Citationfois est Découvrez une citation fois est - un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase fois est issus de livres, discours ou entretiens. Une Sélection de 2260 citations et proverbes sur le thÚme fois est. 2260 citations < 1 3 4 5 6

Nous embarquons. Je me retrouve assise Ă  cĂŽtĂ© d’une passagĂšre dont on dirait qu’elle agonise. ProfondĂ©ment endormie, elle a le teint d’un spectre, que la lumiĂšre crue dĂ©range. Face au stewart, loin du hublot, nous dĂ©collons mer de nuages, bleu dĂ©sertique le paradis est assez inquiĂ©tant. 9h00 heure locale. PremiĂšres pertes de soi. Je me rĂ©veille, enfin, dans une autre contrĂ©e. J’ouvre pour la premiĂšre fois les guides et cartes qui jalonneront mon sĂ©jour, car il faut dĂ©cider d’un quartier oĂč rĂ©sider. Je prends le temps, accapare un espace aux abords de l’aĂ©roport, trĂšs calme, mais mes papiers s’envolent. Je ne sais comment rejoindre la ville ; mon guide n’est pas trĂšs clair, et au fond il ne sert a rien. Renseignements pris, je finis par attendre un bus. Il fait beau. Ne restent plus du temps d’avant que quelques vagues souvenirs, car dĂ©jĂ  je plonge dans ce bain de soleil Ă©rotique qui embrase les alentours. Lisbonne sensuelle, je t’ai enfin trouvĂ©e ! Premiers mots incompris, premiĂšres phrases indĂ©cises, en portugais. Mais j’apprends que ce peuple est rĂ©putĂ© pour sa gentillesse ; ils me pardonneront. Des Anglais, des Allemands personne encore n’a perdu sa nationalitĂ©, mais dĂ©jĂ  je ne parle plus français, tachant de me fondre parmi la petite foule. Le bus, enfin, nous emmĂšne en plein cƓur, Ă  travers une banlieue exotique, plantĂ©e de palmiers. Je ne sais oĂč descendre, car j’ai finalement dĂ©cidĂ© d’aller au hasard. Alors je glisse de maisons en maisons, de places en avenues larges et feuillues, jusqu’à ce que quelque chose m’arrĂȘte. AbsorbĂ©e par ce que je vois, je m’aperçois tout Ă  coup que j’ai Ă©tĂ© jusqu’au terminus, le Cais do SodrĂ©, c’est-Ă -dire la gare ferroviaire j’ai traversĂ© la ville, assez voyagĂ©, je peux dĂšs Ă  prĂ©sent repartir ! Une jeune femme, me voyant paniquĂ©e, m’offre un plan. Tout n’est pas perdu. FlanquĂ©e de mes bagages, au bord du Tejo, la Mer de Paille, comme on l’appelle ici, le fleuve nourricier qui jadis inspirait tant les poĂštes, et forme comme une mer intĂ©rieure aux reflets verts et jaunes, j’apprĂ©hende la gare dĂ©corĂ©e d’azulejos ces carreaux de faĂŻence colorĂ©s qui dessinent, souvent en bleu, des trompe-l’Ɠil et des motifs gĂ©omĂ©triques, qui vous emporte vers l’ocĂ©an, Ă  qui Lisbonne tourne presque le dos. Je commence Ă  errer, le long des quais en travaux, au hasard sinon vers l’ouest. DĂ©jĂ  Lisbonne m’a engloutie. Couleur de sable, couleur de sang, jamais les murs ne sont criards. Lisbonne, surnommĂ©e la ville blanche et pourtant sa pierre est plutĂŽt ocre, terreuse, ses nuances infinies, un peu sales, mĂȘme. Rien n’est tranchĂ©, mais toujours en suspens, et se dĂ©place en d’infinies nuances que l’on ne peut dĂ©crire, sous un soleil dorĂ© qui rehausse les contrastes. Je pressens quelque chose comme un recommencement qui ne serait pas dĂ©finitif, une nouvelle vie sans absolu, sans illusion, mais la belle illusion de la vie, offerte lĂ , devant moi, qui s’échappe des sensations, indĂ©pendante et magnifique comme une lune qu’on ne saurait attraper. J’atteins ma premiĂšre destination, la Praça do ComĂ©rcio, vide et trop spacieuse, mais pas de taille inhumaine. Elle accueille la lumiĂšre et les voyageurs dans un vrai jaune terrien ; une statue en son centre l’habille, seule. Un marchand de glace improbable - il n’y a personne en ce lieu touristique sans ombre, sous la canicule - attend. Pour ma part je prĂ©fĂšre suivre les voies des trolleys, sĂ»re qu’alors elles me mĂšneront quelque part, lĂ  ou je sais qu’il y a des pensĂŁos, dans le quartier Alfama, quand soudain, rua Bacalhoeiros, un homme me hĂšle et, sans que je lui ai rien demandĂ©, me dit qu’il y en a une lĂ , tout prĂšs ; n° 8 - 1er Ă©tage de la Casa dos Bicos, curieuse bĂątisse dont la façade est couverte de pointes en pierre. Je prĂ©fĂšre, assez fiĂšre, monter au second, oĂč je sais que s’en trouve une autre. Mais la sonnerie est si discrĂšte que je me demande si c’est bien la bonne porte. La logeuse, petite dame Ă  lunettes, a l’allure internationale d’une concierge, et ne parle pas un mot d’anglais, ni de français, ni d’espagnol ; le contact est pourtant passĂ©. Elle insiste pour me demander si je suis seule - j’insiste aussi. Pour moi ce sera la chambre n° 9, une chambre pour deux qui reviendrait moins cher. Quatre nuits prĂ©vues. Je m’installe, me dĂ©fait de la France. Il est temps de me reposer. 15h00. Ai-je dit que la chambre n’avait pas de fenĂȘtres ? Une penderie, dont le miroir est dĂ©formant, un lavabo surplombĂ© par un miroir penchĂ©, une coiffeuse et sa psychĂ© trouble, deux tables de nuit, deux chaises, constitueront tout mon mobilier - plus une tĂ©lĂ©vision, accrochĂ©e au-dessus de la penderie, que je n’avais pas vue de prime abord. Le plafond est d’une hauteur Ă©trange ni assez haut pour y loger une mezzanine, ni assez bas pour satisfaire aux normes. Impossible de se retrouver dans aucun des miroirs ; on ne peut s’y voir en vĂ©ritĂ©. Cela vaut mieux probablement
 AprĂšs une sieste, une douche, j’ausculte les plans. Je suis la voie que je m’étais tracĂ©e. Pour oĂč dĂ©jĂ  ? Je sors. Quartier Baixa. J’opte pour la droite ; tout est fonction de la lumiĂšre, de la rĂ©sistance du sol sous mes pas, des murs recouverts d’azulejos. De larges rues rectilignes dessinent des perspectives inattendues, et recueillent sur le sol pavĂ© l’ombre des immeubles aux balcons forgĂ©s. J’aperçois la silhouette de Bernardo Soares, et celles de toutes les petites gens laborieuses, enfants de l’ombre et de l’ennui au dos courbe, qui glissent sur le sol lisse et tendre de ce quartier calme et bourgeois, et commercent. Je n’ai pas encore mangĂ©, aussi je m’arrĂȘte au restaurant rapide O Brasileira, populaire et vĂ©tuste une touche d’exotisme dans l’exotisme. J’achĂšte un appareil photo jetable, et dĂ©jĂ  j’atteins la Praça Pedro IV, qui me semblait pourtant beaucoup plus lointaine, sur mon plan, lorsque je rĂ©alise que c’est le jour anniversaire de la RĂ©volution des ƒillets. Comment cela a-t-il pu m’échapper ? Nouvel arrĂȘt. Manifestement tout est allĂ© trop vite ; je suis passĂ©e sans rien voir. Les manifestants ont une joyeuse indiffĂ©rence ; ils sont peu nombreux en fait. Peut-ĂȘtre est-ce dĂ©jĂ  fini, et la foule se disperse. Maintenant je remarque les fleurs rouges Ă  la boutonniĂšre, les habits du dimanche que portent les petites filles. Sur la place, un vieux char bariolĂ© Ă  la peinture en bombe, une profusion de fleurs et de slogans pacifiques. Je ne peux m’empĂȘcher de penser Ă  la RĂ©volution Française, qui jamais n’autoriserait ces tags sur un appareil militaire. Mais ici tout est limpide, et il suffit de s’y plonger, sans avoir peur de se noyer au pire, quelque accident de surface accroche nos sensations, et ce sont autant de coquillages pour la pensĂ©e. Je ne sais trop quelle direction prendre, maintenant, sauf celle de revenir en arriĂšre. Allons Ă  l’ouest quartier Socorro, en hauteur. Mais pour sortir du terre-plein il faut aller Ă  l’est - je renonce pour un temps Ă  mes rĂ©flexes parisiens de traverser n’importe ou n’importe quand -. Du coup un bĂątiment Ă  gauche m’intrigue et m’attire, tout en arabesques. Adieu Socorro, j’y entre comme je vois que personne ne surveille, monte les escaliers, sans toujours savoir oĂč je suis, et finis par rejoindre la lumiĂšre - la sortie, de ce qui n’était en fait qu’une gare - autre ville, autre ambiance, qui ressemble un peu aux escaliers de Montmartre, mĂȘme s’ils ne sont pas si raides. Je monte, longeant les librairies d’occasion et les petits hĂŽtels, sur les pavĂ©s envahis de mousse et de petites plantes - avec l’intention d’arriver au point le plus haut - peine perdue. Je m’arrĂȘte Ă  un croisement pour savoir enfin oĂč je suis ; du coup je pars Ă  gauche. Petites ruelles merveilleuses et sordides, le linge pantelant ; les balcons des maisons Ă  deux Ă©tages sont fleuris. Je voudrais prendre des clichĂ©s de ce quartier populaire, mais il faudrait tout photographier, alors je renonce mon souvenir en sera d’autant plus vivant. Je redescends, remonte, me perds dans ce dĂ©dale de rues, jusqu’à dĂ©boucher sur la Praça CamĂ”es, qui me déçoit. J’aurais aimĂ© quelque chose de plus grand, de plus Ă©pique, Ă  la hauteur de cet Ă©crivain national, et je n’y vois qu’un chien, dans l’axe de la statue, qui fixe le sol, tandis qu’un touriste se protĂ©geant les yeux regarde la statue qui elle est tournĂ©e vers le ciel. Le ciel est encadrĂ© de fils. Nouvel arrĂȘt. J’ai dĂ» encore une fois ne rien voir. Je prends une photo ; peut-ĂȘtre sa lumiĂšre m’apparaĂźtra plus tard, et c’est un lieu balise dont on peut sans scrupules capter l’ñme. Une place en contrebas, aprĂšs les deux Ă©glises qui se regardent en face, semble animĂ©e. Je l’ignore, car tout ce temps une musique accompagnĂ©e de voix, crachotĂ©e d’un haut-parleur, m’intrigue. D’oĂč vient-elle ? Je dĂ©cide de ne pas aller voir directement, mais contourne. Du coup je passe devant le Teatro da Trindade - dans son sobre habit pourpre ; je regrette de ne pas avoir de camĂ©ra, Ă  tout le moins d’appareil photo panoramique, quand sur une façade d’un autre théùtre, celui-lĂ  jaune et richement dĂ©corĂ© en trompe-l’Ɠil, je remarque que les symboles de l’air et de la terre ne sont pas accompagnĂ©s du feu
 Je termine de contourner le quartier, atteint la source du vacarme Ă©trange c’est le char de la Praça Pedro IV, seul, immobile, qui proclame des airs et des mots pour moi incomprĂ©hensibles. La musique s’arrĂȘte alors qu’un couple passe Ă  cĂŽtĂ©, qui rend la scĂšne plus irrĂ©elle encore, s’il Ă©tait besoin. InterloquĂ©s, ils poursuivent cependant, comme moi, qui rejoint - comment ? - la place animĂ©e. Je passe entre les tables des cafĂ©s, sans apercevoir la statue assise de Pessoa, car quelque chose me pousse Ă  aller vers la gauche, tout de suite aprĂšs la librairie ce sont des dĂ©bris d’azulejos, des papiers dĂ©chirĂ©s et ternis, rongĂ©s par endroit, d’un livre - Uma princesa -, et des reliques de jouets, petites figurines de soldats Ă  l’épĂ©e levĂ©e, prĂȘts au combat. Il semble que personne n’ait rien vu. Heureuse de mes trouvailles, que je regarde comme des reliques, je repars en descendant, retrouve hĂ©las la France au travers d’une librairie Fnac, entre pour voir la diffĂ©rence aucune, sinon que les titres sont en portugais. Y est projetĂ© un film, que je reconnais vite pour ĂȘtre " CapitĂŁes de Abril ", de Maria de Meideros. 18h30. Je ne comprends pas grand-chose, mais reste fascinĂ©e. C’est un film d’apparence romantique sur la RĂ©volution des Oeillets - je pense Ă  ce que dit Godard des films de guerre - je pense que je ne m’en souviens plus trĂšs bien - seulement que la critique française fĂ»t mauvaise. Je pense que sur le seul mot de RĂ©volution, on ne se comprend dĂ©jĂ  plus ; il n’y eut pas des morts par dizaines, ni de blessĂ©s. C’était une rĂ©volution en douceur. Je pense au pouvoir des images, que l’on comprend sans avoir le sous-titrage
 Le film terminĂ©, j’aimerais avoir l’avis d’un Portugais. Un jeune homme s’approche, je l’accoste. Ce sera Ze, qui tout de suite me prĂ©sentera Ă  Emir, Ăąge d’une soixantaine d’annĂ©es et sociologue, Debora, jeune mĂ©decin lĂ©giste fan de Death Metal, et Miguel, Ă©tudiant, plus timide. Ze est Ă©tudiant en philosophie. Ze ne sait pas regarder sans toucher - lobe de l’oreille, tempes, nuque, mains -. Ses yeux clignent rapidement, il a plein de tics de visage assez curieux, et il m’agace, tandis qu’Emir m’intrigue, avec une plaquette Ă©crite en lettres grecques sous le bras " L’éloignement du monde ". DĂ©jĂ  je fais partie d’une bande trĂšs accueillante. La discussion s’engage, on en dĂ©place lĂ©gĂšrement l’accent - elle portera d’ailleurs sur les accents brĂ©silien et portugais. Les heures passent ; la langueur portugaise me gagne. Nous parlons aussi de l’ñme aprĂšs la mort, si elle existe, et se survit. Debora " Il n’y a pas d’ñme ; quand nous mourons, tout de nous disparaĂźt " ; Emir " Je vis comme en un rĂȘve ; je n’existe pas vraiment, je ne suis rien, je suis une ombre, mais j’ai une Ăąme qui embrasse le monde, ou plutĂŽt, le monde, c’est moi, et quand je mourrai le monde, mon Ăąme, me survivra ". Ze et Miguel restent au bord de la discussion, envahis par la nuit. Malheureusement, ils ne connaissent pas JoĂŁo CĂ©sar Monteiro, et le cafĂ© Snob ne leur dit rien, mais personne ne renonce Ă  les trouver. Éparpillement de mots français, anglais, italiens, espagnols. Lisbonne, ou Olisipo, ainsi nommĂ©e par les Romains en hommage Ă  Ulysse, qui y aurait sĂ©journĂ©, s’accorde parfaitement avec la diversitĂ© des langues et des cultures, les accueillant toutes sans sourciller, au risque de ne mĂȘme pas connaĂźtre un cinĂ©aste national
 23h30. Nous nous quittons, aprĂšs Ă©change d’adresses et rendez-vous pris pour les jours Ă  venir, mais je n’ai pas envie de rentrer tout de suite. J’aimerais Ă©couter du fado, boire du Porto. Je tourne un peu dans le Baixa ; Ă©glise de SĂ© dans l’Alfama, Ă  cĂŽtĂ© de la pensĂŁo. En dĂ©sespoir de cause je rentre
 et m’épuise Ă  jeter ces premiĂšres notes dont je sais d’avance que malgrĂ© leur prĂ©cision, elles restent lacunaires. J’aurais attendu demain cela aurait Ă©tĂ© pire. Je me sens bien, ici. C’est une solitude toute tournĂ©e vers les autres, vers un dialogue naissant et trĂšs ouvert. Peut-ĂȘtre parce que Lisbonne m’échappe, ne se laisse pas cerner, ni figer en mots. Vendredi 26 avril 12h00. Je me suis rĂ©veillĂ©e au son des sirĂšnes de police, fatiguĂ©e de ma longue journĂ©e de la veille, et me prĂ©pare rapidement. Aujourd’hui j’ai dĂ©cide d’aller Ă  proximitĂ© de la pensĂŁo, au Castelo de SĂŁo Jorge, dont on peut apercevoir de loin les crĂ©neaux moyenĂągeux. L’ascension n’est pas trop difficile, et je suis accompagnĂ©e par le chant des oiseaux. Parfois aussi le vent marin siffle dans mes oreilles. Serait-ce une journĂ©e sous le signe de la musique ? Mes pas sont amortis par le sable et les dalles de pierre inĂ©gales qui jalonnent mon chemin. Ici pas de chaussures Ă  talons, ce serait trop dangereux, et pour tout dire trop bruyant. Les terrasses dominent discrĂštement la ville, certaines en pierre blanche, avec ce charme des sites anciens dĂ©nudĂ©s, d’autres couvertes de tomettes rouges, renvoyant durement le soleil Ă  sa place de midi. On y bavarde Ă  l’ombre d’oliviers, de chĂȘnes centenaires, de canons inutilisĂ©s, qui rouillent tranquillement. Le sol inĂ©gal, creuse, accidente, crisse sous les pas de l’agent Peirera, assez bonhomme, qui surveille et guide tous les badauds qui comme moi errent parmi les traces d’un passĂ© glorieux, pour qui on fait encore des fouilles. Curieusement une carcasse de bateau en bois a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e dans une des ailes extĂ©rieures. Vaisseau de parade, naviguant sur les pierres ancestrales, il me mĂšne plus sĂ»rement encore vers des rĂȘveries inĂ©dites, sans qu’aucun pirate ne vienne me dĂ©ranger. Tout Ă  l’heure l’appareil photo s’est coincĂ©. La pensĂ©e qu’aucune photo n’en sortirait m’a remplie d’une certaine tristesse, mais au fond cela n’a pas d’importance, et mĂȘme je prĂ©fĂ©rerais qu’elles soient toutes ratĂ©es
 Je cherche la rature parfaite, le trait saillant qui fasse vivre l’image, au lieu de s’ajouter indiffĂ©remment aux cartes postales lisses et sans saveurs qui abreuvent le marchĂ©. Une image qui ne soit pas simplement possible, mais nĂ©cessaire, de celles que l’on regarde, au lieu de simplement les voir. Je vais pour partir, mais l’agent Pereira me guide vers une curiositĂ© de la tourelle Ulysse la camera obscura, selon un principe de LĂ©onard de Vinci. On se presse autour de ce qui pourrait ĂȘtre une vaste vasque de pierre claire, comme Ă  une rĂ©union de sorciĂšres, qui officieraient tout en surveillant la ville, car l’image Ă  360 degrĂ©s de Lisbonne s’y projette, grĂące Ă  un miroir placĂ© au sommet de la tourelle. L’image est floue, fuyante, emportĂ©e par le vent qui dĂ©rĂšgle son mĂ©canisme. Miroir une fois de plus lĂ©gĂšrement dĂ©formant. Je m’en vais, repue d’effluves touristiques. Je prends les minuscules ruelles blanches qui partent du chĂąteau, certaine que personne n’osera entrer dans ce labyrinthe de petites maisons, pour suivre mon ombre Ă  la trace, et Ă©couter secrĂštement les conversations des oiseaux, mĂȘlĂ©es de sons tĂ©lĂ©visĂ©s. Je remarque, Largo do contador, ce tag Without truth you are the looser. Au Miradouro de Santa Luzia, petit jardin mauresque offrant un superbe point de vue, et qui n’a pas pu m’échapper, j’évite soigneusement une famille française. Mais Ă  force d’éviter et de contourner, d’aller lĂ  oĂč mes pas me mĂšnent, je me suis perdue dans l’Alfama, et passe sans m’en rendre compte dans le Mouraria. Je ne suis pas la bienvenue, ici, dans ce quartier pauvre et mĂ©tisse ; alors je tĂąche de me confondre avec les ombres, je tĂąche de faire comme si d’ores et dĂ©jĂ  j’étais d’ici, de ces ruelles inquiĂ©tantes oĂč chaque pas de porte est habitĂ© de faire comme si je connaissais parfaitement mon chemin, au lieu de sauter de pavĂ© en pavĂ©. Je rentre, dĂ©pitĂ©e. 20h00. Suivant les recommandations du guide, je me dirige vers le restaurant O Pereira, qui propose des concerts de fado. J’ai peine Ă  le trouver dans un dĂ©dale de ruelles sombres, demande mon chemin ; j’y suis. Mais je suis seule. J’attends, comme les restaurateurs, que quelqu’un d’autre vienne. Une grand-mĂšre en robe verte pailletĂ©e et chĂąle noir classique, Ă  la mode d’Amalia Rodrigues, un serre-tĂȘte en faux diamants dans ses cheveux blancs, va enfin pour chanter, mais tousse fortement. Sans doute trop de cigarettes. Suave. Toujours seule. Je prends des photos de ce lieu drĂŽlement dĂ©corĂ© pour passer le temps, et me sortir de ma torpeur angoissĂ©e, mais j’ai la dĂ©sagrĂ©able impression depuis ma dĂ©convenue de tout Ă  l’heure, d’un franc retour Ă  ma condition de touriste, voire mĂȘme de touriste arnaquĂ©e. MalgrĂ© tout chacun joue la comĂ©die, donne le change. C’est un jeu de faux-semblants absurde, ou abstrait. J’accepte, Ă  vrai dire contrainte et forcĂ©e, d’ĂȘtre prise en photo avec une guitarra dans les bras par un des musiciens, qui estime que certainement cela me fera plaisir de revenir avec ce souvenir du coup la scĂšne en devient ridicule. Je me perds en rires gĂȘnĂ©s ; il ne sait comment faire pour dissiper mon ennui. Un peu plus tard il viendra Ă  ma table discuter en français, car il est passĂ© par la Belgique, puis le second musicien, Manoel, s’approchera. Ils chanteront uniquement pour moi une chanson d’Edith Piaf dans le style du fado. Et m’avoueront que ce qu’ils jouent habituellement est du fado pour touristes. Un voisin arrive, vieil homme au visage burinĂ©, sec comme du bois d’olivier. Il chantera un fado convulsif, Ă©nergique, en grimaçant, tirant la langue, survoltĂ© mais contrĂŽlĂ©. Ses gestes sont violents, agressifs. Je n’arrive pas Ă  discerner l’amour qu’il est censĂ© chanter dans ses gestes, ne sais jamais s’il m’insulte, ou vibre d’émotion, de sorte qu’il me donne envie de fuir ce lieu oĂč je suis dĂ©cidĂ©ment dĂ©calĂ©e. L’addition, poivrĂ©e, m’oblige Ă  sortir avec Manoel chercher une banque, lorsque j’aperçois la Casa do Fado, lieu officiel du genre, un peu froid peut-ĂȘtre, mais oĂč l’on peut certainement en apprĂ©cier toutes les saveurs. Quelle ironie ! Si d’un cĂŽtĂ© j’ai le goĂ»t authentique d’une adresse de quartier, de l’autre me manque la qualitĂ© de la musique. Manoel me raccompagne. Sa voix de jeune homme dans un corps dĂ©jĂ  vieux m’intrigue. Rendez-vous demain, au Miradouro de Santa Luzia que tout Ă  l’heure j’ai vu en plein soleil, pour aller Ă  la Feria de Ladre, et BelĂ©m. Puis je file, car le quartier, semble-t-il, n’est pas toujours bien frĂ©quentĂ©. Je file mais je ne rentre pas. AttirĂ©e par des sons de concert, j’entre dans un cafĂ© afro. Tout de suite Nela, habituĂ©e du lieu, m’aborde, avec sa voix rocailleuse, et m’adopte. Elle est mĂ©tissĂ©e anglo-brĂ©silien-africain. Elle a 40 ans environ, une fille en Angleterre, et se saoule sur un air d’african saudade, pour Ă©chapper Ă  je ne sais quel Ă©chec. Nous convenons de nous revoir demain soir. De Manoel ou de Nela , j’ai les numĂ©ros de tĂ©lĂ©phone aussi simplement que j’ai leur nom et leur adresse. Chaleur de vivre, sourires tendres. Il me semble qu’ici, Ă  Lisbonne, la solitude est moins oppressante. Pas de Porto, denrĂ©e finie, pas de Ginja, autre boisson locale, mais du Kamasutra, doux et amer, Ă  l’amande verte. De plus en plus s’impose cette idĂ©e que non seulement je dois revenir ici, mais y habiter. La langue portugaise est merveilleuse, magique et poĂ©tique. Elle avale les mots pour n’en ressortir que la douceur. Je pensais Ă  Tabucchi, qui apprit le portugais par amour pour Pessoa. Je pensais Ă  Ulysse, au mĂ©tissage parfait des cultures. Nela a ses attaches Ă  Lyon, Toulouse, Londres. Elle est venue Ă  Paris plusieurs fois. Aux confins de l’Europe, le Portugal se rĂ©gale de rencontres contrastĂ©es. Un peu Ă©mĂ©chĂ©e, ivre de Lisbonne, je tĂąche de rassembler quelques Ă©lĂ©ments de cette journĂ©e. J’entends dans l’Alfama des tĂ©lĂ©viseurs allumĂ©s, un fado lointain, une bande en train de discuter. La Casa do Fado Ă©tait trop froide, certainement, tandis qu’O Pereira m’a servi du rĂ©chauffĂ©. Et puis finalement j’entends un voisin de chambrĂ©e ronfler bruyamment. La saudade, ce sentiment intraduisible qui ressemble un peu Ă  de la nostalgie, se vit. Elle n’est ni triste ni gaie. MĂ©lancolique, douce et Ăąpre, violente et sincĂšre, le fado l’exprime par son souffle et son Ăąme. Je m’oublie dans la musique. Il faut venir Ă  Lisbonne seul, pour ne l’ĂȘtre plus jamais, et agrandir son Ăąme. Samedi 27 avril 11h00. Je rejoins Manoel, comme prĂ©vu, mais lĂ©gĂšrement en retard. Il m’attend dans un cafĂ©, pour me montrer la Feria de ladre, du cĂŽtĂ© de Graça, c’est-Ă -dire la foire aux voleurs. Partout par terre, des particuliers ont installĂ© leurs marchandises, comme un immense vide-grenier, en plein air. On trouve de tout ici, et des cartes religieuses et autres bibelots de priĂšre cĂŽtoient sans jurer un nombre impressionnant de revues pornographiques, le tout vendu Ă  des prix dĂ©risoires, qu’il convient cependant de contester. On se promĂšne dans des allĂ©es bordĂ©es de fils Ă©lectriques et de matĂ©riel de bricolage, de disques anciens et de livres, de bijoux simples mais rutilants. J’y achĂšte ce qui sera mes souvenirs de voyage, selon la tradition, Ă  disperser Ă  mon retour, mĂȘme si j’aimerais y Ă©chapper, et cela m’oblige Ă  rĂ©flĂ©chir au plus typique, et donc au plus diffĂ©rent de moi, et de la France au fond une simple nuance, parfois tĂ©nue, parfois criante, mais de ce cri qui appelle Ă  rester. BientĂŽt mon guide et interprĂšte me laisse, pour rejoindre son pĂšre, mais nous devons nous retrouver a 15h00 pour visiter BelĂ©m, autre joyau de Lisbonne. Je privilĂ©gie une adresse de quartier pour dĂ©jeuner Ă  part la barriĂšre de la langue, je me sens Ă  nouveau confondue parmi les autochtones, et me laisse aller Ă  rĂȘver de n’en plus repartir. J’ai dĂ©jĂ  pris quelques habitudes, et me suis dĂ©faite de celles françaises, ce qui finalement n’est pas si difficile, mais une invite au vĂ©ritable voyage, celui oĂč l’on part de soi pour se retrouver autre. La couleur locale a dĂ©jĂ  dĂ©teint sur moi, et je n’ai qu’un lĂ©ger effort a faire pour aller de l’avant. 15h00 Rendez-vous manquĂ© pour aller Ă  BelĂ©m avec Manoel, et je n’arrive pas Ă  le joindre par tĂ©lĂ©phone. Du coup j’y vais seule, certaine de pouvoir me dĂ©brouiller, comme au premier jour. Un trolley moderne m’y emmĂšne, passant sous le pont imposant 25 de Abril. De lĂ  on aperçoit bien, sur l’autre rive du Tejo, la statue du Christ en rĂ©plique Ă  celle de Rio de Janeiro - Cristo Rei, bras ouverts a tous les voyageurs -. Malheureusement je ne pourrai aller la voir de plus prĂšs, car dĂ©jĂ  s’annonce le compte Ă  rebours. Je reste sur la rive droite de la Mer de Paille. Une autre fois sĂ»rement je goĂ»terai l’air marin et les poissons des Ăźles
 ArrivĂ©e Ă  BelĂ©m, j’opte pour le port, ne sachant trop quoi voir de ce quartier cĂ©lĂšbre. Le temps de m’apercevoir que le Jardim de Ultramar se trouve de l’autre cĂŽtĂ© de l’avenue principale, je ne peux m’y promener et aller sur les traces de Pessoa qu’une demi-heure avant la fermeture. On y trouve de longues allĂ©es bordĂ©es de palmiers, un jardin japonais, des oies en libertĂ©, et surtout des statues de visages africains sculptĂ©s dans une pierre noire de jais, Ă  l’effigie de diffĂ©rentes tribus, qui rappelle l’histoire coloniale du Portugal, dans sa version pacifiĂ©e et reposĂ©e. Je dĂ©cide de revenir demain et vais grignoter dans la fameuse Pasteleria de BelĂ©m je ne me refuse pas un petit plaisir touristique, et je fais bien, car leurs produits sont vĂ©ritablement dĂ©licieux, de ceux dont les papilles gardent le souvenir longtemps aprĂšs. 18h00 Je rejoins au cafĂ© Vyrus, trĂšs moderne, le groupe d’amis du premier jour. Nous n’abandonnons pas les recherches du cafĂ© Snob et de JoĂŁo Cesar Monteiro, mais dans le Bairro Alto, quartier des sorties nocturnes, une vieille dame nous dit qu’il a disparu. Nous gagnons alors le Meia Note, lieu de rendez-vous ce soir des aficionados de Moon Spell, un groupe de hard rock dont je n’ai jamais entendu parler un point partout. Au milieu du vacarme et de la foule, quelques figures Ă©mergent, maquillĂ©es de noir et arborant des bracelets cloutĂ©s, aux coiffures punk ou gothiques. Debora s’y sent Ă  l’aise ; pour ma part, j’ai envie de fuir, mais des membres de sa famille nous rejoignent. Je suis invitĂ©e Ă  revenir en Ă©tĂ©, les rejoindre au bord de l’ocĂ©an qui n’est qu’à quelques kilomĂštres de l’agglomĂ©ration. Qui sait
 23h00 Changement de cap ; nous optons pour un nouveau cafĂ© dont la dĂ©coration est rouge, ce qui a le don d’attirer les prostituĂ©es du quartier. Kindala, la serveuse, connaĂźt Debora, et toutes les deux parlent de leur BrĂ©sil natal, de la difficultĂ© de se faire comprendre ici, au Portugal. Nous partirons, tous Ă©mĂ©chĂ©s, faire une promenade prĂšs du Tejo, puis irons petit-dĂ©jeuner sur le port tous les samedis soirs, qu’on soit d’ici ou d’ailleurs, se ressemblent. Le rendez-vous avec Nela est ratĂ© ; j’espĂšre qu’elle ne m’en voudra pas. Il est temps de tout reconstituer, mais je suis trop Ă©puisĂ©e. Dimanche 28 avril 15h00. Les levers sont de plus en plus difficiles, et les journĂ©es sont trop courtes. Remise Ă  peine de ma soirĂ©e d’hier, je m’engage sur la Praça do Comercio inondĂ©e de soleil, d’oĂč l’on prend le bus pour BelĂ©m. Cette fois-ci j’ai dĂ©cidĂ© de descendre plus loin, pour visiter la Torre de BelĂ©m. Depuis le tremblement de terre de 1755, celle-ci est proche du rivage, et il suffit de marcher sur une passerelle pour l’atteindre. Est-ce la fatigue ; est-ce l’agacement de mes sens ? Je suis incapable d’en saisir la beautĂ©, et pourtant les visages sculptĂ©s me font de l’oeil. Il me semble qu’il s’y passe quelque chose comme une domination facile, et une envie de partir qui reste au port. Pessoa est partout, rĂ©gnant en maĂźtre le long des quais, insufflant sa rĂ©signation Ă  ceux qui seraient tentĂ©s de s’en aller. Heureusement nous sommes encore en hors saison l’afflux des touristes ne gĂȘne pas trop la contemplation. 18h00 Je rejoins Emir au mĂ©tro Baixa-Chiado pour aller visiter un ensemble moderne assez Ă©loignĂ© du centre de Lisbonne. Entre Exposition Universelle et centre commercial, ce quartier offre un cadre de vie agrĂ©able et humain, Ă  l’architecture novatrice et rĂ©ussie, trĂšs colorĂ©e. On y trouve encore les constructions d’Asie et d’Orient, des pyramides de verre bleu formant des volcans d’eau, et surtout un curieux tĂ©lĂ©phĂ©rique, qui ne mĂšne pourtant Ă  nulle station de ski. Le quartier Ă©tant construit sous le signe de la mer, le toit en verre et acier du bĂątiment principal dĂ©verse en continu de l’eau, faisant ainsi jouer les rais de lumiĂšre sur le sol carrelĂ© et nos visages tournĂ©s vers les cieux. Il y fait bon vivre, et nous nous attablons autour de spĂ©cialitĂ©s portugaises comme le leiton, viande de petit cochon, dissertant Ă  loisir sur la sensualitĂ© de Lisbonne, son ouverture au monde, son mĂ©tissage ancestral. 21h00 Retour au centre. Nous dĂ©couvrons un petit jardin magique par cette nuit de pleine lune, que lui-mĂȘme ne connaĂźt pas. Des statues fantomatiques de grands voyageurs, comme Vasco de Gama, et d’autres figures inconnues, sont enlacĂ©es par le lierre, reposant tranquillement Ă  l’abri de regards trop curieux. Le quartier de sortie Bairro Alto nous offre un dernier verre de Ginja, puis je quitte Emir. A vrai dire, je ne rentre pas de suite, car divers bruits comme des klaxons m’ont avertis qu’il se prĂ©parait une grande fĂȘte et en effet les supporters de l’équipe de foot Sporting sont en liesse, et envahissent les abords de la Praça do Municipe. Partout ce n’est que fanfaronnades. Je me faufile parmi la foule aux couleurs vertes du club pour tenter de les photographier, en me faisant passer pour un reporter professionnel. Je rentre cette fois-ci un brin de gaietĂ© m’anime, et je m’endors apaisĂ©e. Lundi 29 avril 12h00 N’ayant rĂ©servĂ© que pour quatre nuits, je me vois contrainte de dĂ©mĂ©nager. Fort heureusement, la chambre n° 1 de la mĂȘme pensĂŁo est libre retour Ă  la case dĂ©part ; je refais puis dĂ©fais rapidement mes bagages, ce qui me donne un avant-goĂ»t du lendemain... Le Jardin de BelĂ©m est fermĂ© le lundi ma derniĂšre tentative pour y aller est ratĂ©e. Pendant ce temps la garde nationale change la relĂšve. Je choisis quelques cartes postales, qui me permettent de contempler tout ce que je n’aurais pas pu voir. Sur le chemin du retour, je m’arrĂȘte Cais de Rocha, et me perds au milieu du quartier des ambassades, loin des quartiers rĂ©putĂ©s, mais plus proche du Lisbonne des Lisboetes. Quelques perles d’architecture et de dĂ©coration baroque ; la vie paisible, calme et dĂ©sintĂ©ressĂ©e. Quelques fissures, aussi, et des boutiques dĂ©finitivement fermĂ©es, me rappellent que le Portugal est victime de la crise, comme partout en Europe. Retour au Baixa-Chiado, vers le Teatro da Trindade, pour prendre les photos que je m’étais promises de refaire. Car j’ai voulu que ce dernier jour soit libre de toute contrainte de parcours, afin de revenir sur les jours prĂ©cĂ©dents. Un peu plus loin la Torre de Santa Justa s’offre Ă  moi. AngoissĂ©e de n’avoir pas tout vu, je grimpe dans cette construction toute mĂ©tallique de Gustave Eiffel, qui n’en vaut pas forcement la peine, et me confirme dans mon Ă©trangetĂ©. Je ne partirai pas sans aller au cinĂ©ma. Je me mets a la recherche de la cinĂ©mathĂšque portugaise, qui a dĂ©mĂ©nagĂ© depuis peu. AprĂšs de longues pĂ©ripĂ©ties, je finis par dĂ©couvrir qu’elle Ă©tait Ă  cĂŽtĂ© de mon point de dĂ©part. Ce soir on joue " O homem desaparecido ", de Imamura. La version originale japonaise est sous-titrĂ©e en anglais. 22h00 Je me perds complĂštement dans le Bairro Alto, Ă  la recherche du cafĂ© rouge oĂč mes amis et moi Ă©tions l’autre jour, mais impossible de le retrouver ; il semble s’ĂȘtre envolĂ©. Je ne rĂ©ussis qu’à rencontrer un groupe de jeunes marginaux qui vont aux catacombes, et m’invitent Ă  les suivre, mais je dĂ©cline la proposition. DerniĂšre recherche du cafĂ© Snob dans une quatriĂšme rue Ă  gauche, qui n’existe pas. Au Brasiliera, le cafĂ© oĂč allait Pessoa, je prends un dernier verre de Porto ; je suis leur derniĂšre cliente, et demain je dois disparaĂźtre de cette Lisbonne si enchanteresse, oĂč je me sens uma pessoa. 30 avril Eu sou. Fica.

