊠MĂȘme si je ne doute pas que dâautres auteurs IGB pourrait postuler, Claire sâapprĂȘte Ă lancer un appel Ă ma- nuscrit afin de complĂ©ter sa collection. 22 BOOKSMARKET Quelles sont les prochaines Ă©tapes ? â Regarder devant nous pour consolider nos acquis et prĂ©pa- rer les campagnes 2022 et 2023. Avec lâarrivĂ©e des Miss, nous allons peaufiner notre catalogue, commencer lâapproche au- diovisuel, lancer de nouveaux auteurs et Ă©viter ceux atteints de bouffissure qui Ă force dâĂ©crire ont les pieds aussi gonflĂ©s que leur orgueil. Ayant la chance dâavoir une Ă©quipe dâauteurs sympas, nous veillerons Ă la conservation de cette Ă©quilibre⊠Enfin Ă titre personnel, je vais mettre les bouchĂ©es doubles pour que Claire Izard se concentre sur ce quâelle aime faire⊠câest-Ă -dire lire et promouvoir ses titres et ses auteurs. Comment voyez-vous lâavenir ? â Il sera celui que Madame Izard dessinera⊠Dans trois ans, elle aura sorti une soixantaine de titres et lancĂ© une trentaine dâauteurs dont elle aura formĂ© la plupart. Alors, elle prendra la dĂ©cision de continuer ou de choisir une vie moins stressante⊠Quel conseil donneriez-vous Ă un auteur ? â Au plan littĂ©raire⊠aucun⊠car je nâai pas encore fait mes preuves⊠En tant quâĂ©diteur⊠je conseillerais au postulant de suivre notre sens du marchĂ©, puisque rien nâest plus difficile que de prendre du recul par rapport Ă son texte... Comment voyez-vous votre avenir ? â Claire mâa demandĂ© dâĂȘtre Ă©diteur⊠Je suis Ă©galement ro- mancier⊠à la seconde mĂȘme oĂč ce que je fais ne me pas- sionnera plus, jâarrĂȘterai ! Quoi ! Vous arrĂȘteriez dâĂ©crire ? â Croyez-vous que lâannonce de la fin de la carriĂšre de ro- mancier de Marc Gervais plongera la planĂšte dans un blues abyssal ou mettra en pĂ©ril lâĂ©conomie mondiale ? Cela Ă©tant⊠rassurez-vous⊠vous nâĂȘtes pas encore dĂ©barrassĂ©e de moi ! Hahaha⊠Marc Gervais, merci ! Un dernier mot ? â Ouais⊠abonnez-vous Ă IGB MAG ! 23 SORTIES NATIONALES 24 SORTIES NATIONALES 9 JUILLET Ă la Saint-BarthĂ©lemy des camĂ©s, il y avait eu beaucoup de faux semblants et dâĂ©crans de fumĂ©e⊠Brian Jones⊠Jimi Hendrix⊠Janis Joplin⊠Jim Morrison⊠Tous fauchĂ©s au sommet de leur gloire⊠à vingt-sept ans ! Et si Ă la fin des sixties, l'Ă©pidĂ©mie d'overdoses ayant dĂ©cimĂ© les plus grandes stars du rock ne devait rien au hasard ? Quelques semaines aprĂšs la disparition de Jim Morrison, le corps sans vie de Jean de Breteuil est retrou- vĂ© Ă Tanger. Overdose. Une de plus ! Dealer des stars et star des dealers, il fournissait l'hĂ©roĂŻne la plus pure. La plus dangereuse aussi ! ĂlevĂ© par sa mĂšre dans le Marrakech des annĂ©es soixante, il Ă©tait programmĂ© pour re- prendre les rĂȘnes de l'empire de presse familial. HĂ©las, il choisira un autre destin. Si son implication dans la disparition de Jim Morrison ne fait plus de doute aujourdâhui â des tĂ©moins affirment avoir aperçu sa voiture sur le parking du Landmark HĂŽtel la nuit oĂč Janis Joplin a trouvĂ© la mort â Jean cĂŽtoyait Ă©galement Brian Jones et Jimi Hendrix... Une plongĂ©e vertigineuse au cĆur du plus grand mystĂšre de lâHistoire du rock ! Format 140 x 230mm 424 pages Prix public 19,90⏠pass MAG NoĂ«l 2021 25 SORTIES NATIONALES 1er CHAPITRE 1 Le singe en lui sâĂ©tait Ă©veillĂ© bien avant quâil ne reprenne conscience. Tapi dans un repli de son hypophyse, il en Ă©tait encore aux manĆuvres dâapproche. BientĂŽt, les mots doux feraient place Ă une plainte sourde puis lancinante et le ma- caque Ă©voluerait vers quelque chose de plus menaçant une chose aux doigts griffus et aux dents acĂ©rĂ©es, qui le laisserait pantelant de sueur aigre sur son lit aux draps chiffonnĂ©s. Grappiller quelques minutes sur le commencement des opĂ©rations Ă©tait lâune de ses derniĂšres distractions. Une sorte de jeu pervers par lequel Jean rythmait ses journĂ©es et entre- tenait lâillusion dâun plaisir qui ne rĂ©sidait plus que dans lâinterruption du cauchemar qui le prĂ©cĂ©dait. Tous les subterfuges Ă©taient bons pour repousser la li- mite contempler jusquâĂ lâĂ©vanouissement les frises entre- lacĂ©es Ă la surface du plafond, se concentrer sur les insectes virtuels Ă la pĂ©riphĂ©rie de sa vision⊠JusquâĂ ces derniĂšres semaines, il parvenait encore Ă lire quelques lignes de la pile de journaux que lâon continuait Ă dĂ©poser sur sa table de nuit, souvenir du temps aujourdâhui rĂ©volu oĂč il Ă©tait programmĂ© pour reprendre lâempire et de- venir, Ă son tour, le Citizen Kane du Maghreb et de lâAfrique de lâOuest. DĂ©sormais, câĂ©tait au-dessus de ses forces lâAmĂ©rique pouvait patauger autant quâelle le voulait dans les riziĂšres vietnamiennes et les nuages sâamonceler dans le ciel du Pakistan. Rien de tout cela nâallumait plus la moindre lueur dans ses neurones fatiguĂ©s. Ă prĂ©sent, le singe possĂ©dait la taille dâun monstre de foire, ses yeux dâĂ©meraude luisaient dans la semi-pĂ©nombre. Ă lâĂ©vidence, la phase amiable des nĂ©gociations Ă©tait sur le point de sâachever. Peu Ă peu, Jean sentait une gangue de douleur lâenvelopper. Un bourdonnement progressif qui vril- lait ses tempes et comprimait ses cĂŽtes. Ses os Ă©taient aussi 26 SORTIES NATIONALES froids que des morceaux de banquise et sa chair plus brĂ»lante que les flammes de lâenfer. Il allongea le bras. Un instant ses doigts sâattardĂšrent sur la face argentĂ©e de Dionysos, puis aprĂšs avoir ouvert lâĂ©crin de bois prĂ©cieux, il en Ă©tala le contenu devant lui, ajusta ce qui devait lâĂȘtre et nettoya les diffĂ©rents ustensiles. Lorsque le mĂ©lange fut prĂȘt, il entortilla un serpent brun autour de son bras gauche. Sous ses dents, le caoutchouc avait un goĂ»t pharmaceu- tique et rassurant. Il sentit Ă peine lâaiguille fouiller sa chair. AprĂšs avoir observĂ© le reflux dâhĂ©moglobine fleurir la se- ringue translucide, il repoussa le piston vers lâavant et se dĂ©- barrassa de lâĂ©treinte du garrot. Une dĂ©ferlante de chaleur sâempara de lui, mais rien de spectaculaire. En ce qui le con- cernait, la corolle orgasmique accompagnant le rush de lâhĂ©- roĂŻne nâĂ©tait quâun lointain souvenir. Dehors, le souffle du vent du nord se calmait peu Ă peu. La mort Ă©tait le cas de figure le plus probable. Pour autant, vivre continuait Ă faire partie de ses prioritĂ©s. Seulement la rĂ©solution de ce paradoxe ne dĂ©pendait plus de lui⊠à la Saint-BarthĂ©lemy des camĂ©s, il y avait eu beaucoup de faux-semblants et dâĂ©crans de fumĂ©e. Dommage quâil ait Ă ce point tardĂ© Ă sâen rendre compte⊠Il ferma les yeux. Quelque part au fond de lui, le singe en fit autant⊠27 SORTIES NATIONALES 28 SORTIES NATIONALES 9 JUILLET InfluencĂ© par Alain Damasio, le scĂ©nario est dense et les scĂšnes d'action sont efficaces. Un vrai coup de cĆur pour cette plume prĂ©cise et fluide ! Paris 2034. Fred est effrayĂ©, lâenfer a frappĂ© Ă sa porte les habita- tions sont vides, les rues sont dĂ©sertes, du sable noir jonche le sol ! Sa femme, ses amis et ses voisins ont disparu. Il est SEUL ! Du moins le croit-il ! PourchassĂ© par des mercenaires, comment survi- vra-t-il dans un univers dont la destruction a Ă©tĂ© pensĂ©e par un scientifique mĂ©galomane ? Fred comprendra-t-il que son passĂ© est Ă lâorigine du cataclysme ? Appartiendra-t-il au cercle restreint des 144 000 humains appelĂ©s Ă reconstruire le monde ? Un thriller post-apocalyptique prĂ©cis et millimĂ©trĂ© ! Une intrigue soutenue par de multiples rĂ©vĂ©lations ! Format 140 x 230mm 464 pages Prix public 19,90⏠pass MAG NoĂ«l 2021 29 SORTIES NATIONALES 1ers CHAPITRES 1 Le lanceur dâalerte Le jour dâavant, 23 h 55. Câest pour cette nuit ! Enfer- mez-vous dans les abris que vous avez construits et nâen sortez surtout pas avant mon signal ! Si par malheur, je ne parvenais pas Ă vous recontacter, laissez passer trois jours avant de mettre le nez dehors. Sans repĂšre naturel, vous risquez de perdre toute notion du temps. Fiez-vous Ă votre horloge biolo- gique ! JusquâĂ prĂ©sent, si vous avez suivi mes conseils vous ne risquez rien. Continuez Ă me faire confiance ! Nous vivons les derniĂšres heures dâun monde que nous verrons disparaĂźtre. LâHistoire est une alternance perpĂ©tuelle de pĂ©riodes plus ou moins difficiles. La guerre, la paix ! La rĂ©cession, la prospĂ©ritĂ© ! La vie et la mort. On nâen sort jamais indemne, rien ne sera ja- mais plus comme avant. Ă bientĂŽt. Je lâespĂšre de tout mon cĆur ! Assis devant lâĂ©cran de son ordinateur, LĂ©onard se de- mande si tout cela a encore un sens. Pris dâun doute, il sâac- corde quelques secondes pour rĂ©flĂ©chir Ă la suite des Ă©vĂšne- ments. DâaprĂšs ses calculs, on est arrivĂ© au stade ultime du processus de destruction nul nâĂ©chappera Ă la tempĂȘte la plus puissante de toute lâHistoire de lâhumanitĂ© ! Avant de relire son texte, il inspire pour se donner du courage, tant il souhaite employer les mots justes. Quand il est certain dâavoir trouvĂ© la formulation adĂ©quate, il poste le message sur la page dâaccueil de son blog avec la sensation Ă©pouvan- table de jeter une bouteille dĂ©risoire Ă la mer. 30 SORTIES NATIONALES 2 PremiĂšres angoisses Le jour dâaprĂšs, 11 h 47. La terre hurle. PerchĂ© au sommet du Grand Canyon, jâentends sa voix. Elle sâĂ©chappe de gorges bĂ©antes qui dĂ©coupent le paysage Ă perte de vue. Un hurlement dâune intensitĂ© sans Ă©gale portĂ© par un vent brĂ»lant qui monte depuis le fond du prĂ©cipice et me glace les sangs. Sans ce cauchemar insensĂ©, jâaurais sans doute pu dormir quelques heures de plus. CalĂ© au fond de mon lit, jâenfouis ma tĂȘte dans lâoreiller. AprĂšs quelques secondes, agacĂ© par une sonnerie lancinante, je me rĂ©sous Ă ouvrir les yeux. Ils baignent dans un brouillard Ă©pais que je tente de chasser par un battement de cils. Le bruit provient de la rue. Il doit sâagir dâune alarme de voiture. Nous sommes au mois de mars. Le soleil nâest pas encore Ă son zĂ©nith. Pourtant, jâai la sensation que la luminositĂ© est aussi forte quâen plein jour â Lucy ! On sâest pas rĂ©veillĂ© ! mâexclamĂ©-je avec un certain dĂ©couragement. Je suis fatiguĂ©. LâidĂ©e de devoir me prĂ©parer en quatriĂšme vitesse ne mâenchante guĂšre. Dâun geste las, ma main balaie en vain les draps Ă la recherche de Lulu. Lulu ? Câest le sur- nom de ma petite femme. Je ne mâinquiĂšte pas de ne pas la trouver comme il fait Ă©tonnamment chaud en cette fin dâhi- ver, elle a dĂ» se dĂ©couvrir dans son sommeil. NĂ©anmoins, lorsque je tourne la tĂȘte pour vĂ©rifier, je suis seul ! Dehors, lâalarme continue de retentir. Elle tourne en boucle comme un refrain insupportable. Je me redresse, jette un Ćil par la fenĂȘtre et maugrĂ©e â Lulu ? Quelle heure est-il ? On est en retard ! 31 SORTIES NATIONALES Comme mon Ă©pouse ne rĂ©pond pas, je me lĂšve, attrape un peignoir Ă la volĂ©e et me dirige vers notre salon plongĂ© dans la pĂ©nombre. Jâappuie sur lâinterrupteur pour vĂ©rifier ce que je soupçonne dĂ©jĂ une panne dâĂ©lectricitĂ© sâajoute Ă la somme de mes contrariĂ©tĂ©s. Ă lâextrĂ©mitĂ© du sĂ©jour, je trouve le disjoncteur et tente de le remettre en marche rien ! Comprenant alors quâil sâagit dâune panne de secteur, je re- tourne Ă tĂątons dans ma chambre en pensant Ă Lucy. Elle a dĂ» partir tĂŽt. Je crois quâelle avait une rĂ©union. Ă vrai dire, je nâen sais rien. Je nâai pas les idĂ©es claires. En passant de- vant la salle de bains, jâaperçois mon visage dans le miroir. Jâai une sale gueule. Mes yeux sont rouges et cernĂ©s. Mal rasĂ©, les cheveux en bataille, jâai du mal Ă me reconnaĂźtre. Je caresse ma barbe naissante, Ă©tonnĂ© quâelle ait autant poussĂ© durant la nuit. Jâai dĂ» oublier de me raser hier matin. Il faut que je tĂ©lĂ©phone Ă Lucy. Au pied de mon lit, je rĂ©cupĂšre mon smartphone. Ă cet instant, je mâaperçois quâil est dĂ©chargĂ©. Levant les yeux au ciel, jâai la dĂ©sagrĂ©able sensation que le sort sâacharne et peste Ă haute voix comme pour le conjurer â Fais chier, merde ! Ayant le sentiment dâavoir trop dormi ou pas assez, jâai besoin dâun cafĂ© pour me rĂ©veiller. Dans le placard de la cui- sine il y a ma trousse de secours ». SpĂ©cialement conçue pour les pannes dâĂ©lectricitĂ©, elle contient mon kit de survie filtre, cafĂ© et briquet. Engourdi par le sommeil, je remplis une casserole dâeau. Jâallume le gaz qui sâenflamme en cou- ronne autour du brĂ»leur et contemple lâamĂ©nagement de mon loft. Ma cuisine sâouvre sur le salon dont les combles ont Ă©tĂ© entiĂšrement dĂ©gagĂ©s. Lâensemble offre une belle hauteur sous faĂźtage. Jâaime particuliĂšrement le cadre en acier de la baie vitrĂ©e qui dĂ©core harmonieusement la piĂšce. Cet endroit mâa toujours invitĂ© Ă la rĂ©flexion. Mais alors que je bois mon cafĂ© et pense Ă remplir la cou- pelle du chat, mon regard se pose au pied du canapĂ©. Aban- donnant ma tasse sur la table, je mâapproche avec une cer- taine apprĂ©hension de ce qui ressemble Ă de la terre. Je mâac- croupis, tends la main et dĂ©couvre une pyramide de quelques 32 SORTIES NATIONALES centimĂštres de hauteur. Ce nâest pas de la terre, mais du sable ! Du sable ? Oui ! Du sable noir comme on en trouve dans les Ăźles volcaniques ! Les yeux Ă©carquillĂ©s, jâen prends une poignĂ©e et relĂšve la tĂȘte pour vĂ©rifier le plafond. Les poutres sont intactes. Aucun interstice ne permet de laisser filtrer la moindre matiĂšre. Du- bitatif, je me mets Ă quatre pattes, me penche et regarde sous le canapĂ© rien ! Dehors, lâalarme continue de retentir. Les grains de sable filent entre mes doigts. Comme au ralenti, je visualise alors les derniĂšres minutes le rĂ©veil, lâabsence de Lucy et cette sonnerie Ă©pouvantable. GagnĂ© par lâanxiĂ©tĂ©, jâinspire profon- dĂ©ment. Face Ă un puzzle qui mâaffole, je nây comprends plus rien ! Calme-toi Fred ! Rassemble tes idĂ©es ! TĂ©lĂ©phone Ă Lucy ! mâintimĂ©-je en mâhabillant en toute hĂąte pour aller emprunter un tĂ©lĂ©phone Ă mon voisin. Ă cet instant, je suis loin dâimaginer ce qui est advenu, ce qui va mâarriver et en- core moins ce qui sâest tramĂ© dans le monde pendant mon sommeil. 