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de Lilya À travers ce livre, le but recherchĂ© est d’essayer d’apporter un temps soi peu de l’espoir, du rĂ©confort, de la bienveillance, de la douceur et beaucoup d’amour aux personnes souffrantes psychologiquement, aux Ăąmes brisĂ©es et mon tĂ©moignage et celui de plusieurs femmes, chacune Ă©tant sur un cheminement diffĂ©rent afin que les personnes qui le liront soient plus aptes Ă  s’identifier. Cela pour but de montrer qu'aucune personne n’est seul et qu’un jour ou l’autre toute la peine Ă©prouvĂ©e se dissipera. sur 5 etoiles 487 Ă©valuations Langue FrançaisSortie le 18 mars 2021 ISBN-13 978B08ZBJ4JW6 Ebooks tout-en-un illimitĂ©s au mĂȘme endroit Compte d'essai gratuit pour l'utilisateur enregistrĂ© L'eBook comprend les versions PDF, ePub et Kindle Qu'est-ce que je reçois? Voici les avantages que vous obtiendrez si vous vous inscrivez en tant qu'utilisateur premium Lisez autant d'eBooks! Vous pouvez lire de nombreux ebooks les plus rĂ©cents et les plus rĂ©cents NumĂ©risation sĂ©curisĂ©e Tout le site est sĂ©curisĂ© et protĂ©gĂ© par un antivirus Ă  jour Cliquez et lisez-le! Plus besoin d'attendre pour lire des ebooks, c'est instantanĂ© ! Pas de frais de retard ou de contrats fixes Vous pouvez annuler Ă  tout moment comme vous le souhaitez Avis des lecteurs Apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. Iseult Barre TrĂšs belle dĂ©couverte ! je recommande Marjolaine Richard Si vous ne l avez pas lu, alors je vous conseille d y mettre le nez pour apprendre que l Ă©chec n existe pas Clementine Parris TrĂšs bon livre, qui m'a fait retrouvĂ© de l optimisme et donnĂ© beaucoup de belles leçons Livres liĂ©s Apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. [tĂ©lĂ©charger] livre apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! en format PDF ... apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! tĂ©lĂ©charger gratuitement du livre en format PDF ... apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! tĂ©lĂ©chargement populaire ... Cliquez sur le bouton TĂ©lĂ©charger ou Lire en ligne apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! lilya tĂ©lĂ©chargement gratuit pdf ... apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! tĂ©lĂ©charger ebook PDF EPUB, livre en langue française ... apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! epub ebook populaire pdf download ... download apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! PDF - KINDLE - EPUB - MOBI ... Ce site contient actuellement plus d'un millier de livres gratuits tĂ©lĂ©chargeables dans divers formats de apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! meilleur livre ... apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! TĂ©lĂ©chargement complet ... apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! lilya en ligne ... apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! ebook epub ... TĂ©lĂ©charger apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! lilya ou lisez en ligne ici en format PDF ou EPUB ... Cliquez pour lire/tĂ©lĂ©charger apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! lilya PDF ... apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! livre gratuit en ligne ... Ebook PDF complet avec essai, article de recherche apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! lire gratuitement ... lilya tĂ©lĂ©chargement epub ... apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! lilya livres en ligne ... apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! lilya lire un ebook ... S'il vous plaĂźt cliquez sur le bouton pour obtenir apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! pdf nouveau livre ... apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme. deviens la meilleure version de toi-mĂȘme ! lilya lire tĂ©lĂ©charger ...
Unlivre trÚs émouvant et enrichissant que toute chacune doit lire avec attention, à lire avec son ùme, à coeur ouvert. Ce livre est remplis d'espoirs, de bienveillance et de douceur, il nous apporte un réel soutiens psychologique, on se sent moins seul et désormais compris. Je le recommanderai autour de moi bien évidement

A ce Printemps perduoĂč nous nous sommes aimĂ©sau bord de la riviĂšreun continuer... PrĂšs des ruisseaux, prĂšs des cascades,Dans les champs d'oliviers fleuris,Sur continuer... Reprends de ce bouquet les trompeuses couleurs,Ces lettres qui font mon supplice,Ce continuer... Tes mains ont saccagĂ© mes trĂ©sors les plus rares,Et mon cƓur est captif entre continuer... AmourRĂȘve avec moiCar je crĂšve sans toiQuand disparaissent tes atoursS’élĂšvent continuer... Quand ton esprit ravagĂ©reverdiraet que ton regard troublĂ©par l'Ă©garementretrouvera continuer... Madame, croyez-moi ; bien qu'une autre patrieVous ait ravie Ă  ceux qui vous ont continuer... Si ta bouche ne doit rien direDe ces vers dĂ©sormais sans prix ;Si je n'ai, continuer... Tu sais l’amour et son ivresseTu sais l’amour et ses combats ;Tu sais une continuer... A travers les soupirs, les plaintes et le rĂąlePoursuivons jusqu'au bout la funĂšbre continuer... Ulric, nul oeil des mers n'a mesurĂ© l'abĂźme,Ni les hĂ©rons plongeurs, ni les continuer... Ô bruit doux de la pluiepar terre et sur les toitsCe poĂšte-citadinne connaissait continuer... Voici la corde d'un penduQue je mets Ă  vos pieds, Madame,C'est, pour une charmante continuer... A vous ces vers de par la grĂące consolanteDe vos grands yeux oĂč rit et pleure continuer... Aujourd’hui, je me suis levĂ©e,Et j’ai vu le dĂ©sordre de ma vie ;Toi, continuer... Ô Femme au cƓur de qui mon triste cƓur a cru,Je te convoite, ainsi qu’un continuer... IAccourez au secours Ă  ma mort violente,Amans, nochers experts en la peine continuer... Adieu ! je crois qu'en cette vieJe ne te reverrai passe, il t'appelle continuer... Adieu Madeleine ChĂ©rie,Qui te rĂ©flĂ©chis dans les eaux,Comme une fleur de continuer... Mes pleurs sont Ă  moi, nul au mondeNe les a comptĂ©s ni reçus,Pas un oeil continuer... Allons, ange dĂ©chu, ferme ton aile rose ;Ôte ta robe blanche et tes beaux rayons continuer... De toi je connais le regard qu’avait ta mĂšre quand elle te portaitHeureux et continuer... Est-ce moi qui pleurais ainsi- Ou des veaux qu'on empoigne -D'Ă©couter ton continuer... Tu n’as pas bougĂ© d’un cilNi soumise, ni facileLe mĂȘme trait de ricilComme continuer... ITapi dans les rochers qui regardent la plage,Au pied de la falaise est le continuer... il dĂ©boule dans ses pensĂ©esdĂ©sir somptueuxmĂ©moire physiqueelle entre continuer... Angoisse Ă  hue et Ă  diaRĂ©veil martyrisĂ©PensĂ©es ombragĂ©es d'une mort qui continuer... La lune s'attristait. Des sĂ©raphins en pleursRĂȘvant, l'archet aux doigts, dans continuer... Cris d'enfantstransperçant le silencedes cerisiers en fleurDe loin une continuer... Civilisation scarifiĂ©eGĂ©ographie de l'intolĂ©rableImpression de mortNotre continuer... Cette graine que je tiensdans le creux de ma main,qu'en naĂźtra-t-il demain continuer... Au nom d'un malaise,La peine m'a assaillie,Et s'en est allĂ©e la continuer... Au temps de la Toussaint, lorsque les cimetiĂšresS’ornent de cyclamens, de buis continuer... Je ne voulais pas fragmenter ton soupirJe l'ai faitJe fais tout ce que je veuxInsouciante continuer... Une clairiĂšrefiĂšre de sa lumiĂšrela meute des regretsdĂ©sorientĂ©edes continuer... Je te mĂ©prise enfin, souffrance passagĂšre !J’ai relevĂ© le front. J’ai fini continuer... Dans le brouillard s'en vont un paysan cagneuxEt son boeuf lentement dans le brouillard continuer... Toi que le ciel jaloux ravit dans son printemps,Toi de qui je conserve un souvenir continuer... Ils dĂ©ambulent l’avenir en berneVĂȘtus de notre enfance morte-VivanteZombiEsclave continuer... Lorsqu'un homme n'a pas d'amour,Rien du printemps ne l'intĂ©resse ;Il voit continuer... Ils attendent Ă  la surfaceces hĂ©ros au cƓur de glaceque sous l'immense usineau continuer... Oyez la triste histoire d'un pleurez en vie durant continuer... Que pouvez-vousmĂąnes de nos ancĂȘtresPhĂ©niciens inventeursde l'alphabet continuer... La chair est triste, hĂ©las ! et j'ai lu tous les ! lĂ -bas fuir! continuer... ILorsque le jeune Edgard, aprĂšs bien des annĂ©es,Au seuil de son chĂąteau continuer... RenaissanceDe nouveau tu te prĂ©sentesJardin juxtaposĂ©, trouble de la sĂšveT'emparer continuer... Ce printempsLe ciel est bleuIl ne pleut pas beaucoupDans les champsLes continuer... "nous avons pleurĂ© l'un dans l'autre tous les instants Ă©phĂ©mĂšres de l'union"Forough continuer... Le printemps n'a point tant de fleurs,L'autonne tant de raisins meurs,L'estĂ© continuer... Quand vous aurez prouvĂ©, messieurs du journalisme,Que Chatterton eut tort de continuer... J’ai dĂ©jĂ  vu plus d’une annĂ©e,Belle fille aux fraĂźches couleurs,Mourir continuer... La lune Ă©tait sereine et jouait sur les flots. —La fenĂȘtre enfin libre est continuer... Sur sportifs millionnaires,Acteurs oscarisĂ©sOu stars siliconĂ©es,Ô combien continuer... Quoi donc ! la vĂŽtre aussi ! la vĂŽtre suit la mienne !O mĂšre au coeur profond, continuer... L'anĂ©mone et l'ancolieOnt poussĂ© dans le jardinOĂč dort la mĂ©lancolieEntre continuer... Quand le Dieu qui me frappe, attendri par mes larmes,De mon coeur oppressĂ© soulĂšve continuer... Notre histoire est noble et tragiqueComme le masque d’un tyranNul drame hasardeux continuer... Plus de fleurs mais d’étranges signesGesticulant dans les nuits bleuesDans continuer... Dans l'ombre de ce vallonPointent les formes lĂ©gĂšresDu RĂȘve. Entre les bourgeonsEt continuer... Dans la fiĂšvre du ciel nocturne, l’aube passe,Les mains fraĂźches, riant dans continuer... Demain, dĂšs l'aube, Ă  l'heure oĂč blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, continuer... Eclatement de la tĂȘteAujourd'hui la chaleur ne peut plus s'y engouffrerTorpeur, continuer... Il fallait la quitter, et pour ne plus me voirElle partait, mon Dieu, c'Ă©tait continuer... De gaietĂ© en gaietĂ©J'ai contrefait ma joieDe tristesse en tristesseJ'ai continuer... Presque cinq ansLa voile de ton Ăąme a reçu le dernier souffleDevant mes yeuxJ'en continuer... Ils me disent, tandis que je sanglote encore Dans l’ombre du sĂ©pulcre oĂč continuer... Quand tant d'autres continuentd'offrir des fleurstes larmespĂ©tales de l'Ăąmeont continuer... IDans les promenades publiques,Les beaux dimanches, on peut voirPasser, continuer... Elle vrombitLa viePar ici, par de-lĂ les silences me continuer... ChĂšre Ăąme, si l'on voit que vous plaignez tout basLe chagrin du poĂ«te exilĂ© continuer... Sous l’éclat blanc du jour, sous la fraĂźcheur des cĂšdres,Sous la nuit oĂč continuer... Et tout au fond du domaine loin,OĂč sont celles que l'on aime bien,La plus continuer... Dans les nuits d'automne, errant par la ville,Je regarde au ciel avec mon dĂ©sir,Car continuer... Oh ! qu'une, d'Elle-mĂȘme, un beau soir, sĂ»t venir,Ne voyant que boire Ă  Mes continuer... Le gai soleil chauffait les plaines caresses flottaient sous continuer... Elles ont des cheveux pĂąles comme la lune,Et leurs yeux sans amour s’ouvrent continuer... Sors de ta chrysalide, ĂŽ mon Ăąme, voiciL'Automne. Un long baiser du soleil a continuer... Glaciers des temps anciens qui veillez sur les plainesVerdissants dĂ©versoirs continuer... De ma fenĂȘtre le ciel est grisDes gens se pressent je ne sais pourquoiLa rue continuer... À la Maison d'ArrĂȘt de G...courent des rats en semi-libertĂ©partoutoĂč continuer... Tout cela me fait rĂȘver du pays. Les eaux vertes bouillonnantes de la riviĂšre, continuer... Rayures d'eau, longues feuilles couleur de brique,Par mes plaines d'Ă©ternitĂ© continuer... Il pleut doucement sur la villeArthur RimbaudIl pleure dans mon coeurComme continuer... IJ'aime Ă  changer de cieux, de climat, de d'une saison, je continuer... Vieille comme la hainela division rongela terre de FranceoĂč la chasse Ă  continuer... À EugĂšne le matin ridiculeQui vient dĂ©colorer la nuit,RĂ©veillant continuer... IAfin de louer mieux vos charmes endormeurs,Souvenirs que j’adore, hĂ©las continuer... Je ne peux rien retenir,Ni la lune ni la brise,Ni la couleur rose et griseD’un continuer... Je suis nĂ©e au milieu du jour,La chair tremblante et l'Ăąme pure,Mais ni l'homme continuer... Dans cette vie ou nous ne sommesQue pour un temps si tĂŽt fini,L'instinct des continuer... Mon Ăąme a son secret, ma vie a son mystĂšre,Un amour Ă©ternel en un moment conçu continuer... Le vent de l’autre nuit a jetĂ© bas l’AmourQui, dans le coin le plus mystĂ©rieux continuer... C'est la triste feuille morteQue le vent d'octobre emporte,C'est la lune, au continuer... Je suis nĂ© d'une graine de Ficus AurĂ©a,Ô combien mortel,Le figuier continuer... Une Flamme si belleDans le ciel est montĂ©e...Un oiseau irrĂ©el,Aux ailes continuer... Dans vos viviers, dans vos Ă©tangs,Carpes, que vous vivez longtemps !Est-ce continuer... Ă  Paul LĂ©autaudEt je chantais cette romanceEn 1903 sans savoirQue mon continuer... Aujourd'hui le temps est Ă©pouvantable Il pleut et mon coeur s'embĂȘte Ă  continuer... Oh ! quand cette humble cloche Ă  la lente volĂ©eÉpand comme un soupir sa voix continuer...

Cest si beau que je ne veux rien de nouveau. Jamais je n'aurai l'habitude de ton amour, de la douceur de l'abandon Ă  Ta GrĂące, Seigneur. Je n'ai rien Ă  demander, Seigneur, car je sais bien que tu te soucies de moi plus que moi de

PoĂšmes choisis Desbordes-Valmore 1786-1859 Alphonse de Lamartine 1790-1869 Victor Hugo 1802-1885 George Sand 1804-1876 GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Alfred de Musset 1810-1857 ThĂ©ophile Gautier 1811-1872 Charles Baudelaire 1821-1867 Ondine Valmore 1821-1853 ThĂ©odore de Banville 1823-1891 Sully Prudhomme 1839-1907 StĂ©phane MallarmĂ© 1842-1898 François CoppĂ©e 1842-1908 Charles Cros 1842-1888 JosĂ©-Maria de Heredia 1842-1905 Paul Verlaine 1844-1896 NĂ©rĂ©e Beauchemin 1850-1931 Arthur Rimbaud 1854-1891 Alphonse Allais 1854-1905 Jean MorĂ©as 1856-1910 Jules Laforgue 1860-1887 Max Elskamp 1862-1931 Rudyard Kipling 1865-1936 Francis Jammes 1868-1938 Droit d'utiliser Ă  des fins non commerciales, de partager ou d'adapter l'ƒuvre. Pour cela, vous devez la crĂ©diter, intĂ©grer un lien vers cette page du site et indiquer si des modifications ont Ă©tĂ© effectuĂ©es. Les nouvelles ƒuvres créées Ă  partir de celle-ci seront sous les mĂȘmes conditions. La couronne effeuillĂ©e Au jardin de mon pĂšre oĂč revit toute fleur ; J'y rĂ©pandrai longtemps mon Ăąme agenouillĂ©e Mon pĂšre a des secrets pour vaincre la douleur. J'irai, j'irai lui dire, au moins avec mes larmes Regardez, j'ai souffert ... » il me regardera, Et sous mes jours changĂ©s, sous mes pĂąleurs sans charmes, Parce qu'il est mon pĂšre il me reconnaĂźtra. Il dira C'est donc vous, chĂšre Ăąme dĂ©solĂ©e La terre manque-t-elle Ă  vos pas Ă©garĂ©s ? ChĂšre Ăąme, je suis Dieu ne soyez plus troublĂ©e ; Voici votre maison, voici mon coeur, entrez ! » Ô clĂ©mence ! ĂŽ douceur ! ĂŽ saint refuge ! ĂŽ pĂšre ! Votre enfant qui pleurait vous l'avez entendu ! Je vous obtiens dĂ©jĂ  puisque je vous espĂšre Et que vous possĂ©dez tout ce que j'ai perdu. Vous ne rejetez pas la fleur qui n'est plus belle ; Ce crime de la terre au ciel est pardonnĂ©. Vous ne maudirez pas votre enfant infidĂšle, Non d'avoir rien vendu, mais d'avoir tout donnĂ©. — Marceline Desbordes-Valmore 1786-1859 PoĂ©sies inĂ©dites Le Papillon NaĂźtre avec le printemps, mourir avec les roses, Sur l'aile du zĂ©phyr nager dans un ciel pur, BalancĂ© sur le sein des fleurs Ă  peine Ă©closes S'enivrer de parfums, de lumiĂšres et d'azur, Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes, S'envoler comme un souffle aux voĂ»tes Ă©ternelles VoilĂ  du papillon le destin enchantĂ© ! Il ressemble au dĂ©sir, qui jamais ne se pose, Et sans se satisfaire, effleurant toute chose, Retourne enfin au ciel chercher la voluptĂ© ! — Alphonse de Lamartine 1790-1869 Les roses Cent mille hommes Cent mille hommes, criblĂ©s d'obus et de mitraille, Cent mille hommes, couchĂ©s sur un champ de bataille, TombĂ©s pour leur pays par leur mort agrandi, Comme on tombe Ă  Fleurus, comme on tombe Ă  Lodi, Cent mille ardents soldats, hĂ©ros et non victimes, Morts dans un tourbillon d'Ă©vĂšnements sublimes, D'oĂč prend son vol la fiĂšre et blanche LibertĂ©, Sont un malheur moins grand pour la sociĂ©tĂ©, Sont pour l'humanitĂ©, qui sur le vrai se fonde, Une calamitĂ© moins haute et moins profonde, Un coup moins lamentable et moins infortunĂ© Qu'un innocent, - un seul innocent condamnĂ©, - Dont le sang, ruisselant sous un infĂąme glaive, Fume entre les pavĂ©s de la place de GrĂšve, Qu'un juste assassinĂ© dans la forĂȘt des lois, Et dont l'Ăąme a le droit d'aller dire Ă  Dieu Vois ! — Victor Hugo 1802-1885 Les quatre vents de l'esprit On vit, on parle ... On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă  quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une sƓur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă  sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort ... Puis, le vaste et profond silence de la mort ! — Victor Hugo 1802-1885 Les contemplations Vivants Oui. Je comprends qu'on aille aux fĂȘtes, Qu'on soit foule, qu'on brille aux yeux, Qu'on fasse, amis, ce que vous faites, Et qu'on trouve cela joyeux ; Mais vivre seul sous les Ă©toiles, Aller et venir sous les voiles Du dĂ©sert oĂč nous oublions, Respirer l'immense atmosphĂšre ; C'est Ăąpre et triste, et je prĂ©fĂšre Cette habitude des lions. — Victor Hugo 1802-1885 OcĂ©an vers À Aurore La nature est tout ce qu’on voit, Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime. Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit, Tout ce que l’on sent en soi-mĂȘme. Elle est belle pour qui la voit, Elle est bonne Ă  celui qui l’aime, Elle est juste quand on y croit Et qu’on la respecte en soi-mĂȘme. Regarde le ciel, il te voit, Embrasse la terre, elle t’aime. La vĂ©ritĂ© c’est ce qu’on croit En la nature c’est toi-mĂȘme. — George Sand 1804-1876 Contes d’une grand’mĂšre vol. 1 1873 Correspondance Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j'ai bien compris l'autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă  montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir ainsi vous dĂ©voiler, sans artifice, mon Ăąme toute nue, daignez me faire visite, nous causerons et en amis franchement je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l'affection la plus profonde, comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure Ă©pouse dont vous puissiez rĂȘver. Puisque votre Ăąme est libre, pensez que l'abandon oĂč je vis est bien long, bien dur et souvent bien insupportable. Mon chagrin est trop gros. Accourez bien vite et venez me le faire oublier. À vous je veux me sou- mettre entiĂšrement. Votre poupĂ©e Correspondance de George Sand Ă  Alfred de Musset. Conseil de lecture Lire une ligne sur deux * * * D'Alfred de Musset Ă  George Sand. Quand je mets Ă  vos pieds un Ă©ternel hommage, Voulez-vous qu'un instant je change de visage ? Vous avez capturĂ© les sentiments d'un coeur Que pour vous adorer forma le crĂ©ateur. Je vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin de mes vers lisez les premiers mots, Vous saurez quel remĂšde apporter Ă  mes maux. * * * De George Sand Ă  Alfred de Musset. Cette insigne faveur que votre coeur rĂ©clame Nuit Ă  ma renommĂ©e et rĂ©pugne Ă  mon Ăąme. —George Sand 1804-1876 Alfred de Musset 1810-1857 Correspondance Caligula - I er chant L'hiver s'enfuit ; le printemps embaumĂ© Revient suivi des Amours et de Flore ; Aime demain qui n'a jamais aimĂ©, Qui fut amant, demain le soit encore ! Hiver Ă©tait le seul maĂźtre des temps, Lorsque VĂ©nus sortit du sein de l'onde ; Son premier souffle enfanta le printemps, Et le printemps fit Ă©clore le monde. L'Ă©tĂ© brĂ»lant a ses grasses moissons, Le riche automne a ses treilles encloses, L'hiver frileux son manteau de glaçons, Mais le printemps a l'amour et les roses. L'hiver s'enfuit, le printemps embaumĂ© Revient suivi des Amours et de Flore ; Aime demain qui n'a jamais aimĂ©, Qui fut amant, demain le soit encore ! — GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Odelettes Chanson gothique Belle Ă©pousĂ©e, J'aime tes pleurs ! C'est la rosĂ©e Qui sied aux fleurs. Les belles choses N'ont qu'un printemps, Semons de roses Les pas du Temps ! Soit brune ou blonde Faut-il choisir ? Le Dieu du monde, C'est le Plaisir. — GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Odelettes À George Sand VI Porte ta vie ailleurs, ĂŽ toi qui fus ma vie ; Verse ailleurs ce trĂ©sor que j'avais pour tout bien. Va chercher d'autres lieux, toi qui fus ma patrie, Va fleurir, ĂŽ soleil, ĂŽ ma belle chĂ©rie, Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien. Laisse mon souvenir te suivre loin de France ; Qu'il parte sur ton coeur, pauvre bouquet fanĂ©, Lorsque tu l'as cueilli, j'ai connu l'EspĂ©rance, Je croyais au bonheur, et toute ma souffrance Est de l'avoir perdu sans te l'avoir donnĂ©. — Alfred de Musset 1810-1857 PoĂ©sies posthumes Tristesse J'ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaietĂ© ; J'ai perdu jusqu'Ă  la fiertĂ© Qui faisait croire Ă  mon gĂ©nie. Quand j'ai connu la vĂ©ritĂ©, J'ai cru que c'Ă©tait une amie ; Quand je l'ai comprise et sentie, J'en ai Ă©tĂ© dĂ©goĂ»tĂ©. Et pourtant elle est Ă©ternelle Et ceux qui se sont passĂ©s d'elle Ici bas ont tout ignorĂ©. Dieu parle, il faut qu'on lui rĂ©ponde. Le seul bien qui me reste au monde Est d'avoir quelques fois pleurĂ©. — Alfred de Musset 1810-1857 PoĂ©sies nouvelles Far niente Quand je n'ai rien Ă  faire, et qu'Ă  peine un nuage Dans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage, J'aime Ă  m'Ă©couter vivre, et, libre de soucis, Loin des chemins poudreux, Ă  demeurer assis Sur un moelleux tapis de fougĂšre et de mousse, Au bord des bois touffus oĂč la chaleur s'Ă©mousse. LĂ , pour tuer le temps, j'observe la fourmi Qui, pensant au retour de l'hiver ennemi, Pour son grenier dĂ©robe un grain d'orge Ă  la gerbe, Le puceron qui grimpe et se pende au brin d'herbe, La chenille traĂźnant ses anneaux veloutĂ©s, La limace baveuse aux sillons argentĂ©s, Et le frais papillon qui de fleurs en fleurs vole. Ensuite je regarde, amusement frivole, La lumiĂšre brisant dans chacun de mes cils, Palissade opposĂ©e Ă  ses rayons subtils, Les sept couleurs du prisme, ou le duvet qui flotte En l'air, comme sur l'onde un vaisseau sans pilote ; Et lorsque je suis las je me laisse endormir, Au murmure de l'eau qu'un caillou fait gĂ©mir, Ou j'Ă©coute chanter prĂšs de moi la fauvette, Et lĂ -haut dans l'azur gazouiller l'alouette. — ThĂ©ophile Gautier 1811-1872 PoĂ©sie 1830 L’Albatros Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. À peine les ont-ils dĂ©posĂ©s sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traĂźner Ă  cĂŽtĂ© d’eux. Ce voyageur ailĂ©, comme il est gauche et veule ! Lui, naguĂšre si beau, qu’il est comique et laid ! L’un agace son bec avec un brĂ»le-gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ! Le PoĂ«te est semblable au prince des nuĂ©es Qui hante la tempĂȘte et se rit de l’archer ; ExilĂ© sur le sol au milieu des huĂ©es, Ses ailes de gĂ©ant l’empĂȘchent de marcher. — Charles Baudelaire 1821-1867 Les Fleurs du Mal L’Homme et la Mer Homme libre, toujours tu chĂ©riras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton Ăąme Dans le dĂ©roulement infini de sa lame, Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer. Tu te plais Ă  plonger au sein de ton image ; Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cƓur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous ĂȘtes tous les deux tĂ©nĂ©breux et discrets Homme, nul n’a sondĂ© le fond de tes abĂźmes ; Ô mer, nul ne connaĂźt tes richesses intimes, Tant vous ĂȘtes jaloux de garder vos secrets ! Et cependant voilĂ  des siĂšcles innombrables Que vous vous combattez sans pitiĂ© ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, Ô lutteurs Ă©ternels, ĂŽ frĂšres implacables ! — Charles Baudelaire 1821-1867 Les Fleurs du Mal L’Invitation au Voyage Mon enfant, ma sƓur, Songe Ă  la douceur D’aller lĂ -bas vivre ensemble ! Aimer Ă  loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillĂ©s De ces ciels brouillĂ©s Pour mon esprit ont les charmes Si mystĂ©rieux De tes traĂźtres yeux, Brillant Ă  travers leurs larmes. LĂ , tout n’est qu’ordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. Des meubles luisants, Polis par les ans, DĂ©coreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs MĂȘlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de l’ambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait À l’ñme en secret Sa douce langue natale. LĂ , tout n’est qu’ordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont l’humeur est vagabonde ; C’est pour assouvir Ton moindre dĂ©sir Qu’ils viennent du bout du monde. - Les soleils couchants RevĂȘtent les champs, Les canaux, la ville entiĂšre, D’hyacinthe et d’or ; Le monde s’endort Dans une chaude lumiĂšre. LĂ , tout n’est qu’ordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. — Charles Baudelaire 1821-1867 Les Fleurs du Mal La voix La neige au loin couvre la terre nue ; Les bois dĂ©serts Ă©tendent vers la nue Leurs grands rameaux qui, noirs et sĂ©parĂ©s, D'aucune feuille encor ne sont parĂ©s ; La sĂšve dort et le bourgeon sans force Est pour longtemps engourdi sous l'Ă©corce ; L'ouragan souffle en proclamant l'hiver Qui vient glacer l'horizon dĂ©couvert. Mais j'ai frĂ©mi sous d'invisibles flammes Voix du printemps qui remuez les Ăąmes, Quand tout est froid et mort autour de nous, Voix du printemps, ĂŽ voix, d'oĂč venez-vous ?... — Ondine Valmore 1821-1853 Non communiquĂ© La Lune Avec ses caprices, la Lune Est comme une frivole amante ; Elle sourit et se lamente, Et vous fuit et vous importune. La nuit, suivez-la sur la dune, Elle vous raille et vous tourmente ; Avec ses caprices, la Lune Est comme une frivole amante. Et souvent elle se met une NuĂ©e en maniĂšre de mante ; Elle est absurde, elle est charmante ; Il faut adorer sans rancune, Avec ses caprices, la Lune. — ThĂ©odore de Banville 1823-1891 Rondels Ce qui dure Le prĂ©sent se fait vide et triste, Ô mon amie, autour de nous ; Combien peu de passĂ© subsiste ! Et ceux qui restent changent tous. Nous ne voyons plus sans envie Les yeux de vingt ans resplendir, Et combien sont dĂ©jĂ  sans vie Des yeux qui nous ont vus grandir ! Que de jeunesse emporte l’heure, Qui n’en rapporte jamais rien ! Pourtant quelque chose demeure Je t’aime avec mon coeur ancien, Mon vrai coeur, celui qui s’attache Et souffre depuis qu’il est nĂ©, Mon coeur d’enfant, le coeur sans tache Que ma mĂšre m’avait donnĂ© ; Ce coeur oĂč plus rien ne pĂ©nĂštre, D’oĂč plus rien dĂ©sormais ne sort ; Je t’aime avec ce que mon ĂȘtre A de plus fort contre la mort ; Et, s’il peut braver la mort mĂȘme, Si le meilleur de l’homme est tel Que rien n’en pĂ©risse, je t’aime Avec ce que j’ai d’immortel. — Sully Prudhomme 1839-1907 Les vaines tendresses L’Habitude L’habitude est une Ă©trangĂšre Qui supplante en nous la raison C’est une ancienne mĂ©nagĂšre Qui s’installe dans la maison. Elle est discrĂšte, humble, fidĂšle, FamiliĂšre avec tous les coins ; On ne s'occupe jamais d’elle, Car elle a d’invisibles soins Elle conduit les pieds de l’homme, Sait le chemin qu’il eĂ»t choisi, ConnaĂźt son but sans qu’il le nomme, Et lui dit tout bas Par ici. » Travaillant pour nous en silence, D’un geste sĂ»r, toujours pareil, Elle a l’oeil de la vigilance, Les lĂšvres douces du sommeil. Mais imprudent qui s’abandonne À son joug une fois portĂ© ! Cette vieille au pas monotone Endort la jeune libertĂ© ; Et tous ceux que sa force obscure A gagnĂ©s insensiblement Sont des hommes par la figure, Des choses par le mouvement. — Sully Prudhomme 1839-1907 Stances Et PoĂšmes Brise marine La chair est triste, hĂ©las ! et j'ai lu tous les livres. Fuir ! lĂ -bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres D'ĂȘtre parmi l'Ă©cume inconnue et les cieux ! Rien, ni les vieux jardins reflĂ©tĂ©s par les yeux Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe Ô nuits ! ni la clartĂ© dĂ©serte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur dĂ©fend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai ! Steamer balançant ta mĂąture, LĂšve l'ancre pour une exotique nature ! Un Ennui, dĂ©solĂ© par les cruels espoirs, Croit encore Ă  l'adieu suprĂȘme des mouchoirs ! Et, peut-ĂȘtre, les mĂąts, invitant les orages Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mĂąts, sans mĂąts, ni fertiles Ăźlots ... Mais, ĂŽ mon coeur, entends le chant des matelots ! — StĂ©phane MallarmĂ© 1842-1898 Oeuvres PoĂ©tiques I Étoiles filantes Dans les nuits d’automne, errant par la ville, Je regarde au ciel avec mon dĂ©sir, Car si, dans le temps qu’une Ă©toile file, On forme un souhait, il doit s’accomplir. Enfant, mes souhaits sont toujours les mĂȘmes Quand un astre tombe, alors, plein d’émoi, Je fais de grands voeux afin que tu m’aimes Et qu’en ton exil tu penses Ă  moi. A cette chimĂšre, hĂ©las ! je veux croire, N’ayant que cela pour me consoler. Mais voici l’hiver, la nuit devient noire, Et je ne vois plus d’étoiles filer. — François CoppĂ©e 1842-1908 L’ÉxilĂ©e 1877 À la plus belle Nul ne l'a vue et, dans mon coeur, Je garde sa beautĂ© suprĂȘme ; ArriĂšre tout rire moqueur ! Et morte, je l'aime, je l'aime. J'ai consultĂ© tous les devins, Ils m'ont tous dit C'est la plus belle ! Et depuis j'ai bu tous les vins Contre la mĂ©moire rebelle. Oh ! ses cheveux livrĂ©s au vent ! Ses yeux, crĂ©puscule d'automne ! Sa parole qu'encor souvent J'entends dans la nuit monotone. C'Ă©tait la plus belle, Ă  jamais, Parmi les filles de la terre... Et je l'aimais, oh ! je l'aimais Tant, que ma bouche doit se taire. J'ai honte de ce que je dis ; Car nul ne saura ni la femme, Ni l'amour, ni le paradis Que je garde au fond de mon Ăąme. Que ces mots restent enfouis, OubliĂ©s, l'oubliance est douce Comme un coffret plein de louis Au pied du mur couvert de mousse. — Charles Cros 1842-1888 Le collier de griffes L'Ă©tĂ© C'est l'Ă©tĂ©. Le soleil darde Ses rayons intarissables Sur l'Ă©tranger qui s'attarde Au milieu des vastes sables. Comme une liqueur subtile Baignant l'horizon sans borne, L'air qui du sol chaud distille Fait trembloter le roc morne. Le bois des arbres Ă©clate. Le tigre rayĂ©, l'hyĂšne, Tirant leur langue Ă©carlate, Cherchent de l'eau dans la plaine. Les Ă©lĂ©phants vont en troupe, Broyant sous leurs pieds les haies Et soulevant de leur croupe Les branchages des futaies. Il n'est pas de grotte creuse OĂč la chaleur ne pĂ©nĂštre. Aucune vallĂ©e ombreuse OĂč de l'herbe puisse naĂźtre. Au jardin, sous un toit lisse De bambou, SitĂą sommeille Une moue effleure et plisse Parfois sa lĂšvre vermeille. Sous la gaze, d'or rayĂ©e, OĂč son beau corps s'enveloppe, En s'Ă©tirant, l'ennuyĂ©e Ouvre ses yeux d'antilope. Mais elle attend, sous ce voile Qui trahit sa beautĂ© nue, Qu'au ciel la premiĂšre Ă©toile Annonce la nuit venue. DĂ©jĂ  le soleil s'incline Et dans la mer murmurante Va, derriĂšre la colline, Mirer sa splendeur mourante. Et la nature brĂ»lĂ©e Respire enfin. La nuit brune RevĂȘt sa robe Ă©toilĂ©e, Et, calme, apparaĂźt la lune. — Charles Cros 1842-1888 Le coffret de santal Fuite de centaures Ils fuient, ivres de meurtre et de rĂ©bellion, Vers le mont escarpĂ© qui garde leur retraite ; La peur les prĂ©cipite, ils sentent la mort prĂȘte Et flairent dans la nuit une odeur de lion. Ils franchissent, foulant l'hydre et le stellion, Ravins, torrents, halliers, sans que rien les arrĂȘte ; Et dĂ©jĂ , sur le ciel, se dresse au loin la crĂȘte De l'Ossa, de l'Olympe ou du noir PĂ©lion. Parfois, l'un des fuyards de la farouche harde Se cabre brusquement, se retourne, regarde, Et rejoint d'un seul bond le fraternel bĂ©tail ; Car il a vu la lune Ă©blouissante et pleine Allonger derriĂšre eux, suprĂȘme Ă©pouvantail, La gigantesque horreur de l'ombre HerculĂ©enne. — JosĂ©-Maria de Heredia 1842-1905 Les TrophĂ©es Chanson d’automne Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon cƓur D’une langueur Monotone. Tout suffocant Et blĂȘme, quand Sonne l’heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure ; Et je m’en vais Au vent mauvais Qui m’emporte Deçà, delĂ , Pareil Ă  la Feuille morte. — Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens Mon rĂȘve familier Je fais souvent ce rĂȘve Ă©trange et pĂ©nĂ©trant D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime, Et qui n’est, chaque fois, ni tout Ă  fait la mĂȘme Ni tout Ă  fait une autre, et m’aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon cƓur, transparent Pour elle seule, hĂ©las ! cesse d’ĂȘtre un problĂšme Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blĂȘme, Elle seule les sait rafraĂźchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l’ignore. Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore Comme ceux des aimĂ©s que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L’inflexion des voix chĂšres qui se sont tues. — Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens Soleils couchants Une aube affaiblie Verse par les champs La mĂ©lancolie Des soleils couchants. La mĂ©lancolie Berce de doux chants Mon cƓur qui s’oublie Aux soleils couchants. Et d’étranges rĂȘves, Comme des soleils Couchants sur les grĂšves, FantĂŽmes vermeils, DĂ©filent sans trĂȘves, DĂ©filent, pareils À des grands soleils Couchants sur les grĂšves. — Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens À celle que j’aime Dans ta mĂ©moire immortelle, Comme dans le reposoir D'une divine chapelle, Pour celui qui t'est fidĂšle, Garde l'amour et l'espoir. Garde l'amour qui m'enivre, L'amour qui nous fait rĂȘver ; Garde l'espoir qui fait vivre ; Garde la foi qui dĂ©livre, La foi qui doit nous sauver. L'espoir, c'est de la lumiĂšre, L'amour, c'est une liqueur, Et la foi, c'est la priĂšre. Mets ces trĂ©sors, ma trĂšs chĂšre, Au plus profond de ton coeur. — NĂ©rĂ©e Beauchemin 1850-1931 Les floraisons matutinales Chanson de la plus Haute Tour Oisive jeunesse À tout asservie, Par dĂ©licatesse J’ai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne OĂč les coeurs s’éprennent. Je me suis dit laisse, Et qu’on ne te voie Et sans la promesse De plus hautes joies. Que rien ne t’arrĂȘte, Auguste retraite. J’ai tant fait patience Qu’a jamais j’oublie ; Craintes et souffrances Aux cieux sont parties. Et la soif malsaine Obscurcit mes veines. Ainsi la Prairie À l’oubli livrĂ©e, Grandie, et fleurie D’encens et d’ivraies Au bourdon farouche De cent sales mouches. Ah ! Mille veuvages De la si pauvre Ăąme Qui n'a que l'image De la Notre-Dame ! Est-ce que l'on prie La Vierge Marie ? Oisive jeunesse À tout asservie, Par dĂ©licatesse J’ai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne OĂč les coeurs s’éprennent. — Arthur Rimbaud 1854-1891 Vers nouveaux L’ÉternitĂ© Elle est retrouvĂ©e. Quoi ? - L’ÉternitĂ©. C’est la mer allĂ©e Avec le soleil. Ame sentinelle, Murmurons l’aveu De la nuit si nulle Et du jour en feu. Des humains suffrages, Des communs Ă©lans LĂ  tu te dĂ©gages Et voles selon. Puisque de vous seules, Braises de satin, Le Devoir s’exhale Sans qu’on dise enfin. LĂ  pas d’espĂ©rance, Nul orietur. Science avec patience, Le supplice est sĂ»r. Elle est retrouvĂ©e. Quoi ? - L’ÉternitĂ©. C’est la mer allĂ©e Avec le soleil. — Arthur Rimbaud 1854-1891 Vers nouveaux Complainte amoureuse Oui dĂšs l'instant que je vous vis BeautĂ© fĂ©roce, vous me plĂ»tes De l'amour qu'en vos yeux je pris Sur-le-champ vous vous aperçûtes Ah ! Fallait-il que je vous visse Fallait-il que vous me plussiez Qu'ingĂ©nument je vous le disse Qu'avec orgueil vous vous tussiez Fallait-il que je vous aimasse Que vous me dĂ©sespĂ©rassiez Et qu'enfin je m'opiniĂątrasse Et que je vous idolĂątrasse Pour que vous m'assassinassiez. — Alphonse Allais 1854-1905 Non communiquĂ© Quand reviendra l’automne Quand reviendra l’automne avec les feuilles mortes Qui couvriront l’étang du moulin ruinĂ©, Quand le vent remplira le trou bĂ©ant des portes Et l’inutile espace oĂč la meule a tournĂ©, Je veux aller encor m’asseoir sur cette borne, Contre le mur tissĂ© d’un vieux lierre vermeil, Et regarder longtemps dans l’eau glacĂ©e et morne S’éteindre mon image et le pĂąle soleil. — Jean MorĂ©as 1856-1910 Les Stances Arabesque de malheur Nous nous aimions comme deux fous ; On s'est quittĂ©s sans en parler. Un spleen me tenait exilĂ© Et ce spleen me venait de tout. Que ferons-nous, moi, de mon Ăąme, Elle de sa tendre jeunesse ! Ô vieillissante pĂ©cheresse, Oh ! que tu vas me rendre infĂąme ! Des ans vont passer lĂ -dessus ; On durcira chacun pour soi ; Et plus d'une fois, je m'y vois, On ragera Si j'avais su ! ... Oh ! comme on fait claquer les portes, Dans ce Grand HĂŽtel d'anonymes ! Touristes, couples lĂ©gitimes, Ma DestinĂ©e est demi-morte !.... - Ses yeux disaient Comprenez-vous ! Comment ne comprenez-vous pas ! Et nul n'a pu le premier pas ; On s'est sĂ©parĂ©s d'un air fou. Si on ne tombe pas d'un mĂȘme Ensemble Ă  genoux, c'est factice, C'est du toc. VoilĂ  la justice Selon moi, voilĂ  comment j'aime. — Jules Laforgue 1860-1887 Des Fleurs de bonne volontĂ© Étoile de la mer Et de vaisseaux, et de vaisseaux, Et de voiles, et tant de voiles, Mes pauvres yeux allez en eaux, Il en est plus qu'il n'est d'Ă©toiles ; Et cependant je sais, j'en sais Tant d'Ă©toiles et que j'ai vues Au-dessus des toits de mes rues, Et que j'ai sues et que je sais ; Mais des vaisseaux il en est plus, - Et j'en sais tant qui sont partis - Mais c'est mon testament ici, Que de vaisseaux il en est plus ; Et des vaisseaux voici les beaux Sur la mer, en robes de femmes, AllĂ©s suivant les oriflammes Au bout du ciel sombrĂ© dans l'eau, Et de vaisseaux tant sur les eaux La mer semble un pays en toile, Mes pauvres yeux allez en eaux, Il en est plus qu'il n'est d'Ă©toiles. — Max Elskamp 1862-1931 Salutations Si Si tu peux voir dĂ©truit l'ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te remettre Ă  rebĂątir, Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir ; Si tu peux ĂȘtre amant sans ĂȘtre fou d'amour, Si tu peux ĂȘtre fort sans cesser d'ĂȘtre tendre Et, te sentant haĂŻ, sans haĂŻr Ă  ton tour, Pourtant lutter et te dĂ©fendre ; Si tu peux supporter d'entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-mĂȘme d'un seul mot ; Si tu peux rester digne en Ă©tant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les rois Et si tu peux aimer tous tes amis en frĂšre sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ; Si tu sais mĂ©diter, observer et connaĂźtre Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ; RĂȘver, mais sans laisser ton rĂȘve ĂȘtre ton maĂźtre, Penser sans n'ĂȘtre qu'un penseur; Si tu peux ĂȘtre dur sans jamais ĂȘtre en rage, Si tu peux ĂȘtre brave et jamais imprudent, Si tu sais ĂȘtre bon, si tu sais ĂȘtre sage Sans ĂȘtre moral ni pĂ©dant ; Si tu peux rencontrer Triomphe aprĂšs DĂ©faite Et recevoir ces deux menteurs d'un mĂȘme front, Si tu peux conserver ton courage et ta tĂȘte Quand tous les autres les perdront, Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire Seront Ă  tout jamais tes esclaves soumis Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire, Tu seras un homme, mon fils. — Rudyard Kipling 1865-1936 Ecrit en 1895, et publiĂ© en 1910 L'enfant lit l'almanach L'enfant lit l'almanach prĂšs de son panier d'oeufs. Et, en dehors des Saints et du temps qu'il fera, elle peut contempler les beaux signes des cieux ChĂšvre, Taureau, BĂ©lier, Poissons, et caetera. Ainsi peut-elle croire, petite paysanne, qu'au-dessus d'elle, dans les constellations, il y a des marchĂ©s pareils avec des Ăąnes, des taureaux, des bĂ©liers, des chĂšvres, des poissons. C'est le marchĂ© du ciel sans doute qu'elle lit. Et, quand la page tourne au signe des Balances, elle se dit qu'au ciel comme Ă  l'Ă©picerie on pĂšse le cafĂ©, le sel et les consciences. — Francis Jammes 1868-1938 ClairiĂšres dans le Ciel

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Quevous soyez un lecteur occasionnel ou un bibliophile passionnĂ©, vous trouverez le livre correspondant Ă  vos envies. Des romans aux Bande-DessinĂ©es, en passant par les polars, les guides de voyage, les manuels scolaires ou encore les livres en V.O, il y en a pour tous les goĂ»ts, tous les Ăąges, et tous les budgets. Rien de plus insupportable que de marcher avec des chaussures une taille trop petite, alors imaginez comment se sent votre plante dans un pot trop Ă©troit. Pour laisser Ă  vos vĂ©gĂ©taux la place suffisante pour s’épanouir et grandir, pensez donc Ă  les rempoter. Pour cela, dĂ©couvrez le moment opportun, le pot adaptĂ© et une technique infaillible. Envie de voir vos plantes d’intĂ©rieur ou de balcon prospĂ©rer ? Alors pensez Ă  les rempoter de temps en temps. Cette Ă©tape d’entretien parfois occultĂ©e par les jardiniers en herbe est pourtant indispensable pour garder vos vĂ©gĂ©taux en pot le plus longtemps possible. Elle permet en effet de renouveler le substrat de culture et d’offrir Ă  une plante qui n’aurait pas atteint sa taille mature, un contenant plus large qui favorisera son dĂ©veloppement. Plusieurs indices peuvent vous permettre de dĂ©terminer si une plante a besoin d’ĂȘtre rempotĂ©e Les racines s’échappent par les trous de drainageLe feuillage semble trop grand par rapport Ă  la taille du pot Certaines feuilles palissent et deviennent cassantesLes nouvelles feuilles sont plus petites Pour rempoter sa monstera, son pothos ou n’importe quels autres vĂ©gĂ©taux, on privilĂ©giera la pĂ©riode entre la fin de l’hiver et le dĂ©but du printemps, au moment oĂč les plantes sortent de leur repos vĂ©gĂ©tatif. On choisira alors un pot une taille ou deux au-dessus 2-3 cm de diamĂštre en plus. Pour les plantes arrivĂ©es Ă  maturitĂ©, inutile de changer de pot, en revanche, elles peuvent ĂȘtre rempotĂ©es tous les deux ou trois ans pour bĂ©nĂ©ficier d’un nouveau substrat plus riche. À noter il ne faut jamais rempoter une plante en fleur. Photo Shutterstock Le rempotage est une Ă©tape dĂ©licate qui peut s’avĂ©rer traumatisante pour la plante. Le plus difficile est de sortir la motte de terre de son pot. Tentez donc de manier votre plante adorĂ©e avec douceur pour ne pas casser de feuilles et ne pas arracher ses racines. Pour rĂ©ussir ces Ă©tapes dĂ©licates, procĂ©dez ainsi PrĂ©parez votre pot avec une couche drainante composĂ©e de billes d’argile, de graviers ou de tessons de pots cassĂ©s. Garnissez-le d’un peu de que le substrat de votre plante n’est ni trop sec ni trop les cĂŽtĂ©s du pot de cette derniĂšre en le maintenant en position la motte se dĂ©tache, tapez doucement sur la base du pot en le tenant Ă  l’envers attention, vous risquez d’en mettre partout, alors choisissez bien votre plan de travail. VĂ©rifiez l’état des racines. Coupez celles qui sont abĂźmĂ©es, mortes ou moisies Ă  l’aide d’un la motte au centre du pot et comblez les pourtours avec le terreau frais. Tassez lĂ©gĂšrement, puis arrosez. Ça y est, votre plante a tout pour ĂȘtre heureuse ! Cet article vous a plu ? Alors dĂ©couvrez notre article dĂ©diĂ© Ă  l’arrosage des plantes d’intĂ©rieur. IdĂ©al pour reconnaĂźtre un manque ou un excĂšs d’eau et sauver ses vĂ©gĂ©taux.