33 34 SORTIES NATIONALES 25 AOUT Jâai vingt ans. Mon pĂšre est lâamour de ma vie. Je mâappelle Rubis. Jâai de vilaines pensĂ©es autour de moi les mĂ©chants tombent comme des mouches. Je nâai aucune excuse, je suis nĂ©e dans les beaux quartiers de Paris. Donc, loin de la Vologne et du petit GrĂ©gory. JâĂ©tais heureuse, jâĂ©tais Ă©tudiante Ă Boston. Suite aux attentats du 11 septembre, ma vie a basculĂ© en une se- conde ! Jâai appris lâexistence dâun grand-pĂšre dont ma famille ne mâavait jamais parlĂ© et que mon pĂšre nâĂ©tait pas mon gĂ©niteur ! ExpulsĂ©e des Ătats-Unis en attendant de prouver mon innocence, je suis partie Ă la recherche de mes ori- gines. Jâai dĂ©couvert des secrets familiaux sordides datant de la Seconde Guerre mondiale. On a blessĂ© papa, on mâa fait du mal⊠alors, je me suis vengĂ©e ! Si vous pensez que je suis possĂ©dĂ©e et que cela vous effraie, nâou- vrez pas ce livre jâai le don dâentraĂźner tout le monde dans des histoires de dingues ! DĂšs les premiĂšres lignes, vous lirez jusquâau bout de la nuit ! GeneviĂšve. Libraire. Paris Format 110 x 178mm 464 pages Prix public 9,90⏠pass MAG NoĂ«l 2021 35 SORTIES NATIONALES 1er CHAPITRE 1 Faites entrer lâaccusĂ©e ? Ă vingt ans, on est immortel. Du moins, on le croit. On nâimagine pas avoir quarante ans ni ressembler un jour Ă sa grand-mĂšre. On se lĂšve, on balbutie, on sâendort. Rien ne peut arriver, lâavenir est abs- trait, le futur se borne aux Ă©chĂ©ances immĂ©diates une fĂȘte, un exa- men, un rendez-vous. Notre existence se rĂ©sume Ă lâinstant, on ne se projette pas, on mĂ©morise le passĂ© pour retenir lâessentiel un regard, un baiser, une caresse. Le cĆur battant, le fard aux joues, le souffle court, on sâaffranchit des interdits. On aimerait ĂȘtre plus ĂągĂ©e, grandir plus vite, mais surtout ne pas vieillir. On passe des heures devant un miroir, on se dĂ©teste, on envie la silhouette de sa meilleure ennemie. Puis on franchit le cap qui autorise Ă ĂȘtre de mauvaise humeur cinq jours par mois lâenfance sâĂ©loigne. Notre corps prend forme on part Ă sa dĂ©couverte, seule ou sur les conseils dâune copine. On sâob- serve, et on exĂšcre ce qui est toujours trop ou pas assez. Ensuite, on ne comprend plus rien les parents deviennent stu- pides, sourds, ou aveugles. On pleure dâĂȘtre incomprise, mais on adore ĂȘtre regardĂ©e. Un copain, un voisin, un cousin ? Peu importe, on redevient lâobjet de toutes les attentions. En fait, ce qui prĂ©cĂšde ne vaudrait pas la peine dâĂȘtre exposĂ©, si ma vie nâavait pas basculĂ© en une fraction de seconde. En rĂ©alitĂ©, le terme est impropre. Mon exis- tence nâa pas Ă©tĂ© secouĂ©e par un mouvement de balancier, les murs ne se sont pas lĂ©zardĂ©s. Je ne suis pas passĂ©e de la lumiĂšre Ă lâombre, du bonheur Ă lâincomprĂ©hension, ou du rire aux larmes. Ce fut pire, je nâai rien vu venir. En un instant, la nuit sâest exonĂ©rĂ©e des contraintes du temps, le sol sâest ouvert, la terre mâa engloutie. Sur un mot, une rĂ©primande, ou une lettre anonyme, la haine mâa emportĂ©e. Plus tout Ă fait adolescente ni tout Ă fait femme, je nâĂ©tais pas prĂȘte Ă ĂȘtre cata- pultĂ©e dans un univers oĂč rien ne prĂ©dispose une fille Ă subir ce que lâon mâa infligĂ©. Jâai vingt ans. 36 SORTIES NATIONALES Ătant appelĂ© Ă me juger, votre tĂąche sâannonce pĂ©rilleuse et vous risquez dâĂȘtre déçu je suis banale, ordinaire, dramatiquement quel- conque. Hormis un prĂ©nom dont on mâa affublĂ© Ă une Ă©poque oĂč toutes les filles sâappelaient CĂ©line, AurĂ©lie ou encore Virginie, vous ne dĂ©cĂšlerez chez moi aucune originalitĂ©, aucun traumatisme ni stig- mate qui me disculperaient. Je nâai aucune excuse je suis nĂ©e dans lâun des plus beaux quartiers de Paris. Donc loin de la Vologne et du petit GrĂ©gory. Je nâai pas de circonstances attĂ©nuantes ! Je ne suis pas le produit dâun acte incestueux, dâun plan cul Ă lâarriĂšre dâune voi- ture, ou la consĂ©quence dâune pilule oubliĂ©e. AprĂšs une grossesse difficile, ma mĂšre a mĂȘme renoncĂ© Ă sa carriĂšre pour sâoccuper de moi. Pendant prĂšs de vingt ans, jâai cru ĂȘtre une fille unique dans tous les sens du terme jusquâĂ ce que les flics amĂ©ricains mâimmergent dans les secrets sordides dâune famille dĂ©composĂ©e. Comment en suis -je arrivĂ©e lĂ ? Il est naturel de se poser la question. Jây ai beaucoup rĂ©flĂ©chi, je nâai pas de rĂ©ponse. Jâai disjonctĂ©. Je ne sais pas pourquoi jâai franchi la ligne jaune. Câest comme ça, câest tout ! Pourtant, ma vie Ă©tait belle. Je nâai pas manquĂ© dâamour. En fait, je nâai manquĂ© de rien. Je nâai pas changĂ© de maison un week-end sur deux ni frĂ©quentĂ© un beau-pĂšre, ou la derniĂšre conquĂȘte dâun pĂšre volage. Je ne suis pas tombĂ©e sous lâinfluence dâun type qui mâa entraĂźnĂ©e dans des dĂ©rives sectaires. Je nâĂ©tais pas perdue. Je ne suis pas partie Ă la recherche dâune cause, dâun combat, ou dâun dieu qui aurait souhaitĂ© que lâon sâentretue en son nom. Au contraire, jâai Ă©tĂ© cocoonĂ©e par un couple qui me servait de modĂšle. Mes parents Ă©taient profondĂ©ment Ă©pris. Papa regardait ma- man, et ma mĂšre ne concevait pas un instant sans lui. La maison Ă©tait calme. Je nâai jamais entendu un cri, surpris une attitude Ă©quivoque, ni devinĂ© avoir Ă©tĂ© lâobjet de dissensions. Ils ont toujours parlĂ© dâune voix unique il suffisait que lâun dĂ©cide pour que jâobĂ©isse Ă lâautre. De fait, je ne leur ai posĂ© aucun problĂšme particulier. ClassĂ©e Enfant Intellectuellement PrĂ©coce par lâĂducation Nationale, mes rĂ©sultats ont toujours Ă©tĂ© ceux pour lesquels mon pĂšre mâa formĂ©e. Je suis une Ă©ponge il suffit que jâĂ©coute pour comprendre, il suffit que je lise pour rĂ©citer. MalgrĂ© tout, lâapprentissage fut douloureux. Jâaimais les histoires de princesses, papa rĂȘvait dâavoir un petit mec jusquâĂ ce que mon corps ressemble Ă celui de ma mĂšre, il me surnommait Char- 37 SORTIES NATIONALES lie. Pour voir ses yeux briller, jâai pratiquĂ© la boxe, fait du krav-maga et jouĂ© au foot, mais il ne mâa rien Ă©pargnĂ©. Souvent punie, rarement fĂ©licitĂ©e, je nâai jamais usĂ© de mes charmes comme ces collĂ©giennes qui exacerbent la faiblesse des hommes mĂ»rs pour trouver le papa gĂąteau leur faisant dĂ©faut jâĂ©tais plutĂŽt sage. Alors ? Alors quoi ? Quâauriez-vous fait Ă ma place ? Jâai fait comme toutes les filles qui ne veulent pas dĂ©cevoir leurs parents jâai cachĂ© mes bĂȘtises, dissimulĂ© mes peines, masquĂ© mes larmes. En rĂ©a- litĂ©, jâai appris Ă dire Ă mon pĂšre ce quâil voulait entendre. Il voulait un garçon, jâen ai le caractĂšre. Il voulait un soldat, jâen ai la rĂ©sistance mĂȘme si je suis Ă lâopposĂ© des adolescentes narcissiques qui se dĂ©- couvrent un trouble de la personnalitĂ© limite pour excuser leurs ca- prices de mĂŽme en quĂȘte dâamour filial. Papa rĂȘvant de Polytechnique, du bicorne et du dĂ©filĂ© du 14 juillet sur les Champs-ĂlysĂ©es, mon unique rĂ©bellion fut de choisir Harvard, Boston et la cĂŽte Est des Ătats-Unis. Naturellement, je sais dĂ©sormais quâĂȘtre allĂ©e en AmĂ©rique a Ă©tĂ© un choix funeste. Mais comment de- viner quâun 11 septembre le monde saisi dâeffroi mâentraĂźnerait dans sa chute abyssale ? SincĂšrement, vous saviez ce qui se produirait ce jour-lĂ ? Mon Dieu, comme je peux ĂȘtre naĂŻve vous nâintervenez pas sur Terre pour endiguer les tragĂ©dies, mais pour enregistrer les rĂ©- ponses, jauger du degrĂ© de culpabilitĂ©, et espĂ©rer une rĂ©demption ! Alors dans ce cas, jâavoue ma surprise dâavoir Ă©tĂ© autant impactĂ©e alors que ma gĂ©nĂ©ration espĂ©rait tant dans ce nouveau millĂ©naire. LâInternet venait dâarriver, un vent de libertĂ© soufflait sur la planĂšte, on avait mĂȘme oubliĂ© la suffisance de vos insuffisances. AprĂšs deux mille ans de Guernica, de Shoah et dâHiroshima, nous imaginions un univers enchantĂ© les voitures voleraient dans le ciel, les cimes des arbres tutoieraient les nuages, nul ne mourrait plus de faim, de soif et de chagrin. Je vous Ă©tonne ? Câest normal, vous ne me connaissez pas. Je mâappelle Rubis. Oui, Rubis comme la pierre de joaillerie ! Rubis comme le bijou des rois, des dragons, des chimĂšres. Sâil vous plaĂźt, ne souriez pas Ă lui seul, ce prĂ©nom hors du temps, hors des modes, et hors de tout rĂ©sume mon destin. Selon une lĂ©gende, jâai Ă©tĂ© conçue Ă 38 SORTIES NATIONALES Venise par une nuit de la Saint-Valentin dans la douceur dâune suite de lâhĂŽtel Danieli. Officiellement nĂ©e soixante-trois jours avant terme le 11 septembre 1981, je suis officieusement morte vingt ans plus tard. Je ne suis pas sotte ! Je sais bien que morte ne signifie pas ĂȘtre dĂ©cĂ©dĂ©e. DĂ©cĂ©dĂ©e, je ne le suis pas encore, câest pour bientĂŽt. Vous ne comprenez pas ? Je reprends depuis le dĂ©but. Je suis Rubis Bouviers, avec un s » Ă la fin je dois mon prĂ©nom Ă une mĂšre qui voulait un joyau. Au dĂ©part, elle avait choisi Jade, mais papa espĂ©rait plus brillant. Câest la raison pour laquelle je porte le nom dâune pierre prĂ©cieuse quâil a mise sous cloche jusquâĂ mon dĂ©part aux US. Il mâa choyĂ©e, protĂ©gĂ©e, Ă©duquĂ©e, mais en rĂ©alitĂ© jâĂ©tais en libertĂ© surveillĂ©e. Quand vint le temps des premiers Ă©mois et des seconds aussi, jâai menti. Rien dâimportant des mensonges de nanas ! Des bobards sans consĂ©quence, pour respirer, pour marcher seule. Ne faites pas semblant dâĂȘtre offusquĂ© une ado sans secret ne se construit pas ! En tout cas, mes petits arrangements avec la vĂ©ritĂ© Ă©taient bien innocents par rapport Ă ce que le FBI mâa rĂ©vĂ©lĂ©. Com- ment aurais-je pu imaginer que des parents soient capables de mysti- fier leur enfant Ă ce point ? Ils mâont dĂ©truite ! Jâai cru ne jamais pou- voir mâen relever. Pour avoir trop pleurĂ©, dĂ©sormais mon cĆur est sec. Quand je lâĂ©coute battre, jâai lâimpression de jouer Ă la marelle sur des branches mortes. Pourquoi ? Vous ĂȘtes sĂ©rieux ? Comment cela peut-il vous Ă©ton- ner ? Vous croyez tout savoir, tout maĂźtriser, tout contrĂŽler ? Ă vous, rien nâĂ©chappe ? En ĂȘtes-vous persuadĂ© ? On vous a toujours tout dit ? Soyez honnĂȘte, on ne vous a jamais rien cachĂ© ? Rassurez-vous, je ne suis pas cinglĂ©e ! Je ne suis pas une Illuminati hurlant au com- plot on a marchĂ© sur la lune, Elvis est mort, la Terre est ronde ! Soyons clairs, je nâai jamais pensĂ© que la crucifixion Ă©tait un jeu sexuel entre adultes consentants ayant mal tournĂ© ! Comme toutes les petites filles, je croyais que les papas disent la vĂ©ritĂ© et que les ma- mans ne dissimulent rien ! Jâavais confiance, jâai eu tort, je me suis trompĂ©e ! Sur eux, sur moi ! Quâai-je ressenti ? Ă votre avis ? PassĂ© le temps de la stupĂ©fac- tion, jâai compris que Charlie avait Ă©tĂ© prise pour une imbĂ©cile depuis sa naissance, que Rubis ne serait pas celle quâelle devait devenir, que 39 SORTIES NATIONALES jâavais bossĂ© pour rien ! Lâamertume me submergeant, jâai dĂ©cidĂ© de partir Ă la recherche de mon passĂ©. Puis lorsque jâai dĂ©couvert le cal- vaire de mon pĂšre, je nâai eu de cesse de vouloir chĂątier les crimes impunis. Comme vous le constaterez, jâassume ĂȘtre lâenfant de ChloĂ© et de Paul. ChloĂ©, câest ma mĂšre. Elle a quarante-deux ans. 1m75. Elle est Ă©lancĂ©e. Elle ne paraĂźt pas son Ăąge, elle est belle, elle est brune. DâaprĂšs ce que lâon mâa dit, on se ressemble beaucoup. Elle mâa lĂ©guĂ© une poitrine Ă la rondeur parfaite et lâintensitĂ© de ses yeux verts. Jâai empruntĂ© sa voix rauque, ses doigts effilĂ©s, et la sensualitĂ© de lĂšvres dĂ©licatement charnues. MĂȘme corps, mĂȘme taille je lui pique ses fringues, ses chaussures, ses sacs Ă main. Elle planque sa lingerie, mais elle mâa toujours cou- verte vis-Ă -vis de papa lorsque je laissais traĂźner au pied de mon lit ses body Aubade ou lâun de ses tangas en dentelle de Calais. Si cer- tains ont eu une mĂšre, mais pas de maman, moi jâai eu les deux. Ma- man est ma mĂšre, ce nâest pas ma copine. Une mĂšre dont les mots soulagent, dont le regard rassure, dont les caresses apaisent. Une mĂšre ! Ma mĂšre Ă moi ! Une maman rien quâĂ moi ! Je lui dois beaucoup. Renonçant Ă sa carriĂšre dâanalyste financiĂšre et Ă la possibilitĂ© de travailler avec papa, elle a fait passer ma vie avant la sienne. Longtemps, elle a Ă©tĂ© mon refuge quand mon pĂšre revenait inlassablement sur les dĂ©clinaisons latines, les Ă©quations Ă trois inconnues, ou me saoulait avec Platon. Depuis que je suis Ă Har- vard, elle est ma confidente je lâappelle quasiment chaque jour, mĂȘme si elle reste avant tout lâĂ©pouse de Paul. Paul Bouviers, mon pĂšre ! Paul Bouviers ! Cinquante-huit ans, 1m82, svelte. Des cheveux poivre et sel Ă faire exploser les ventes de dosettes de cafĂ©, des traits dâune finesse insensĂ©e, un timbre de voix irrĂ©sistible. PlutĂŽt rĂ©servĂ©, ses mots et sa capacitĂ© Ă montrer ses Ă©motions sont tellement rares que je me demande comment il a fait pour sĂ©duire maman. Si je lui trouve des dĂ©fauts, il nâa que des qualitĂ©s depuis que jâai ouvert les yeux, je crĂšve littĂ©ralement pour ce mec. Mais la rĂ©ciproque est vraie ! Quand maman a accouchĂ©, papa a refusĂ© de couper le cordon. 40 SORTIES NATIONALES Pour tout vous dire, moi non plus ! Jâai essayĂ©, mais je nây suis ja- mais rĂ©ellement parvenue. Jâai hĂ©ritĂ© de mon pĂšre un esprit aiguisĂ©, un sens de lâhumour par- ticulier, et le goĂ»t de lâeffort. Cependant, il mâa transmis son carac- tĂšre je suis entĂȘtĂ©e, boudeuse et rancuniĂšre. Quâest-ce que lâon a pu se disputer ! Il ne voulait pas cĂ©der, je lui tenais souvent tĂȘte. De vous Ă moi, je crois que ça lui plaisait. Quoi quâil en soit, je lui suis recon- naissante de mâavoir acceptĂ©e. Alors quâil attendait un garçon, il vit arriver une grande prĂ©maturĂ©e, rose comme un cochon, et couverte de poils bruns. NĂ©anmoins entre nous, ce fut fusionnel mon pĂšre a pas- sĂ© la premiĂšre annĂ©e de mon existence Ă veiller sur mon sommeil, maman le retrouvait parfois endormi sur le sol Ă cĂŽtĂ© de mon berceau. Ensuite il a surveillĂ© mes devoirs, puis scrutĂ© mes frĂ©quentations jus- quâĂ ce que je rĂ©ussisse Ă mâenfuir Ă Harvard. Au cours de lâĂ©tĂ©, un homme avait secrĂštement pansĂ© mes blessures, jâavais besoin de par- tir loin, de mâaffranchir, de mĂ»rir. Câest pourquoi jâai crisĂ© lorsque Papa sâest fait durablement muter Ă Wall Street ! New York-Boston, une heure de vol ! Lâimaginant dĂ©jĂ tous les soirs devant la grille du campus, je lâai trĂšs mal pris ! Je lui ai balancĂ© des horreurs Ă la figure. Nous sommes restĂ©s fĂąchĂ©s deux ans, au point de ne pas nous parler. Quand Maman traversait lâAtlantique pour me cĂąliner, papa restait Ă New York. Il lui promettait de mâappeler, je lui jurai de le faire. Mais Ă©duquĂ©e Ă ĂȘtre la plus forte, jâai attendu son appel qui finit par arriver trois jours avant mon vingtiĂšme anniversaire. JâĂ©tais folle de joie, mais je nâai rien laissĂ© paraĂźtre. Pour quelles raisons ? Jâavais lu la dĂ©ception dans ses yeux quand je lui ai lancĂ© entre autres quâil me faisait chier je ne savais pas comment mâexcuser. ImmĂ©diatement aprĂšs, jâai eu envie de le pren- dre dans mes bras, mais jâai eu peur quâil me repousse, car contraire- ment Ă ce que vous pourriez penser, je suis infiniment respectueuse. Dâailleurs jusquâĂ trĂšs rĂ©cemment, mon naturel enjouĂ© faisait lâunani- mitĂ©. Sans me vanter, on me trouve charmante contrairement Ă Paul Bouviers, je suis sociable. Je ne rĂ©serve pas exclusivement mon re- gard, et mes mots Ă ceux que jâaime. Mais Ă©levĂ©e comme un petit 41 SORTIES NATIONALES mec, je suis de surcroĂźt le produit dâune nouvelle gĂ©nĂ©ration. Ne faites pas attention Ă ce que lâon dit quel que soit notre milieu social, que lâon soit une fille ou un garçon quand quelque chose nous em- merde, on nâhĂ©site pas Ă dire que ça nous casse les couilles ! Suis-je allĂ©e jusque-lĂ avec mon pĂšre ? Oui, malheureusement ! Je me suis exprimĂ©e comme ça en juin 1998. Pourtant jâĂ©tais prĂ©venue maman mâavait recommandĂ© de me prĂ©occuper du monde qui mâen- toure. Quand le malheur frappe, on dĂ©plore avoir blessĂ©, ignorĂ©, ou- bliĂ©. Pour ma dĂ©fense, je ne connaissais pas lâenfance de Paul Bou- viers je croyais quâil refusait de voir sa fille sâenvoler. Or pour moi, câĂ©tait vital malgrĂ© les interventions de maman, et les recommanda- tions de Maria, la concierge de notre immeuble, il Ă©tait tellement om- niprĂ©sent. De la maternelle jusquâau bac, il nây eut pas une soirĂ©e sans quâil ne contrĂŽle mes connaissances. Mozart et Tiger Woods, cela vous dit-il quelque chose ? Comme eux, jâai Ă©tĂ© formĂ©e pour performer plus vite, plus haut, plus fort. Entre les cours particuliers et les devoirs de vacances, jâai appris Ă viser plus loin, Ă rĂȘver plus grand, Ă ne jamais relĂącher la pression. Pour moi, Ken nâa jamais Ă©tĂ© le fiancĂ© de Barbie, mais un mot bien utile au Scrabble. Pour ne pas le dĂ©cevoir, vingt fois sur le mĂ©tier je remettais mon ouvrage je de- vais mĂ©riter dâĂȘtre une Bouviers ! ArrĂȘtez de sourire ! Serait-ce la premiĂšre fois que vous rencontrez une fille dingue de son pĂšre parce quâil est le seul homme Ă nâavoir jamais cessĂ© de la regarder ? Pour plaire Ă celui-ci, jâai engrangĂ© les points, collectionnĂ© les bons points, dĂ©multipliĂ© les mentions. Vous imaginez comment jâai pu rĂ©agir trois jours aprĂšs ne pas avoir cĂ©lĂ©brĂ© mon anniversaire quand on mâa dit que jâavais Ă©tĂ© Ă deux doigts de rĂ©ussir. Quelle ex- pression cynique ! Elle ne veut rien dire ! Deux doigts, câest ce qui sĂ©pare le second du premier, le romancier de lâĂ©crivain, le musicien du concertiste. Ce nâest pas une formule, câest une excuse, un regret, un remords ! Et en ces domaines, croyez bien que jâen ai Ă revendre plus que tout autre, car pour me punir on mâa portĂ©e disparue. Je suis morte Ă Boston. Ă moins que ce ne soit Ă New York, ou Ă Washing- ton Je sais simplement que mes rĂȘves se sont envolĂ©s la malĂ©- diction des Bouviers mâa rattrapĂ©e. Que voulez-vous dans notre fa- mille, notre inaptitude au bonheur est malheureusement sĂ©culaire, congĂ©nitale et hĂ©rĂ©ditaire ! 42 SORTIES NATIONALES Veuillez mâexcuser, mais les Ă©toiles pĂąlissent Ă ma fenĂȘtre. Le jour se lĂšve, on va venir me chercher. Je me marie aujourdâhui mal- grĂ© ce qui est arrivĂ©, je ne voulais pas finir vieille fille. On va me pas- ser la bague au doigt et la corde au cou. Sans doute le mĂ©ritĂ©-je ! Je suis toxique la mort rĂŽde autour de moi. Si je vous effraie, ne regar- dez pas la page de droite ! Refermez ce livre avant quâil ne soit trop tard jâai un don particulier pour entraĂźner les autres dans des his- toires de dingues ! Ce nâest pas le journal de Bridget Jones, la complainte dâune femme de quarante ans que son mari a larguĂ©e pour partir avec une jeunette, ou les avatars savoureux dâune Ă©ditrice qui nâaimait pas lire. Peu importe la maniĂšre dont je me fringue, car le diable ne sâhabille pas forcĂ©ment en Prada ma descente aux enfers est Ă©difiante, et elle dĂ©bute le 11 septembre 2001 alors que le soleil se lĂšve sur le Massa- chusetts. 43 SORTIES NATIONALES RENCONTRE Rubis, votre personnage central de La FiancĂ©e du 11 sep- tembre » ne laisse pas indiffĂ©rente. Elle nâa pas sa langue dans sa poche. Brisant le quatriĂšme mur, elle prend le lecteur Ă tĂ©- moin. On lâadore ou on la dĂ©teste. Pourquoi avoir crĂ©e une hĂ©- roĂŻne avec un caractĂšre aussi affirmĂ© ? â Je suis auteur de thriller social, câest-Ă -dire des rĂ©cits dont lâintrigue gĂ©nĂ©rale permet dâĂ©voquer des sujets clivants. Pour aborder des sujets sociĂ©taux essentiels tels que le statut de la femme dans le monde, le respect de toute diffĂ©rence, la pĂ©do- philie, le fanatisme de tout bord, jâavais besoin dâun person- nage qui sâinsurge contre lâinjustice. Rubis a vingt ans. Elle em- ploie les mots dâune gĂ©nĂ©ration qui sâĂ©lĂšve avec une dĂ©termi- nation gĂ©nĂ©reuse contre toute forme de discrimination. Rubis choque, car elle ne recule devant rien. Mais, on lâenvie parce quâelle ose. Elle ose sâĂ©lever contre lâiniquité⊠Elle ose aimer un homme qui a lâĂąge dâĂȘtre son pĂšre⊠Elle ose sâexprimer sans frein⊠mais cela ne lâempĂȘche pas dâĂȘtre sensible, atten- tionnĂ©e et empathique⊠Rubis est la part dâombre que nous avons en nous et que nous nous interdisons de laisser filtrer. Vous nâavez jamais eu envie de dire merde Ă un chef, un voisin ou Ă mĂȘme à ⊠un conjoint ? Vous nâavez jamais poussĂ© un coup de gueule contre lâavanie, le mensonge et lâhypocrisie ? Pour crĂ©er Rubis, votre entourage vous a-t-il inspirĂ© ? â Oui ! Rubis a le caractĂšre de ma fille ! Je ne mâen cache pas et je suis fier de sa libertĂ© de ton qui lui permet dâavancer avec audace dans la vie sans quâon lâemmerde ! Sâexprimer avec conviction ne lâempĂȘche pas dâĂȘtre une jolie personne et une jeune femme magnifique formidablement aimĂ©e par son com- pagnon. Dans La FiancĂ©e », il y a Ă©galement Sarah qui est le pendant raisonnable de Rubis. Pour donner de la consistance Ă ce personnage, je me suis inspirĂ© dâune amie de ma fille qui appartient Ă une communautĂ© religieuse martyrisĂ©e depuis deux millĂ©naires et dont lâhumour est la politesse du dĂ©ses- poir, selon les mots de Chris Maker. Pourquoi le 11 septembre ? â Deux Ă©vĂšnements retransmis en direct Ă la tĂ©lĂ©vision mâont marquĂ©. La premiĂšre fois, câĂ©tait le 20 juillet 1969 quand Ă dix ans, jâai vu un homme marcher sur la Lune. Ce jour-lĂ , je me suis dit quâil ne pouvait plus rien nous arriver de fĂącheux. La 44 SORTIES NATIONALES seconde fois, câĂ©tait le 11 septembre 2001⊠jâai immĂ©diate- ment compris que câĂ©tait foutu ! Ceux qui sont en Ăąge de se souvenir savent ce quâils faisaient ce jour-lĂ ! Je nâai pas oubliĂ© et jây pense frĂ©quemment Pourquoi cet Ă©vĂšnement vous a-t-il autant marquĂ© ? â Au-delĂ du nombre de victimes, câest la mĂ©thode employĂ©e qui mâa profondĂ©ment choquĂ©. Je nâai pas connu la Shoah et la mise en Ćuvre industrielle de la destruction dâun peuple. Certes, je nâignore rien du martyre des ChrĂ©tiens, de la Saint BarthĂ©lemy, des pogroms, des stalags, des gĂ©nocides perpĂ©- trĂ©s par Pol Pot, par les Hutus et par le Tutsis. Mais, je nâai ja- mais compris comment lâHomme avait pu ĂȘtre aussi cruel en- vers son prochain entre 1934 et 1945. En 2001, devant la lo- gistique dĂ©ployĂ©e par Ben Laden, jâai compris que lâacte de pouvoir terrifier nâimporte qui venait de naĂźtre. Alors, jâai voulu dĂ©noncer les 11 septembre » que subissent les femmes, vic- times de violences conjugales⊠des enfants subissant des exactions⊠et plus gĂ©nĂ©ralement de toutes celles et ceux qui ne peuvent vivre sereinement la façon dont ils entendent me- ner leur vie. Quel message entendez-vous faire passer ? â Je ne suis pas un philosophe⊠et encore un donneur de le- çon... Je ne suis quâun petit romancier dĂ©butant. NĂ©anmoins, Ă©crire me permet de mâĂ©lever contre le fanatisme, contre toute forme de violence envers autrui ou encore contre lâhomopho- bie⊠Cela Ă©tant, ĂȘtre publiĂ© mâoffre la chance de mâexprimer en tant que citoyen du monde. Les critiques littĂ©raires soulignent votre aptitude Ă captiver et user de lâhumour. Comment peut-on faire rire avec les at- tentats du 11 septembre ? â Je ne moque pas du drame vĂ©cu par 2 977 personnes et par leurs proches⊠Bien au contraire⊠De mĂȘme, jâai mis en scĂšne un jeune homme de confession musulmane pour lutter contre toute stigmatisation. En revanche, jâutilise lâhumour et les destins croisĂ©s des unes et des autres pour aborder des sujets sĂ©rieux et mĂ©moriels. La rencontre entre Rubis et un couple de rĂ©sistants Ă lâoppression nazie a Ă©tĂ© lâoccasion de rappeler aux jeunes gĂ©nĂ©rations une pĂ©riode dramatique de notre Histoire. Cela Ă©tant, si je suis content de savoir que mon rĂ©cit a diverti, je suis encore plus heureux dâavoir appris que les lectrices et les lecteurs ont apprĂ©ciĂ© lâapproche dâIGB basĂ©e sur la volontĂ© de divertir, dâĂ©mouvoir et de sensibiliser. Les avis Babelio mentionnent que votre rĂ©cit est addictif. Ceci est dĂ» Ă la capacitĂ© de Rubis de se venger par tĂ©lĂ©pathie de ceux qui lui portent ombrage. Aimeriez-vous avoir ce don ? â Pas vous ? Soyez sincĂšre⊠Avant une interro de math, vous nâavez jamais espĂ©rĂ© que votre prof tombe subitement ma- lade ? Le dimanche matin quand votre voisin vous rĂ©veille avec sa perceuse, vous nâavez jamais rĂȘvĂ© quâil sâĂ©lectrocute ? 