438Likes, 0 Comments - Lilya B.F | Auteur (@douceurandsabr_) on Instagram: “Livre « Apaise ton coeur et fleuris ton Ăąme » ”
1 2 IGB MAG N°3 juillet 2021 l’édito Claire Izard, prĂ©sidente d’IGB ÉDITION Un an ! Douze mois dĂ©jĂ , mais douze mois seu- lement ! Le 9 juillet 2020, les titres de mes pre- miers auteurs — La FiancĂ©e du 11 septembre et Le projet Vanility — sortaient en librairie. Coups de cƓur de la FNAC, ils Ă©taient suivis par la pa- rution du tome 2 de Vanility et par L’Éditrice, coup de cƓur de la FNAC et de Cultura. Depuis, dix auteurs ayant rejoint IGB, le catalogue 2021- 2022 comprendra au minimum 32 rĂ©fĂ©rences. En mai, Folle de nuit a Ă©tĂ© coups de cƓur FNAC et CULTURA. Panique Ă  l’ÉvĂȘchĂ© rencontre ses lec- teurs. Le silence des Chartreux vient d’arriver en librairie. Dealer ou la valse des maudits et K-144 sont vivement attendus. D’ailleurs le 21 juillet, Philippe Will dĂ©dicacera Ă  la librairie Albin Mi- chel du boulevard Saint-Germain Ă  Paris. Enfin, j’ai lancĂ© IGB MAG per- Un pas aprĂšs l’autre, car les arbres mettant de recevoir dix livres neufs Ă  prix gratuit ! Comme ne montent pas jusqu’au ciel ! vous le savez, prix gratuit ne signifie pas nul ». GrĂące Ă  vous, les auteurs perçoivent des droits sur des ouvrages non commercialisĂ©s, et ils vous re- mercient chaleureusement de contribuer Ă  augmenter leur au- dience. Pour ma part, je suis heureuse que cette dĂ©marche no- vatrice permette d’accĂ©der Ă  la littĂ©rature Ă  moindre coĂ»t. D’ailleurs, je lancerai prochainement une carte cadeau, la pos- sibilitĂ© de rĂ©gler l’abonnement Ă  IGB MAG en trois mensualitĂ©s et offrirai deux livres de poche pour un brochĂ©. Cela Ă©tant, j’avance avec prudence. SĂ©duits par un plan d’af- faires pertinent, des partenaires m’ont permis de m’adjoindre les services d’une agence de communication afin d’accroĂźtre la notoriĂ©tĂ© de mes auteurs. À cet Ă©gard, chargĂ© du Business development, Marc Gervais dĂ©voile nos choix stratĂ©giques dans ce numĂ©ro de juillet consacrĂ© pour partie Ă  Alexis Giaco- muzzi. Vous dĂ©couvrirez François Montjaret, un blogueur pas- sionnĂ© de thrillers, DaphnĂ© RĂ©a, une artiste internationale d’origine italienne et Pierre Lajudie, interviewer d’auteurs. En- fin, la rubrique une_lectrice_a_paris donne l’occasion de con- naĂźtre mes coups de cƓurs littĂ©raires. PAGE DE GAUCHE Je vous souhaite un magnifique Ă©tĂ© et vous donne rendez- vous en octobre pour la rentrĂ©e littĂ©raire, avant de vous dĂ©voi- Librairie FNAC PARIS TERNES ler nos pĂ©pites de l’annĂ©e 2022 grĂące Ă  un numĂ©ro spĂ©cial qui Folle de nuit vous rĂ©servera de belles surprises pour NoĂ«l. Coup de cƓur des libraires Juin 2021 3 IGB MAG N°3 Ă©tĂ© 2021 le sommaire 58 FOCUS 8 PRESSBOOK Alexis Giacomuzzi Anna Liron et Emma Palissot 12 BOOKSMARKET L’interview de Marc Gervais par Sylvie Roussel 24 Sorties nationales Dealer, ou la valse des maudits K-144 La FiancĂ©e du 11 septembre L’Adieu 4 sommaire 44 RENCONTRE RUBIS par Marc Gervais 54 RENCONTRE SOLÈNE MELCHIOR par Pascal Tissier 56 Les coups de cƓur de l’éditrice Mon amie AdĂšle. Sarah Pinborough & L’esclavage, un crime contre l’humanitĂ© 5 sommaire 65 BOOKSTAGRAM Francois_and_the_books 70 BOOKSADDICT DaphnĂ© Rhea Pellissier 80 BOOKSMAKER Pierre Lajudie 6 sommaire 83 BOOKLIST 2021-2022 84 Frissons 94 Anticipation 97 VĂ©cu 112 Jeunesse 114 Poche 7 8 PRESSBOOK Anna et Emma ont vingt ans. Talentueuses, pleines d’envies et pressĂ©es d’affronter la vie rĂ©- elle, elles n’ont pas attendu d’ĂȘtre diplĂŽmĂ©es pour partir Ă  la conquĂȘte de marchĂ©s. SĂ©duite par leur volontĂ© d’entreprendre, Claire Izard leur a confiĂ© le design de ses collections. CI-DESSUS 9 Emma Palissot, graphiste et designer PAGE DE GAUCHE Anna Liron, illustratrice PRESSBOOK Welcome on board, les Miss ! Anna et Emma ? Elles sont jeunes, il est vrai ! Mais aux Ăąmes CI-DESSUS bien nĂ©es, la valeur n’attend point le nombre des annĂ©es ! Souvent citĂ© Ă  contre-emploi, ce vers de Pierre Corneille quali- Exemple de design de produit fie nĂ©anmoins parfaitement ces deux femmes de leur Ă©poque © 2021 Palissot qui font fi de leur jeunesse. En effet, alors qu’elles n’ont mĂȘme pas l’ñge requis pour boire une biĂšre aux États-Unis, elles ex- CI-DESSUS pĂ©rimentent l’entrepreneuriat depuis deux ans. Exemple de design web BacheliĂšres prĂ©coces, elles se sont rencontrĂ©es sur les bancs © 2021 Palissot de l’universitĂ© Gustave Eiffel, situĂ©e Ă  Marne-la-VallĂ©e. Entre projets pour l’école et services rendus aux copains, l’idĂ©e d’ex- ploiter leur complĂ©mentaritĂ© a germĂ©, puis s’est structurĂ© le 1er juillet 2019. A cette Ă©poque, l’une et l’autre Ă©taient Ă  peine majeures. Deux ans plus tard, ce binĂŽme fonctionne Ă  merveille. Emma Palissot est passionnĂ©e par l’ensemble des domaines artistiques et aime mettre en valeur sa crĂ©ativitĂ© sur tout type de mĂ©dias. Graphiste et notamment experte en identitĂ© vi- suelle, cette Toulonnaise dessine, photographie, encre et colo- rie depuis l’enfance. PersuadĂ©e que l’émotion passe par l’image que l’on se fait de l’image », elle publie Ă  l’ñge de dix- sept ans, un recueil de pensĂ©es intitulĂ© Et AprĂšs ? » aux Ă©di- tions Saint-HonorĂ©. CI-CONTRE Exemple de graphisme de Letterbox © 2021 Palissot/Greneu 10 CI-DESSUS PRESSBOOK Portrait de Yeule, artiste Singapourienne Puis, elle en profite pour s’immerger dans la communication © 2020 Liron interactive. Alors, elle en vient naturellement Ă  crĂ©er un studio indĂ©pendant de jeux vidĂ©o dĂ©nommĂ© Maki Edition pour ex- ploiter Letterbox, un jeu immersif oĂč le choix stratĂ©gique d’un design Ă©purĂ© sublime une histoire complexe. InspirĂ© du roman Inconnu Ă  cette adresse » de Kressmann Taylor, Emma et son conjoint Mathias Greneu ont conçu et codĂ© leur jeu en cinq semaines ! DĂ©veloppĂ©e pour Android et disponible exclu- sivement sur Playstore, cette application consiste Ă  dĂ©couvrir la vie d’un inconnu via les lettres qu’il reçoit quotidiennement. Une entrepreneuse est nĂ©e, la fondatrice d’IGB sait que le dy- namisme d’Emma amĂšnera Maki Edition et le studio EP vers les sommets. Anna Liron est illustratrice. Une pure dessinatrice. Parisienne, fille d’imprimeur et titulaire d’une licence d’Art NumĂ©riques, elle a la ferme intention de dĂ©crocher de nombreux contrats afin de pouvoir assumer les frais onĂ©reux d’une formation de concept art et ainsi faire le job de ses rĂȘves. En effet, tombĂ© amoureuse de Prince of Persia Ă  l’ñge de dix ans, Anna n’est jamais revenue de son voyage dans l’univers des jeux vidĂ©o. Ainsi, elle se destine Ă  ĂȘtre concept artist, c’est- Ă -dire celle qui, sous la houlette d’un directeur artistique ou d’un rĂ©alisateur, transformera un concept en une crĂ©ation vi- suelle digitale. Pour ce faire, il faut visualiser une atmosphĂšre et la reproduire avec exactitude. BriefĂ©e sur les couvertures de Frousse d’enfer, Anna possĂšde cet instinct consistant Ă  trans- former trois lignes en dessin rĂ©aliste. Aussi, dans quelques annĂ©es, Claire Izard ne doute pas qu’elle apercevra le patronyme d’Anna au crĂ©dit de blockbusters pro- duits par les majors de Los Angeles ou de la Silicon Valley. CI-CONTRE Le SamouraĂŻ du Mont Fuji © 2021 IGB/ Liron 11 12 CI-DESSUS Sylvie Roussel et Marc Gervais © 2021 Claire Izard BOOKSMARKET PAGE DE GAUCHE À l’occasion du premier anniversaire de la commercialisa- tion des titres d’IGB Édition, Sylvie Roussel, animatrice de Marc Gervais. 62 ans. l’émission ça se discute » sur FM et prĂ©sidente de Cofondateur d’IGB Édition. Radio VallĂ©e VĂ©zĂšre depuis sa crĂ©ation en 1981, interroge Ancien Ă©diteur. Marc Gervais. Retranscrite comme elle a Ă©tĂ© enregistrĂ©e, SpĂ©cialiste de la crĂ©ation d’entreprise cette interview menĂ©e sans complaisance, ni langue de © 2021 Claire Izard bois permet d’apprĂ©hender l’économie du livre, de dĂ©cou- vrir la stratĂ©gie de dĂ©veloppement d’un Ă©diteur indĂ©pen- dant et de cerner les mĂ©canismes d’une levĂ©e de fonds. 13 BOOKSMARKET Marc Gervais
 d’habitude, quand vous arrivez Ă  la station, CI-DESSOUS vous faites le clown
 Mais aujourd’hui, je vous sens tendu
 Chargement de pins. — 
 Je suis fatigué  Avec Claire Izard, la prĂ©sidente d’IGB Édi- Smurfit Kappa. Landes. tion, nous venons de vivre un trimestre intense oĂč nous avons bossĂ© non-stop dix-huit heures par jour
 Mais le printemps a dĂ©butĂ© sous les meilleurs auspices
 L’étĂ© sera beau et avec la sortie de MĂ©tacitĂ©s et probablement la commercialisation de deux autres pĂ©pites, l’automne sera agrĂ©able
 Sur notre antenne, vous avez dĂ©clarĂ© que votre oiseau prĂ©- fĂ©rĂ© est le faucon, car vous aviez rĂ©cemment croisĂ© deux vrais cons
 Dois-je comprendre que l’hiver a Ă©tĂ© rude ? — 
 Pfff
 sourires
 Je dirais qu’il a Ă©té  disons
 chahutĂ© ! Mais, ce n’est pas Ă©tonnant
 c’est le quotidien des entreprises en dĂ©marrage
 Cela Ă©tant
 vous ne m’avez quand mĂȘme pas fait lever aux aurores pour m’interroger sur mes Ă©tats d’ñme ! Pourquoi ? Vous en avez ? — Aucun ! Je suis au service d’IGB Édition
 on m’a ordonnĂ© de protĂ©ger sa fondatrice Claire Izard et son actionnariat
 Jusqu’à ce que l’on m’intime d’interrompre ma mission, je le ferai sans remord
 et
 naturellement sans regret ! Ça tombe bien, car nous n’allons pas parler rĂ©cits, mais fi- nances ! Victoire passant son bac, je la remplace
 Il n’y aura pas d’interview dĂ©calĂ©e, ni d’humour au xiĂšme degrĂ©. J’attends que vous vous exprimiez sans langue de bois afin que nos au- diteurs et les abonnĂ©s d’IGB MAG dĂ©couvrent vraiment les dessous de l’économie du livre ! Vous ĂȘtes prĂȘt ? — Allons y ! Marc Gervais
 Sommairement... qu’est-ce que l’édition ? — Je sens que je vais ĂȘtre dĂ©testé  Euh
 Comme vous ĂȘtes une ancienne de l’industrie papetiĂšre, vous allez comprendre
 Selon une rĂ©cente communication du syndicat des Ă©diteurs, l’édition
 c’est annuellement tonnes de livres adres- sĂ©es aux libraires
 tonnes d’ouvrages retournĂ©es aux Ă©diteurs et tonnes mises au pilon ! Ça fait combien d’arbres ? — Beaucoup ! Sachant que 12 arbres sont nĂ©cessaires pour fabriquer une tonne de papier, je vous laisse faire le calcul
 ça doit faire arbres et quelques qui ont Ă©tĂ© coupĂ©s en pure perte, car c’est cela dont il s’agit... Vous utilisez du papier recyclĂ© ? — Non ! Je ne vois pas pourquoi nous payerons plus cher du papier que nous avons contribuĂ© Ă  fabriquer en donnant nos invendus aux recycleurs
 et ce d’autant plus que, selon une Ă©tude publiĂ©e en 2020 par l’universitĂ© de Yale, l’impact envi- 14 CI-DESSUS BOOKSMARKET Impression d’un ouvrage IGB ronnemental du papier recyclĂ©, dont la production implique CPI BussiĂšre l’usage des Ă©nergies polluantes, induit une empreinte carbone trĂšs Ă©levĂ©e. Chez IGB, nous prĂ©fĂ©rons replanter les arbres que nous avons utilisĂ©s et surtout Ă©viter de dĂ©truire ce que nous avons imprimé  d’oĂč la crĂ©ation du Mag IGB dont l’abonne- ment permet de recevoir dix livres gratuits ! LĂ  est la vĂ©ritable attitude Ă©co-responsable ! Il ne suffit pas de lĂ©gifĂ©rer pour pousser les industriels Ă  utiliser des encres composĂ©es de 75% d’eau au lieu d’encres Ă  base de solvant pour ĂȘtre Ă©co- friendly
 L’encre Ă  l’eau Ă©tant hydrophile, elle n’est pas dissol- vable
 et ne peut donc pas ĂȘtre recyclĂ©e
 Vous avez une autre question sur le sujet ? Sourires Non ! Mais je voudrais revenir sur l’abonnement qui permet de recevoir dix livres... Comment cette idĂ©e de livres Ă  prix gratuit a-t-elle Ă©tĂ© accueillie ? — 
 Tout d’abord
 des livres Ă  prix gratuit » est un slogan ! Jeu de mot avec livres Ă  prix rĂ©duit », prix gratuit » ne si- gnifie pas prix nul », puisque la rĂ©ception des ouvrages est subordonnĂ©e au paiement d’un abonnement. Ceci Ă©tant prĂ©ci- sĂ©, je vous confirme que mĂȘme les libraires nous fĂ©licitent
 En effet, ils ont compris que nous renforcions le potentiel lecto- rat de nos auteurs avec des ouvrages dont ils n’ont pas vou- lu
 Ils devinent que dĂ©couvrir Ă  moindre coĂ»t de nouveaux auteurs les servira Ă  terme
 et qu’ils sont en prĂ©sence d’un Ă©diteur intelligemment comptable de ses investissements
 Comme vous l’imaginez, les lecteurs sont ravis de faire une bonne affaire, mĂȘme s’ils reçoivent les ouvrages aprĂšs leur du- rĂ©e de vie en librairie
 Je suppose que les auteurs IGB sont ravis ! — À vrai dire, ils auraient probablement prĂ©fĂ©rĂ© que nous n’ayons pas eu Ă  inventer ce systĂšme de diffusion
 Chacun espĂšre vendre un maximum de livres en librairie afin de perce- voir 10% sur le prix public hors taxe
 soit 1,80 euros pour un bouquin vendu 19,90 TTC. Cela Ă©tant, une majoritĂ© d’auteurs IGB ont Ă©tĂ© nos premiers abonnĂ©s, car ils ont compris l’avan- tage du systĂšme leur permettant de percevoir soixante-dix centimes par ouvrage diffusĂ© via le pass Mag. En fait, nous ap- pliquons Ă  nos auteurs le pourcentage prĂ©vu pour la commer- cialisation en club
 soit 15% du prix tarif Les auteurs se partagent sept euros
 au prorata du nombre de leurs titres retenus Ă  chaque abonnement
. Oui
 mais 70 centimes, c’est moins qu’1,80 euros ! — 
 Sourires
 Je vous confirme mĂȘme que ça fait 1,10 euros de diffĂ©rence par ouvrage
 mais c’est mieux que zĂ©ro, car je vous rappelle que nous parlons d’invendus ! Quel auteur s’en plaindrait ? ArrĂȘtons de dĂ©conner... il faudrait avoir la puis- sance de rĂ©flexion d’un mollusque pour dĂ©nigrer un systĂšme permettant de percevoir de l’argent sur un produit non com- mercialisé  Cette facultĂ© n’existe nulle part... sauf chez IGB
 Vous imaginez la SACEM versant des droits pour des disques non diffusĂ©s Ă  l’antenne... Un restaurateur percevant de l’ar- 15 BOOKSMARKET gent sur des plats non commandĂ©s... Un producteur de films touchant des droits d’entrĂ©e sur les siĂšges vides
 ou tenez
 un assureur vous indemnisant pour un sinistre qui n’a pas eu lieu ? En interprĂ©tant judicieusement le juridisme de la loi Lang, nous avons rĂ©ussi Ă  modifier la chaĂźne traditionnelle du livre en plaçant le consommateur de part et d’autre du cycle de la vie d’un livre. Qu’est-ce que votre organisation recouvre ? — En apprĂ©hendant les goĂ»ts littĂ©raires de nos abonnĂ©s dont la pierre angulaire est constituĂ© par les membres de notre co- mitĂ© de lecture, nous pouvons bĂątir un catalogue oĂč chaque titre est appelĂ© Ă  devenir un classique
 Alors que la durĂ©e de vie d’un livre en librairie est de trois mois et que les invendus sont systĂ©matiquement retournĂ© Ă  l’éditeur au bout de douze mois maximum afin d’ĂȘtre dĂ©truit, nous distribuerons tout rĂ©- cit via l’abonnement tant qu’il sera rĂ©servĂ© en quantitĂ© raison- nable
 naturellement. Cela explique pourquoi les auteurs IGB font des envieux, Justement
 c’est quoi un auteur ? — Comptablement
 un code-barre ! Une sortie de caisse ! Hahaha
 vous allez vous faire des amis ! — SincĂšrement... vous connaissez un auteur dĂ©daignant le terme reddition des comptes » ? Celles et ceux qui parlent de leur rĂ©cit comme d’une Ɠuvre, sont les premiers Ă  rĂ©clamer le paiement de leur droit
 Donc
 pour vous
 un livre se borne Ă  ça ? — Je n’ai pas inventĂ© le commerce ! Mais oui
 le livre est un produit
 un code ISBN
 Pour les grands groupes Ă©ditoriaux, un livre
 c’est un patronyme
 Musso
 Levy
 Nothomb
 ou 16 CI-DESSUS BOOKSMARKET Jean-Pier Delaume-Myard un titre
 Harry Potter
 AstĂ©rix
 Pour les Ă©diteurs indĂ©pen- DR La RĂ©publique du Centre dants, c’est une couverture
 un prix public et un rĂ©sumĂ© sur la quatriĂšme de couverture
 On travaille trĂšs dur au quotidien pour qu’un jour Tissier
 Hage
 Giacomuzzi
 Will
 Pecylak
 Bigourie
 Battista
 Delaume
 Dubat et d’autres comme Cy- rielle Menguy ou encore Julie Gaillard deviennent une marque incontournable
 au mĂȘme titre que les Rolling Stones
 ou les fraises Tagada
 Et vous ? — Je ne m’exclue pas, car je n’échappe pas Ă  la rĂšgle
 Le jour oĂč je cesse de recevoir de bonnes critiques et que mes rĂ©cits ne rencontrent pas leurs lecteurs, j’arrĂȘte ! Mon statut de co- fondateur d’IGB ne me protĂšge pas
 Pourquoi irais-je obĂ©rer les capacitĂ©s d’investissements d’IGB et par-delĂ  sanctionner indirectement mes consƓurs et mes confrĂšre pour des rĂ©cits qui n’intĂ©ressent que mon conjoint ou ma belle-sƓur ? Qu’est-ce qu’un rĂ©cit ? — C’est une excellente question ! Un rĂ©cit est une espĂ©rance ! Un vecteur de fidĂ©lisation d’un lectorat
 En fait, c’est un Ă©ter- nel recommencement qui impose Ă  l’auteur de se remettre en cause Ă  chaque titre
 Mais au prĂ©alable, c’est une interroga- tion, une Ă©motion
 ou une intuition ! Vous m’expliquez ? — Chez tout Ă©diteur, l’intĂ©gration d’un titre au catalogue est forcement la conclusion d’une rĂ©flexion
 Si les premiĂšres pages envoyĂ©es par le soumettant ne sont pas exception- nelles, le rĂ©cit doit ĂȘtre adoubĂ© par le comitĂ© de lecture
 c’est alors une interrogation
 IGB n’échappe pas Ă  la rĂšgle
 Mais la souplesse de notre structure nous permet d’y dĂ©roger
 Quand un vendredi aprĂšs-midi, Claire se plonge dans le texte de Julie Gaillard
 que je vois ses yeux briller... Et que je l’en- tend rire ou pleurer
 je devine que nous inscrirons un nou- veau titre au catalogue
 Enfin, l’intuition recouvre la percep- tion que nous pouvons avoir de la personnalitĂ© d’un auteur
 IGB est une chance unique pour les primo-romanciers
 En somme
 un Ă©diteur est un dĂ©nicheur de talents ? — Restons humbles ! C’est d’abord une personne physique qui travaille avec le matĂ©riel littĂ©raire et le potentiel humain correspondant Ă  sa taille. Ensuite, c’est un passionnĂ© qui a la chance de se battre dans un marchĂ© Ă©chappant Ă  la saisonna- litĂ©, mĂȘme si pour les formats de poche, certaines pĂ©riodes de l’annĂ©e sont plus favorables que d’autres. Dans le cas d’un Ă©diteur dĂ©butant... quand tout va bien, il une force de proposi- tion
 Dans le cas contraire, Atlas porte le monde sur ses Ă©paules
 Nous sommes dans le monde des affaires, pas dans celui des Bisounours
 IGB n’édite pas pour flatter les egos, mais pour adresser le produit le plus parfait possible Ă  la cible Ă  laquelle il est destinĂ©. Ensuite, le marchĂ© dĂ©cide, mĂȘme si notre organisation et notre ligne Ă©ditoriale rĂ©duit les risques
 17 BOOKSMARKET Pourquoi ? CI-DESSOUS — 
 Nos livres peuvent se vendre toute l’annĂ©e
 On peut MAXIBOUR$E inventĂ© par Marc Gervais acheter du Tissier de janvier Ă  dĂ©cembre
 Nous ne sommes 1er jeu de sociĂ©tĂ© occidental commercialisĂ© pas dans le scolaire ludique qui se vend en juillet et en aoĂ»t
 ou dans le scolaire pur dont 90% du chiffre d’affaires est rĂ©ali- sĂ© en septembre
 MĂȘme si Frousse d’enfer permet d’ap- prendre en s’amusant Ă  lire, nous comptabiliserons des ventes tout au long de l’annĂ©e
 Vous comptez pĂ©nĂ©trer les segments Ă©ducatifs ? — Certainement pas ! MĂȘme si les Frousse ont une forte con- notation Ă©ducative, vouloir pĂ©nĂ©trer un marchĂ© vĂ©rouillĂ© par Hachette, Belin, Magnard, Nathan et Playbac est suicidaire
 À ce point ? — 
 Je sais de quoi je parle pour avoir rĂ©flĂ©chi Ă  ce type de diversification quand j’étais un crĂ©ateur de jeux de sociĂ©tĂ© en vogue Ă  la fin des annĂ©es 80, puisque j’ai Ă©tĂ© dĂ©signĂ© trois an- nĂ©es de suite crĂ©ateur de l’annĂ©e. La puissance et la capacitĂ© de lobbying de Nathan au sein de l’Éducation Nationale Ă©taient telles que les majors amĂ©ricaines qui me soutenaient comme Mattel ou Hasbro ont renoncĂ© Ă  se lancer dans la ba- garre de l’éducatif 
 En consĂ©quence, IGB restera dans la fic- tion et se fera une place au soleil avec une ligne Ă©ditoriale in- temporelle destinĂ©e Ă  Ă©mouvoir, divertir et sensibiliser les en- fants de dix Ă  quatre-vingt-dix ans ! Je rĂ©sume
 Un Ă©diteur est une force de proposition qui place ses espoirs de gain dans un produit sans avoir la certi- tude qu’il trouvera preneur et dont les auteurs constituent son ADN. Ai-je bien compris ? — 
 Non ! L’ADN d’une maison d’édition, c’est une ligne Ă©di- toriale clairement dĂ©finie, portĂ©e par des rĂ©cits parfaitement aboutis enveloppĂ©s dans emballage le plus attrayant possible, proposĂ©s Ă  un prix raisonnable et dont le succĂšs commercial dĂ©pend grandement d’une prĂ©sence assidue de l’auteur sur les rĂ©seaux sociaux. Enfin pour ĂȘtre complet
 Hormis Philippe Will et Pascal Tissier qui disposent d’une base de quelques milliers de lecteurs, les auteur IGB sont des diamants bruts ap- pelĂ©s Ă  devenir des littĂ©rateurs
 c’est-Ă -dire des auteurs, qui mis en confiance par les efforts promotionnels de leur Ă©diteur, prennent plaisir Ă  produire Ă  intervalle rĂ©gulier. En somme
 les auteurs IGB sont heureux ! — Pourquoi ne le seraient-ils pas ? Tout d’abord, ĂȘtre Ă©ditĂ© Ă  compte d’éditeur est un privilĂšge de plus en plus rare
 Cer- tains de nos auteurs ont connu des Ă©checs, ils connaissent donc leur chance... Ensuite, ils touchent du pognon sur les stocks morts ». Enfin, leurs rĂ©cits sont diffusĂ©s par une Ă©di- trice qui a prĂ©fĂ©rĂ© s’assurer les services d’une boĂźte de com de renom au lieu de privilĂ©gier les salaires ! Cette dĂ©marche est tellement rare que Claire Izard mĂ©rite d’en ĂȘtre remerciĂ©e. 18 BOOKSMARKET Qui est rĂ©ellement Claire Izard ? — 
 Une folle ! 
 Une gonzesse totalement cinglĂ©e
 Une na- na qui a dĂ©cidĂ© de mettre entre parenthĂšse une vie profes- sionnelle oĂč rien de fĂącheux ne pouvait lui arriver et par-delĂ  de se mettre en danger pour vivre son rĂȘve d’éditer de bons rĂ©cits
 Grande lectrice, elle raisonne en consommatrice
 Elle m’épate, car alors qu’elle dĂ©couvre les affres de la crĂ©ation d’entreprise, rien ne la dĂ©courage
 C’est un monstre de vo- lontĂ© ! D’un naturel rĂ©servĂ©, elle dĂ©teste se mettre en avant, mais elle apprend Ă  une vitesse folle
 Pour le succĂšs de ses auteurs, rien ne lui semble impossible
 Cependant, elle a du caractĂšre et dĂ©teste ĂȘtre prise pour une imbĂ©cile ou qu’on lui manque de respect elle attend de ses publiĂ©s qu’ils travaillent avec application et qu’ils soient les vecteurs constitutifs de la promotion de leurs ouvrages
 Qui est Claire Izard ? Une Ă©di- trice moderne qui, contrairement Ă  des confrĂšres Ă©tablis, n’ac- cepte pas de subir des comportements de diva. Eu Ă©gard aux sacrifices qu’elle s’impose pour sortir de l’anonymat de par- faits inconnus, elle n’est pas prĂȘte Ă  supporter les caprices. C’est difficile de porter un projet d’entreprise ? — ChĂšre Sylvie, vous avez fait votre carriĂšre chez un grand pa- petier et aujourd’hui vous Ɠuvrez au dĂ©veloppement de votre radio
 Donc, vous connaissez la diffĂ©rence entre une structure Ă©tablie et une crĂ©ation d’entreprise dont on pense Ă  tort que c’est un jeu d’enfant
 C’est mĂȘme tout le contraire
 Alors, la crĂ©ation d’une maison d’édition est un pensum... — Je ne dirais pas ça
 Chez IGB, rien n’est rĂ©barbatif... Mais comme je l’ai dĂ©jĂ  dit sur votre antenne
 l’échec peut ĂȘtre fi- nancier, mais l’erreur ne doit pas ĂȘtre humaine
 Pour rĂ©- pondre Ă  votre question
 tout dĂ©pend qui on doit convaincre d’amender son texte pour qu’il soit reçu par son cƓur de cible ou quel texte on corrige
 Cela Ă©tant, notre quotidien est plu- tĂŽt plaisant, car les auteurs IGB sont intelligents
 Ils ne s’ac- crochent pas Ă  leur texte initial comme une moule Ă  son ro- cher
 Ils comprennent les impĂ©ratifs du marchĂ©. Ce sont des gens Ă©quilibrĂ©s
 Ils ont un boulot
 des enfants
 En rĂ©alitĂ©, mĂȘme s’ils ont un autre job, il agissent en professionnels
 Quand on voit avec quelle application Philippe Will a relu le texte de Dealer ou la valse des maudits alors qu’il s’agit d’une réédition, on devine qu’il Ă©crit par plaisir et non pour le plaisir. C’est difficile de vivre de sa plume ? — Oui
 1% seulement des auteurs français perçoivent l’équi- valent de trois fois le SMIC... Cependant, je suis persuadĂ© que des auteurs IGB Ă©mergeront
 Certains seront mĂȘme primĂ©s... Vraiment ? — 
 Si on fait bien notre boulot, il n’y a aucune raison de ne pas y arriver... D’ailleurs, on vient de faire une premiĂšre levĂ©e des fonds sur la base d’un business plan intelligible
 19 BOOKSMARKET À quoi ressemble le plan d’affaires d’un petit Ă©diteur ? — 
 À une feuille de route oĂč l’on dĂ©montre qu’avec des au- teurs dĂ©butants et un circuit commercial Ă©mergeant, on est capable de gĂ©nĂ©rer progressivement du cash
 Quels sont les Ă©cueils Ă  Ă©viter ? — Il y en a deux principaux
 En premier lieu... Il faut Ă©viter de mentir et de se mentir
 Il est indispensable de bĂątir un plan de dĂ©veloppement que l’on peut tenir aprĂšs avoir apprĂ©ciĂ© avec objectivitĂ© l’environnement dans lequel on se situe
 Quand le secteur Ă©ditorial du premier groupe français reprĂ©- sente seulement 280 millions d’euros de chiffre d’affaires, prĂ©- senter des perspectives pharaoniques de retour sur investisse- ment n’est pas crĂ©dible
 Il ne faut jamais oublier qu’une li- brairie est le commerce de dĂ©tail de France le moins rentable. En second lieu, il faut se marier avec les bonnes personnes
 ce qui n’est jamais facile... Vous avez l’expĂ©rience de la crĂ©ation d’entreprise ? — 
 Un peu
 J’ai exercĂ© trois mĂ©tiers
 CrĂ©ateur de jeux de sociĂ©tĂ© et de jouets
 puis, Ă©diteur de livres de voyages
 et crĂ©ateur d’algorithmes de compression des donnĂ©es numĂ©- riques
 Donc
 j’ai fondĂ© ma premiĂšre entreprise Ă  26 ans
 la seconde Ă  33, la troisiĂšme Ă  44 ans et co-fondĂ© IGB Ă  61 ans
 Quand j’ai quittĂ© l’industrie du jouet en 1992, Ernst &Young a estimĂ© que mes inventions avaient engendrĂ© un flux financier supĂ©rieur Ă  100 millions de dollars
 Au cours de ma carriĂšre, j’ai crĂ©e plus de 500 emplois
 et avec mon labo de recherches sur la compression, j’ai levĂ© 12 millions d’euros auprĂšs des hĂ©- ritiers Dassault et Wendel
 Le cabinet amĂ©ricain de propriĂ©tĂ© intellectuelle Dennemeyer avait estimĂ© Ă  trois milliards de dol- lars la valeur potentielle des 101 brevets qui m’avaient Ă©tĂ© dĂ©- livrĂ©s dans 45 pays
 je suis donc familiarisĂ© Ă  la crĂ©ation d’en- treprise et Ă  la crĂ©ation de richesses
. 20 BOOKSMARKET Justement
 quelle est la premiĂšre richesse d’IGB ? — Claire Izard ! Claire Izard et sa facultĂ© Ă  repĂ©rer un rĂ©cit pro- metteur ! À cela rien d’étonnant, les grands Ă©diteurs comme JĂ©rome Lindon des Éditions de Minuit ou Bernard de Fallois des Éditions de Fallois avaient ce don que d’autres ne possĂš- dent pas. C’est ainsi que vous l’avez vendue aux actionnaires ? — Je n’ai pas vendue Claire ! Je l’ai louĂ©e ! LouĂ©e dans tous les sens du terme d’ailleurs, puisque j’ai vantĂ© son expĂ©rience de grande lectrice qui, ayant analysĂ© plus de bestsellers, sait distinguer les passages addictifs des paragraphes moins dynamiques et repĂ©rer les sections inutiles ou les parties sura- bondantes. Sachant que les investisseurs achĂštent le passĂ© afin de se prĂ©munir des risques de l’avenir, j’ai pu convaincre ! Je ne les ai d’ailleurs pas trompĂ©s dans la mesure oĂč les li- braires et les critiques soulignent actuellement la qualitĂ© des sorties IGB du printemps et de l’étĂ©. D’ailleurs, je ne doute pas un instant que les titres d’octobre et de novembre reçoivent les mĂȘmes Ă©loges. Quel est le patrimoine d’une maison d’édition ? — Chez un Ă©diteur Ă©tabli, ce sont ses auteurs bankables et leur capacitĂ© Ă  gĂ©nĂ©rer des revenus futurs. Cela Ă©tant, est-ce valorisable ? Si Guillaume Musso dĂ©cĂšde, Calmann-LĂ©vy vau- dra beaucoup moins, alors que chez IGB, si un auteur fait une chute de poney, ça n’aura aucune incidence ! Est-ce Ă  dire qu’IGB ne vaut rien ? Contrairement aux autres Ă©diteurs, IGB vaut par ses invendus puisqu’elle les valorise auprĂšs de ses abonnĂ©s. IGB vaut Ă©galement par sa capacitĂ© Ă  imaginer la monĂ©tisation des rĂ©cits dont elle a acquis les droits et y com- pris ceux qui peinent Ă  sĂ©duire leur marchĂ©. Vous voulez que je vous explique comment ? Volontiers ! — C’est simple
 AprĂšs s’ĂȘtre adjoint les services d’une boĂźte de communication qui nous donnera plus de visibilitĂ©, puis aprĂšs avoir rĂ©solu le problĂšme des ouvrages non commerciali- sĂ©s en librairie et avoir créé une division Jeunesse en appelant Anna et Emma auprĂšs d’elle, quelle avant-derniĂšre brique de- vra poser Claire pour achever la consolidation de son Ă©difice ? Vous allez me le dire ! — L’audiovisuel, Sylvie ! L’audiovisuel ! Dans moins de six mois, IGB disposera d’une division chargĂ©e de scĂ©nariser et de transformer des histoires en crĂ©ations digitales. Nous possĂ©- dons la matiĂšre premiĂšre qui est constituĂ©e par les rĂ©cits dont nous avons les droits, mĂȘme si certains marchĂ©s comme celui du Young Adult est compliquĂ©. Ensuite sur la base d’un pre- mier Ă©pisode ou d’un pilote significatif, il suffira de monter des co-productions ou de cĂ©der les droits Ă  des boĂźtes de prod ou Ă  des diffuseurs. Ensuite, nous attendrons tranquillement la 21 BOOKSMARKET programmation tĂ©lĂ©visĂ©e pour relancer nos titres et en lancer d’autres dans des formats adaptĂ©s Ă  nos cibles. C’est la raison pour laquelle, j’ai reçu mission de bĂątir un nouveau plan d’af- faires afin de lever des fonds plus consĂ©quents. C’est astucieux ! Quand cette idĂ©e est-elle nĂ©e ? — DĂšs la crĂ©ation de l’entreprise, en janvier 2020 ! Nous dĂ©ve- lopperons Ă©galement le merchandising quand il sera temps ! Quelle est la derniĂšre brique ? — 
 S’attacher les services d’un agent littĂ©raire pour per- mettre Ă  nos auteurs de pĂ©nĂ©trer les marchĂ©s Ă©trangers. Combien de temps avez-vous mis pour lever les fonds et sous quel dĂ©lai pensez-vous boucler le second tour ? — Entre la rĂ©flexion stratĂ©gique ayant imposĂ© Ă  Claire de rĂ©- flĂ©chir aux sacrifices qu’elle devait s’imposer, l’écriture du bu- siness plan et les nĂ©gociations
 quatre mois ont Ă©tĂ© nĂ©ces- saires. Pour la nouvelle levĂ©e de fonds
 douze mois seront indispensables pour lever un Ă  deux millions d’euros. Utiliser une plateforme de financement participatif ne serait pas plus rapide ? — Pfff
 Depuis l’invention de l’imprimerie, des Ă©diteurs ont recours Ă  la souscription
 RĂ©cemment un Ă©diteur de BD Ă©ro- tiques a utilisĂ© Ulule avec succĂšs... Chacun sursoit Ă  ses pro- blĂšmes de trĂ©sorerie comme il le peut
 Cela Ă©tant, si je ne nie pas l’utilitĂ© de cette forme de financement pour des projets humanitaire, je suis circonspect quand il s’agit de crĂ©ation d’entreprise
 Un entrepreneur ne fait pas la manche ! Il met en jeu son patrimoine pour la rĂ©ussite de son projet... Ma- dame Izard se situe dans cette logique ! Elle parle de rĂ©tribu- tion de risques par dĂ©livrance d’actions et non de goodies en Ă©change de dix balles ! Cela Ă©tant
 si ces plateformes peuvent dĂ©clencher le goĂ»t d’entreprendre
 au fond
 pourquoi pas... Combien de titres sortez-vous cette annĂ©e ? — Huit
 soit deux fois plus qu’en 2021. 25 titres sont dĂ©jĂ  programmĂ©s en 2022. À la mi-novembre 2022, IGB comptera plus de 100 rĂ©fĂ©rences. IGB Edition avance trĂšs vite. En juin prochain, le lancement de la collection Frousse d’Enfer va faire mal
 Pendant cinq ans, nous sortirons chaque annĂ©e six Ă  huit titres accompagnĂ©s d’un prĂ©sentoir de 24 Ă  32 exemplaires
 assortis de l’environnement promotionnel indispensable. Comment avez-vous recrutĂ© les auteurs Jeunesse ? — 
 Le plus simplement du monde
 Cherchant des auteurs irrĂ©prochables Ă  tout point de vue, j’ai sollicitĂ© Aude Hage et Pascal Tissier
 MĂȘme si je ne doute pas que d’autres auteurs IGB pourrait postuler, Claire s’apprĂȘte Ă  lancer un appel Ă  ma- nuscrit afin de complĂ©ter sa collection. 22 BOOKSMARKET Quelles sont les prochaines Ă©tapes ? — Regarder devant nous pour consolider nos acquis et prĂ©pa- rer les campagnes 2022 et 2023. Avec l’arrivĂ©e des Miss, nous allons peaufiner notre catalogue, commencer l’approche au- diovisuel, lancer de nouveaux auteurs et Ă©viter ceux atteints de bouffissure qui Ă  force d’écrire ont les pieds aussi gonflĂ©s que leur orgueil. Ayant la chance d’avoir une Ă©quipe d’auteurs sympas, nous veillerons Ă  la conservation de cette Ă©quilibre
 Enfin Ă  titre personnel, je vais mettre les bouchĂ©es doubles pour que Claire Izard se concentre sur ce qu’elle aime faire
 c’est-Ă -dire lire et promouvoir ses titres et ses auteurs. Comment voyez-vous l’avenir ? — Il sera celui que Madame Izard dessinera
 Dans trois ans, elle aura sorti une soixantaine de titres et lancĂ© une trentaine d’auteurs dont elle aura formĂ© la plupart. Alors, elle prendra la dĂ©cision de continuer ou de choisir une vie moins stressante
 Quel conseil donneriez-vous Ă  un auteur ? — Au plan littĂ©raire
 aucun
 car je n’ai pas encore fait mes preuves
 En tant qu’éditeur
 je conseillerais au postulant de suivre notre sens du marchĂ©, puisque rien n’est plus difficile que de prendre du recul par rapport Ă  son texte... Comment voyez-vous votre avenir ? — Claire m’a demandĂ© d’ĂȘtre Ă©diteur
 Je suis Ă©galement ro- mancier
 À la seconde mĂȘme oĂč ce que je fais ne me pas- sionnera plus, j’arrĂȘterai ! Quoi ! Vous arrĂȘteriez d’écrire ? — Croyez-vous que l’annonce de la fin de la carriĂšre de ro- mancier de Marc Gervais plongera la planĂšte dans un blues abyssal ou mettra en pĂ©ril l’économie mondiale ? Cela Ă©tant
 rassurez-vous
 vous n’ĂȘtes pas encore dĂ©barrassĂ©e de moi ! Hahaha
 Marc Gervais, merci ! Un dernier mot ? — Ouais
 abonnez-vous Ă  IGB MAG ! 23 SORTIES NATIONALES 24 SORTIES NATIONALES 9 JUILLET À la Saint-BarthĂ©lemy des camĂ©s, il y avait eu beaucoup de faux semblants et d’écrans de fumĂ©e
 Brian Jones
 Jimi Hendrix
 Janis Joplin
 Jim Morrison
 Tous fauchĂ©s au sommet de leur gloire
 Ă  vingt-sept ans ! Et si Ă  la fin des sixties, l'Ă©pidĂ©mie d'overdoses ayant dĂ©cimĂ© les plus grandes stars du rock ne devait rien au hasard ? Quelques semaines aprĂšs la disparition de Jim Morrison, le corps sans vie de Jean de Breteuil est retrou- vĂ© Ă  Tanger. Overdose. Une de plus ! Dealer des stars et star des dealers, il fournissait l'hĂ©roĂŻne la plus pure. La plus dangereuse aussi ! ÉlevĂ© par sa mĂšre dans le Marrakech des annĂ©es soixante, il Ă©tait programmĂ© pour re- prendre les rĂȘnes de l'empire de presse familial. HĂ©las, il choisira un autre destin. Si son implication dans la disparition de Jim Morrison ne fait plus de doute aujourd’hui — des tĂ©moins affirment avoir aperçu sa voiture sur le parking du Landmark HĂŽtel la nuit oĂč Janis Joplin a trouvĂ© la mort — Jean cĂŽtoyait Ă©galement Brian Jones et Jimi Hendrix... Une plongĂ©e vertigineuse au cƓur du plus grand mystĂšre de l’Histoire du rock ! Format 140 x 230mm 424 pages Prix public 19,90€ pass MAG NoĂ«l 2021 25 SORTIES NATIONALES 1er CHAPITRE 1 Le singe en lui s’était Ă©veillĂ© bien avant qu’il ne reprenne conscience. Tapi dans un repli de son hypophyse, il en Ă©tait encore aux manƓuvres d’approche. BientĂŽt, les mots doux feraient place Ă  une plainte sourde puis lancinante et le ma- caque Ă©voluerait vers quelque chose de plus menaçant une chose aux doigts griffus et aux dents acĂ©rĂ©es, qui le laisserait pantelant de sueur aigre sur son lit aux draps chiffonnĂ©s. Grappiller quelques minutes sur le commencement des opĂ©rations Ă©tait l’une de ses derniĂšres distractions. Une sorte de jeu pervers par lequel Jean rythmait ses journĂ©es et entre- tenait l’illusion d’un plaisir qui ne rĂ©sidait plus que dans l’interruption du cauchemar qui le prĂ©cĂ©dait. Tous les subterfuges Ă©taient bons pour repousser la li- mite contempler jusqu’à l’évanouissement les frises entre- lacĂ©es Ă  la surface du plafond, se concentrer sur les insectes virtuels Ă  la pĂ©riphĂ©rie de sa vision
 Jusqu’à ces derniĂšres semaines, il parvenait encore Ă  lire quelques lignes de la pile de journaux que l’on continuait Ă  dĂ©poser sur sa table de nuit, souvenir du temps aujourd’hui rĂ©volu oĂč il Ă©tait programmĂ© pour reprendre l’empire et de- venir, Ă  son tour, le Citizen Kane du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest. DĂ©sormais, c’était au-dessus de ses forces l’AmĂ©rique pouvait patauger autant qu’elle le voulait dans les riziĂšres vietnamiennes et les nuages s’amonceler dans le ciel du Pakistan. Rien de tout cela n’allumait plus la moindre lueur dans ses neurones fatiguĂ©s. À prĂ©sent, le singe possĂ©dait la taille d’un monstre de foire, ses yeux d’émeraude luisaient dans la semi-pĂ©nombre. À l’évidence, la phase amiable des nĂ©gociations Ă©tait sur le point de s’achever. Peu Ă  peu, Jean sentait une gangue de douleur l’envelopper. Un bourdonnement progressif qui vril- lait ses tempes et comprimait ses cĂŽtes. Ses os Ă©taient aussi 26 SORTIES NATIONALES froids que des morceaux de banquise et sa chair plus brĂ»lante que les flammes de l’enfer. Il allongea le bras. Un instant ses doigts s’attardĂšrent sur la face argentĂ©e de Dionysos, puis aprĂšs avoir ouvert l’écrin de bois prĂ©cieux, il en Ă©tala le contenu devant lui, ajusta ce qui devait l’ĂȘtre et nettoya les diffĂ©rents ustensiles. Lorsque le mĂ©lange fut prĂȘt, il entortilla un serpent brun autour de son bras gauche. Sous ses dents, le caoutchouc avait un goĂ»t pharmaceu- tique et rassurant. Il sentit Ă  peine l’aiguille fouiller sa chair. AprĂšs avoir observĂ© le reflux d’hĂ©moglobine fleurir la se- ringue translucide, il repoussa le piston vers l’avant et se dĂ©- barrassa de l’étreinte du garrot. Une dĂ©ferlante de chaleur s’empara de lui, mais rien de spectaculaire. En ce qui le con- cernait, la corolle orgasmique accompagnant le rush de l’hĂ©- roĂŻne n’était qu’un lointain souvenir. Dehors, le souffle du vent du nord se calmait peu Ă  peu. La mort Ă©tait le cas de figure le plus probable. Pour autant, vivre continuait Ă  faire partie de ses prioritĂ©s. Seulement la rĂ©solution de ce paradoxe ne dĂ©pendait plus de lui
 À la Saint-BarthĂ©lemy des camĂ©s, il y avait eu beaucoup de faux-semblants et d’écrans de fumĂ©e. Dommage qu’il ait Ă  ce point tardĂ© Ă  s’en rendre compte
 Il ferma les yeux. Quelque part au fond de lui, le singe en fit autant
 27 SORTIES NATIONALES 28 SORTIES NATIONALES 9 JUILLET InfluencĂ© par Alain Damasio, le scĂ©nario est dense et les scĂšnes d'action sont efficaces. Un vrai coup de cƓur pour cette plume prĂ©cise et fluide ! Paris 2034. Fred est effrayĂ©, l’enfer a frappĂ© Ă  sa porte les habita- tions sont vides, les rues sont dĂ©sertes, du sable noir jonche le sol ! Sa femme, ses amis et ses voisins ont disparu. Il est SEUL ! Du moins le croit-il ! PourchassĂ© par des mercenaires, comment survi- vra-t-il dans un univers dont la destruction a Ă©tĂ© pensĂ©e par un scientifique mĂ©galomane ? Fred comprendra-t-il que son passĂ© est Ă  l’origine du cataclysme ? Appartiendra-t-il au cercle restreint des 144 000 humains appelĂ©s Ă  reconstruire le monde ? Un thriller post-apocalyptique prĂ©cis et millimĂ©trĂ© ! Une intrigue soutenue par de multiples rĂ©vĂ©lations ! Format 140 x 230mm 464 pages Prix public 19,90€ pass MAG NoĂ«l 2021 29 SORTIES NATIONALES 1ers CHAPITRES 1 Le lanceur d’alerte Le jour d’avant, 23 h 55. C’est pour cette nuit ! Enfer- mez-vous dans les abris que vous avez construits et n’en sortez surtout pas avant mon signal ! Si par malheur, je ne parvenais pas Ă  vous recontacter, laissez passer trois jours avant de mettre le nez dehors. Sans repĂšre naturel, vous risquez de perdre toute notion du temps. Fiez-vous Ă  votre horloge biolo- gique ! Jusqu’à prĂ©sent, si vous avez suivi mes conseils vous ne risquez rien. Continuez Ă  me faire confiance ! Nous vivons les derniĂšres heures d’un monde que nous verrons disparaĂźtre. L’Histoire est une alternance perpĂ©tuelle de pĂ©riodes plus ou moins difficiles. La guerre, la paix ! La rĂ©cession, la prospĂ©ritĂ© ! La vie et la mort. On n’en sort jamais indemne, rien ne sera ja- mais plus comme avant. À bientĂŽt. Je l’espĂšre de tout mon cƓur ! Assis devant l’écran de son ordinateur, LĂ©onard se de- mande si tout cela a encore un sens. Pris d’un doute, il s’ac- corde quelques secondes pour rĂ©flĂ©chir Ă  la suite des Ă©vĂšne- ments. D’aprĂšs ses calculs, on est arrivĂ© au stade ultime du processus de destruction nul n’échappera Ă  la tempĂȘte la plus puissante de toute l’Histoire de l’humanitĂ© ! Avant de relire son texte, il inspire pour se donner du courage, tant il souhaite employer les mots justes. Quand il est certain d’avoir trouvĂ© la formulation adĂ©quate, il poste le message sur la page d’accueil de son blog avec la sensation Ă©pouvan- table de jeter une bouteille dĂ©risoire Ă  la mer. 30 SORTIES NATIONALES 2 PremiĂšres angoisses Le jour d’aprĂšs, 11 h 47. La terre hurle. PerchĂ© au sommet du Grand Canyon, j’entends sa voix. Elle s’échappe de gorges bĂ©antes qui dĂ©coupent le paysage Ă  perte de vue. Un hurlement d’une intensitĂ© sans Ă©gale portĂ© par un vent brĂ»lant qui monte depuis le fond du prĂ©cipice et me glace les sangs. Sans ce cauchemar insensĂ©, j’aurais sans doute pu dormir quelques heures de plus. CalĂ© au fond de mon lit, j’enfouis ma tĂȘte dans l’oreiller. AprĂšs quelques secondes, agacĂ© par une sonnerie lancinante, je me rĂ©sous Ă  ouvrir les yeux. Ils baignent dans un brouillard Ă©pais que je tente de chasser par un battement de cils. Le bruit provient de la rue. Il doit s’agir d’une alarme de voiture. Nous sommes au mois de mars. Le soleil n’est pas encore Ă  son zĂ©nith. Pourtant, j’ai la sensation que la luminositĂ© est aussi forte qu’en plein jour — Lucy ! On s’est pas rĂ©veillĂ© ! m’exclamĂ©-je avec un certain dĂ©couragement. Je suis fatiguĂ©. L’idĂ©e de devoir me prĂ©parer en quatriĂšme vitesse ne m’enchante guĂšre. D’un geste las, ma main balaie en vain les draps Ă  la recherche de Lulu. Lulu ? C’est le sur- nom de ma petite femme. Je ne m’inquiĂšte pas de ne pas la trouver comme il fait Ă©tonnamment chaud en cette fin d’hi- ver, elle a dĂ» se dĂ©couvrir dans son sommeil. NĂ©anmoins, lorsque je tourne la tĂȘte pour vĂ©rifier, je suis seul ! Dehors, l’alarme continue de retentir. Elle tourne en boucle comme un refrain insupportable. Je me redresse, jette un Ɠil par la fenĂȘtre et maugrĂ©e — Lulu ? Quelle heure est-il ? On est en retard ! 31 SORTIES NATIONALES Comme mon Ă©pouse ne rĂ©pond pas, je me lĂšve, attrape un peignoir Ă  la volĂ©e et me dirige vers notre salon plongĂ© dans la pĂ©nombre. J’appuie sur l’interrupteur pour vĂ©rifier ce que je soupçonne dĂ©jĂ  une panne d’électricitĂ© s’ajoute Ă  la somme de mes contrariĂ©tĂ©s. À l’extrĂ©mitĂ© du sĂ©jour, je trouve le disjoncteur et tente de le remettre en marche rien ! Comprenant alors qu’il s’agit d’une panne de secteur, je re- tourne Ă  tĂątons dans ma chambre en pensant Ă  Lucy. Elle a dĂ» partir tĂŽt. Je crois qu’elle avait une rĂ©union. À vrai dire, je n’en sais rien. Je n’ai pas les idĂ©es claires. En passant de- vant la salle de bains, j’aperçois mon visage dans le miroir. J’ai une sale gueule. Mes yeux sont rouges et cernĂ©s. Mal rasĂ©, les cheveux en bataille, j’ai du mal Ă  me reconnaĂźtre. Je caresse ma barbe naissante, Ă©tonnĂ© qu’elle ait autant poussĂ© durant la nuit. J’ai dĂ» oublier de me raser hier matin. Il faut que je tĂ©lĂ©phone Ă  Lucy. Au pied de mon lit, je rĂ©cupĂšre mon smartphone. À cet instant, je m’aperçois qu’il est dĂ©chargĂ©. Levant les yeux au ciel, j’ai la dĂ©sagrĂ©able sensation que le sort s’acharne et peste Ă  haute voix comme pour le conjurer — Fais chier, merde ! Ayant le sentiment d’avoir trop dormi ou pas assez, j’ai besoin d’un cafĂ© pour me rĂ©veiller. Dans le placard de la cui- sine il y a ma trousse de secours ». SpĂ©cialement conçue pour les pannes d’électricitĂ©, elle contient mon kit de survie filtre, cafĂ© et briquet. Engourdi par le sommeil, je remplis une casserole d’eau. J’allume le gaz qui s’enflamme en cou- ronne autour du brĂ»leur et contemple l’amĂ©nagement de mon loft. Ma cuisine s’ouvre sur le salon dont les combles ont Ă©tĂ© entiĂšrement dĂ©gagĂ©s. L’ensemble offre une belle hauteur sous faĂźtage. J’aime particuliĂšrement le cadre en acier de la baie vitrĂ©e qui dĂ©core harmonieusement la piĂšce. Cet endroit m’a toujours invitĂ© Ă  la rĂ©flexion. Mais alors que je bois mon cafĂ© et pense Ă  remplir la cou- pelle du chat, mon regard se pose au pied du canapĂ©. Aban- donnant ma tasse sur la table, je m’approche avec une cer- taine apprĂ©hension de ce qui ressemble Ă  de la terre. Je m’ac- croupis, tends la main et dĂ©couvre une pyramide de quelques 32 SORTIES NATIONALES centimĂštres de hauteur. Ce n’est pas de la terre, mais du sable ! Du sable ? Oui ! Du sable noir comme on en trouve dans les Ăźles volcaniques ! Les yeux Ă©carquillĂ©s, j’en prends une poignĂ©e et relĂšve la tĂȘte pour vĂ©rifier le plafond. Les poutres sont intactes. Aucun interstice ne permet de laisser filtrer la moindre matiĂšre. Du- bitatif, je me mets Ă  quatre pattes, me penche et regarde sous le canapĂ© rien ! Dehors, l’alarme continue de retentir. Les grains de sable filent entre mes doigts. Comme au ralenti, je visualise alors les derniĂšres minutes le rĂ©veil, l’absence de Lucy et cette sonnerie Ă©pouvantable. GagnĂ© par l’anxiĂ©tĂ©, j’inspire profon- dĂ©ment. Face Ă  un puzzle qui m’affole, je n’y comprends plus rien ! Calme-toi Fred ! Rassemble tes idĂ©es ! TĂ©lĂ©phone Ă  Lucy ! m’intimĂ©-je en m’habillant en toute hĂąte pour aller emprunter un tĂ©lĂ©phone Ă  mon voisin. À cet instant, je suis loin d’imaginer ce qui est advenu, ce qui va m’arriver et en- core moins ce qui s’est tramĂ© dans le monde pendant mon sommeil. 33 34 SORTIES NATIONALES 25 AOUT J’ai vingt ans. Mon pĂšre est l’amour de ma vie. Je m’appelle Rubis. J’ai de vilaines pensĂ©es autour de moi les mĂ©chants tombent comme des mouches. Je n’ai aucune excuse, je suis nĂ©e dans les beaux quartiers de Paris. Donc, loin de la Vologne et du petit GrĂ©gory. J’étais heureuse, j’étais Ă©tudiante Ă  Boston. Suite aux attentats du 11 septembre, ma vie a basculĂ© en une se- conde ! J’ai appris l’existence d’un grand-pĂšre dont ma famille ne m’avait jamais parlĂ© et que mon pĂšre n’était pas mon gĂ©niteur ! ExpulsĂ©e des États-Unis en attendant de prouver mon innocence, je suis partie Ă  la recherche de mes ori- gines. J’ai dĂ©couvert des secrets familiaux sordides datant de la Seconde Guerre mondiale. On a blessĂ© papa, on m’a fait du mal
 alors, je me suis vengĂ©e ! Si vous pensez que je suis possĂ©dĂ©e et que cela vous effraie, n’ou- vrez pas ce livre j’ai le don d’entraĂźner tout le monde dans des histoires de dingues ! DĂšs les premiĂšres lignes, vous lirez jusqu’au bout de la nuit ! GeneviĂšve. Libraire. Paris Format 110 x 178mm 464 pages Prix public 9,90€ pass MAG NoĂ«l 2021 35 SORTIES NATIONALES 1er CHAPITRE 1 Faites entrer l’accusĂ©e ? À vingt ans, on est immortel. Du moins, on le croit. On n’imagine pas avoir quarante ans ni ressembler un jour Ă  sa grand-mĂšre. On se lĂšve, on balbutie, on s’endort. Rien ne peut arriver, l’avenir est abs- trait, le futur se borne aux Ă©chĂ©ances immĂ©diates une fĂȘte, un exa- men, un rendez-vous. Notre existence se rĂ©sume Ă  l’instant, on ne se projette pas, on mĂ©morise le passĂ© pour retenir l’essentiel un regard, un baiser, une caresse. Le cƓur battant, le fard aux joues, le souffle court, on s’affranchit des interdits. On aimerait ĂȘtre plus ĂągĂ©e, grandir plus vite, mais surtout ne pas vieillir. On passe des heures devant un miroir, on se dĂ©teste, on envie la silhouette de sa meilleure ennemie. Puis on franchit le cap qui autorise Ă  ĂȘtre de mauvaise humeur cinq jours par mois l’enfance s’éloigne. Notre corps prend forme on part Ă  sa dĂ©couverte, seule ou sur les conseils d’une copine. On s’ob- serve, et on exĂšcre ce qui est toujours trop ou pas assez. Ensuite, on ne comprend plus rien les parents deviennent stu- pides, sourds, ou aveugles. On pleure d’ĂȘtre incomprise, mais on adore ĂȘtre regardĂ©e. Un copain, un voisin, un cousin ? Peu importe, on redevient l’objet de toutes les attentions. En fait, ce qui prĂ©cĂšde ne vaudrait pas la peine d’ĂȘtre exposĂ©, si ma vie n’avait pas basculĂ© en une fraction de seconde. En rĂ©alitĂ©, le terme est impropre. Mon exis- tence n’a pas Ă©tĂ© secouĂ©e par un mouvement de balancier, les murs ne se sont pas lĂ©zardĂ©s. Je ne suis pas passĂ©e de la lumiĂšre Ă  l’ombre, du bonheur Ă  l’incomprĂ©hension, ou du rire aux larmes. Ce fut pire, je n’ai rien vu venir. En un instant, la nuit s’est exonĂ©rĂ©e des contraintes du temps, le sol s’est ouvert, la terre m’a engloutie. Sur un mot, une rĂ©primande, ou une lettre anonyme, la haine m’a emportĂ©e. Plus tout Ă  fait adolescente ni tout Ă  fait femme, je n’étais pas prĂȘte Ă  ĂȘtre cata- pultĂ©e dans un univers oĂč rien ne prĂ©dispose une fille Ă  subir ce que l’on m’a infligĂ©. J’ai vingt ans. 36 SORTIES NATIONALES Étant appelĂ© Ă  me juger, votre tĂąche s’annonce pĂ©rilleuse et vous risquez d’ĂȘtre déçu je suis banale, ordinaire, dramatiquement quel- conque. Hormis un prĂ©nom dont on m’a affublĂ© Ă  une Ă©poque oĂč toutes les filles s’appelaient CĂ©line, AurĂ©lie ou encore Virginie, vous ne dĂ©cĂšlerez chez moi aucune originalitĂ©, aucun traumatisme ni stig- mate qui me disculperaient. Je n’ai aucune excuse je suis nĂ©e dans l’un des plus beaux quartiers de Paris. Donc loin de la Vologne et du petit GrĂ©gory. Je n’ai pas de circonstances attĂ©nuantes ! Je ne suis pas le produit d’un acte incestueux, d’un plan cul Ă  l’arriĂšre d’une voi- ture, ou la consĂ©quence d’une pilule oubliĂ©e. AprĂšs une grossesse difficile, ma mĂšre a mĂȘme renoncĂ© Ă  sa carriĂšre pour s’occuper de moi. Pendant prĂšs de vingt ans, j’ai cru ĂȘtre une fille unique dans tous les sens du terme jusqu’à ce que les flics amĂ©ricains m’immergent dans les secrets sordides d’une famille dĂ©composĂ©e. Comment en suis -je arrivĂ©e lĂ  ? Il est naturel de se poser la question. J’y ai beaucoup rĂ©flĂ©chi, je n’ai pas de rĂ©ponse. J’ai disjonctĂ©. Je ne sais pas pourquoi j’ai franchi la ligne jaune. C’est comme ça, c’est tout ! Pourtant, ma vie Ă©tait belle. Je n’ai pas manquĂ© d’amour. En fait, je n’ai manquĂ© de rien. Je n’ai pas changĂ© de maison un week-end sur deux ni frĂ©quentĂ© un beau-pĂšre, ou la derniĂšre conquĂȘte d’un pĂšre volage. Je ne suis pas tombĂ©e sous l’influence d’un type qui m’a entraĂźnĂ©e dans des dĂ©rives sectaires. Je n’étais pas perdue. Je ne suis pas partie Ă  la recherche d’une cause, d’un combat, ou d’un dieu qui aurait souhaitĂ© que l’on s’entretue en son nom. Au contraire, j’ai Ă©tĂ© cocoonĂ©e par un couple qui me servait de modĂšle. Mes parents Ă©taient profondĂ©ment Ă©pris. Papa regardait ma- man, et ma mĂšre ne concevait pas un instant sans lui. La maison Ă©tait calme. Je n’ai jamais entendu un cri, surpris une attitude Ă©quivoque, ni devinĂ© avoir Ă©tĂ© l’objet de dissensions. Ils ont toujours parlĂ© d’une voix unique il suffisait que l’un dĂ©cide pour que j’obĂ©isse Ă  l’autre. De fait, je ne leur ai posĂ© aucun problĂšme particulier. ClassĂ©e Enfant Intellectuellement PrĂ©coce par l’Éducation Nationale, mes rĂ©sultats ont toujours Ă©tĂ© ceux pour lesquels mon pĂšre m’a formĂ©e. Je suis une Ă©ponge il suffit que j’écoute pour comprendre, il suffit que je lise pour rĂ©citer. MalgrĂ© tout, l’apprentissage fut douloureux. J’aimais les histoires de princesses, papa rĂȘvait d’avoir un petit mec jusqu’à ce que mon corps ressemble Ă  celui de ma mĂšre, il me surnommait Char- 37 SORTIES NATIONALES lie. Pour voir ses yeux briller, j’ai pratiquĂ© la boxe, fait du krav-maga et jouĂ© au foot, mais il ne m’a rien Ă©pargnĂ©. Souvent punie, rarement fĂ©licitĂ©e, je n’ai jamais usĂ© de mes charmes comme ces collĂ©giennes qui exacerbent la faiblesse des hommes mĂ»rs pour trouver le papa gĂąteau leur faisant dĂ©faut j’étais plutĂŽt sage. Alors ? Alors quoi ? Qu’auriez-vous fait Ă  ma place ? J’ai fait comme toutes les filles qui ne veulent pas dĂ©cevoir leurs parents j’ai cachĂ© mes bĂȘtises, dissimulĂ© mes peines, masquĂ© mes larmes. En rĂ©a- litĂ©, j’ai appris Ă  dire Ă  mon pĂšre ce qu’il voulait entendre. Il voulait un garçon, j’en ai le caractĂšre. Il voulait un soldat, j’en ai la rĂ©sistance mĂȘme si je suis Ă  l’opposĂ© des adolescentes narcissiques qui se dĂ©- couvrent un trouble de la personnalitĂ© limite pour excuser leurs ca- prices de mĂŽme en quĂȘte d’amour filial. Papa rĂȘvant de Polytechnique, du bicorne et du dĂ©filĂ© du 14 juillet sur les Champs-ÉlysĂ©es, mon unique rĂ©bellion fut de choisir Harvard, Boston et la cĂŽte Est des