45 46 SORTIES NATIONALES 23 SEPTEMBRE SĂ©duisante Bretonne au caractĂšre affirmĂ©, SolĂšne Melchior, Ă©levĂ©e au grade de capitaine, mĂšne une carriĂšre remarquĂ©e au 36. Alors que lâorage gronde sur Paris, Vulpescu, un tueur en sĂ©rie quâelle vient dâinterpeller, sâĂ©chappe dâun hĂŽpital psychiatrique en promettant de se venger. Sa hiĂ©rarchie lui refu- sant le droit de traquer le fugitif, SolĂšne enquĂȘte sur lâagression dâAxel Saint- Ambroix, un cĂ©lĂšbre violoniste. ConfrontĂ©e Ă de sordides histoires de cette famille lui rappelant son terrible passĂ©, ses recherches la mĂšnent malgrĂ© elle sur la piste de Vulpescu. Que dĂ©couvrira-t-elle au pĂ©ril de sa vie quand le concertiste lui interprĂ©tera lâair de LâAdieu » en guise de premier opus dâune sĂ©rie dâenquĂȘtes palpitantes ? Quelle pĂ©pite ! Je suis conquise ! Un excellent roman policier ! Claudine. Chroniqueuse littĂ©raire. Lyon Format 140 x 230mm 416 pages Prix public 19,90⏠pass MAG NoĂ«l 2021 47 SORTIES NATIONALES 1er CHAPITRE 1 Avant lâorage SolĂšne le sait, ça risque dâĂȘtre mal interprĂ©tĂ©. Elle nâa pas souhaitĂ© aller Ă lâĂ©glise, entendre le prĂȘtre se lamenter du monde dans lequel nous vivons, oubliant que depuis toujours lâhomme est un loup pour lâhomme. Passant Ă©galement sous silence que selon Sa bible, Adam et Ăve avaient mis au monde deux garçons, et que lâun dâeux Ă©tait le premier assas- sin et lâautre la premiĂšre victime. Non, elle nâa pas voulu Ă©couter tous ces orateurs, amis et collĂšgues se succĂ©der der- riĂšre le lutrin, jurer, main sur le cĆur, que Mathurin Mel- chior Ă©tait lâhomme le plus admirable que la terre nâait ja- mais portĂ©. Omettant, eux aussi, de prĂ©ciser quâil Ă©tait capable de se montrer injuste et mesquin et souvent blessant. Et ça, pour en avoir souvent fait les frais, SolĂšne lui en garde une certaine rancune que mĂȘme sa mort ne peut absoudre. Mathurin nâĂ©tait pas un mauvais homme, mais il pouvait se faire bien des ennemis. Il le revendiquait sans complexe. Pourtant, son oncle nâest pas mort sous les balles ni les coups dâun de ses adversaires, comme elle en voit trop souvent dans son mĂ©- tier. Alors quâil traversait la rue, Mathurin a simplement Ă©tĂ© victime dâun chauffard, ivre, ayant eu la mauvaise idĂ©e de vouloir prendre la fuite. Celui que tout le monde qualifie dĂ©- jĂ dâassassin nâa dĂ» son salut quâĂ lâintervention des gen- darmes lâayant sauvĂ© de la vindicte populaire. Alors non, SolĂšne nâa pas voulu entendre tout ça. Un seul enterrement aurait pu lui permettre de faire son deuil. Celui de ses pa- rents, les vrais, et de Titouan, son jeune frĂšre, tuĂ©s froide- ment sous ses yeux. Mais pour eux, il nây aura jamais de sĂ©- pulture oĂč elle pourrait se recueillir. Depuis, lâimage de leur 48 SORTIES NATIONALES joie de vivre ensemble et le son de leurs voix sâestompent doucement. Seuls lâatroce vision de leur mort et le visage de leur assassin restent profondĂ©ment ancrĂ©s en elle, et hantent bien trop souvent ses nuits. Le plus terrible, câest que pour sa propre sĂ©curitĂ©, elle nâa jamais pu Ă©voquer cela, avec qui- conque. Seuls ses parents adoptifs et sa cousine ChloĂ© ont Ă©tĂ© informĂ©s de cette folle histoire. SolĂšne doit nĂ©anmoins reconnaĂźtre que Mathurin est lâhomme qui lâa recueillie, alors quâĂ douze ans, elle aurait pu se retrouver Ă la DDASS, puis probablement dans une famille dâaccueil. Alors, il lui faut bien lâadmettre, rien que pour ça, cet homme mĂ©ritait un minimum de reconnaissance de sa part. Pourtant, et elle nâen est pas trĂšs fiĂšre, SolĂšne sâest dĂ©brouillĂ©e pour arriver en re- tard Ă la gare de Saint-Brieuc1. Une demi-heure plus tard, un taxi lâa dĂ©posĂ©e alors que la foule recueillie et compatissante sortait de lâĂ©glise de Yffi- niac. Comme elle sây attendait, sa tante Louison, Ă©plorĂ©e, soutenue par sa fille, fond en larmes en la voyant approcher. â Tu es venue quand mĂȘme. Je nây croyais plus ! SolĂšne fait semblant de ne pas relever la perfidie Ă peine dissimulĂ©e de la remarque. â DĂ©solĂ©e, le train a pris deux heures de retard, Ă cause dâun incident sur la ligne. â Le principal, câest quâelle soit lĂ , non ? intervient sĂš- chement sa cousine. Frisant de trĂšs prĂšs la quarantaine, ChloĂ©, contrairement Ă ses parents, a toujours Ă©tĂ© de nature franche et plutĂŽt joviale. Bien que brutale, la mort de son pĂšre ne semble pas lâaffecter particuliĂšrement. Elle est habituĂ©e aux sempiternelles jĂ©rĂ©- miades de sa mĂšre et sâest rarement privĂ©e de lui faire com- prendre que cela la saoulait. Mais ChloĂ© le sait, ce nâest pas le jour ni le lieu dâĂ©taler ses Ă©tats dâĂąme. Quant Ă SolĂšne, si elle est reconnaissante envers son oncle et sa tante, elle nâa jamais senti la moindre preuve dâaffec- tion dans cette famille. Et on ne sâembarrassait mĂȘme pas de faire semblant. Au moins, cela lui a Ă©pargnĂ© des relents lar- moyants sur la disparition de ses parents Vincent et Ălise. 49 SORTIES NATIONALES Leur discrĂ©tion Ă ce sujet, au moins celui-ci, a toujours Ă©tĂ© exemplaire. Câest tout juste sâils ont dĂ©jĂ prononcĂ© le prĂ©- nom de Titouan. Il faut aussi leur concĂ©der quâils nâavaient guĂšre eu lâoccasion de les voir depuis leur dĂ©part en voilier. PĂ©riple quâils estimaient stupide et dangereux. Le drame qui sâensuivit Ă©tait forcĂ©ment la preuve que Mathurin et Louison avaient raison. Le juge des affaires familiales leur ayant con- seillĂ© lâadoption plĂ©niĂšre de leur niĂšce, SolĂšne adopta leur patronyme ; Melchior. Ce nom lui sembla si prometteur, quâelle sây rĂ©fugia et finit par lâintĂ©grer pleinement. MĂȘme sâil lui est impossible dâoublier lâautre, le vrai. Autour des trois femmes, le recueillement se fait un peu moins discret. Certains se congratulent, dĂ©solĂ©s nĂ©anmoins de se retrouver dans de telles circonstances. Quelques-uns lorgnent avec envie en direction du bar lâAngĂ©lus oĂč ils pourraient poursuivre leur conversation. AprĂšs tout, ce Ma- thurin Melchior, ce nâĂ©tait quâun cousin Ă©loignĂ© et ils nâĂ©taient pas en si bons termes que cela pour quâils fassent lâeffort dâaller jusquâau cimetiĂšre de Saint-Ilan. Quelques- uns sont venus Ă pied jusquâĂ lâĂ©glise et, faire trois kilo- mĂštres par cette chaleur, ne leur semble guĂšre envisageable. SolĂšne aide sa tante Ă sâinstaller sur les siĂšges Ă lâarriĂšre du corbillard avec ChloĂ©. Celle-ci lui tend un trousseau de clĂ©s et lui dĂ©signe sa voiture. â Câest la Clio bleue de lâagence. Tu peux nous suivre, sâil te plaĂźt ? Aussi discrĂštement que possible, SolĂšne sâinsĂšre dans le convoi funĂ©raire longeant la grĂšve jusquâĂ un cimetiĂšre isolĂ© en pleine nature. Les feuilles des marronniers jaunies et flĂ©- tries font elles aussi une tĂȘte dâenterrement. Toute la nature environnante semble souffrir de cette chaleur hors normes, pour la rĂ©gion. Finalement, il nây a guĂšre plus dâune quin- zaine de personnes Ă avoir fait le dĂ©placement. PressĂ© dâen finir et de regagner la relative fraĂźcheur de son Ă©glise, le prĂȘtre se fend nĂ©anmoins dâune courte bĂ©nĂ©diction devant la biĂšre croulant sous des couronnes et des gerbes de fleurs sa- crifiĂ©es pour lâoccasion. AprĂšs la descente au tombeau, sous 50 MaĂźtre l'onde est apaisĂ©e, Le doute a quittĂ© mon coeur, Et mon Ăąme consolĂ©e. A retrouvĂ© son Sauveur. Oh! prends en ta main ma vie, Jusques au jour de ma mort. En toi seul je me confie; Tu me conduiras au port. Il parle aux flots en dĂ©mence etc. Cantique 208. Cantique 208 strophe 1. Quand le vol de la tempĂȘte. Vient assombrir ton ciel bleu, Bonjour Ă toutes et Ă tous !đ€ Dans cette nouvelle chronique, fantasy, romance et aventure sont Ă lâhonneur, Ă travers le livre Scarlet Soul, tome 1 de Kira Yukishiro, aux Ă©ditions H2T. Dans un premier lieu, je fus attirĂ© par la couverture prĂ©sente Ă lâintĂ©rieur du magazine ShĆjo Addict. Jâai alors lu le rĂ©sumĂ© qui mâattirait tout autant. > Quâest-ce que ShĆjo Addict ? Pour celles et ceux ne connaissant pas, câest un petit magazine trimestriel gratuit créé par Pika Ă©dition. Vous pouvez retrouver le compte Instagram ShojoAddictMag pour voir les parutions. Pour lâinstant, seulement cinq magazines sont sorties. Il est Ă savoir que ShĆjo Addict, nobi nobi ! et H2T appartiennent Ă Pika Ădition. > Pourquoi cette crĂ©ation ? Ce concept a vu le jour lorsque cette fameuse maison dâĂ©dition a dĂ©cidĂ© de remanier sa collection shĂŽjo en trois sous-collection Cherry Blush Votre dose de romance quotidienne attention, premier amour en vue ! », Purple Shine Quand magie et fantastique sont sur le devant de la scĂšne ! » et Red Light Ă la recherche de contenus plus Ă©picĂ©s ? Vous ĂȘtes au bon endroit ! ». DĂšs Ă prĂ©sent les nouveaux mangas seront identifiĂ©s ainsi. > Comment va-t-on les reconnaĂźtre ? Sur le dos et sur la couverture arriĂšre des nouveaux livres, une couleur et un pictogramme sont visibles pour se repĂ©rer. Pour les Cherry Blush, la couleur est rose, pour les Purple Shine, la couleur est violette et pour les Red Light, la couleur est rouge. > De quoi traite le magazine ? En rĂšgle gĂ©nĂ©ral, il nous prĂ©sente six nouveaux mangas Ă paraĂźtre durant le trimestre et un tutoriel cuisine ou DIY, le planning de tous les mangas Ă paraĂźtre durant le trimestres chez Pika Ădition, nobi nobi ! , H2T et une carte postale exclusive. > OĂč peut-on le trouver ? Vous pouvez le trouver uniquement dans les salons et dans les librairies et magasins partenaires comme Cultura, par exemple. > Quâest-ce quâun shĆjo ? Les mangas ne sont, dans la majoritĂ© des cas, pas rangĂ©s par genre mais par tranches dâĂąge. âą Kodomo destinĂ© aux lecteurs de moins de dix ans, sans distinction de sexe. âą ShĆnen destinĂ© Ă un public compris entre huit et dix-huit ans, dirigĂ© principalement vers des lecteurs masculins jeunes. âą ShĆjo destinĂ© Ă un public compris entre huit et dix-huit ans, dirigĂ© principalement vers des lecteurs fĂ©minins jeune. âą Seinen destinĂ© Ă un public compris entre seize ans et plus, dirigĂ© principalement vers des lecteurs masculins adultes. âą Josei destinĂ© Ă un public compris entre seize et plus, dirigĂ© principalement vers des lecteurs fĂ©minins Bien sĂ»r, ceci est thĂ©orique. Certaines catĂ©gories peuvent ĂȘtre lues Ă tous les Ăąges et Ă tous les sexes. Parlons Ă prĂ©sent du livre. Ce fut une excellente dĂ©couverte. Je lâai dĂ©vorĂ© et relu deux fois de suite. Il est rangĂ© dans la catĂ©gorie shĆjo et plus prĂ©cisĂ©ment dans la sous-collection Cherry Blush. Dans des dĂ©cors aux allures dâAsie, deux genres prĂ©dominent la Fantasy et la romance. Une touche dâhumour vient agrĂ©menter lâunivers fait de mythes et de questionnements. La couverture est magnifique. Elle sait capter le regard du lecteur et est reprĂ©sentatif des illustrations du manga. Elle est trĂšs fleurie et envoĂ»tante. Notre hĂ©roĂŻne Rin, son costume et son monde, en particulier le sanctuaire visible en arriĂšre plan, sont parfaitement mis en scĂšne et choisis pour incarner la premiĂšre de couverture de ce tome 1. Le genre fantasy ressort parfaitement, nous sentons Ă travers les dessins choisis, un univers enchantĂ©. Les couleurs utilisĂ©es pour le couchĂ© soleil renforcent cet aspect. Le choix du titre reste pour lâinstant un mystĂšre car rien ne