États-Unis. Naturellement, je sais dĂ©sormais qu’ĂȘtre allĂ©e en AmĂ©rique a Ă©tĂ© un choix funeste. Mais comment de- viner qu’un 11 septembre le monde saisi d’effroi m’entraĂźnerait dans sa chute abyssale ? SincĂšrement, vous saviez ce qui se produirait ce jour-lĂ  ? Mon Dieu, comme je peux ĂȘtre naĂŻve vous n’intervenez pas sur Terre pour endiguer les tragĂ©dies, mais pour enregistrer les rĂ©- ponses, jauger du degrĂ© de culpabilitĂ©, et espĂ©rer une rĂ©demption ! Alors dans ce cas, j’avoue ma surprise d’avoir Ă©tĂ© autant impactĂ©e alors que ma gĂ©nĂ©ration espĂ©rait tant dans ce nouveau millĂ©naire. L’Internet venait d’arriver, un vent de libertĂ© soufflait sur la planĂšte, on avait mĂȘme oubliĂ© la suffisance de vos insuffisances. AprĂšs deux mille ans de Guernica, de Shoah et d’Hiroshima, nous imaginions un univers enchantĂ© les voitures voleraient dans le ciel, les cimes des arbres tutoieraient les nuages, nul ne mourrait plus de faim, de soif et de chagrin. Je vous Ă©tonne ? C’est normal, vous ne me connaissez pas. Je m’appelle Rubis. Oui, Rubis comme la pierre de joaillerie ! Rubis comme le bijou des rois, des dragons, des chimĂšres. S’il vous plaĂźt, ne souriez pas Ă  lui seul, ce prĂ©nom hors du temps, hors des modes, et hors de tout rĂ©sume mon destin. Selon une lĂ©gende, j’ai Ă©tĂ© conçue Ă  38 SORTIES NATIONALES Venise par une nuit de la Saint-Valentin dans la douceur d’une suite de l’hĂŽtel Danieli. Officiellement nĂ©e soixante-trois jours avant terme le 11 septembre 1981, je suis officieusement morte vingt ans plus tard. Je ne suis pas sotte ! Je sais bien que morte ne signifie pas ĂȘtre dĂ©cĂ©dĂ©e. DĂ©cĂ©dĂ©e, je ne le suis pas encore, c’est pour bientĂŽt. Vous ne comprenez pas ? Je reprends depuis le dĂ©but. Je suis Rubis Bouviers, avec un s » Ă  la fin je dois mon prĂ©nom Ă  une mĂšre qui voulait un joyau. Au dĂ©part, elle avait choisi Jade, mais papa espĂ©rait plus brillant. C’est la raison pour laquelle je porte le nom d’une pierre prĂ©cieuse qu’il a mise sous cloche jusqu’à mon dĂ©part aux US. Il m’a choyĂ©e, protĂ©gĂ©e, Ă©duquĂ©e, mais en rĂ©alitĂ© j’étais en libertĂ© surveillĂ©e. Quand vint le temps des premiers Ă©mois et des seconds aussi, j’ai menti. Rien d’important des mensonges de nanas ! Des bobards sans consĂ©quence, pour respirer, pour marcher seule. Ne faites pas semblant d’ĂȘtre offusquĂ© une ado sans secret ne se construit pas ! En tout cas, mes petits arrangements avec la vĂ©ritĂ© Ă©taient bien innocents par rapport Ă  ce que le FBI m’a rĂ©vĂ©lĂ©. Com- ment aurais-je pu imaginer que des parents soient capables de mysti- fier leur enfant Ă  ce point ? Ils m’ont dĂ©truite ! J’ai cru ne jamais pou- voir m’en relever. Pour avoir trop pleurĂ©, dĂ©sormais mon cƓur est sec. Quand je l’écoute battre, j’ai l’impression de jouer Ă  la marelle sur des branches mortes. Pourquoi ? Vous ĂȘtes sĂ©rieux ? Comment cela peut-il vous Ă©ton- ner ? Vous croyez tout savoir, tout maĂźtriser, tout contrĂŽler ? À vous, rien n’échappe ? En ĂȘtes-vous persuadĂ© ? On vous a toujours tout dit ? Soyez honnĂȘte, on ne vous a jamais rien cachĂ© ? Rassurez-vous, je ne suis pas cinglĂ©e ! Je ne suis pas une Illuminati hurlant au com- plot on a marchĂ© sur la lune, Elvis est mort, la Terre est ronde ! Soyons clairs, je n’ai jamais pensĂ© que la crucifixion Ă©tait un jeu sexuel entre adultes consentants ayant mal tournĂ© ! Comme toutes les petites filles, je croyais que les papas disent la vĂ©ritĂ© et que les ma- mans ne dissimulent rien ! J’avais confiance, j’ai eu tort, je me suis trompĂ©e ! Sur eux, sur moi ! Qu’ai-je ressenti ? À votre avis ? PassĂ© le temps de la stupĂ©fac- tion, j’ai compris que Charlie avait Ă©tĂ© prise pour une imbĂ©cile depuis sa naissance, que Rubis ne serait pas celle qu’elle devait devenir, que 39 SORTIES NATIONALES j’avais bossĂ© pour rien ! L’amertume me submergeant, j’ai dĂ©cidĂ© de partir Ă  la recherche de mon passĂ©. Puis lorsque j’ai dĂ©couvert le cal- vaire de mon pĂšre, je n’ai eu de cesse de vouloir chĂątier les crimes impunis. Comme vous le constaterez, j’assume ĂȘtre l’enfant de ChloĂ© et de Paul. ChloĂ©, c’est ma mĂšre. Elle a quarante-deux ans. 1m75. Elle est Ă©lancĂ©e. Elle ne paraĂźt pas son Ăąge, elle est belle, elle est brune. D’aprĂšs ce que l’on m’a dit, on se ressemble beaucoup. Elle m’a lĂ©guĂ© une poitrine Ă  la rondeur parfaite et l’intensitĂ© de ses yeux verts. J’ai empruntĂ© sa voix rauque, ses doigts effilĂ©s, et la sensualitĂ© de lĂšvres dĂ©licatement charnues. MĂȘme corps, mĂȘme taille je lui pique ses fringues, ses chaussures, ses sacs Ă  main. Elle planque sa lingerie, mais elle m’a toujours cou- verte vis-Ă -vis de papa lorsque je laissais traĂźner au pied de mon lit ses body Aubade ou l’un de ses tangas en dentelle de Calais. Si cer- tains ont eu une mĂšre, mais pas de maman, moi j’ai eu les deux. Ma- man est ma mĂšre, ce n’est pas ma copine. Une mĂšre dont les mots soulagent, dont le regard rassure, dont les caresses apaisent. Une mĂšre ! Ma mĂšre Ă  moi ! Une maman rien qu’à moi ! Je lui dois beaucoup. Renonçant Ă  sa carriĂšre d’analyste financiĂšre et Ă  la possibilitĂ© de travailler avec papa, elle a fait passer ma vie avant la sienne. Longtemps, elle a Ă©tĂ© mon refuge quand mon pĂšre revenait inlassablement sur les dĂ©clinaisons latines, les Ă©quations Ă  trois inconnues, ou me saoulait avec Platon. Depuis que je suis Ă  Har- vard, elle est ma confidente je l’appelle quasiment chaque jour, mĂȘme si elle reste avant tout l’épouse de Paul. Paul Bouviers, mon pĂšre ! Paul Bouviers ! Cinquante-huit ans, 1m82, svelte. Des cheveux poivre et sel Ă  faire exploser les ventes de dosettes de cafĂ©, des traits d’une finesse insensĂ©e, un timbre de voix irrĂ©sistible. PlutĂŽt rĂ©servĂ©, ses mots et sa capacitĂ© Ă  montrer ses Ă©motions sont tellement rares que je me demande comment il a fait pour sĂ©duire maman. Si je lui trouve des dĂ©fauts, il n’a que des qualitĂ©s depuis que j’ai ouvert les yeux, je crĂšve littĂ©ralement pour ce mec. Mais la rĂ©ciproque est vraie ! Quand maman a accouchĂ©, papa a refusĂ© de couper le cordon. 40 SORTIES NATIONALES Pour tout vous dire, moi non plus ! J’ai essayĂ©, mais je n’y suis ja- mais rĂ©ellement parvenue. J’ai hĂ©ritĂ© de mon pĂšre un esprit aiguisĂ©, un sens de l’humour par- ticulier, et le goĂ»t de l’effort. Cependant, il m’a transmis son carac- tĂšre je suis entĂȘtĂ©e, boudeuse et rancuniĂšre. Qu’est-ce que l’on a pu se disputer ! Il ne voulait pas cĂ©der, je lui tenais souvent tĂȘte. De vous Ă  moi, je crois que ça lui plaisait. Quoi qu’il en soit, je lui suis recon- naissante de m’avoir acceptĂ©e. Alors qu’il attendait un garçon, il vit arriver une grande prĂ©maturĂ©e, rose comme un cochon, et couverte de poils bruns. NĂ©anmoins entre nous, ce fut fusionnel mon pĂšre a pas- sĂ© la premiĂšre annĂ©e de mon existence Ă  veiller sur mon sommeil, maman le retrouvait parfois endormi sur le sol Ă  cĂŽtĂ© de mon berceau. Ensuite il a surveillĂ© mes devoirs, puis scrutĂ© mes frĂ©quentations jus- qu’à ce que je rĂ©ussisse Ă  m’enfuir Ă  Harvard. Au cours de l’étĂ©, un homme avait secrĂštement pansĂ© mes blessures, j’avais besoin de par- tir loin, de m’affranchir, de mĂ»rir. C’est pourquoi j’ai crisĂ© lorsque Papa s’est fait durablement muter Ă  Wall Street ! New York-Boston, une heure de vol ! L’imaginant dĂ©jĂ  tous les soirs devant la grille du campus, je l’ai trĂšs mal pris ! Je lui ai balancĂ© des horreurs Ă  la figure. Nous sommes restĂ©s fĂąchĂ©s deux ans, au point de ne pas nous parler. Quand Maman traversait l’Atlantique pour me cĂąliner, papa restait Ă  New York. Il lui promettait de m’appeler, je lui jurai de le faire. Mais Ă©duquĂ©e Ă  ĂȘtre la plus forte, j’ai attendu son appel qui finit par arriver trois jours avant mon vingtiĂšme anniversaire. J’étais folle de joie, mais je n’ai rien laissĂ© paraĂźtre. Pour quelles raisons ? J’avais lu la dĂ©ception dans ses yeux quand je lui ai lancĂ© entre autres qu’il me faisait chier je ne savais pas comment m’excuser. ImmĂ©diatement aprĂšs, j’ai eu envie de le pren- dre dans mes bras, mais j’ai eu peur qu’il me repousse, car contraire- ment Ă  ce que vous pourriez penser, je suis infiniment respectueuse. D’ailleurs jusqu’à trĂšs rĂ©cemment, mon naturel enjouĂ© faisait l’unani- mitĂ©. Sans me vanter, on me trouve charmante contrairement Ă  Paul Bouviers, je suis sociable. Je ne rĂ©serve pas exclusivement mon re- gard, et mes mots Ă  ceux que j’aime. Mais Ă©levĂ©e comme un petit 41 SORTIES NATIONALES mec, je suis de surcroĂźt le produit d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration. Ne faites pas attention Ă  ce que l’on dit quel que soit notre milieu social, que l’on soit une fille ou un garçon quand quelque chose nous em- merde, on n’hĂ©site pas Ă  dire que ça nous casse les couilles ! Suis-je allĂ©e jusque-lĂ  avec mon pĂšre ? Oui, malheureusement ! Je me suis exprimĂ©e comme ça en juin 1998. Pourtant j’étais prĂ©venue maman m’avait recommandĂ© de me prĂ©occuper du monde qui m’en- toure. Quand le malheur frappe, on dĂ©plore avoir blessĂ©, ignorĂ©, ou- bliĂ©. Pour ma dĂ©fense, je ne connaissais pas l’enfance de Paul Bou- viers je croyais qu’il refusait de voir sa fille s’envoler. Or pour moi, c’était vital malgrĂ© les interventions de maman, et les recommanda- tions de Maria, la concierge de notre immeuble, il Ă©tait tellement om- niprĂ©sent. De la maternelle jusqu’au bac, il n’y eut pas une soirĂ©e sans qu’il ne contrĂŽle mes connaissances. Mozart et Tiger Woods, cela vous dit-il quelque chose ? Comme eux, j’ai Ă©tĂ© formĂ©e pour performer plus vite, plus haut, plus fort. Entre les cours particuliers et les devoirs de vacances, j’ai appris Ă  viser plus loin, Ă  rĂȘver plus grand, Ă  ne jamais relĂącher la pression. Pour moi, Ken n’a jamais Ă©tĂ© le fiancĂ© de Barbie, mais un mot bien utile au Scrabble. Pour ne pas le dĂ©cevoir, vingt fois sur le mĂ©tier je remettais mon ouvrage je de- vais mĂ©riter d’ĂȘtre une Bouviers ! ArrĂȘtez de sourire ! Serait-ce la premiĂšre fois que vous rencontrez une fille dingue de son pĂšre parce qu’il est le seul homme Ă  n’avoir jamais cessĂ© de la regarder ? Pour plaire Ă  celui-ci, j’ai engrangĂ© les points, collectionnĂ© les bons points, dĂ©multipliĂ© les mentions. Vous imaginez comment j’ai pu rĂ©agir trois jours aprĂšs ne pas avoir cĂ©lĂ©brĂ© mon anniversaire quand on m’a dit que j’avais Ă©tĂ© Ă  deux doigts de rĂ©ussir. Quelle ex- pression cynique ! Elle ne veut rien dire ! Deux doigts, c’est ce qui sĂ©pare le second du premier, le romancier de l’écrivain, le musicien du concertiste. Ce n’est pas une formule, c’est une excuse, un regret, un remords ! Et en ces domaines, croyez bien que j’en ai Ă  revendre plus que tout autre, car pour me punir on m’a portĂ©e disparue. Je suis morte Ă  Boston. À moins que ce ne soit Ă  New York, ou Ă  Washing- ton Je sais simplement que mes rĂȘves se sont envolĂ©s la malĂ©- diction des Bouviers m’a rattrapĂ©e. Que voulez-vous dans notre fa- mille, notre inaptitude au bonheur est malheureusement sĂ©culaire, congĂ©nitale et hĂ©rĂ©ditaire ! 42 SORTIES NATIONALES Veuillez m’excuser, mais les Ă©toiles pĂąlissent Ă  ma fenĂȘtre. Le jour se lĂšve, on va venir me chercher. Je me marie aujourd’hui mal- grĂ© ce qui est arrivĂ©, je ne voulais pas finir vieille fille. On va me pas- ser la bague au doigt et la corde au cou. Sans doute le mĂ©ritĂ©-je ! Je suis toxique la mort rĂŽde autour de moi. Si je vous effraie, ne regar- dez pas la page de droite ! Refermez ce livre avant qu’il ne soit trop tard j’ai un don particulier pour entraĂźner les autres dans des his- toires de dingues ! Ce n’est pas le journal de Bridget Jones, la complainte d’une femme de quarante ans que son mari a larguĂ©e pour partir avec une jeunette, ou les avatars savoureux d’une Ă©ditrice qui n’aimait pas lire. Peu importe la maniĂšre dont je me fringue, car le diable ne s’habille pas forcĂ©ment en Prada ma descente aux enfers est Ă©difiante, et elle dĂ©bute le 11 septembre 2001 alors que le soleil se lĂšve sur le Massa- chusetts. 43 SORTIES NATIONALES RENCONTRE Rubis, votre personnage central de La FiancĂ©e du 11 sep- tembre » ne laisse pas indiffĂ©rente. Elle n’a pas sa langue dans sa poche. Brisant le quatriĂšme mur, elle prend le lecteur Ă  tĂ©- moin. On l’adore ou on la dĂ©teste. Pourquoi avoir crĂ©e une hĂ©- roĂŻne avec un caractĂšre aussi affirmĂ© ? — Je suis auteur de thriller social, c’est-Ă -dire des rĂ©cits dont l’intrigue gĂ©nĂ©rale permet d’évoquer des sujets clivants. Pour aborder des sujets sociĂ©taux essentiels tels que le statut de la femme dans le monde, le respect de toute diffĂ©rence, la pĂ©do- philie, le fanatisme de tout bord, j’avais besoin d’un person- nage qui s’insurge contre l’injustice. Rubis a vingt ans. Elle em- ploie les mots d’une gĂ©nĂ©ration qui s’élĂšve avec une dĂ©termi- nation gĂ©nĂ©reuse contre toute forme de discrimination. Rubis choque, car elle ne recule devant rien. Mais, on l’envie parce qu’elle ose. Elle ose s’élever contre l’iniquité  Elle ose aimer un homme qui a l’ñge d’ĂȘtre son pĂšre
 Elle ose s’exprimer sans frein
 mais cela ne l’empĂȘche pas d’ĂȘtre sensible, atten- tionnĂ©e et empathique
 Rubis est la part d’ombre que nous avons en nous et que nous nous interdisons de laisser filtrer. Vous n’avez jamais eu envie de dire merde Ă  un chef, un voisin ou Ă  mĂȘme à
 un conjoint ? Vous n’avez jamais poussĂ© un coup de gueule contre l’avanie, le mensonge et l’hypocrisie ? Pour crĂ©er Rubis, votre entourage vous a-t-il inspirĂ© ? — Oui ! Rubis a le caractĂšre de ma fille ! Je ne m’en cache pas et je suis fier de sa libertĂ© de ton qui lui permet d’avancer avec audace dans la vie sans qu’on l’emmerde ! S’exprimer avec conviction ne l’empĂȘche pas d’ĂȘtre une jolie personne et une jeune femme magnifique formidablement aimĂ©e par son com- pagnon. Dans La FiancĂ©e », il y a Ă©galement Sarah qui est le pendant raisonnable de Rubis. Pour donner de la consistance Ă  ce personnage, je me suis inspirĂ© d’une amie de ma fille qui appartient Ă  une communautĂ© religieuse martyrisĂ©e depuis deux millĂ©naires et dont l’humour est la politesse du dĂ©ses- poir, selon les mots de Chris Maker. Pourquoi le 11 septembre ? — Deux Ă©vĂšnements retransmis en direct Ă  la tĂ©lĂ©vision m’ont marquĂ©. La premiĂšre fois, c’était le 20 juillet 1969 quand Ă  dix ans, j’ai vu un homme marcher sur la Lune. Ce jour-lĂ , je me suis dit qu’il ne pouvait plus rien nous arriver de fĂącheux. La 44 SORTIES NATIONALES seconde fois, c’était le 11 septembre 2001
 j’ai immĂ©diate- ment compris que c’était foutu ! Ceux qui sont en Ăąge de se souvenir savent ce qu’ils faisaient ce jour-lĂ  ! Je n’ai pas oubliĂ© et j’y pense frĂ©quemment Pourquoi cet Ă©vĂšnement vous a-t-il autant marquĂ© ? — Au-delĂ  du nombre de victimes, c’est la mĂ©thode employĂ©e qui m’a profondĂ©ment choquĂ©. Je n’ai pas connu la Shoah et la mise en Ɠuvre industrielle de la destruction d’un peuple. Certes, je n’ignore rien du martyre des ChrĂ©tiens, de la Saint BarthĂ©lemy, des pogroms, des stalags, des gĂ©nocides perpĂ©- trĂ©s par Pol Pot, par les Hutus et par le Tutsis. Mais, je n’ai ja- mais compris comment l’Homme avait pu ĂȘtre aussi cruel en- vers son prochain entre 1934 et 1945. En 2001, devant la lo- gistique dĂ©ployĂ©e par Ben Laden, j’ai compris que l’acte de pouvoir terrifier n’importe qui venait de naĂźtre. Alors, j’ai voulu dĂ©noncer les 11 septembre » que subissent les femmes, vic- times de violences conjugales
 des enfants subissant des exactions
 et plus gĂ©nĂ©ralement de toutes celles et ceux qui ne peuvent vivre sereinement la façon dont ils entendent me- ner leur vie. Quel message entendez-vous faire passer ? — Je ne suis pas un philosophe
 et encore un donneur de le- çon... Je ne suis qu’un petit romancier dĂ©butant. NĂ©anmoins, Ă©crire me permet de m’élever contre le fanatisme, contre toute forme de violence envers autrui ou encore contre l’homopho- bie
 Cela Ă©tant, ĂȘtre publiĂ© m’offre la chance de m’exprimer en tant que citoyen du monde. Les critiques littĂ©raires soulignent votre aptitude Ă  captiver et user de l’humour. Comment peut-on faire rire avec les at- tentats du 11 septembre ? — Je ne moque pas du drame vĂ©cu par 2 977 personnes et par leurs proches
 Bien au contraire
 De mĂȘme, j’ai mis en scĂšne un jeune homme de confession musulmane pour lutter contre toute stigmatisation. En revanche, j’utilise l’humour et les destins croisĂ©s des unes et des autres pour aborder des sujets sĂ©rieux et mĂ©moriels. La rencontre entre Rubis et un couple de rĂ©sistants Ă  l’oppression nazie a Ă©tĂ© l’occasion de rappeler aux jeunes gĂ©nĂ©rations une pĂ©riode dramatique de notre Histoire. Cela Ă©tant, si je suis content de savoir que mon rĂ©cit a diverti, je suis encore plus heureux d’avoir appris que les lectrices et les lecteurs ont apprĂ©ciĂ© l’approche d’IGB basĂ©e sur la volontĂ© de divertir, d’émouvoir et de sensibiliser. Les avis Babelio mentionnent que votre rĂ©cit est addictif. Ceci est dĂ» Ă  la capacitĂ© de Rubis de se venger par tĂ©lĂ©pathie de ceux qui lui portent ombrage. Aimeriez-vous avoir ce don ? — Pas vous ? Soyez sincĂšre
 Avant une interro de math, vous n’avez jamais espĂ©rĂ© que votre prof tombe subitement ma- lade ? Le dimanche matin quand votre voisin vous rĂ©veille avec sa perceuse, vous n’avez jamais rĂȘvĂ© qu’il s’électrocute ? 45 46 SORTIES NATIONALES 23 SEPTEMBRE SĂ©duisante Bretonne au caractĂšre affirmĂ©, SolĂšne Melchior, Ă©levĂ©e au grade de capitaine, mĂšne une carriĂšre remarquĂ©e au 36. Alors que l’orage gronde sur Paris, Vulpescu, un tueur en sĂ©rie qu’elle vient d’interpeller, s’échappe d’un hĂŽpital psychiatrique en promettant de se venger. Sa hiĂ©rarchie lui refu- sant le droit de traquer le fugitif, SolĂšne enquĂȘte sur l’agression d’Axel Saint- Ambroix, un cĂ©lĂšbre violoniste. ConfrontĂ©e Ă  de sordides histoires de cette famille lui rappelant son terrible passĂ©, ses recherches la mĂšnent malgrĂ© elle sur la piste de Vulpescu. Que dĂ©couvrira-t-elle au pĂ©ril de sa vie quand le concertiste lui interprĂ©tera l’air de L’Adieu » en guise de premier opus d’une sĂ©rie d’enquĂȘtes palpitantes ? Quelle pĂ©pite ! Je suis conquise ! Un excellent roman policier ! Claudine. Chroniqueuse littĂ©raire. Lyon Format 140 x 230mm 416 pages Prix public 19,90€ pass MAG NoĂ«l 2021 47 SORTIES NATIONALES 1er CHAPITRE 1 Avant l’orage SolĂšne le sait, ça risque d’ĂȘtre mal interprĂ©tĂ©. Elle n’a pas souhaitĂ© aller Ă  l’église, entendre le prĂȘtre se lamenter du monde dans lequel nous vivons, oubliant que depuis toujours l’homme est un loup pour l’homme. Passant Ă©galement sous silence que selon Sa bible, Adam et Ève avaient mis au monde deux garçons, et que l’un d’eux Ă©tait le premier assas- sin et l’autre la premiĂšre victime. Non, elle n’a pas voulu Ă©couter tous ces orateurs, amis et collĂšgues se succĂ©der der- riĂšre le lutrin, jurer, main sur le cƓur, que Mathurin Mel- chior Ă©tait l’homme le plus admirable que la terre n’ait ja- mais portĂ©. Omettant, eux aussi, de prĂ©ciser qu’il Ă©tait capable de se montrer injuste et mesquin et souvent blessant. Et ça, pour en avoir souvent fait les frais, SolĂšne lui en garde une certaine rancune que mĂȘme sa mort ne peut absoudre. Mathurin n’était pas un mauvais homme, mais il pouvait se faire bien des ennemis. Il le revendiquait sans complexe. Pourtant, son oncle n’est pas mort sous les balles ni les coups d’un de ses adversaires, comme elle en voit trop souvent dans son mĂ©- tier. Alors qu’il traversait la rue, Mathurin a simplement Ă©tĂ© victime d’un chauffard, ivre, ayant eu la mauvaise idĂ©e de vouloir prendre la fuite. Celui que tout le monde qualifie dĂ©- jĂ  d’assassin n’a dĂ» son salut qu’à l’intervention des gen- darmes l’ayant sauvĂ© de la vindicte populaire. Alors non, SolĂšne n’a pas voulu entendre tout ça. Un seul enterrement aurait pu lui permettre de faire son deuil. Celui de ses pa- rents, les vrais, et de Titouan, son jeune frĂšre, tuĂ©s froide- ment sous ses yeux. Mais pour eux, il n’y aura jamais de sĂ©- pulture oĂč elle pourrait se recueillir. Depuis, l’image de leur 48 SORTIES NATIONALES joie de vivre ensemble et le son de leurs voix s’estompent doucement. Seuls l’atroce vision de leur mort et le visage de leur assassin restent profondĂ©ment ancrĂ©s en elle, et hantent bien trop souvent ses nuits. Le plus terrible, c’est que pour sa propre sĂ©curitĂ©, elle n’a jamais pu Ă©voquer cela, avec qui- conque. Seuls ses parents adoptifs et sa cousine ChloĂ© ont Ă©tĂ© informĂ©s de cette folle histoire. SolĂšne doit nĂ©anmoins reconnaĂźtre que Mathurin est l’homme qui l’a recueillie, alors qu’à douze ans, elle aurait pu se retrouver Ă  la DDASS, puis probablement dans une famille d’accueil. Alors, il lui faut bien l’admettre, rien que pour ça, cet homme mĂ©ritait un minimum de reconnaissance de sa part. Pourtant, et elle n’en est pas trĂšs fiĂšre, SolĂšne s’est dĂ©brouillĂ©e pour arriver en re- tard Ă  la gare de Saint-Brieuc1. Une demi-heure plus tard, un taxi l’a dĂ©posĂ©e alors que la foule recueillie et compatissante sortait de l’église de Yffi- niac. Comme elle s’y attendait, sa tante Louison, Ă©plorĂ©e, soutenue par sa fille, fond en larmes en la voyant approcher. — Tu es venue quand mĂȘme. Je n’y croyais plus ! SolĂšne fait semblant de ne pas relever la perfidie Ă  peine dissimulĂ©e de la remarque. — DĂ©solĂ©e, le train a pris deux heures de retard, Ă  cause d’un incident sur la ligne. — Le principal, c’est qu’elle soit lĂ , non ? intervient sĂš- chement sa cousine. Frisant de trĂšs prĂšs la quarantaine, ChloĂ©, contrairement Ă  ses parents, a toujours Ă©tĂ© de nature franche et plutĂŽt joviale. Bien que brutale, la mort de son pĂšre ne semble pas l’affecter particuliĂšrement. Elle est habituĂ©e aux sempiternelles jĂ©rĂ©- miades de sa mĂšre et s’est rarement privĂ©e de lui faire com- prendre que cela la saoulait. Mais ChloĂ© le sait, ce n’est pas le jour ni le lieu d’étaler ses Ă©tats d’ñme. Quant Ă  SolĂšne, si elle est reconnaissante envers son oncle et sa tante, elle n’a jamais senti la moindre preuve d’affec- tion dans cette famille. Et on ne s’embarrassait mĂȘme pas de faire semblant. Au moins, cela lui a Ă©pargnĂ© des relents lar- moyants sur la disparition de ses parents Vincent et Élise. 49 SORTIES NATIONALES Leur discrĂ©tion Ă  ce sujet, au moins celui-ci, a toujours Ă©tĂ© exemplaire. C’est tout juste s’ils ont dĂ©jĂ  prononcĂ© le prĂ©- nom de Titouan. Il faut aussi leur concĂ©der qu’ils n’avaient guĂšre eu l’occasion de les voir depuis leur dĂ©part en voilier. PĂ©riple qu’ils estimaient stupide et dangereux. Le drame qui s’ensuivit Ă©tait forcĂ©ment la preuve que Mathurin et Louison avaient raison. Le juge des affaires familiales leur ayant con- seillĂ© l’adoption plĂ©niĂšre de leur niĂšce, SolĂšne adopta leur patronyme ; Melchior. Ce nom lui sembla si prometteur, qu’elle s’y rĂ©fugia et finit par l’intĂ©grer pleinement. MĂȘme s’il lui est impossible d’oublier l’autre, le vrai. Autour des trois femmes, le recueillement se fait un peu moins discret. Certains se congratulent, dĂ©solĂ©s nĂ©anmoins de se retrouver dans de telles circonstances. Quelques-uns lorgnent avec envie en direction du bar l’AngĂ©lus oĂč ils pourraient poursuivre leur conversation. AprĂšs tout, ce Ma- thurin Melchior, ce n’était qu’un cousin Ă©loignĂ© et ils n’étaient pas en si bons termes que cela pour qu’ils fassent l’effort d’aller jusqu’au cimetiĂšre de Saint-Ilan. Quelques- uns sont venus Ă  pied jusqu’à l’église et, faire trois kilo- mĂštres par cette chaleur, ne leur semble guĂšre envisageable. SolĂšne aide sa tante Ă  s’installer sur les siĂšges Ă  l’arriĂšre du corbillard avec ChloĂ©. Celle-ci lui tend un trousseau de clĂ©s et lui dĂ©signe sa voiture. — C’est la Clio bleue de l’agence. Tu peux nous suivre, s’il te plaĂźt ? Aussi discrĂštement que possible, SolĂšne s’insĂšre dans le convoi funĂ©raire longeant la grĂšve jusqu’à un cimetiĂšre isolĂ© en pleine nature. Les feuilles des marronniers jaunies et flĂ©- tries font elles aussi une tĂȘte d’enterrement. Toute la nature environnante semble souffrir de cette chaleur hors normes, pour la rĂ©gion. Finalement, il n’y a guĂšre plus d’une quin- zaine de personnes Ă  avoir fait le dĂ©placement. PressĂ© d’en finir et de regagner la relative fraĂźcheur de son Ă©glise, le prĂȘtre se fend nĂ©anmoins d’une courte bĂ©nĂ©diction devant la biĂšre croulant sous des couronnes et des gerbes de fleurs sa- crifiĂ©es pour l’occasion. AprĂšs la descente au tombeau, sous 50 MaĂźtre l'onde est apaisĂ©e, Le doute a quittĂ© mon coeur, Et mon Ăąme consolĂ©e. A retrouvĂ© son Sauveur. Oh! prends en ta main ma vie, Jusques au jour de ma mort. En toi seul je me confie; Tu me conduiras au port. Il parle aux flots en dĂ©mence etc. Cantique 208. Cantique 208 strophe 1. Quand le vol de la tempĂȘte. Vient assombrir ton ciel bleu, Bonjour Ă  toutes et Ă  tous !đŸ€— Dans cette nouvelle chronique, fantasy, romance et aventure sont Ă  l’honneur, Ă  travers le livre Scarlet Soul, tome 1 de Kira Yukishiro, aux Ă©ditions H2T. Dans un premier lieu, je fus attirĂ© par la couverture prĂ©sente Ă  l’intĂ©rieur du magazine Shƍjo Addict. J’ai alors lu le rĂ©sumĂ© qui m’attirait tout autant. > Qu’est-ce que Shƍjo Addict ? Pour celles et ceux ne connaissant pas, c’est un petit magazine trimestriel gratuit créé par Pika Ă©dition. Vous pouvez retrouver le compte Instagram ShojoAddictMag pour voir les parutions. Pour l’instant, seulement cinq magazines sont sorties. Il est Ă  savoir que Shƍjo Addict, nobi nobi ! et H2T appartiennent Ă  Pika Édition. > Pourquoi cette crĂ©ation ? Ce concept a vu le jour lorsque cette fameuse maison d’édition a dĂ©cidĂ© de remanier sa collection shĂŽjo en trois sous-collection Cherry Blush Votre dose de romance quotidienne attention, premier amour en vue ! », Purple Shine Quand magie et fantastique sont sur le devant de la scĂšne ! » et Red Light À la recherche de contenus plus Ă©picĂ©s ? Vous ĂȘtes au bon endroit ! ». DĂšs Ă  prĂ©sent les nouveaux mangas seront identifiĂ©s ainsi. > Comment va-t-on les reconnaĂźtre ? Sur le dos et sur la couverture arriĂšre des nouveaux livres, une couleur et un pictogramme sont visibles pour se repĂ©rer. Pour les Cherry Blush, la couleur est rose, pour les Purple Shine, la couleur est violette et pour les Red Light, la couleur est rouge. > De quoi traite le magazine ? En rĂšgle gĂ©nĂ©ral, il nous prĂ©sente six nouveaux mangas Ă  paraĂźtre durant le trimestre et un tutoriel cuisine ou DIY, le planning de tous les mangas Ă  paraĂźtre durant le trimestres chez Pika Édition, nobi nobi ! , H2T et une carte postale exclusive. > OĂč peut-on le trouver ? Vous pouvez le trouver uniquement dans les salons et dans les librairies et magasins partenaires comme Cultura, par exemple. > Qu’est-ce qu’un shƍjo ? Les mangas ne sont, dans la majoritĂ© des cas, pas rangĂ©s par genre mais par tranches d’ñge. ‱ Kodomo destinĂ© aux lecteurs de moins de dix ans, sans distinction de sexe. ‱ Shƍnen destinĂ© Ă  un public compris entre huit et dix-huit ans, dirigĂ© principalement vers des lecteurs masculins jeunes. ‱ Shƍjo destinĂ© Ă  un public compris entre huit et dix-huit ans, dirigĂ© principalement vers des lecteurs fĂ©minins jeune. ‱ Seinen destinĂ© Ă  un public compris entre seize ans et plus, dirigĂ© principalement vers des lecteurs masculins adultes. ‱ Josei destinĂ© Ă  un public compris entre seize et plus, dirigĂ© principalement vers des lecteurs fĂ©minins Bien sĂ»r, ceci est thĂ©orique. Certaines catĂ©gories peuvent ĂȘtre lues Ă  tous les Ăąges et Ă  tous les sexes. Parlons Ă  prĂ©sent du livre. Ce fut une excellente dĂ©couverte. Je l’ai dĂ©vorĂ© et relu deux fois de suite. Il est rangĂ© dans la catĂ©gorie shƍjo et plus prĂ©cisĂ©ment dans la sous-collection Cherry Blush. Dans des dĂ©cors aux allures d’Asie, deux genres prĂ©dominent la Fantasy et la romance. Une touche d’humour vient agrĂ©menter l’univers fait de mythes et de questionnements. La couverture est magnifique. Elle sait capter le regard du lecteur et est reprĂ©sentatif des illustrations du manga. Elle est trĂšs fleurie et envoĂ»tante. Notre hĂ©roĂŻne Rin, son costume et son monde, en particulier le sanctuaire visible en arriĂšre plan, sont parfaitement mis en scĂšne et choisis pour incarner la premiĂšre de couverture de ce tome 1. Le genre fantasy ressort parfaitement, nous sentons Ă  travers les dessins choisis, un univers enchantĂ©. Les couleurs utilisĂ©es pour le couchĂ© soleil renforcent cet aspect. Le choix du titre reste pour l’instant un mystĂšre car rien ne lui fait rĂ©fĂ©rence durant ce premier volume. Les quatre premiĂšres pages sont plastifiĂ©es et en couleurs, nous permettant ainsi d’apprĂ©hender et de nous donner une idĂ©e sur la vision des personnages par l’auteure. RĂ©sumĂ© Rin Shirano, dix-sept ans, vit Ă  Nohmur avec son fidĂšle protecteur Aghyr et la grande prĂȘtresse Lys. Elle vient d’une longue lignĂ©e d’exorcistes, des ĂȘtres capables de dĂ©truire des dĂ©mons, appelĂ©s Sherahtan, grĂące Ă  une Ă©pĂ©e sacrĂ©e Hitaken. Le premier ancĂȘtre ne fut autre qu’Eron Shirano. Par l’intermĂ©diaire de cet Ă©pĂ©e offert par les dieux, il dĂ©truisit les dĂ©mons venu dĂ©truire le royaume. Les Sherahtans restant, furent ensuite envoyĂ©s dans un monde parallĂšle Rumhon. Aucun Sherahtan ne peut y sortir, Ă  moins qu’Hitaken perd ses pouvoirs. Au fil des siĂšcles, les descendants continuent Ă  perpĂ©tuer leur mission. Cependant, Rin ne veut pas devenir exorciste et cherche sa voie avec difficultĂ©s. Jusqu’au jour oĂč, la grande prĂȘtresse Lys, n’étant autre que sa sƓur, dĂ©cide de partir sans rien dire Ă  personne. Elle confie alors l’épĂ©e Ă  Rin contre son grĂ©. Pourquoi a-t-elle disparu ? Est-ce liĂ©e aux Ă©tranges Ă©vĂ©nements survenus au sanctuaire de l’eau et le comportement suspect d’Hitaken ? Les Sherahtans seraient-ils sur le point de revenir ? Avec l’aide d’Aghyr, elle part Ă  la recherche de sa sƓur, ne se doutant pas une seconde du changement brutal que va prendre sa vie. Cette aventure lui permettra-t-elle d’accepter sa vĂ©ritable place ? Si ou, Ă  quel prix ? Son futur destin la changera Ă  jamais
 Points positifs Au niveau de l’histoire L’écriture est fluide et simple. L’histoire est trĂšs bien menĂ©e. DĂšs les premiĂšres pages, elle pose les bases et les informations, permettant ainsi de comprendre avec facilitĂ© le monde de l’auteure et le but de cette quĂȘte. Nous nous laissons facilement transporter dans l’univers de Kira Yukishiro. Une fois le livre entre les mains, il est difficile de le refermer. La rĂ©cit est intĂ©ressant car il n’est pas caricaturĂ©. Vous trouvez, certes, les mĂ©chants et les gentils, mais certains Sherahtan ne sont pas des dĂ©mons horribles, au contraire. Cet aspect apporte ainsi une autre dimension vis-Ă -vis des dĂ©mons. Également, il est Ă  noter qu’à travers la fiction, l’auteure cherche Ă  nous laisser un message, celle d’accepter sa vĂ©ritable identitĂ©, ses diffĂ©rences et ses talents. Elle le vĂ©hicule dans une grande partie du manga. La romance est agrĂ©able Ă  dĂ©couvrir, elle est centrale mais reste pour l’instant Ă©nigmatique. La fin nous laisse prĂ©sager une suite riche en rebondissements et de multiples questions apparaissent. La pointe d’humour, surtout prĂ©sente au dĂ©but, est plaisant, elle permet de comprendre la complicitĂ© entre nos deux protagonistes principaux. Ce manga n’est pas introducteur, nous rentrons vite dans le cƓur du sujet. Le mystĂšre se met en place petit Ă  petit et nous prĂ©sage une aventure semĂ©e d’embuches. Au niveau des illustrations Kira Yukishiro nous prĂ©sente deux façons d’ĂȘtres de sa personnalitĂ© des illustrations et des dĂ©cors enchantĂ©es et fleuries, laissant une place Ă  l’imaginaire, et des illustrations macabres, avec la prĂ©sence de massacres et d’affreux dĂ©mons aussi bien physiquement que mentalement. Nous sentons une dualitĂ© Ă©manĂ©e de l’auteure. Le contraste est d’autant plus frappant et percutant lorsque le lecteur prend l’habitude d’évoluer dans des paysages presque » parfaits, aux accents asiatiques. Sans doute est-ce le but voulu ? La mangaka met un soin tout particulier Ă  reprĂ©senter la nature. Les personnages et les costumes sont trĂšs bien dessinĂ©s, nous les reconnaissons facilement. Chacun dispose de traits lui Ă©tant propre. De la maturitĂ© ressort sur le visage de Lys, un attrait enfantin pour Rin ou encore un aspect sauvage pour Aghyr. Le protagoniste le plus marquant est Aghyr, ses diffĂ©rences sont bien reprĂ©sentĂ©es. Ses yeux sont hypnotisants et son style lui va Ă  ravir. Une douceur et un cĂŽtĂ© protecteur Ă©mane de ces traits. Il est apaisant Ă  regarder. La reprĂ©sentation de nos hĂ©ros en chibis est adorable. Points nĂ©gatifs Au niveau de l’histoire Le propos tenu par la suite n’est pas, Ă  mon sens, un point nĂ©gatif. Cependant, elle pourra gĂȘner d’autres lecteurs. L’histoire n’est pas d’une grande originalitĂ©. Cet univers est rĂ©current dans les mangas fantasy. Certains aspects, en particulier la complicitĂ© entre Rin et Aghyr, le long voyage pour chercher des rĂ©ponses
 m’ont semblĂ© trĂšs proche de Yona, Princesse de l’aube de Misuho Kasanagi. Certaines scĂšnes pourront choquer un public trĂšs jeune ou sensible. Au niveau des illustrations Les scĂšnes macabres n’ont pas su me sĂ©duire, bien qu’ils sont logiques Ă©tant donnĂ© les circonstances. Quelque fois, nous faisons des retours dans le passĂ© ou allons dans le futur, malheureusement, ce n’est pas toujours mentionnĂ©. Par consĂ©quent, nous nous retrouvons perdu. Les personnages principaux Rin l’hĂ©roĂŻne est trĂšs maladroite mais ne connait pas ses capacitĂ©s et son courage. Elle ne sait pas ce qu’elle veut faire de sa vie et Ă©choue dans tous les domaines. Elle pourrait devenir prĂȘtresse mais ne le souhaite pas. Par consĂ©quent et Ă  cause de sa relation avec un Sherahtan, elle subie les moqueries et les humiliations du peuple constamment. Aghyr il est doux, protecteur et aimant Ă  l’encontre de Rin. Il est prĂȘt Ă  tout pour la prĂ©server du danger mais cache de nombreux secrets. Il Ă©prouve des sentiments forts pour elle mais cherche Ă  les refouler Ă©tant donnĂ© sa condition. Lys elle n’a jamais rejetĂ© sa sƓur, elle cherche Ă  l’aider et croit en son potentiel. Points positifs des personnages Le grand point fort de ce premier volume est le couple Rin et Aghyr. Sans eux, l’histoire auraient un tout autre aspect. Leur complicitĂ© et leur amour sont touchants Ă  dĂ©couvrir. Ils en deviennent attachants. Ils se complĂštent parfaitement et se ressemblent beaucoup intĂ©rieurement. Leurs cƓurs sont blessĂ©s et leurs souffrances sont Ă  vif. Ils sont tous les deux rejetĂ©s par leurs semblables Ă  cause de leurs diffĂ©rences. Ils se sont parfaitement trouvĂ©s. Un profond amour est nĂ© entre eux mais il a des difficultĂ©s Ă  immerger complĂštement. Leur relation se passe avec douceur et tendresse. Rien n’est prĂ©cipitĂ©. Rin apporte une pointe d’humour malgrĂ© elle, par sa maladresse ou son comportement. Elle a un cĂŽtĂ© enfantin permettant d’apporter de la lĂ©gĂšretĂ© Ă  l’histoire. NĂ©anmoins, elle Ă©volue et prend de l’assurance au fil des pages. Ses proches lui sont d’un soutien trĂšs important, afin de l’aider Ă  ne pas baisser les bras. Sa tĂ©mĂ©ritĂ© se dĂ©veloppe, prenant conscience de sa place. Il sera intĂ©ressant de les voir Ă©voluer. Points nĂ©gatifs des personnages Aucun point nĂ©gatif ne m’a semblĂ© visible. Conclusion Une sĂ©rie prometteuse. Un manga mĂȘlant les genres Fantasy et romance avec rĂ©ussite. L’auteure nous propose, certes, un univers peu original mais d’une grande qualitĂ© aussi bien narrative, que graphique. Le lecteur se laissera transporter dans ce monde aux accents enchantĂ©s. Un livre Ă  dĂ©couvrir sans hĂ©sitation pour les amoureux des shƍjos. Il me tarde de lire la suite
 Note 5/5 Citation tirĂ©e du livre Dans la vie, il suffit d’une personne, d’une seule personne qui en croie en toi pour retrouver l’espoir et la force nĂ©cessaire de poursuivre ta route
 [
] C’est pourquoi tu ne dois jamais baisser les bras, jamais ! [
] Je pense que tant qu’on continue d’essayer, l’échec n’existe pas. Vous n’avez qu’à croire en vous et en ceux qui vous soutiennent. La dĂ©cision vous revient. Sous quels formats puis-je le trouver ? Vous pouvez le trouver en version livre numĂ©rique et en version brochĂ©e, format moyen. OĂč puis-je me le procurer ? Vous pouvez l’acheter sur Amazon, la Fnac, Cultura et Decitre. Bonne lecture !📚 Apaiseton coeur et fleuris ton ĂąmeđŸ„€ Il t'est sĂ»rement dĂ©jĂ  arrivĂ© de te rĂ©veiller un matin avec cette sensation de vide profond. Ne ressentir Apaise ton coeur et fleuris ton ĂąmeđŸ„€ Il t'est sĂ»rement dĂ©jĂ  arrivĂ© de te rĂ©veiller un matin avec cette sensation de vide profond. Ne ressentir Liked by Aliou ka. Experience Assistant administratif AFI-L'UniversitĂ© de l

Nos Petits Anges au Paradis DEUIL PÉRINATAL GÉNÉRAL AuteurMessageInvitĂ©InvitĂ©Sujet si cela peux vous aider..... Mar 24 Sep - 644 L'histoire de l'enfant que l'ont a pas connusAvec la mĂ©thode de travail qui lui est propre, l'auteur s'attache ici Ă  aller Ă  la rencontre de quelques Ăąmes face auxquelles, pour des raisons diverses, des corps maternels se sont fermĂ©s... ou n'ont pas pu s'ouvrir. Comment ces Ăąmes šnon dĂ©sirĂ©esš ont-elles vĂ©cu et compris le rejet ? Leur souffrance a-t-elle un sens ? Enfin, de part et d'autre du rideau de la vie, comment dĂšs lors se reconstruire... puis construire ? BrochĂ© 15 x 23 - 192 pages livre le non dĂ©sirĂ© .....bon le seul soucie c'est que ce livre n'est plus Ă©diter donc on le trouve en commande a la fnac ou via internet amazon ect mais au prix de 35 euro mais vaut le dĂ©tour moi j'en suis accro et ma beaucoup aider a comprendre et avancer ce trouve a la fnac au prix de 5 euros A l'aide d'une mĂ©thode de projection astrale, Daniel Meurois et Anne Givaudan ont suivi pendant neuf mois la grossesse d'une femme et ont observĂ© le processus d'incarnation de l'enfant Ă  naĂźtre. Jour aprĂšs jour, semaine aprĂšs semaine, ils ont notĂ© les mĂ©tamorphoses que vit une Ăąme avant et pendant la naissance. Un regard neuf et spirituel nous est ici proposĂ© sur la vie dans le ventre maternel et l'accouchement, et sur les raisons de notre prĂ©sence sur Ă©dition par petit espoir arc en ciel le Jeu 26 Sep - 338, Ă©ditĂ© 1 fois tatiana1Nombre de messages 1080Localisation PACAJe suis Maman deAnges GuillaumeDĂ©cĂ©dĂ©e Ă  38 semaines de grossesseLe mon fils Guillaume dĂ©cĂ©dĂ© le 26/09/2011 d'une HYPOXIE PLACENTAIRE 3AP mon Papa est dĂ©cĂ©dĂ© le 12/05/2021 d'une crise cardiaqueDate d'inscription 19/09/2012Sujet Re si cela peux vous aider..... Mer 25 Sep - 1715 Merci pour les rĂ©fĂ©rences de ces 2 livres. Je les ai commandĂ©s. L'ĂȘtre humain a parfois besoin de spiritualitĂ© pour expliquer ce que la science n'a pas su rĂ©pondre. Il y a tellement de choses Ă©tranges et des miracles ici bas qui ne peuvent pas ĂȘtre expliquer rationnellement. Une cops fivette est tombĂ©e enceinte naturellement aprĂšs 10 ans de combat contre l'infertilitĂ© aprĂšs que son gygy lui ait dit qu'elle tombera jamais enceinte. Un miracle!!!! J'espĂšre trouver les rĂ©ponses Ă  certaines de mes questions. Douces pensĂ©es Ă  Luna et Ă  tous nos Anges InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re si cela peux vous aider..... Jeu 26 Sep - 336 tatiana l'histoire que tu cite j'ai une ancienne colĂ©gue de travail qui Ă  vĂ©cus pareilaprĂ©s un long combat contre l'infertilitĂ© elle Ă  rennonçer Ă  tous les traitement aprĂ©s trop d'Ă©chec et un jours elle es tomber enceinte et elle a un merveilleux petit prince alors qu'elle es infertile le mister de la vieles rĂ©ponse ne sont pas toujours lĂ  ou ont les attendet certain rĂ©cit, histoire ou lecture spirituel peuvent soit aider Ă  avancerĂ  trouver les rĂ©ponsesou Ă  avancermoi personnellement je suis trĂšs poser et de nature terre Ă  terremais il y a des choses qui ne s'explique paset qui vienne comme une Ă©videnceje te souhaite une bonne lecture ont en parlera ..... ont es des mordu de lectureet comme le livre le pouvoir du moment prĂ©sent cet lecture diffĂ©rente apporte une vision et ouverture diffĂ©rente du monde spirituelqui oui peux apporter certaine rĂ©ponse que la sience elle n'a pas....en tout les cas je souhaite que cela t"apporte certaine rĂ©ponse ou comprĂ©hension des evenement du lien spirituel qui te lis a ton AngeDouce penser a Guillaume et tous les trĂ©sors du cielet bisous volant Ă  toi ma belle InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re si cela peux vous aider..... Dim 29 Sep - 837 Le non-dĂ©sirĂ© livrePar Shakina dans Livres intĂ©ressants le 12 Avril 2010 Ă  1902LE NON DÉSIRÉ - Daniel MeuroisRencontre avec l'enfant qui n’a pas pu venir Paru en septembre 2002[color][font]AprĂšs l'immense succĂšs connu par "Les Neuf Marches", Daniel Meurois se penche une nouvelle fois sur les rouages subtils de la naissance et de la avec "Les Neuf Marches", on a dĂ©couvert, il y a quelques annĂ©es, le chemin qu'emprunte une Ăąme pour s'incarner, on ne savait toujours pas ce que vit un ĂȘtre qui ne parvient pas Ă  venir au termes simples et prĂ©cis, c'est tout le problĂšme de l'avortement, des fausses-couches, des morts prĂ©maturĂ©es et des malformations qui est abordĂ© dans cet la mĂ©thode de travail qui lui est propre, l'auteur s'attache donc ici Ă  aller Ă  la rencontre de quelques Ăąmes face auxquelles, pour des raisons diverses, des corps maternels se sont fermĂ©s
 ou n’ont pas pu s’ ces Ăąmes šnon dĂ©sirĂ©esš ont-elles vĂ©cu et compris le rejet ? Leur souffrance a-t-elle un sens ? Enfin, de part et d'autre du rideau de la vie, comment dĂšs lors se reconstruire
 puis construire ?Explicatif et dĂ©culpabilisant tout en demeurant responsabilisant, "Le Non dĂ©sirĂ©" a le mĂ©rite d'aborder d'une façon totalement nouvelle et aimante quelques-unes des Ă©preuves les plus intimes qui puissent toucher aujourd'hui un nombre croissant de femmes
 et de travers un foisonnement de dĂ©tails et de rĂ©flexions, Daniel Meurois nous livre lĂ , encore une fois, une somme d’informations sans guide apaisant pour mieux dĂ©passer des blessures banalisĂ©es, cachĂ©es et trop souvent niĂ©es.[/font][/color]POUR UNE MISE EN COEUR...[color][font]Oui, pour une mise en coeur... VoilĂ  les premiers mots qui sont venus se glisser directement sous ma plume en prĂ©ambule Ă  cet ouvrage. Comment, en effet, aborder d'une autre façon un tĂ©moignage de cette nature ?Rendre compte de l'itinĂ©raire intĂ©rieur de ceux qui vivent ce qu'on appelle pudiquement l'interruption volontaire de grossesse, parler du questionnement que suscitent les fausses-couches et les malformations, c'est assurĂ©ment emprunter soi-mĂȘme une route fait, tout au long de la rĂ©daction de presque 200 pages du "Non dĂ©sirĂ©", j'ai constamment eu la sensation de faire de l'Ă©quilibre sur une corde tendue au-dessus du vide ou, en d'autres termes et sans mauvais jeu de mots, de "marcher sur des oeufs". Lorsque l'on traite de thĂšmes aussi intimes que ceux exposĂ©s dans ce livre, on prend le risque de toucher chez nombre de lecteurs des blessures profondes ou mĂȘme encore Ă  je me suis cependant lancĂ© dans cette direction, c'est parce qu'il m'est apparu Ă©vident que l'on ne traite pas une plaie ou une souffrance en dĂ©tournant simplement notre regard de sa rĂ©alitĂ©. On la cicatrise, on la guĂ©rit, on la dĂ©passe en osant se placer face Ă  elle sans la nier, sans en avoir peur. On ne la traite, certes pas, par l'oubli ni par les lamentations et la pitiĂ© que celles-ci induisent mais, au contraire, par sa comprĂ©hension et par l'apprentissage de la que ce tĂ©moignage soit rĂ©alisable, il Ă©tait, bien sĂ»r, indispensable qu'une main me soit tendue "d'en-haut". Il fallait qu'il y ait un ou des ĂȘtres qui me prĂȘtent leur concours, c'est-Ă -dire qui m'acceptent comme spectateur respectueux de leurs faiblesses et de leurs forces tout au long de leur expĂ©rience de rejet. Il fallait surtout une Ăąme mĂ»re et beaucoup plus lucide que la moyenne qui m'ouvre Ă  sa vie intime, qui m'invite Ă  la saisir Ă  la façon d'un fil s'est prĂ©sentĂ©e Ă  moi sous le nom de Florence. Je l'ai suivie entre les mondes, hors de mon corps et selon le mĂȘme mode rigoureux de travail que la Rebecca des "Neuf Marches", il y a quelques chemin de complicitĂ©, pas toujours facile Ă  parcourir, s'est Ă©tirĂ© sur un peu moins de six mois... Le temps qu'il lui fallait, Ă  elle, pour fleurir Ă  nouveau, et le temps aussi qui m'Ă©tait nĂ©cessaire, Ă  moi, pour trouver les mots ainsi que vous en jugerez, je me suis appliquĂ©, comme toujours, Ă  la plus grande des fidĂ©litĂ©s dans la retranscription des propos rapportĂ©s dans les pages de ce livre. Ceux-ci ne prĂ©tendent pas faire oeuvre littĂ©raire. C'est d'abord le tĂ©moin attentif qui s'est exprimĂ© Ă  travers eux. Je les ai surtout voulu les plus simples et les plus directs possible, tels qu'ils sont sortis du coeur qui les l'on ne s'y trompe pourtant pas, derriĂšre leur apparent dĂ©pouillement se cachent souvent des vĂ©ritĂ©s bien plus profondes qu'il n'y paraĂźt... Des vĂ©ritĂ©s qui peuvent demander une certaine gymnastique intĂ©rieure ainsi que des horizons sans frontiĂšre, si on veut vraiment pĂ©nĂ©trer leur de la problĂ©matique des avortements, de l'amertume des fausses-couches et des interrogations souvent douloureuses de tout ce qui est liĂ© aux naissances difficiles exige de l'authenticitĂ©, de la prĂ©cision, du concret et, Ă©videmment, une bonne dose d'amour. Ce sont lĂ  les outils avec lesquels j'ai prĂ©cision et le sens du concret ne sont absolument pas, en ce qui me concerne, incompatibles avec les notions mĂ©taphysiques. Il n'Ă©tait, par ailleurs, pas concevable ni souhaitable de contourner ces derniĂšres dans leur aspect parfois dĂ©stabilisant, si je voulais pouvoir offrir une vision des choses sortant du traditionnel contexte mĂ©dical, social, psychologique, religieux ou simplement voulu saisir la vie le plus prĂšs possible de son essence, dans ces mondes que l'on s'acharne officiellement Ă  nier mais oĂč les vraies cartes se distribuent avec leurs comment et leurs me faut enfin remercier tout particuliĂšrement ici Florence pour la simplicitĂ©, le naturel et la force avec lesquels elle s'est livrĂ©e. C'est incontestablement grĂące Ă  elle et Ă  son intensitĂ© que j'ai l'espoir d'avoir fait oeuvre novatrice et utile avec "Le Non dĂ©sirĂ©".Je sais en cet instant que son Ăąme se joint Ă  la mienne afin que de nouvelles fenĂȘtres de comprĂ©hension, de respect et de tendresse s'ouvrent sur la Meurois [/font][/color] InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re si cela peux vous aider..... Dim 29 Sep - 839 Les neufs marches livrePar Shakina dans Livres intĂ©ressants le 12 Avril 2010 Ă  1858Les neuf marches - Anne Givaudan et Daniel MeuroisHistoire de naĂźtre et de renaĂźtreAprĂšs avoir longuement investiguĂ© les univers de l'aprĂšs-vie, Daniel Meurois et Anne Givaudan ont aujourd'hui la possibilitĂ© de se pencher sur ce qu'on pourrait dĂ©finir comme Ă©tant le monde "d'avant la naissance".A l'aide de la mĂ©thode de projection de conscience qui leur est familiĂšre, ils ont suivi pendant 9 mois de grossesse, l'itinĂ©raire de Rebecca, une Ăąme qui s'apprĂȘte Ă  revĂȘtir un corps de aprĂšs jour, ils ont fidĂšlement notĂ© les mĂ©tamorphoses que vit l'Ăąme qui s' tĂ©moignage s'attache donc Ă  retracer les diverses mutations Ă  la fois psychiques et physiques que chacun connaĂźt dans le ventre maternel et dans les mondes qui y par consĂ©quent un nouveau regard qui est proposĂ© ici sur la vie foetale ainsi que sur le processus de la Ă©criture simple et directe, ce livre, par son originalitĂ© et la somme d'informations qu'il offre, parlera sans nul doute, non seulement Ă  ceux qui s'apprĂȘtent Ă  donner naissance Ă  un enfant ou qui l'on dĂ©jĂ  donnĂ©e, mais aussi Ă  tous ceux pour qui la vie est une perpĂ©tuelle source d' best-seller international qui a su toucher une multitude de parents et d'intervenants du monde mĂ©dical. ExtraitOn a Ă©videmment souvent parlĂ© de la Naissance et du mystĂšre de l'incarnation. Sans doute a-t-on, d'ailleurs, Ă©crit une infinitĂ© de volumes sur le sujet. Notre but n'Ă©tait certes pas d'en ajouter un de plus afin d'apporter notre propre quote-part Ă  une somme dĂ©jĂ  impressionnante d'informations tant psychologiques, religieuses que livre rĂ©sulte tout simplement d'une expĂ©rience dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle mĂ©rite l'Ă©pithĂšte d'Ă©trange... Une expĂ©rience que nous n'avons pas recherchĂ©e mais qui s'est offerte Ă  nous spontanĂ©ment et que nous nous sommes scrupuleusement attachĂ©s Ă  relater au jour le prĂ©sent, notre facultĂ© naturelle Ă  provoquer la dĂ©corporation voyage astral nous a amenĂ©s Ă  investiguer les "mondes de l'aprĂšs-vie" ainsi que d'autres univers plus subtils jamais les circonstances ne nous avaient permis d'entreprendre pleinement le voyage "inverse", c'est-Ă -dire celui qui mĂšne des mondes de lumiĂšre vers la En termes clairs, nous avons Ă©tĂ© sollicitĂ©s afin de suivre, pas Ă  pas, l'itinĂ©raire d'un ĂȘtre en train de s' se passe-t-il au juste pour une Ăąme qui s'apprĂȘte Ă  prendre un corps de chair et qui fait donc sien le ventre d'une mĂšre ? Par quelles phases d'Ă©volution passe-t-elle ? Comment son psychisme se modifie-t-il ? Que se passe-t-il au niveau de son fƓtus et que les yeux physiques ne perçoivent pas ?Autant de questions que les neuf mois nĂ©cessaires Ă  la rĂ©daction de ce livre permettent, entre autres, d' d'emblĂ©e, nous n'avons pas choisi l'Ăąme qui s'incarne et qui demeure bien Ă©videmment le centre de ce travail. Celle-ci s'est prĂ©sentĂ©e Ă  nous, en quelque sorte "mandatĂ©e" par une VolontĂ© lumineuse. Peut-ĂȘtre d'ailleurs ne la rencontrerons-nous jamais ne s'agit pas d'un ĂȘtre exceptionnel destinĂ© Ă  marquer son temps. Le jeu aurait Ă©tĂ© faussĂ©. Il ne s'agit pas non plus d'une Ăąme encore engluĂ©e dans tous les piĂšges de la matĂ©rialitĂ©. Selon ses propres termes, elle est seulement une goutte parmi des milliers et des milliers d'autres qui ont compris que "la vĂ©ritable force et le germe de toute vĂ©ritĂ© rĂ©sident dans le coeur". Son but est de informations qu'elle nous a fournies pendant toute la grossesse de sa mĂšre, sa propre mĂ©tamorphose et celle de l'embryon puis du foetus qu'elle a appris Ă  habiter ne constituent donc pas les enseignements d'un MaĂźtre de Sagesse. Leur valeur est tout autre. Nous la qualifierions d' "humaine" au sens noble et enrichissant du terme. C'est Ă  ce titre qu'elle nous a touchĂ©s en tant que tĂ©moins et parfois aussi un peu acteurs de son il s'agit bien ici d'une aventure que de naĂźtre ou de renaĂźtre en conscience Ă  la aborde bien Ă©videmment un certain nombre de sujets mĂ©taphysiques dont celui de la rĂ©incarnation, ce livre, on l'aura sans doute dĂ©jĂ  devinĂ©, n'est ni un traitĂ© d'Ă©sotĂ©risme ni un rĂ©cit rĂ©pondant Ă  une mode "nouvel Ăąge".Il ne veut ĂȘtre qu'un reportage, dĂ©nuĂ© d'artifices, mais tout vibrant d'une certaine lumiĂšre qui mĂšne au respect de la Vie et Ă  la conscience de la chance que celle-ci reprĂ©sente. C'est cette lumiĂšre que nous avons tentĂ© de recueillir puis de reflĂ©ter aussi fidĂšlement que les pages de ce livre parviennent Ă  faire Ă©clore un peu plus d'amour, de tendresse et de joie Ă  la surface de ce monde, alors elles auront chantĂ© Givaudan & Daniel Meurois est sorti en poche, chez j'ai lu ; 218 pages InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re si cela peux vous aider..... Dim 29 Sep - 843 L’atome-germe se densifie trois mois avant la procrĂ©ation physique et pĂ©nĂštre dans le corps de la femme par la semence paternelle au moment de la procrĂ©ation physique. Une fois celle-ci accomplie, mĂȘme si l’atome-germe est prĂ©sent dans l’ovule, l’ñme n’est pas encore prĂ©sente dans le ventre de la mĂšre. Il y a une pĂ©riode de 21 jours pendant laquelle l’ñme pĂ©nĂštre dans l’aura du couple des parents avant de pouvoir avoir la possibilitĂ© Ă©nergĂ©tique de pouvoir entrer dans l’embryon. La premiĂšre pĂ©nĂ©tration de l’ñme dans le fƓtus se passe aprĂšs 21 jours, quand le cƓur