lui fait rĂ©fĂ©rence durant ce premier volume. Les quatre premiĂšres pages sont plastifiĂ©es et en couleurs, nous permettant ainsi dâapprĂ©hender et de nous donner une idĂ©e sur la vision des personnages par lâauteure. RĂ©sumĂ© Rin Shirano, dix-sept ans, vit Ă Nohmur avec son fidĂšle protecteur Aghyr et la grande prĂȘtresse Lys. Elle vient dâune longue lignĂ©e dâexorcistes, des ĂȘtres capables de dĂ©truire des dĂ©mons, appelĂ©s Sherahtan, grĂące Ă une Ă©pĂ©e sacrĂ©e Hitaken. Le premier ancĂȘtre ne fut autre quâEron Shirano. Par lâintermĂ©diaire de cet Ă©pĂ©e offert par les dieux, il dĂ©truisit les dĂ©mons venu dĂ©truire le royaume. Les Sherahtans restant, furent ensuite envoyĂ©s dans un monde parallĂšle Rumhon. Aucun Sherahtan ne peut y sortir, Ă moins quâHitaken perd ses pouvoirs. Au fil des siĂšcles, les descendants continuent Ă perpĂ©tuer leur mission. Cependant, Rin ne veut pas devenir exorciste et cherche sa voie avec difficultĂ©s. Jusquâau jour oĂč, la grande prĂȘtresse Lys, nâĂ©tant autre que sa sĆur, dĂ©cide de partir sans rien dire Ă personne. Elle confie alors lâĂ©pĂ©e Ă Rin contre son grĂ©. Pourquoi a-t-elle disparu ? Est-ce liĂ©e aux Ă©tranges Ă©vĂ©nements survenus au sanctuaire de lâeau et le comportement suspect dâHitaken ? Les Sherahtans seraient-ils sur le point de revenir ? Avec lâaide dâAghyr, elle part Ă la recherche de sa sĆur, ne se doutant pas une seconde du changement brutal que va prendre sa vie. Cette aventure lui permettra-t-elle dâaccepter sa vĂ©ritable place ? Si ou, Ă quel prix ? Son futur destin la changera Ă jamais⊠Points positifs Au niveau de lâhistoire LâĂ©criture est fluide et simple. Lâhistoire est trĂšs bien menĂ©e. DĂšs les premiĂšres pages, elle pose les bases et les informations, permettant ainsi de comprendre avec facilitĂ© le monde de lâauteure et le but de cette quĂȘte. Nous nous laissons facilement transporter dans lâunivers de Kira Yukishiro. Une fois le livre entre les mains, il est difficile de le refermer. La rĂ©cit est intĂ©ressant car il nâest pas caricaturĂ©. Vous trouvez, certes, les mĂ©chants et les gentils, mais certains Sherahtan ne sont pas des dĂ©mons horribles, au contraire. Cet aspect apporte ainsi une autre dimension vis-Ă -vis des dĂ©mons. Ăgalement, il est Ă noter quâĂ travers la fiction, lâauteure cherche Ă nous laisser un message, celle dâaccepter sa vĂ©ritable identitĂ©, ses diffĂ©rences et ses talents. Elle le vĂ©hicule dans une grande partie du manga. La romance est agrĂ©able Ă dĂ©couvrir, elle est centrale mais reste pour lâinstant Ă©nigmatique. La fin nous laisse prĂ©sager une suite riche en rebondissements et de multiples questions apparaissent. La pointe dâhumour, surtout prĂ©sente au dĂ©but, est plaisant, elle permet de comprendre la complicitĂ© entre nos deux protagonistes principaux. Ce manga nâest pas introducteur, nous rentrons vite dans le cĆur du sujet. Le mystĂšre se met en place petit Ă petit et nous prĂ©sage une aventure semĂ©e dâembuches. Au niveau des illustrations Kira Yukishiro nous prĂ©sente deux façons dâĂȘtres de sa personnalitĂ© des illustrations et des dĂ©cors enchantĂ©es et fleuries, laissant une place Ă lâimaginaire, et des illustrations macabres, avec la prĂ©sence de massacres et dâaffreux dĂ©mons aussi bien physiquement que mentalement. Nous sentons une dualitĂ© Ă©manĂ©e de lâauteure. Le contraste est dâautant plus frappant et percutant lorsque le lecteur prend lâhabitude dâĂ©voluer dans des paysages presque » parfaits, aux accents asiatiques. Sans doute est-ce le but voulu ? La mangaka met un soin tout particulier Ă reprĂ©senter la nature. Les personnages et les costumes sont trĂšs bien dessinĂ©s, nous les reconnaissons facilement. Chacun dispose de traits lui Ă©tant propre. De la maturitĂ© ressort sur le visage de Lys, un attrait enfantin pour Rin ou encore un aspect sauvage pour Aghyr. Le protagoniste le plus marquant est Aghyr, ses diffĂ©rences sont bien reprĂ©sentĂ©es. Ses yeux sont hypnotisants et son style lui va Ă ravir. Une douceur et un cĂŽtĂ© protecteur Ă©mane de ces traits. Il est apaisant Ă regarder. La reprĂ©sentation de nos hĂ©ros en chibis est adorable. Points nĂ©gatifs Au niveau de lâhistoire Le propos tenu par la suite nâest pas, Ă mon sens, un point nĂ©gatif. Cependant, elle pourra gĂȘner dâautres lecteurs. Lâhistoire nâest pas dâune grande originalitĂ©. Cet univers est rĂ©current dans les mangas fantasy. Certains aspects, en particulier la complicitĂ© entre Rin et Aghyr, le long voyage pour chercher des rĂ©ponses⊠mâont semblĂ© trĂšs proche de Yona, Princesse de lâaube de Misuho Kasanagi. Certaines scĂšnes pourront choquer un public trĂšs jeune ou sensible. Au niveau des illustrations Les scĂšnes macabres nâont pas su me sĂ©duire, bien quâils sont logiques Ă©tant donnĂ© les circonstances. Quelque fois, nous faisons des retours dans le passĂ© ou allons dans le futur, malheureusement, ce nâest pas toujours mentionnĂ©. Par consĂ©quent, nous nous retrouvons perdu. Les personnages principaux Rin lâhĂ©roĂŻne est trĂšs maladroite mais ne connait pas ses capacitĂ©s et son courage. Elle ne sait pas ce quâelle veut faire de sa vie et Ă©choue dans tous les domaines. Elle pourrait devenir prĂȘtresse mais ne le souhaite pas. Par consĂ©quent et Ă cause de sa relation avec un Sherahtan, elle subie les moqueries et les humiliations du peuple constamment. Aghyr il est doux, protecteur et aimant Ă lâencontre de Rin. Il est prĂȘt Ă tout pour la prĂ©server du danger mais cache de nombreux secrets. Il Ă©prouve des sentiments forts pour elle mais cherche Ă les refouler Ă©tant donnĂ© sa condition. Lys elle nâa jamais rejetĂ© sa sĆur, elle cherche Ă lâaider et croit en son potentiel. Points positifs des personnages Le grand point fort de ce premier volume est le couple Rin et Aghyr. Sans eux, lâhistoire auraient un tout autre aspect. Leur complicitĂ© et leur amour sont touchants Ă dĂ©couvrir. Ils en deviennent attachants. Ils se complĂštent parfaitement et se ressemblent beaucoup intĂ©rieurement. Leurs cĆurs sont blessĂ©s et leurs souffrances sont Ă vif. Ils sont tous les deux rejetĂ©s par leurs semblables Ă cause de leurs diffĂ©rences. Ils se sont parfaitement trouvĂ©s. Un profond amour est nĂ© entre eux mais il a des difficultĂ©s Ă immerger complĂštement. Leur relation se passe avec douceur et tendresse. Rien nâest prĂ©cipitĂ©. Rin apporte une pointe dâhumour malgrĂ© elle, par sa maladresse ou son comportement. Elle a un cĂŽtĂ© enfantin permettant dâapporter de la lĂ©gĂšretĂ© Ă lâhistoire. NĂ©anmoins, elle Ă©volue et prend de lâassurance au fil des pages. Ses proches lui sont dâun soutien trĂšs important, afin de lâaider Ă ne pas baisser les bras. Sa tĂ©mĂ©ritĂ© se dĂ©veloppe, prenant conscience de sa place. Il sera intĂ©ressant de les voir Ă©voluer. Points nĂ©gatifs des personnages Aucun point nĂ©gatif ne mâa semblĂ© visible. Conclusion Une sĂ©rie prometteuse. Un manga mĂȘlant les genres Fantasy et romance avec rĂ©ussite. Lâauteure nous propose, certes, un univers peu original mais dâune grande qualitĂ© aussi bien narrative, que graphique. Le lecteur se laissera transporter dans ce monde aux accents enchantĂ©s. Un livre Ă dĂ©couvrir sans hĂ©sitation pour les amoureux des shĆjos. Il me tarde de lire la suite⊠Note 5/5 Citation tirĂ©e du livre Dans la vie, il suffit dâune personne, dâune seule personne qui en croie en toi pour retrouver lâespoir et la force nĂ©cessaire de poursuivre ta route⊠[âŠ] Câest pourquoi tu ne dois jamais baisser les bras, jamais ! [âŠ] Je pense que tant quâon continue dâessayer, lâĂ©chec nâexiste pas. Vous nâavez quâĂ croire en vous et en ceux qui vous soutiennent. La dĂ©cision vous revient. Sous quels formats puis-je le trouver ? Vous pouvez le trouver en version livre numĂ©rique et en version brochĂ©e, format moyen. OĂč puis-je me le procurer ? Vous pouvez lâacheter sur Amazon, la Fnac, Cultura et Decitre. Bonne lecture !đ Apaiseton coeur et fleuris ton Ăąmeđ„ Il t'est sĂ»rement dĂ©jĂ arrivĂ© de te rĂ©veiller un matin avec cette sensation de vide profond. Ne ressentir Apaise ton coeur et fleuris ton Ăąmeđ„ Il t'est sĂ»rement dĂ©jĂ arrivĂ© de te rĂ©veiller un matin avec cette sensation de vide profond. Ne ressentir Liked by ïžAliou ka. Experience Assistant administratif AFI-L'UniversitĂ© de l
Nos Petits Anges au Paradis DEUIL PĂRINATAL GĂNĂRAL AuteurMessageInvitĂ©InvitĂ©Sujet si cela peux vous aider..... Mar 24 Sep - 644 L'histoire de l'enfant que l'ont a pas connusAvec la mĂ©thode de travail qui lui est propre, l'auteur s'attache ici Ă aller Ă la rencontre de quelques Ăąmes face auxquelles, pour des raisons diverses, des corps maternels se sont fermĂ©s... ou n'ont pas pu s'ouvrir. Comment ces Ăąmes šnon dĂ©sirĂ©esš ont-elles vĂ©cu et compris le rejet ? Leur souffrance a-t-elle un sens ? Enfin, de part et d'autre du rideau de la vie, comment dĂšs lors se reconstruire... puis construire ? BrochĂ© 15 x 23 - 192 pages livre le non dĂ©sirĂ© .....bon le seul soucie c'est que ce livre n'est plus Ă©diter donc on le trouve en commande a la fnac ou via internet amazon ect mais au prix de 35 euro mais vaut le dĂ©tour moi j'en suis accro et ma beaucoup aider a comprendre et avancer ce trouve a la fnac au prix de 5 euros A l'aide d'une mĂ©thode de projection astrale, Daniel Meurois et Anne Givaudan ont suivi pendant neuf mois la grossesse d'une femme et ont observĂ© le processus d'incarnation de l'enfant Ă naĂźtre. Jour aprĂšs jour, semaine aprĂšs semaine, ils ont notĂ© les mĂ©tamorphoses que vit une Ăąme avant et pendant la naissance. Un regard neuf et spirituel nous est ici proposĂ© sur la vie dans le ventre maternel et l'accouchement, et sur les raisons de notre prĂ©sence sur Ă©dition par petit espoir arc en ciel le Jeu 26 Sep - 338, Ă©ditĂ© 1 fois tatiana1Nombre de messages 1080Localisation PACAJe suis Maman deAnges GuillaumeDĂ©cĂ©dĂ©e Ă 38 semaines de grossesseLe mon fils Guillaume dĂ©cĂ©dĂ© le 26/09/2011 d'une HYPOXIE PLACENTAIRE 3AP mon Papa est dĂ©cĂ©dĂ© le 12/05/2021 d'une crise cardiaqueDate d'inscription 19/09/2012Sujet Re si cela peux vous aider..... Mer 25 Sep - 1715 Merci pour les rĂ©fĂ©rences de ces 2 livres. Je les ai commandĂ©s. L'ĂȘtre humain a parfois besoin de spiritualitĂ© pour expliquer ce que la science n'a pas su rĂ©pondre. Il y a tellement de choses Ă©tranges et des miracles ici bas qui ne peuvent pas ĂȘtre expliquer rationnellement. Une cops fivette est tombĂ©e enceinte naturellement aprĂšs 10 ans de combat contre l'infertilitĂ© aprĂšs que son gygy lui ait dit qu'elle tombera jamais enceinte. Un miracle!!!! J'espĂšre trouver les rĂ©ponses Ă certaines de mes questions. Douces pensĂ©es Ă Luna et Ă tous nos Anges InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re si cela peux vous aider..... Jeu 26 Sep - 336 tatiana l'histoire que tu cite j'ai une ancienne colĂ©gue de travail qui Ă vĂ©cus pareilaprĂ©s un long combat contre l'infertilitĂ© elle Ă rennonçer Ă tous les traitement aprĂ©s trop d'Ă©chec et un jours elle es tomber enceinte et elle a un merveilleux petit prince alors qu'elle es infertile le mister de la vieles rĂ©ponse ne sont pas toujours lĂ ou ont les attendet certain rĂ©cit, histoire ou lecture spirituel peuvent soit aider Ă avancerĂ trouver les rĂ©ponsesou Ă avancermoi personnellement je suis trĂšs poser et de nature terre Ă terremais il y a des choses qui ne s'explique paset qui vienne comme une Ă©videnceje te souhaite une bonne lecture ont en parlera ..... ont es des mordu de lectureet comme le livre le pouvoir du moment prĂ©sent cet lecture diffĂ©rente apporte une vision et ouverture diffĂ©rente du monde spirituelqui oui peux apporter certaine rĂ©ponse que la sience elle n'a pas....en tout les cas je souhaite que cela t"apporte certaine rĂ©ponse ou comprĂ©hension des evenement du lien spirituel qui te lis a ton AngeDouce penser a Guillaume et tous les trĂ©sors du cielet bisous volant Ă toi ma belle InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re si cela peux vous aider..... Dim 29 Sep - 837 Le non-dĂ©sirĂ© livrePar Shakina dans Livres intĂ©ressants le 12 Avril 2010 Ă 1902LE NON DĂSIRĂ - Daniel MeuroisRencontre avec l'enfant qui nâa pas pu venir Paru en septembre 2002[color][font]AprĂšs l'immense succĂšs connu par "Les Neuf Marches", Daniel Meurois se penche une nouvelle fois sur les rouages subtils de la naissance et de la avec "Les Neuf Marches", on a dĂ©couvert, il y a quelques annĂ©es, le chemin qu'emprunte une Ăąme pour s'incarner, on ne savait toujours pas ce que vit un ĂȘtre qui ne parvient pas Ă venir au termes simples et prĂ©cis, c'est tout le problĂšme de l'avortement, des fausses-couches, des morts prĂ©maturĂ©es et des malformations qui est abordĂ© dans cet la mĂ©thode de travail qui lui est propre, l'auteur s'attache donc ici Ă aller Ă la rencontre de quelques Ăąmes face auxquelles, pour des raisons diverses, des corps maternels se sont fermĂ©s⊠ou nâont pas pu sâ ces Ăąmes šnon dĂ©sirĂ©esš ont-elles vĂ©cu et compris le rejet ? Leur souffrance a-t-elle un sens ? Enfin, de part et d'autre du rideau de la vie, comment dĂšs lors se reconstruire⊠puis construire ?Explicatif et dĂ©culpabilisant tout en demeurant responsabilisant, "Le Non dĂ©sirĂ©" a le mĂ©rite d'aborder d'une façon totalement nouvelle et aimante quelques-unes des Ă©preuves les plus intimes qui puissent toucher aujourd'hui un nombre croissant de femmes⊠et de travers un foisonnement de dĂ©tails et de rĂ©flexions, Daniel Meurois nous livre lĂ , encore une fois, une somme dâinformations sans guide apaisant pour mieux dĂ©passer des blessures banalisĂ©es, cachĂ©es et trop souvent niĂ©es.