commence Ă  battre. Avant ces 21 jours, le fƓtus ne contient pas de vie individuelle. Un avortement sans souffrance devrait donc se faire avant ces 21 jours. AprĂšs ces 21 jours, l’ñme a pĂ©nĂ©trĂ© le fƓtus elle a commencĂ© Ă  faire de petites incursions qui deviennent de plus en plus longues au fur et Ă  mesure du dĂ©roulement de la grossesse. Pour une Ăąme, il n’est pas Ă©vident de rentrer dans la densitĂ© de la matiĂšre. Elle doit se faire Ă  l’idĂ©e que ces deux personnes seront ses parents. L’ñme qui opĂšre ce mouvement de descente est une Ăąme adulte ou qui se voit adulte, et non celle d’un petit enfant. Les premiĂšres pĂ©nĂ©trations dans ce fƓtus sont souvent vĂ©cues douloureusement pour cette Ăąme. Ce qui se passe sur le plan mĂ©canique, c’est la formation sur le plan Ă©thĂ©rique de ce fƓtus les 4 Ă©lĂ©ments constitutifs, feu, terre, eau et air, s’unissent dans l’univers Ă©thĂ©rique de façon Ă  tricoter, Ă  Ă©tablir la trame du futur fƓtus elles gĂ©nĂšrent le moule avant que la matiĂšre puisse vĂ©ritablement exister, comme pour la formation des bourgeons d’un arbre. Ce n’est qu’à l’apparition des premiers organes physiques que l’ñme peut descendre. La rate apparaĂźt en premier, puis l’embryon du cerveau. L ’information de la vie premiĂšre sur le plan Ă©thĂ©rique semble venir de la rate, le petit soleil. Sur le plan Ă©thĂ©rique apparaĂźt ensuite le cƓur, puis le cerveau. Un point dans le cƓur humain a Ă©tĂ© mis en Ă©vidence qui, s’il est touchĂ©, provoque la mort. Ce point,connu des Ă©gyptiens sous le nom de point Vie, correspond Ă  l’atome-germe. Toute la structure du corps et toutes les informations nĂ©cessaires Ă  la vie, proviennent d’une interaction entre ce point et la rate, aprĂšs quoi tout s’organise. C’est comme si toute l’organisation de notre vie s’effectuait Ă  partir de ce point. Le cerveau n’est qu’un relais, un centre de redistribution des forces. Les deux premiers mois sont les plus difficiles. Le troisiĂšme mois est trĂšs souvent vĂ©cu comme un grand sentiment de solitude pour l’ñme. C ’est aussi le moment oĂč cette Ăąme commence Ă  reprendre conscience de la dualitĂ© telle qu’on la connaĂźt sur Terre. Cette connaissance de la dualitĂ© dans l’autre monde existe aussi, mais n’est plus vĂ©cue, elle est comme une idĂ©e. Quand cela se passe, le sentiment de peur, voire de panique, rĂ©apparaĂźt. Le quatriĂšme mois se caractĂ©rise par un commencement d’endormissement de l’ancienne personnalitĂ©, facilitĂ© par une ouverture Ă  l’espace sonore et extĂ©rieur Ă  celui de la mĂšre, et notamment Ă  l’espace musical. C’est Ă  ce moment lĂ  aussi que la mĂšre commence Ă  ĂȘtre perçue comme la future mĂšre par l'enfant. Ce qui est vrai du cĂŽtĂ© du bĂ©bĂ© est aussi vrai du cĂŽtĂ© de la future maman. Cette rĂ©alitĂ©-lĂ  s’apprivoise des deux cĂŽtĂ©s. Au cinquiĂšme mois, la conscience qui s’incarne a de plus en plus de difficultĂ©s Ă  remonter dans le monde d’oĂč elle vient. Elle a de plus en plus la sensation d’habiter ce corps. L’ñme est installĂ©e dans son fƓtus. Au sixiĂšme mois, l’ñme commence Ă  ĂȘtre habituĂ©e Ă  son nouvel habitat pour pouvoir accepter tous les bruits de sa mĂšre la respiration, la circulation sanguine, et sa perception du monde extĂ©rieure s’en trouve encore amplifiĂ©e. La nature de l’univers sonore ambiant de la famille devient encore plus importante. C’est aussi l’époque oĂč le squelette du fƓtus commence Ă  gĂȘner l’ñme, et est perçu comme les barreaux d’une prison. Alors l’ñme a tendance Ă  se dĂ©battre dans ce qui lui apparaĂźt comme une prison. Au septiĂšme mois, enfin, l’ñme commence Ă  parvenir Ă  se sentir en tant qu’enfant. L’acceptation pleine se fait vers ce septiĂšme mois, ce qui implique une modification du physique. Avant cela, l’ñme se prĂ©sente encore comme adulte. L’ñme se prĂ©sente toujours sous les traits de la maniĂšre dont elle se voit et se sent. A partir du moment oĂč l’ñme commence Ă  se penser sous les formes d’un petit enfant, elle se prĂ©sente sous forme d’enfant, pas encore de bĂ©bĂ©, et la matiĂšre se modĂšle en fonction de l’image que l’on se fait de soi. A ce mois s’opĂšre comme une sorte de rajeunissement. C’est aussi le moment choisi par la plupart des Ăąmes pour entrer de maniĂšre plus intense dans les rĂȘves des deux parents. Le mĂȘme processus se continue pendant les mois restants. Il arrive parfois que l’ñme se raconte Ă  ses parents dans les rĂȘves. C’est au huitiĂšme mois que commence Ă  se tisser la corde d’argent qui va unir dĂ©finitivement le corps de l’ñme Ă  travers son corps Ă©thĂ©rique au corps physique du nouveau-nĂ©. C’est au huitiĂšme mois que croĂźt cette protubĂ©rance au niveau de l’ombilic jusqu’à l’accouchement. A l’accouchement, dans la majoritĂ© des cas, dans les moments qui prĂ©cĂšdent l’accouchement, l’ñme du futur bĂ©bĂ© n’est pas dans le corps de la mĂšre. A ce moment, il y a la prĂ©sence de deux ĂȘtres de lumiĂšre aux cĂŽtĂ©s de la mĂšre. Au-dessus du corps physique se trouve l’ñme Ă  environ 50 cm, avec Ă  cĂŽtĂ© les deux ĂȘtres de lumiĂšre, dont l’un est Ă  polaritĂ© masculine et l’autre fĂ©minine. Au moment de l'accouchement, ces deux ĂȘtres de lumiĂšre prennent cette corde d’argent et vont l’arrimer subtilement dans le corps de la mĂšre au niveau du corps Ă©thĂ©rique du bĂ©bĂ©. La corde d’argent est Ă©tirĂ©e jusque dans le corps Ă©thĂ©rique du bĂ©bĂ©. A partir de ce moment, l’accouchement peut avoir lieu, et les contractions sont les derniĂšres avant l’accouchement. La prĂ©sence de ces deux ĂȘtres constitue comme un pont magique entre les deux corde d’argent est trĂšs particuliĂšre Ă  observer elle ressemble Ă  un fil Ă©lectrique constituĂ© d’un grand nombre de petits fils parallĂšles. Chaque petit brin constituant cette corde d’argent correspond Ă  un rĂ©seau des nadis majeurs, qui a pour fonction de conduire une des caractĂ©ristiques des attributs divins. Il y en a 72 000. L’attache se fait souvent au troisiĂšme chakra, mais avant se crĂ©e un point entre l’ombilic et le chakra cardiaque. Il se dessine comme un V» sur la cage thoracique. Dans les heures ou minutes qui suivent la naissance, le bĂ©bĂ© est encore complĂštement conscient de qui il est et d’oĂč il vient. Et c’est un moment extrĂȘmement important pour communiquer avec lui avec des mots d ’adultes. Le bĂ©bĂ© peut alors exprimer sur son visage les rĂ©ponses Ă  nos questions. Il porte dans son regard les paysages d’oĂč il vient. Il est capable de toutes les gammes des Ă©motions Ă  ce moment-lĂ . Et progressivement s’opĂšre l’oubli, au dĂ©part du chakra cardiaque, qui se manifeste dans la rĂ©gion du thymus. Un liquide en quantitĂ© infinitĂ©simale qui progressivement agit Ă  travers les nadis et les systĂšmes glandulaires. Bien qu’il nous semble que cette mĂ©moire nous aiderait, cet oubli nous permet de ne pas nous souvenir de toutes les souffrances vĂ©cues et qui nous seraient plus une charge qu’une aide. Le souvenir des vies passĂ©es nĂ©cessite une rĂ©elle prise de terre pour pouvoir faire la part des choses entre cette vie prĂ©sente Ă  vivre complĂštement et toutes ces vies passĂ©es qui existent aussi en mĂȘme temps. La difficultĂ© est de ne pas mĂ©langer les relations humaines et de rester qui on est dans le moment prĂ©sent et de ne pas emmĂȘler les fils des histoires. Le tout est de sentir quand parfois on doit laisser monter les Ă©manations du passĂ© et quand il est plus sage de les mettre de cĂŽtĂ©. Sans raison thĂ©rapeutique, il est prĂ©fĂ©rable de ne pas forcer les barriĂšres de l’oubli, car cela peut gĂ©nĂ©rer des fausses mĂ©moires et des troubles psychologiques importants. En fait, il y a trĂšs peu de choses Ă  apprendre, mais Ă©normĂ©ment de choses Ă  dĂ©sapprendre. La connaissance de notre ĂȘtre s’opĂšre par l’élimination de tout le superflu que l’on a accumulĂ© dans notre mental profond et qui est devenu un conditionnement trĂšs subtil depuis des siĂšcles et plus. Le chemin intĂ©rieur n’est pas stĂ©rĂ©otypĂ© il n’est pas toujours nĂ©cessaire de mĂ©diter ou prier par des mĂ©thodes traditionnelles ou stĂ©rĂ©otypĂ©es. Notre corps et notre Ăąme n’ont pas toujours besoin des mĂȘmes aliments. Ne pas mĂ©diter ne signifie pas que l’on passe Ă  cĂŽtĂ© de notre ĂȘtre profond. Etre sur son chemin,c’est avant tout ĂȘtre vrai avec soi et les autres. La vĂ©ritĂ© qui existe derriĂšre la vĂ©ritĂ©, tout comme le temps derriĂšre le temps,est fondamentale. On peut facilement se crĂ©er des vĂ©ritĂ©s qui n’en sont pas. Il est essentiel de trouver et reconnaĂźtre la vraie vĂ©ritĂ© derriĂšre nos vĂ©ritĂ©s inventĂ©es pour nous arranger d’une maniĂšre ou d’une autre, si l’on veut avancer sur notre chemin en accord avec notre contrat de vie. Toucher notre vĂ©ritable vĂ©ritĂ© est la plus grande aide Ă  notre Ă©volution. Le plus grand obstacle est notre orgueil. C’est donc un ĂȘtre pleinement adulte qui s’incarne, et non pas une larve. Cet ĂȘtre adulte a besoin qu’on l’écoute et qu’on le considĂšre en tant que tel, il a un immense besoin d’amour. La descente sur Terre est un immense saut dans le vide, mĂȘme si on sait qu’on y sera bien accueilli. De la mĂȘme maniĂšre que lorsqu’on quittera cette Terre Ă  notre mort, c’est toujours un arrachement. Ce n’est que l’acceptation complĂšte qui peut panser ces blessures si cela peux vous aider..... Page 1 sur 1 Sujets similaires» Vous aimez Ă©crire? Vous pourriez nous aider!» Ressentez-vous cela ?» Je voulais partager cela avec vous.» pouvez-vous m'aider?» trouble de mĂ©moire, cela vous est il arrivĂ© aussi ?Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forumNos Petits Anges au Paradis DEUIL PÉRINATAL GÉNÉRALSauter vers Partagez cette page!Suivez-nous!Nouvelles en bref RessourcesConsultez la liste complĂštedes diffĂ©rentes ressources et groupes de soutien disponibles au QuĂ©becCauses de dĂ©cĂšs pĂ©rinatalDocumentationFĂȘte des Anges15 OCTOBREJournĂ©e de sensibilisation au deuil pĂ©rinatal ContactUn mot de la fondatrice

IGBMAGŸ N°3 ETE 2021 a été publié par Claire IZARD le 2021-07-07. Lisez la version flipbook de IGB MAGŸ N°3 ETE 2021. Téléchargez toutes les pages 1-50 sur FlipHTML5.
Sujet poĂ©sie et chanson mĂ©diĂ©vales, humour mĂ©diĂ©val, Goliards, poĂ©sie goliardique, chanson Ă  boire, latin, chants de Benediktbeuern PĂ©riode moyen-Ăąge central, XI au XIIIe siĂšcle Titre Bache, Bene Venies », Carmina Burana, Auteur anonyme. Compositeur Carl Orff InterprĂštes Oni Wytars & Ensemble Unicorn Bonjour Ă  tous, la faveur de la fin de semaine, revenons un peu Ă  la bonne humeur et Ă  la fĂȘte avec la poĂ©sie goliardique de la Cantate Carmina Burana de Carl Orff, tirĂ©e elle- mĂȘme du manuscrit ancien du moyen-Ăąge central appelĂ© le Codex Buranus 179 et connu encore sous le nom des Chants de Benediktbeuern. Codex Buranus, dĂ©tail miniature, poĂ©sie goliardique, chanson Ă  boire, moyen-Ăąge central Comme pour les plus de trois-cents autres textes et poĂ©sies du manuscrit, l’auteur du chant du jour est restĂ© anonyme. A la maniĂšre des goliards, ces joyeux clercs itinĂ©rants, quelque peu portĂ©s sur la boisson et les plaisirs de la chair, on cĂ©lĂšbre le Dieu Bacchus dans cette chanson Ă  boire et, avec lui, les plaisirs du vin. Chanson Ă  boire latine du moyen-Ăąge central Oni Wytars & Ensemble Unicorn ous avons dĂ©jĂ  mentionnĂ© ici, Ă  plusieurs reprises, les deux formations Oni Wytars et Unicorn toutes entiĂšres dĂ©diĂ©es au rĂ©pertoire musical mĂ©diĂ©val et qui ont alliĂ©es leurs talents et leurs artistes Ă  la faveur de plusieurs productions. En 1997, dans l’album intitulĂ© Carmina Burana, Medieval Poems and songs » dont est extraite la piĂšce du jour et donc nous avons Ă©galement dĂ©jĂ  parlĂ© ici, les deux ensembles allemand pur Oni Wytars et autrichien pour Unicorn rendaient hommage Ă  la cantate de Carl Orff et Ă  la poĂ©sie goliardique. Bache, bene venies », cette vĂ©ritable ode Ă  Bacchus et au vin ouvrait d’ailleurs l’album et lui donnait le ton. Bache, bene venies, les paroles latines et leur adaptation/traduction libre en français Bache, bene venies gratus et optatus, per quem noster animus fit letificatus Bacchus, soit le bienvenu, Toi le plaisant et dĂ©sirĂ©, Par qui notre esprit Se remplit de joie. Istud vinum, bonum vinum, vinum generosum reddit virum curialem, probum, animosum Ce vin, ce bon vin, Le vin gĂ©nĂ©reux, Rend l’homme noble, Probe et courageux. Bachus forte superans pectora virorum in amorem concitat animos eorum Bacchus en dominant Le cƓur des hommes Attise l’amour Dans leur Ăąme Bachus sepe visitans mulierum genus facit eas subditas tibi, o tu venus Bacchus, qui visite souvent Les femmes, Les subjugue et les soumet, Ô VĂ©nus. Bachus venas penetrans calido liquore facit eas igneas veneris ardore Bacchus, en pĂ©nĂ©trant les veines De sa chaude liqueur Les enflamme toutes Ă  la fois Du feu de VĂ©nus. Bachus lenis leniens curas et dolores confert jocum, gaudia, risus et amores Bacchus adoucit et allĂšge Les soucis et les peines, Et prodigue jeux, joies, Rires et amours. Bachus mentem femme solet hic lenire, cogit eam citius viro consentire. Bacchus apaise toujours L’esprit des femmes, Et les pousse plus facilement A consentir leurs amants. A qua prorsus coitum nequit impetrare, bachus illam facile solet expugnare. A celle dont on ne pouvait Obtenir la jouissance, Bacchus en facilite La conquĂȘte. Bachus numen faciens hominem jocundum, reddit eum pariter doctum et facundum. Bacchus rend puissant L’homme heureux, Et le fait Ă©galement Aussi savant qu’ Ă©loquent. Bache, deus inclite, omnes hic astantes leti sumus munera tua prelibantes. Bacchus, illustre dieu, Chacun de nous ici est heureux De cĂ©lĂ©brer tes bienfaits. Omnes tibi canimus maxima preconia, te laudantes merito tempora per omnia. Tous nous chantons Tes plus grandes louanges et tes grands mĂ©rites Pour les siĂšcles des siĂšcles. En vous souhaitant une belle journĂ©e. Fred Pour A la dĂ©couverte du monde mĂ©diĂ©val sous toutes ses formes. Sujet musique et chanson mĂ©diĂ©vales, poĂ©sie goliardique, golliards, poĂ©sie latine et satirique PĂ©riode XIIe, XIIIe siĂšcle, moyen-Ăąge central Titre Tempus Est iocundum Carmina Burana Manuscrit ancien Codex Buranus 179 Compositeur Carl Orff Karl InterprĂštes Oni Wytars & ensemble Unicorn Bonjour Ă  tous, ous vous proposons de revenir, aujourd’hui, sur la Cantate Carmina burana de Carl Orff, tirĂ©e du manuscrit ancien Codex Buranus 179, connu aussi sous le nom de Chants de Benediktbeuern. Nous en avons dĂ©jĂ  parlĂ©, ici, Ă  plusieurs reprises, ce manuscrit ancien du moyen-Ăąge central est devenu cĂ©lĂšbre, largement grĂące au compositeur allemand qui, au passage, a contribuĂ© Ă  populariser » Ă©galement ainsi la poĂ©sie des Goliards, ces jeunes Ă©tudiants ou clercs quelque peu dĂ©voyĂ©s qui, au XIIe siĂšcle sillonnait la France pour chanter en latin leurs amours, leurs joies et aussi leur moment de fĂȘtes et de perdition. Enluminure tirĂ©e du Codex Buranus 179 Carmina Burana La formation Oni Wytars en collaboration avec l’ensemble Unicorn ette fois-ci, la piĂšce que nous partageons est la chanson Tempus Est iocundum », interprĂ©tĂ©e conjointement et de maniĂšre trĂšs Ă©nergique par l’excellent ensemble Unicorn, originaire d’Autriche et les membres de la formation Oni Wytars. FormĂ© en 1983 en Allemagne, par le compositeur, musicien et vielliste Marco Ambrosini, l’ensemble Oni Wytars se dĂ©die Ă  un rĂ©pertoire qui va du monde mĂ©diĂ©val Ă  celui de la renaissance, en Ă©largissant son champ d’investigation musical et instrumental au berceau mĂ©diterranĂ©en et Ă  des piĂšces en provenance du monde byzantin ou de l’Est de l’Europe. La qualitĂ© des artistes qui le composent les ont amenĂ©s Ă  participer Ă  des concerts ou productions en collaboration avec d’autres formations, et ils font eux-mĂȘme appel, Ă  l’occasion, Ă  d’autres musiciens ou formations comme ici dans cette interprĂ©tation de Carmina Burana avec l’ensemble Unicorn. Pour faire partager sa passion, Oni Wytars organise encore des stages de formations Ă  la musique ancienne. Les quelques 15 albums qu’ils ont produit Ă  ce jour se trouvent Ă  la vente sur leur site web hĂ©las pour le moment seulement disponible en allemand et japonais mais on en trouve Ă©galement quelques uns sur Amazon ou sur le site de la FNAC. Quand au fondateur du groupe, Marco Ambrosini portrait ci-contre sa renommĂ©e n’est plus Ă  faire et il compte une participation sous formes diverses dans plus de 110 albums, autour des musiques anciennes, et ce au niveau international. Les paroles de Tempus est iocundum et leur traduction adaptation en français Tempus est iocundum, o virgines, modo congaudete vos iuvenes. Le temps est joyeux, O vierges, RĂ©jouissez-vous avec Vos jeunes hommes. Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Mea me comfortat promissio, mea me deportat negatio. Je suis rĂ©confortĂ©e Par ma promesse, Je suis abattue par mon refus Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Tempore brumali vir patiens, animo vernali lasciviens. Au solstice d’hiver L’homme patient, Par l’esprit printanier Devient folĂątre. Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Mea mecum ludit virginitas, mea me detrudit simplicitas. Ma virginitĂ© Me rend folĂątre, Ma simplicitĂ© Me retient. Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Veni, domicella, cum gaudio; veni, veni, pulchra, iam pereo. Viens, ma maĂźtresse, Avec joie, Viens, viens, ma toute belle, DĂ©jĂ  je me meure ! Oh – oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Oh, oh, oh, une belle journĂ©e Ă  tous! Fred Pour A la dĂ©couverte du monde mĂ©diĂ©val sous toutes ses formes Sujet poĂ©sie et chanson mĂ©diĂ©vales, poĂ©sie morale, poĂ©sie goliardique, golliards, poĂ©sie latine, traduction français moderne. PĂ©riode XIIe, XIIIe siĂšcle, moyen-Ăąge central Titre O fortuna, Carmina Burana Manuscrit ancien chants de Benediktbeuern Compositeur Carl Orff Karl Chef d’Orchestre Orchestre Berlin Orchestra German Opera Bonjour Ă  tous, ous revenons, aujourd’hui, vers une piĂšce d’anthologie de la musique classique moderne » composĂ©e dans les annĂ©es 35 par Carl Orff et basĂ©e sur le manuscrit ancien des chants de Benediktbeuern du nom du monastĂšre dans lequel on le trouva dans le courant du XIXe siĂšcle. VĂ©ritable anthologie de la poĂ©sie lyrique, profane et goliardique des XIIe, XIIIe siĂšcles, l’ouvrage contient plus de trois cent chants aux thĂšmes aussi divers que le jeu, l’amour, l’alcool, des piĂšces satiriques et moralisantes mais aussi deux piĂšces de théùtre d’inspiration plus liturgique. La grande majoritĂ© des textes est en latin et quelques uns des textes sont en germain et en langue romane. Certains des chants sont annotĂ©s musicalement mais ce n’est pas le cas de tous. Le compositeur allemand Carl Orff 1895-1982 a grandement contribuĂ© Ă  la popularisation d’une partie de ces poĂ©sies qui lui ont inspirĂ©es la cantate Carmina Burana . L’Ɠuvre a fait, depuis, le tour du monde, et son succĂšs ne se tarit toujours pas puisqu’elle continue d’ĂȘtre jouĂ©e jusqu’à ce jour par de nombreux orchestres et dans de nombreux pays. Ici, c’est la mythique introduction et fermeture de cette Ɠuvre gigantesque que nous vous proposons et qui a pour titre o Fortuna ». Du point de vue du manuscrit, la piĂšce du jour se trouve sur le mĂȘme feuillet que celui de l’illustration de la roue de la Fortune voir reproduction ci-dessous. La symbologie en est claire, la roue tourne dans le sens des aiguilles d’une montre et conte l’impermanence de la Fortune » pris au sens chance » succĂšs » destinĂ©eheureuse » sort » et pas nĂ©cessairement monĂ©taire comme on l’entend souvent au sens moderne du terme. Regno, regnavi, sum sine regno, regnabo, Je rĂšgne, j’ai rĂ©gnĂ©, je ne rĂšgne plus, je rĂ©gnerai ». Le roi perd sa couronne, choit, n’est plus rien et puis, la regagne. Jouet de la fortune, l’homme ne contrĂŽle pas sa destinĂ©e. Il ne peut que subir ce que le sort personnifiĂ© ici au centre de l’illustration, lui rĂ©serve. On trouve encore sĂ»rement derriĂšre cela, l’idĂ©e qu’il faut se rĂ©soudre Ă  n’avoir que peu de prise et de satisfaction en ce bas-monde. Dans le moyen-Ăąge chrĂ©tien et mĂȘme pour la pensĂ©e la plus profane de cette Ă©poque, le paradis reste Ă  jamais un ailleurs que se situe toujours dans l’aprĂšs-vie. Le manuscrit des chants de Benediktbeuern ou Carmina Burana 1225-1250 O Fortuna » de Carmina Burana les paroles traduites en français actuel O fortuna Velut Luna statu variabilis, semper crescis aut decrescis; vita detestabilis nunc obdurat et tunc curat ludo mentis aciem, egestatem, potestatem, dissolvit ut glaciem. O Fortune Comme la lune A l’état changeant Toujours tu croĂźs Ou tu dĂ©crois. La vie dĂ©testable D’abord opprime Et puis apaise Par un jeu Ă  l’esprit aiguisĂ©. La pauvretĂ© Le pouvoir Elle les fait fondre comme la glace. Sors immanis et inanis, rota tu volubilis, statu malus, vana salus, semper dissolubilis obumbrata et velata michi quoque niteris; nunc per ludum dorsum nudum fero tui sceleris. Sort monstrueux Et informe, Toi la roue changeante, Une mauvaise situation, Une prospĂ©ritĂ© illusoire, Fane toujours, DissimulĂ©e Et voilĂ©e Tu t’en prends aussi Ă  moi Maintenant par jeu, Et j’offre mon dos nu A tes intentions scĂ©lĂ©rates. Sors salutis et virtutuis michi nunc contraria est affectus et defectus semper in angaria Hac in hora sine mora corde pulsum tangite, quod per sortem stemit fortem, mecum omnes plangite! Sort qui apporte le salut Et le courage Tu m’es maintenant opposĂ© Affaibli Et Ă©puisĂ© Comme de la mauvaise herbe. A cette heure, Sans tarder CƓur de cordes vibrantes Puisque le sort Renverse mĂȘme le fort Venez tous pleurer avec moi ! En vous souhaitant une fort belle journĂ©e! Fred Pour L’ardente passion, que nul frein ne retient, poursuit ce qu’elle veut et non ce qui convient. » Publiliue Syrus Ier s. av. Sujet folk nĂ©o-mĂ©diĂ©val, musique monde mĂ©diĂ©val, théùtre visuel Groupe Strella do Dia Ă©toile du jour RĂ©pertoire manuscrits, danses et chants historiques Origine Portugal CrĂ©ation du groupe 2000 Bonjour Ă  tous, ous vous proposons, aujourd’hui, de la musique mĂ©diĂ©vale aux notes folk », en provenance du sud de l’Europe avec les troubadours de Strella do Dia, une bande d’artistes portugais qui s’attelle Ă  faire revivre le moyen-Ăąge musicalement et visuellement. NĂ© dans les annĂ©es 2000, le groupe parcoure les festivals historiques et mĂ©diĂ©vaux d’ici et d’ailleurs pour faire partager leur passion de la musique et du monde mĂ©diĂ©val. S’appuyant sur des sources historiques d’époque, on leur doit, Ă  ce jour, trois albums dans lesquels ils reproduisent des titres inspirĂ©s de manuscrits aussi variĂ©s que les Cantigas de Santa Maria, les Carmina Burana, le Livre Vermeil de Montserrat, ou encore les Cantigas de Amigo; manuscrit composĂ© au XIIIe siĂšcle par Martin CĂłdax, les Cantigas de Amigo sont aussi un genre poĂ©tique galĂ©co-portugais dans le registre de l’amour courtois. Dans leur rĂ©pertoire et leur production, ce groupe de troubadours des temps modernes, fait aussi revivre des danses mĂ©diĂ©vales comme l’Estampie, la Saltarelle et la Ductia. Vous pourrez trouver plus d’informations sur leurs productions ainsi que leur programme de festivals sur leur site web version française, ainsi que sur leur chaĂźne youtube. Ils semblent tout de mĂȘme se produire plus largement au Portugal et en Espagne, c’est dire si dans ces pays lĂ  Ă©galement, les festivals et autres festivitĂ©s autour de la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale ne manquent pas. Les Cantigas de Amigo de Martin CĂłdax, Manuscrit de Vintel, XIIIe siĂšcle, omme toujours, quand le moyen-Ăąge s’invite dans notre monde moderne, son hĂ©ritage historique et musical laisse place Ă  la libre interprĂ©tation et c’est plutĂŽt vers des notes folks et des rythmes enlevĂ©s que le groupe portugais nous entraĂźne. Il faut souligner, ici, les moyens sĂ©rieux investis dans la rĂ©alisation de la plupart de leurs vidĂ©os autant que la qualitĂ© dans la prise de son. Ce sont des choses qui ne sont, hĂ©las, pas toujours au rendez-vous pour valoriser Ă  leur juste mesure les productions de ce type de troubadours et de groupe musical. En vous souhaitant une trĂšs belle journĂ©e. Fred Pour A la dĂ©couverte du moyen-Ăąge sous toutes ses formes Navigation des articles Explorer le Monde MĂ©diĂ©val sous toutes ses formes
RT@oupscsmoi: Actuellement besoin du livre « Apaise ton coeur et fleuris ton ùme » 22 Oct 2021

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ToiATON vivant, commencement de la vie. Tu es grand, gracieux, brillant au-dessus de tous pays, Comme tu es RĂȘ, tu atteins la fin de tous, et aucun des hommes ne connais tes voies . Lorsqu'Ă  l'horizon de l'Occident tu disparais, le pays entre dans les tĂ©nĂšbres et semble mort. L'obscuritĂ© devient un linceul et le silence couvre la Terre. Apaiseton cƓur et fleuris ton Ăąme : Deviens la meilleure version de toi-mĂȘme « À travers ce livre, l'objectif est d’apporter une lueur d'espoir, de rĂ©confort et d'apaisement. Tu y trouveras de la bienveillance, de la douceur, de la tendresse, mais surtout beaucoup d’amour.Ce livre est dĂ©diĂ© aux personnes souffrantes p LivresliĂ©s Apaise ton cƓur et fleuris ton Ăąme.: Inheritance Games - tome 01 (1) - NFT pour les dĂ©butants: DĂ©voiler les secrets de ces nouveaux actifs numĂ©riques et ses avantages. Guide pour commencer Ă  investir et Ă  rĂ©aliser des profits en spĂ©culant sur les NFT.

Chantal: Merci Mathilde pour votre accompagnement, vous nous aidez Ă  prendre conscience de notre potentiel, de qui nous sommes, l'ouverture de notre cƓur, notre vrai soi, retrouver l'amour de soi, notre crĂ©ativitĂ©, apprĂ©hender et guĂ©rir nos blessures pour une vie Ă©panouie. Faire un don.

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Laeticia en latin, c’est la joie. La joie fait partie de ma vie. Je dĂ©cide chaque jour de la laisser me guider. Femme de la Terre. Femme des 4 directions. La nature et l’eau m'apaisent. La chouette me guide et m’apporte sa sagesse. La panthĂšre me protĂšge et me guide dans l’obscuritĂ©.
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