[/font][/color]POUR UNE MISE EN COEUR...[color][font]Oui, pour une mise en coeur... VoilĂ les premiers mots qui sont venus se glisser directement sous ma plume en prĂ©ambule Ă cet ouvrage. Comment, en effet, aborder d'une autre façon un tĂ©moignage de cette nature ?Rendre compte de l'itinĂ©raire intĂ©rieur de ceux qui vivent ce qu'on appelle pudiquement l'interruption volontaire de grossesse, parler du questionnement que suscitent les fausses-couches et les malformations, c'est assurĂ©ment emprunter soi-mĂȘme une route fait, tout au long de la rĂ©daction de presque 200 pages du "Non dĂ©sirĂ©", j'ai constamment eu la sensation de faire de l'Ă©quilibre sur une corde tendue au-dessus du vide ou, en d'autres termes et sans mauvais jeu de mots, de "marcher sur des oeufs". Lorsque l'on traite de thĂšmes aussi intimes que ceux exposĂ©s dans ce livre, on prend le risque de toucher chez nombre de lecteurs des blessures profondes ou mĂȘme encore Ă je me suis cependant lancĂ© dans cette direction, c'est parce qu'il m'est apparu Ă©vident que l'on ne traite pas une plaie ou une souffrance en dĂ©tournant simplement notre regard de sa rĂ©alitĂ©. On la cicatrise, on la guĂ©rit, on la dĂ©passe en osant se placer face Ă elle sans la nier, sans en avoir peur. On ne la traite, certes pas, par l'oubli ni par les lamentations et la pitiĂ© que celles-ci induisent mais, au contraire, par sa comprĂ©hension et par l'apprentissage de la que ce tĂ©moignage soit rĂ©alisable, il Ă©tait, bien sĂ»r, indispensable qu'une main me soit tendue "d'en-haut". Il fallait qu'il y ait un ou des ĂȘtres qui me prĂȘtent leur concours, c'est-Ă -dire qui m'acceptent comme spectateur respectueux de leurs faiblesses et de leurs forces tout au long de leur expĂ©rience de rejet. Il fallait surtout une Ăąme mĂ»re et beaucoup plus lucide que la moyenne qui m'ouvre Ă sa vie intime, qui m'invite Ă la saisir Ă la façon d'un fil s'est prĂ©sentĂ©e Ă moi sous le nom de Florence. Je l'ai suivie entre les mondes, hors de mon corps et selon le mĂȘme mode rigoureux de travail que la Rebecca des "Neuf Marches", il y a quelques chemin de complicitĂ©, pas toujours facile Ă parcourir, s'est Ă©tirĂ© sur un peu moins de six mois... Le temps qu'il lui fallait, Ă elle, pour fleurir Ă nouveau, et le temps aussi qui m'Ă©tait nĂ©cessaire, Ă moi, pour trouver les mots ainsi que vous en jugerez, je me suis appliquĂ©, comme toujours, Ă la plus grande des fidĂ©litĂ©s dans la retranscription des propos rapportĂ©s dans les pages de ce livre. Ceux-ci ne prĂ©tendent pas faire oeuvre littĂ©raire. C'est d'abord le tĂ©moin attentif qui s'est exprimĂ© Ă travers eux. Je les ai surtout voulu les plus simples et les plus directs possible, tels qu'ils sont sortis du coeur qui les l'on ne s'y trompe pourtant pas, derriĂšre leur apparent dĂ©pouillement se cachent souvent des vĂ©ritĂ©s bien plus profondes qu'il n'y paraĂźt... Des vĂ©ritĂ©s qui peuvent demander une certaine gymnastique intĂ©rieure ainsi que des horizons sans frontiĂšre, si on veut vraiment pĂ©nĂ©trer leur de la problĂ©matique des avortements, de l'amertume des fausses-couches et des interrogations souvent douloureuses de tout ce qui est liĂ© aux naissances difficiles exige de l'authenticitĂ©, de la prĂ©cision, du concret et, Ă©videmment, une bonne dose d'amour. Ce sont lĂ les outils avec lesquels j'ai prĂ©cision et le sens du concret ne sont absolument pas, en ce qui me concerne, incompatibles avec les notions mĂ©taphysiques. Il n'Ă©tait, par ailleurs, pas concevable ni souhaitable de contourner ces derniĂšres dans leur aspect parfois dĂ©stabilisant, si je voulais pouvoir offrir une vision des choses sortant du traditionnel contexte mĂ©dical, social, psychologique, religieux ou simplement voulu saisir la vie le plus prĂšs possible de son essence, dans ces mondes que l'on s'acharne officiellement Ă nier mais oĂč les vraies cartes se distribuent avec leurs comment et leurs me faut enfin remercier tout particuliĂšrement ici Florence pour la simplicitĂ©, le naturel et la force avec lesquels elle s'est livrĂ©e. C'est incontestablement grĂące Ă elle et Ă son intensitĂ© que j'ai l'espoir d'avoir fait oeuvre novatrice et utile avec "Le Non dĂ©sirĂ©".Je sais en cet instant que son Ăąme se joint Ă la mienne afin que de nouvelles fenĂȘtres de comprĂ©hension, de respect et de tendresse s'ouvrent sur la Meurois [/font][/color] InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re si cela peux vous aider..... Dim 29 Sep - 839 Les neufs marches livrePar Shakina dans Livres intĂ©ressants le 12 Avril 2010 Ă 1858Les neuf marches - Anne Givaudan et Daniel MeuroisHistoire de naĂźtre et de renaĂźtreAprĂšs avoir longuement investiguĂ© les univers de l'aprĂšs-vie, Daniel Meurois et Anne Givaudan ont aujourd'hui la possibilitĂ© de se pencher sur ce qu'on pourrait dĂ©finir comme Ă©tant le monde "d'avant la naissance".A l'aide de la mĂ©thode de projection de conscience qui leur est familiĂšre, ils ont suivi pendant 9 mois de grossesse, l'itinĂ©raire de Rebecca, une Ăąme qui s'apprĂȘte Ă revĂȘtir un corps de aprĂšs jour, ils ont fidĂšlement notĂ© les mĂ©tamorphoses que vit l'Ăąme qui s' tĂ©moignage s'attache donc Ă retracer les diverses mutations Ă la fois psychiques et physiques que chacun connaĂźt dans le ventre maternel et dans les mondes qui y par consĂ©quent un nouveau regard qui est proposĂ© ici sur la vie foetale ainsi que sur le processus de la Ă©criture simple et directe, ce livre, par son originalitĂ© et la somme d'informations qu'il offre, parlera sans nul doute, non seulement Ă ceux qui s'apprĂȘtent Ă donner naissance Ă un enfant ou qui l'on dĂ©jĂ donnĂ©e, mais aussi Ă tous ceux pour qui la vie est une perpĂ©tuelle source d' best-seller international qui a su toucher une multitude de parents et d'intervenants du monde mĂ©dical. ExtraitOn a Ă©videmment souvent parlĂ© de la Naissance et du mystĂšre de l'incarnation. Sans doute a-t-on, d'ailleurs, Ă©crit une infinitĂ© de volumes sur le sujet. Notre but n'Ă©tait certes pas d'en ajouter un de plus afin d'apporter notre propre quote-part Ă une somme dĂ©jĂ impressionnante d'informations tant psychologiques, religieuses que livre rĂ©sulte tout simplement d'une expĂ©rience dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle mĂ©rite l'Ă©pithĂšte d'Ă©trange... Une expĂ©rience que nous n'avons pas recherchĂ©e mais qui s'est offerte Ă nous spontanĂ©ment et que nous nous sommes scrupuleusement attachĂ©s Ă relater au jour le prĂ©sent, notre facultĂ© naturelle Ă provoquer la dĂ©corporation voyage astral nous a amenĂ©s Ă investiguer les "mondes de l'aprĂšs-vie" ainsi que d'autres univers plus subtils jamais les circonstances ne nous avaient permis d'entreprendre pleinement le voyage "inverse", c'est-Ă -dire celui qui mĂšne des mondes de lumiĂšre vers la En termes clairs, nous avons Ă©tĂ© sollicitĂ©s afin de suivre, pas Ă pas, l'itinĂ©raire d'un ĂȘtre en train de s' se passe-t-il au juste pour une Ăąme qui s'apprĂȘte Ă prendre un corps de chair et qui fait donc sien le ventre d'une mĂšre ? Par quelles phases d'Ă©volution passe-t-elle ? Comment son psychisme se modifie-t-il ? Que se passe-t-il au niveau de son fĆtus et que les yeux physiques ne perçoivent pas ?Autant de questions que les neuf mois nĂ©cessaires Ă la rĂ©daction de ce livre permettent, entre autres, d' d'emblĂ©e, nous n'avons pas choisi l'Ăąme qui s'incarne et qui demeure bien Ă©videmment le centre de ce travail. Celle-ci s'est prĂ©sentĂ©e Ă nous, en quelque sorte "mandatĂ©e" par une VolontĂ© lumineuse. Peut-ĂȘtre d'ailleurs ne la rencontrerons-nous jamais ne s'agit pas d'un ĂȘtre exceptionnel destinĂ© Ă marquer son temps. Le jeu aurait Ă©tĂ© faussĂ©. Il ne s'agit pas non plus d'une Ăąme encore engluĂ©e dans tous les piĂšges de la matĂ©rialitĂ©. Selon ses propres termes, elle est seulement une goutte parmi des milliers et des milliers d'autres qui ont compris que "la vĂ©ritable force et le germe de toute vĂ©ritĂ© rĂ©sident dans le coeur". Son but est de informations qu'elle nous a fournies pendant toute la grossesse de sa mĂšre, sa propre mĂ©tamorphose et celle de l'embryon puis du foetus qu'elle a appris Ă habiter ne constituent donc pas les enseignements d'un MaĂźtre de Sagesse. Leur valeur est tout autre. Nous la qualifierions d' "humaine" au sens noble et enrichissant du terme. C'est Ă ce titre qu'elle nous a touchĂ©s en tant que tĂ©moins et parfois aussi un peu acteurs de son il s'agit bien ici d'une aventure que de naĂźtre ou de renaĂźtre en conscience Ă la aborde bien Ă©videmment un certain nombre de sujets mĂ©taphysiques dont celui de la rĂ©incarnation, ce livre, on l'aura sans doute dĂ©jĂ devinĂ©, n'est ni un traitĂ© d'Ă©sotĂ©risme ni un rĂ©cit rĂ©pondant Ă une mode "nouvel Ăąge".Il ne veut ĂȘtre qu'un reportage, dĂ©nuĂ© d'artifices, mais tout vibrant d'une certaine lumiĂšre qui mĂšne au respect de la Vie et Ă la conscience de la chance que celle-ci reprĂ©sente. C'est cette lumiĂšre que nous avons tentĂ© de recueillir puis de reflĂ©ter aussi fidĂšlement que les pages de ce livre parviennent Ă faire Ă©clore un peu plus d'amour, de tendresse et de joie Ă la surface de ce monde, alors elles auront chantĂ© Givaudan & Daniel Meurois est sorti en poche, chez j'ai lu ; 218 pages InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re si cela peux vous aider..... Dim 29 Sep - 843 Lâatome-germe se densifie trois mois avant la procrĂ©ation physique et pĂ©nĂštre dans le corps de la femme par la semence paternelle au moment de la procrĂ©ation physique. Une fois celle-ci accomplie, mĂȘme si lâatome-germe est prĂ©sent dans lâovule, lâĂąme nâest pas encore prĂ©sente dans le ventre de la mĂšre. Il y a une pĂ©riode de 21 jours pendant laquelle lâĂąme pĂ©nĂštre dans lâaura du couple des parents avant de pouvoir avoir la possibilitĂ© Ă©nergĂ©tique de pouvoir entrer dans lâembryon. La premiĂšre pĂ©nĂ©tration de lâĂąme dans le fĆtus se passe aprĂšs 21 jours, quand le cĆur commence Ă battre. Avant ces 21 jours, le fĆtus ne contient pas de vie individuelle. Un avortement sans souffrance devrait donc se faire avant ces 21 jours. AprĂšs ces 21 jours, lâĂąme a pĂ©nĂ©trĂ© le fĆtus elle a commencĂ© Ă faire de petites incursions qui deviennent de plus en plus longues au fur et Ă mesure du dĂ©roulement de la grossesse. Pour une Ăąme, il nâest pas Ă©vident de rentrer dans la densitĂ© de la matiĂšre. Elle doit se faire Ă lâidĂ©e que ces deux personnes seront ses parents. LâĂąme qui opĂšre ce mouvement de descente est une Ăąme adulte ou qui se voit adulte, et non celle dâun petit enfant. Les premiĂšres pĂ©nĂ©trations dans ce fĆtus sont souvent vĂ©cues douloureusement pour cette Ăąme. Ce qui se passe sur le plan mĂ©canique, câest la formation sur le plan Ă©thĂ©rique de ce fĆtus les 4 Ă©lĂ©ments constitutifs, feu, terre, eau et air, sâunissent dans lâunivers Ă©thĂ©rique de façon Ă tricoter, Ă Ă©tablir la trame du futur fĆtus elles gĂ©nĂšrent le moule avant que la matiĂšre puisse vĂ©ritablement exister, comme pour la formation des bourgeons dâun arbre. Ce nâest quâĂ lâapparition des premiers organes physiques que lâĂąme peut descendre. La rate apparaĂźt en premier, puis lâembryon du cerveau. L âinformation de la vie premiĂšre sur le plan Ă©thĂ©rique semble venir de la rate, le petit soleil. Sur le plan Ă©thĂ©rique apparaĂźt ensuite le cĆur, puis le cerveau. Un point dans le cĆur humain a Ă©tĂ© mis en Ă©vidence qui, sâil est touchĂ©, provoque la mort. Ce point,connu des Ă©gyptiens sous le nom de point Vie, correspond Ă lâatome-germe. Toute la structure du corps et toutes les informations nĂ©cessaires Ă la vie, proviennent dâune interaction entre ce point et la rate, aprĂšs quoi tout sâorganise. Câest comme si toute lâorganisation de notre vie sâeffectuait Ă partir de ce point. Le cerveau nâest quâun relais, un centre de redistribution des forces. Les deux premiers mois sont les plus difficiles. Le troisiĂšme mois est trĂšs souvent vĂ©cu comme un grand sentiment de solitude pour lâĂąme. C âest aussi le moment oĂč cette Ăąme commence Ă reprendre conscience de la dualitĂ© telle quâon la connaĂźt sur Terre. Cette connaissance de la dualitĂ© dans lâautre monde existe aussi, mais nâest plus vĂ©cue, elle est comme une idĂ©e. Quand cela se passe, le sentiment de peur, voire de panique, rĂ©apparaĂźt. Le quatriĂšme mois se caractĂ©rise par un commencement dâendormissement de lâancienne personnalitĂ©, facilitĂ© par une ouverture Ă lâespace sonore et extĂ©rieur Ă celui de la mĂšre, et notamment Ă lâespace musical. Câest Ă ce moment lĂ aussi que la mĂšre commence Ă ĂȘtre perçue comme la future mĂšre par l'enfant. Ce qui est vrai du cĂŽtĂ© du bĂ©bĂ© est aussi vrai du cĂŽtĂ© de la future maman. Cette rĂ©alitĂ©-lĂ sâapprivoise des deux cĂŽtĂ©s. Au cinquiĂšme mois, la conscience qui sâincarne a de plus en plus de difficultĂ©s Ă remonter dans le monde dâoĂč elle vient. Elle a de plus en plus la sensation dâhabiter ce corps. LâĂąme est installĂ©e dans son fĆtus. Au sixiĂšme mois, lâĂąme commence Ă ĂȘtre habituĂ©e Ă son nouvel habitat pour pouvoir accepter tous les bruits de sa mĂšre la respiration, la circulation sanguine, et sa perception du monde extĂ©rieure sâen trouve encore amplifiĂ©e. La nature de lâunivers sonore ambiant de la famille devient encore plus importante. Câest aussi lâĂ©poque oĂč le squelette du fĆtus commence Ă gĂȘner lâĂąme, et est perçu comme les barreaux dâune prison. Alors lâĂąme a tendance Ă se dĂ©battre dans ce qui lui apparaĂźt comme une prison. Au septiĂšme mois, enfin, lâĂąme commence Ă parvenir Ă se sentir en tant quâenfant. Lâacceptation pleine se fait vers ce septiĂšme mois, ce qui implique une modification du physique. Avant cela, lâĂąme se prĂ©sente encore comme adulte. LâĂąme se prĂ©sente toujours sous les traits de la maniĂšre dont elle se voit et se sent. A partir du moment oĂč lâĂąme commence Ă se penser sous les formes dâun petit enfant, elle se prĂ©sente sous forme dâenfant, pas encore de bĂ©bĂ©, et la matiĂšre se modĂšle en fonction de lâimage que lâon se fait de soi. A ce mois sâopĂšre comme une sorte de rajeunissement. Câest aussi le moment choisi par la plupart des Ăąmes pour entrer de maniĂšre plus intense dans les rĂȘves des deux parents. Le mĂȘme processus se continue pendant les mois restants. Il arrive parfois que lâĂąme se raconte Ă ses parents dans les rĂȘves. Câest au huitiĂšme mois que commence Ă se tisser la corde dâargent qui va unir dĂ©finitivement le corps de lâĂąme Ă travers son corps Ă©thĂ©rique au corps physique du nouveau-nĂ©. Câest au huitiĂšme mois que croĂźt cette protubĂ©rance au niveau de lâombilic jusquâĂ lâaccouchement. A lâaccouchement, dans la majoritĂ© des cas, dans les moments qui prĂ©cĂšdent lâaccouchement, lâĂąme du futur bĂ©bĂ© nâest pas dans le corps de la mĂšre. A ce moment, il y a la prĂ©sence de deux ĂȘtres de lumiĂšre aux cĂŽtĂ©s de la mĂšre. Au-dessus du corps physique se trouve lâĂąme Ă environ 50 cm, avec Ă cĂŽtĂ© les deux ĂȘtres de lumiĂšre, dont lâun est Ă polaritĂ© masculine et lâautre fĂ©minine. Au moment de l'accouchement, ces deux ĂȘtres de lumiĂšre prennent cette corde dâargent et vont lâarrimer subtilement dans le corps de la mĂšre au niveau du corps Ă©thĂ©rique du bĂ©bĂ©. La corde dâargent est Ă©tirĂ©e jusque dans le corps Ă©thĂ©rique du bĂ©bĂ©. A partir de ce moment, lâaccouchement peut avoir lieu, et les contractions sont les derniĂšres avant lâaccouchement. La prĂ©sence de ces deux ĂȘtres constitue comme un pont magique entre les deux corde dâargent est trĂšs particuliĂšre Ă observer elle ressemble Ă un fil Ă©lectrique constituĂ© dâun grand nombre de petits fils parallĂšles. Chaque petit brin constituant cette corde dâargent correspond Ă un rĂ©seau des nadis majeurs, qui a pour fonction de conduire une des caractĂ©ristiques des attributs divins. Il y en a 72 000. Lâattache se fait souvent au troisiĂšme chakra, mais avant se crĂ©e un point entre lâombilic et le chakra cardiaque. Il se dessine comme un V» sur la cage thoracique. Dans les heures ou minutes qui suivent la naissance, le bĂ©bĂ© est encore complĂštement conscient de qui il est et dâoĂč il vient. Et câest un moment extrĂȘmement important pour communiquer avec lui avec des mots d âadultes. Le bĂ©bĂ© peut alors exprimer sur son visage les rĂ©ponses Ă nos questions. Il porte dans son regard les paysages dâoĂč il vient. Il est capable de toutes les gammes des Ă©motions Ă ce moment-lĂ . Et progressivement sâopĂšre lâoubli, au dĂ©part du chakra cardiaque, qui se manifeste dans la rĂ©gion du thymus. Un liquide en quantitĂ© infinitĂ©simale qui progressivement agit Ă travers les nadis et les systĂšmes glandulaires. Bien quâil nous semble que cette mĂ©moire nous aiderait, cet oubli nous permet de ne pas nous souvenir de toutes les souffrances vĂ©cues et qui nous seraient plus une charge quâune aide. Le souvenir des vies passĂ©es nĂ©cessite une rĂ©elle prise de terre pour pouvoir faire la part des choses entre cette vie prĂ©sente Ă vivre complĂštement et toutes ces vies passĂ©es qui existent aussi en mĂȘme temps. La difficultĂ© est de ne pas mĂ©langer les relations humaines et de rester qui on est dans le moment prĂ©sent et de ne pas emmĂȘler les fils des histoires. Le tout est de sentir quand parfois on doit laisser monter les Ă©manations du passĂ© et quand il est plus sage de les mettre de cĂŽtĂ©. Sans raison thĂ©rapeutique, il est prĂ©fĂ©rable de ne pas forcer les barriĂšres de lâoubli, car cela peut gĂ©nĂ©rer des fausses mĂ©moires et des troubles psychologiques importants. En fait, il y a trĂšs peu de choses Ă apprendre, mais Ă©normĂ©ment de choses Ă dĂ©sapprendre. La connaissance de notre ĂȘtre sâopĂšre par lâĂ©limination de tout le superflu que lâon a accumulĂ© dans notre mental profond et qui est devenu un conditionnement trĂšs subtil depuis des siĂšcles et plus. Le chemin intĂ©rieur nâest pas stĂ©rĂ©otypĂ© il nâest pas toujours nĂ©cessaire de mĂ©diter ou prier par des mĂ©thodes traditionnelles ou stĂ©rĂ©otypĂ©es. Notre corps et notre Ăąme nâont pas toujours besoin des mĂȘmes aliments. Ne pas mĂ©diter ne signifie pas que lâon passe Ă cĂŽtĂ© de notre ĂȘtre profond. Etre sur son chemin,câest avant tout ĂȘtre vrai avec soi et les autres. La vĂ©ritĂ© qui existe derriĂšre la vĂ©ritĂ©, tout comme le temps derriĂšre le temps,est fondamentale. On peut facilement se crĂ©er des vĂ©ritĂ©s qui nâen sont pas. Il est essentiel de trouver et reconnaĂźtre la vraie vĂ©ritĂ© derriĂšre nos vĂ©ritĂ©s inventĂ©es pour nous arranger dâune maniĂšre ou dâune autre, si lâon veut avancer sur notre chemin en accord avec notre contrat de vie. Toucher notre vĂ©ritable vĂ©ritĂ© est la plus grande aide Ă notre Ă©volution. Le plus grand obstacle est notre orgueil. Câest donc un ĂȘtre pleinement adulte qui sâincarne, et non pas une larve. Cet ĂȘtre adulte a besoin quâon lâĂ©coute et quâon le considĂšre en tant que tel, il a un immense besoin dâamour. La descente sur Terre est un immense saut dans le vide, mĂȘme si on sait quâon y sera bien accueilli. De la mĂȘme maniĂšre que lorsquâon quittera cette Terre Ă notre mort, câest toujours un arrachement. Ce nâest que lâacceptation complĂšte qui peut panser ces blessures si cela peux vous aider..... Page 1 sur 1 Sujets similaires» Vous aimez Ă©crire? Vous pourriez nous aider!» Ressentez-vous cela ?» Je voulais partager cela avec vous.» pouvez-vous m'aider?» trouble de mĂ©moire, cela vous est il arrivĂ© aussi ?Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumNos Petits Anges au Paradis DEUIL PĂRINATAL GĂNĂRALSauter vers Partagez cette page!Suivez-nous!Nouvelles en bref RessourcesConsultez la liste complĂštedes diffĂ©rentes ressources et groupes de soutien disponibles au QuĂ©becCauses de dĂ©cĂšs pĂ©rinatalDocumentationFĂȘte des Anges15 OCTOBREJournĂ©e de sensibilisation au deuil pĂ©rinatal ContactUn mot de la fondatrice
Sujet poĂ©sie et chanson mĂ©diĂ©vales, humour mĂ©diĂ©val, Goliards, poĂ©sie goliardique, chanson Ă boire, latin, chants de Benediktbeuern PĂ©riode moyen-Ăąge central, XI au XIIIe siĂšcle Titre Bache, Bene Venies », Carmina Burana, Auteur anonyme. Compositeur Carl Orff InterprĂštes Oni Wytars & Ensemble Unicorn Bonjour Ă tous, la faveur de la fin de semaine, revenons un peu Ă la bonne humeur et Ă la fĂȘte avec la poĂ©sie goliardique de la Cantate Carmina Burana de Carl Orff, tirĂ©e elle- mĂȘme du manuscrit ancien du moyen-Ăąge central appelĂ© le Codex Buranus 179 et connu encore sous le nom des Chants de Benediktbeuern. Codex Buranus, dĂ©tail miniature, poĂ©sie goliardique, chanson Ă boire, moyen-Ăąge central Comme pour les plus de trois-cents autres textes et poĂ©sies du manuscrit, lâauteur du chant du jour est restĂ© anonyme. A la maniĂšre des goliards, ces joyeux clercs itinĂ©rants, quelque peu portĂ©s sur la boisson et les plaisirs de la chair, on cĂ©lĂšbre le Dieu Bacchus dans cette chanson Ă boire et, avec lui, les plaisirs du vin. Chanson Ă boire latine du moyen-Ăąge central Oni Wytars & Ensemble Unicorn ous avons dĂ©jĂ mentionnĂ© ici, Ă plusieurs reprises, les deux formations Oni Wytars et Unicorn toutes entiĂšres dĂ©diĂ©es au rĂ©pertoire musical mĂ©diĂ©val et qui ont alliĂ©es leurs talents et leurs artistes Ă la faveur de plusieurs productions. En 1997, dans lâalbum intitulĂ© Carmina Burana, Medieval Poems and songs » dont est extraite la piĂšce du jour et donc nous avons Ă©galement dĂ©jĂ parlĂ© ici, les deux ensembles allemand pur Oni Wytars et autrichien pour Unicorn rendaient hommage Ă la cantate de Carl Orff et Ă la poĂ©sie goliardique. Bache, bene venies », cette vĂ©ritable ode Ă Bacchus et au vin ouvrait dâailleurs lâalbum et lui donnait le ton. Bache, bene venies, les paroles latines et leur adaptation/traduction libre en français Bache, bene venies gratus et optatus, per quem noster animus fit letificatus Bacchus, soit le bienvenu, Toi le plaisant et dĂ©sirĂ©, Par qui notre esprit Se remplit de joie. Istud vinum, bonum vinum, vinum generosum reddit virum curialem, probum, animosum Ce vin, ce bon vin, Le vin gĂ©nĂ©reux, Rend lâhomme noble, Probe et courageux. Bachus forte superans pectora virorum in amorem concitat animos eorum Bacchus en dominant Le cĆur des hommes Attise lâamour Dans leur Ăąme Bachus sepe visitans mulierum genus facit eas subditas tibi, o tu venus Bacchus, qui visite souvent Les femmes, Les subjugue et les soumet, Ă VĂ©nus. Bachus venas penetrans calido liquore facit eas igneas veneris ardore Bacchus, en pĂ©nĂ©trant les veines De sa chaude liqueur Les enflamme toutes Ă la fois Du feu de VĂ©nus. Bachus lenis leniens curas et dolores confert jocum, gaudia, risus et amores Bacchus adoucit et allĂšge Les soucis et les peines, Et prodigue jeux, joies, Rires et amours. Bachus mentem femme solet hic lenire, cogit eam citius viro consentire. Bacchus apaise toujours Lâesprit des femmes, Et les pousse plus facilement A consentir leurs amants. A qua prorsus coitum nequit impetrare, bachus illam facile solet expugnare. A celle dont on ne pouvait Obtenir la jouissance, Bacchus en facilite La conquĂȘte. Bachus numen faciens hominem jocundum, reddit eum pariter doctum et facundum. Bacchus rend puissant Lâhomme heureux, Et le fait Ă©galement Aussi savant quâ Ă©loquent. Bache, deus inclite, omnes hic astantes leti sumus munera tua prelibantes. Bacchus, illustre dieu, Chacun de nous ici est heureux De cĂ©lĂ©brer tes bienfaits. Omnes tibi canimus maxima preconia, te laudantes merito tempora per omnia. Tous nous chantons Tes plus grandes louanges et tes grands mĂ©rites Pour les siĂšcles des siĂšcles. En vous souhaitant une belle journĂ©e. Fred Pour A la dĂ©couverte du monde mĂ©diĂ©val sous toutes ses formes. Sujet musique et chanson mĂ©diĂ©vales, poĂ©sie goliardique, golliards, poĂ©sie latine et satirique PĂ©riode XIIe, XIIIe siĂšcle, moyen-Ăąge central Titre Tempus Est iocundum Carmina Burana Manuscrit ancien Codex Buranus 179 Compositeur Carl Orff Karl InterprĂštes Oni Wytars & ensemble Unicorn Bonjour Ă tous, ous vous proposons de revenir, aujourdâhui, sur la Cantate Carmina burana de Carl Orff, tirĂ©e du manuscrit ancien Codex Buranus 179, connu aussi sous le nom de Chants de Benediktbeuern. Nous en avons dĂ©jĂ parlĂ©, ici, Ă plusieurs reprises, ce manuscrit ancien du moyen-Ăąge central est devenu cĂ©lĂšbre, largement grĂące au compositeur allemand qui, au passage, a contribuĂ© Ă populariser » Ă©galement ainsi la poĂ©sie des Goliards, ces jeunes Ă©tudiants ou clercs quelque peu dĂ©voyĂ©s qui, au XIIe siĂšcle sillonnait la France pour chanter en latin leurs amours, leurs joies et aussi leur moment de fĂȘtes et de perdition. Enluminure tirĂ©e du Codex Buranus 179 Carmina Burana La formation Oni Wytars en collaboration avec lâensemble Unicorn ette fois-ci, la piĂšce que nous partageons est la chanson Tempus Est iocundum », interprĂ©tĂ©e conjointement et de maniĂšre trĂšs Ă©nergique par lâexcellent ensemble Unicorn, originaire dâAutriche et les membres de la formation Oni Wytars. FormĂ© en 1983 en Allemagne, par le compositeur, musicien et vielliste Marco Ambrosini, lâensemble Oni Wytars se dĂ©die Ă un rĂ©pertoire qui va du monde mĂ©diĂ©val Ă celui de la renaissance, en Ă©largissant son champ dâinvestigation musical et instrumental au berceau mĂ©diterranĂ©en et Ă des piĂšces en provenance du monde byzantin ou de lâEst de lâEurope. La qualitĂ© des artistes qui le composent les ont amenĂ©s Ă participer Ă des concerts ou productions en collaboration avec dâautres formations, et ils font eux-mĂȘme appel, Ă lâoccasion, Ă dâautres musiciens ou formations comme ici dans cette interprĂ©tation de Carmina Burana avec lâensemble Unicorn. Pour faire partager sa passion, Oni Wytars organise encore des stages de formations Ă la musique ancienne. Les quelques 15 albums quâils ont produit Ă ce jour se trouvent Ă la vente sur leur site web hĂ©las pour le moment seulement disponible en allemand et japonais mais on en trouve Ă©galement quelques uns sur Amazon ou sur le site de la FNAC. Quand au fondateur du groupe, Marco Ambrosini portrait ci-contre sa renommĂ©e nâest plus Ă faire et il compte une participation sous formes diverses dans plus de 110 albums, autour des musiques anciennes, et ce au niveau international. Les paroles de Tempus est iocundum et leur traduction adaptation en français Tempus est iocundum, o virgines, modo congaudete vos iuvenes. Le temps est joyeux, O vierges, RĂ©jouissez-vous avec Vos jeunes hommes. Oh â oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Mea me comfortat promissio, mea me deportat negatio. Je suis rĂ©confortĂ©e Par ma promesse, Je suis abattue par mon refus Oh â oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Tempore brumali vir patiens, animo vernali lasciviens. Au solstice dâhiver Lâhomme patient, Par lâesprit printanier Devient folĂątre. Oh â oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Mea mecum ludit virginitas, mea me detrudit simplicitas. Ma virginitĂ© Me rend folĂątre, Ma simplicitĂ© Me retient. Oh â oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Veni, domicella, cum gaudio; veni, veni, pulchra, iam pereo. Viens, ma maĂźtresse, Avec joie, Viens, viens, ma toute belle, DĂ©jĂ je me meure ! Oh â oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Oh, oh, oh, une belle journĂ©e Ă tous! Fred Pour A la dĂ©couverte du monde mĂ©diĂ©val sous toutes ses formes Sujet poĂ©sie et chanson mĂ©diĂ©vales, poĂ©sie morale, poĂ©sie goliardique, golliards, poĂ©sie latine, traduction français moderne. PĂ©riode XIIe, XIIIe siĂšcle, moyen-Ăąge central Titre O fortuna, Carmina Burana Manuscrit ancien chants de Benediktbeuern Compositeur Carl Orff Karl Chef dâOrchestre Orchestre Berlin Orchestra German Opera Bonjour Ă tous, ous revenons, aujourdâhui, vers une piĂšce dâanthologie de la musique classique moderne » composĂ©e dans les annĂ©es 35 par Carl Orff et basĂ©e sur le manuscrit ancien des chants de Benediktbeuern du nom du monastĂšre dans lequel on le trouva dans le courant du XIXe siĂšcle. VĂ©ritable anthologie de la poĂ©sie lyrique, profane et goliardique des XIIe, XIIIe siĂšcles, lâouvrage contient plus de trois cent chants aux thĂšmes aussi divers que le jeu, lâamour, lâalcool, des piĂšces satiriques et moralisantes mais aussi deux piĂšces de théùtre dâinspiration plus liturgique. La grande majoritĂ© des textes est en latin et quelques uns des textes sont en germain et en langue romane. Certains des chants sont annotĂ©s musicalement mais ce nâest pas le cas de tous. Le compositeur allemand Carl Orff 1895-1982 a grandement contribuĂ© Ă la popularisation dâune partie de ces poĂ©sies qui lui ont inspirĂ©es la cantate Carmina Burana . LâĆuvre a fait, depuis, le tour du monde, et son succĂšs ne se tarit toujours pas puisquâelle continue dâĂȘtre jouĂ©e jusquâĂ ce jour par de nombreux orchestres et dans de nombreux pays. Ici, câest la mythique introduction et fermeture de cette Ćuvre gigantesque que nous vous proposons et qui a pour titre o Fortuna ». Du point de vue du manuscrit, la piĂšce du jour se trouve sur le mĂȘme feuillet que celui de lâillustration de la roue de la Fortune voir reproduction ci-dessous. La symbologie en est claire, la roue tourne dans le sens des aiguilles dâune montre et conte lâimpermanence de la Fortune » pris au sens chance » succĂšs » destinĂ©eheureuse » sort » et pas nĂ©cessairement monĂ©taire comme on lâentend souvent au sens moderne du terme. Regno, regnavi, sum sine regno, regnabo, Je rĂšgne, jâai rĂ©gnĂ©, je ne rĂšgne plus, je rĂ©gnerai ». Le roi perd sa couronne, choit, nâest plus rien et puis, la regagne. Jouet de la fortune, lâhomme ne contrĂŽle pas sa destinĂ©e. Il ne peut que subir ce que le sort personnifiĂ© ici au centre de lâillustration, lui rĂ©serve. On trouve encore sĂ»rement derriĂšre cela, lâidĂ©e quâil faut se rĂ©soudre Ă nâavoir que peu de prise et de satisfaction en ce bas-monde. Dans le moyen-Ăąge chrĂ©tien et mĂȘme pour la pensĂ©e la plus profane de cette Ă©poque, le paradis reste Ă jamais un ailleurs que se situe toujours dans lâaprĂšs-vie. Le manuscrit des chants de Benediktbeuern ou Carmina Burana 1225-1250 O Fortuna » de Carmina Burana les paroles traduites en français actuel O fortuna Velut Luna statu variabilis, semper crescis aut decrescis; vita detestabilis nunc obdurat et tunc curat ludo mentis aciem, egestatem, potestatem, dissolvit ut glaciem. O Fortune Comme la lune A lâĂ©tat changeant Toujours tu croĂźs Ou tu dĂ©crois. La vie dĂ©testable Dâabord opprime Et puis apaise Par un jeu Ă lâesprit aiguisĂ©. La pauvretĂ© Le pouvoir Elle les fait fondre comme la glace. Sors immanis et inanis, rota tu volubilis, statu malus, vana salus, semper dissolubilis obumbrata et velata michi quoque niteris; nunc per ludum dorsum nudum fero tui sceleris. Sort monstrueux Et informe, Toi la roue changeante, Une mauvaise situation, Une prospĂ©ritĂ© illusoire, Fane toujours, DissimulĂ©e Et voilĂ©e Tu tâen prends aussi Ă moi Maintenant par jeu, Et jâoffre mon dos nu A tes intentions scĂ©lĂ©rates. Sors salutis et virtutuis michi nunc contraria est affectus et defectus semper in angaria Hac in hora sine mora corde pulsum tangite, quod per sortem stemit fortem, mecum omnes plangite! Sort qui apporte le salut Et le courage Tu mâes maintenant opposĂ© Affaibli Et Ă©puisĂ© Comme de la mauvaise herbe. A cette heure, Sans tarder CĆur de cordes vibrantes Puisque le sort Renverse mĂȘme le fort Venez tous pleurer avec moi ! En vous souhaitant une fort belle journĂ©e! Fred Pour Lâardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce quâelle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus Ier s. av. Sujet folk nĂ©o-mĂ©diĂ©val, musique monde mĂ©diĂ©val, théùtre visuel Groupe Strella do Dia Ă©toile du jour RĂ©pertoire manuscrits, danses et chants historiques Origine Portugal CrĂ©ation du groupe 2000 Bonjour Ă tous, ous vous proposons, aujourdâhui, de la musique mĂ©diĂ©vale aux notes folk », en provenance du sud de lâEurope avec les troubadours de Strella do Dia, une bande dâartistes portugais qui sâattelle Ă faire revivre le moyen-Ăąge musicalement et visuellement. NĂ© dans les annĂ©es 2000, le groupe parcoure les festivals historiques et mĂ©diĂ©vaux dâici et dâailleurs pour faire partager leur passion de la musique et du monde mĂ©diĂ©val. Sâappuyant sur des sources historiques dâĂ©poque, on leur doit, Ă ce jour, trois albums dans lesquels ils reproduisent des titres inspirĂ©s de manuscrits aussi variĂ©s que les Cantigas de Santa Maria, les Carmina Burana, le Livre Vermeil de Montserrat, ou encore les Cantigas de Amigo; manuscrit composĂ© au XIIIe siĂšcle par Martin CĂłdax, les Cantigas de Amigo sont aussi un genre poĂ©tique galĂ©co-portugais dans le registre de lâamour courtois. Dans leur rĂ©pertoire et leur production, ce groupe de troubadours des temps modernes, fait aussi revivre des danses mĂ©diĂ©vales comme lâEstampie, la Saltarelle et la Ductia. Vous pourrez trouver plus dâinformations sur leurs productions ainsi que leur programme de festivals sur leur site web version française, ainsi que sur leur chaĂźne youtube. Ils semblent tout de mĂȘme se produire plus largement au Portugal et en Espagne, câest dire si dans ces pays lĂ Ă©galement, les festivals et autres festivitĂ©s autour de la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale ne manquent pas. Les Cantigas de Amigo de Martin CĂłdax, Manuscrit de Vintel, XIIIe siĂšcle, omme toujours, quand le moyen-Ăąge sâinvite dans notre monde moderne, son hĂ©ritage historique et musical laisse place Ă la libre interprĂ©tation et câest plutĂŽt vers des notes folks et des rythmes enlevĂ©s que le groupe portugais nous entraĂźne. Il faut souligner, ici, les moyens sĂ©rieux investis dans la rĂ©alisation de la plupart de leurs vidĂ©os autant que la qualitĂ© dans la prise de son. Ce sont des choses qui ne sont, hĂ©las, pas toujours au rendez-vous pour valoriser Ă leur juste mesure les productions de ce type de troubadours et de groupe musical. En vous souhaitant une trĂšs belle journĂ©e. Fred Pour A la dĂ©couverte du moyen-Ăąge sous toutes ses formes Navigation des articles Explorer le Monde MĂ©diĂ©val sous toutes ses formesRT@oupscsmoi: Actuellement besoin du livre « Apaise ton coeur et fleuris ton Ăąme » 22 Oct 2021
ï»żzoom_out_map chevron_left chevron_right Ă travers ce livre, l'objectif est dâapporter une lueur d'espoir, de rĂ©confort et d'apaisement. 9,48 ⏠TTC 9,48 ⏠HT block Rupture de stock Partager Partager Tweet Pinterest BasĂ© sur 1 avis Voir les avis Livraison GRATUITE Ă partir de Details Avis clients Avis Ă propos du produit Voir l'attestation 01â 02â 03â 04â 15â 10/10BasĂ© sur 1 avis Fanta T. PubliĂ© le 01/08/2022 Ă 1051 Date de commande 06/07/2022 5 Livre trĂšs intĂ©ressant chat Commentaires 0 Les clients qui ont achetĂ© ce produit ont Ă©galement achetĂ©... Box Al Imam Aout 19,90 ⏠J'apprend Ă prier comme le ProphĂšte version fille - Al Hadith 4,27 ⏠La mĂ©decine prophĂ©tique - Ibn AlQayyim - Editions Tawbah 14,22 ⏠Les actes ne valent que par leurs intentions - Ibn Taymiyyah - Tawhid 8,00 ⏠LE DHIKR DU MATIN ET DU SOIR TIRĂ DU CORAN ET DE LA SUNNA - SAĂD AL-QAHTĂNĂ - BLANC - EDITIONS AL-HADITH 1,90 ⏠Le Livre de La Vertu 9,47 ⏠Muhammad, le dernier Messager - Amin Salih collection les valeurs de l'islam - Al Hadith 2,84 ⏠La PriĂšre De Nuit - Qiyam Al-Layl - Sultan Al A'id - Dar al muslim 2,00 âŹ
Chantal: Merci Mathilde pour votre accompagnement, vous nous aidez Ă prendre conscience de notre potentiel, de qui nous sommes, l'ouverture de notre cĆur, notre vrai soi, retrouver l'amour de soi, notre crĂ©ativitĂ©, apprĂ©hender et guĂ©rir nos blessures pour une vie Ă©panouie. Faire un don.
Lelivre « apaise ton cĆur et fleuris ton Ăąme » vraiment jâaime trooop . 29 Oct 2021Apaiseton cĆur et fleuris ton Ăąme. book. Read 2 reviews from the world's largest community for readers.nZf4G.